politique de developpement de l`elevage en cote d`ivoire - AU-IBAR
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politique de developpement de l`elevage en cote d`ivoire - AU-IBAR
Ministère des Ressources Animales et Halieutiques 9ième conférence des Ministres africains en charge des Ressources Animales POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT DE L’ELEVAGE EN COTE D’IVOIRE Présenté par M. Djiakariya COULIBALY Direction de la Planification et des Programmes (DPP) © Avril 2013 1 SOMMAIRE INTRODUCTION................................................................................................................................................. 3 I. RAPPEL DES DIFFERENTES ETAPES DU DEVELOPPEMENT DE L’ELEVAGE EN COTE D’IVOIRE ............................................................................................................................................................ 3 II. ANALYSE DES EFFORTS D’INVESTISSEMENT .......................................................................................... 4 III. ANALYSE DES PERFORMANCES DU SECTEUR ...................................................................................... 5 IV.STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE L’ELEVAGE EN COTE D’IVOIRE ................................................. 6 4.1. POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR ...................................................................... 6 4.2. CONTRAINTES ET DEFIS DU SECTEUR ..................................................................................... 8 V. PLAN DE RELANCE DES PRODUCTIONS ANIMALES ................................................................................ 9 CONCLUSION .................................................................................................................................................. 13 BIBLIOGRAPHIE 13 2 INTRODUCTION La base de l’économie nationale est constituée par l’agriculture qui emploie les 2/3 de la population active qui contribue au PIB total pour 34% et aux recettes d’exportation pour 66%. L’élevage reste encore une activité économique en développement, avec une contribution d’environ 4,5% au PIB agricole et 2% au PIB total. L’élevage constitue, néanmoins, une activité importante qui concerne un grand nombre d’éleveurs (plus de 360 000 exploitants, RNA 2001) et concourt : (i) au renforcement de la sécurité alimentaire, (ii) à la diversification et à l’augmentation des revenus des agro-éleveurs, (iii) à l’amélioration de l’équilibre de la balance des paiements, (iv) à la préservation et à l’amélioration de l’environnement, en particulier par le développement de l’association agriculture-élevage. Le rôle de l’élevage dans la lutte contre la pauvreté et la faim mérite d’être renforcé, étant donné la sous-exploitation de ses potentialités. Le potentiel productif en animaux intervient directement dans le processus de transformation socio-économique et entre dans la sécurisation alimentaire et nutritionnelle des populations à plusieurs égards. En effet, l’élevage, en tant qu’activité de production, s’inscrit dans la même dynamique, celle de sortir ou éviter que les hommes et les femmes rentrent dans le cycle vicieux de la pauvreté qui touche en majorité les populations rurales (62,45%) et de plus en plus celle des villes (24,5%). Les productions animales permettent non seulement d’améliorer le statut nutritionnel des populations, mais aussi et surtout, procurent des revenus à plusieurs franges des populations, à travers les échanges commerciaux. L’élevage urbain, même à petite échelle, est une source complémentaire de revenus pour les populations exerçant d’autres métiers que celui d’agriculteur. Le bétail constitue souvent une réserve de richesses constituée progressivement et utilisée pour mitiger les risques de pertes de revenus et l’insécurité alimentaire. Cette fonction d’épargne et d’assurance reste importante tant que le système financier commercial (banque et assurance) est inaccessible à la majorité de la population. Au plan socioculturel, les échanges non commerciaux sous forme de bétail vif hors marché constituent un facteur sérieux d’intégration sociale. I. RAPPEL DES DIFFERENTES ETAPES DU DEVELOPPEMENT DE L’ELEVAGE EN COTE D’IVOIRE Depuis 1960, la politique nationale en matière de production animale était limitée à la création de stations et centres d’élevages (ranch de Sipilou en 1964). L’approvisionnement national en viande est historiquement lié au flux de bétail vif en provenance des pays sahéliens. Les difficultés d’approvisionnement en viande dues à la sécheresse de 1972-1973 dans les pays sahéliens ont poussé l’Etat à faire de l’élevage une priorité nationale. Cette politique s’est traduite par la création en 1972, de l’ex-Société de Développement des Productions Animales (SODEPRA) qui était chargée de la recherche, de la vulgarisation, de la conception et de la mise en œuvre de tous les projets et programmes du secteur des productions animales. La réalisation de nombreux projets d’élevage de 1972 à 1994 , à travers l’ex-SODEPRA, a permis d’atteindre des résultats probants. Pendant deux décennies (1970-1990), le développement de l'élevage a été considérable. La production de viande a été multipliée par 2,5 et celle des œufs par 4,6. Le Nord de la Côte d'Ivoire a bénéficié d'un important programme d'aménagements pastoraux qui a facilité la croissance du cheptel bovin. Une filière avicole a été mise en place ainsi qu'une filière porcine. 3 La sélection des races bovine N'Dama et du mouton Djallonké a été entreprise. L'utilisation des intrants zootechniques et sanitaires a été largement vulgarisée , à travers tout le dispositif d'encadrement de l’ex-SODEPRA. Après une phase de distribution gratuite, les cellules d'approvisionnement de la SODEPRA au Nord (CAAp), au Centre et au Sud-Est du pays ont contribué à l'élargissement du marché des intrants sanitaires et zootechniques, ce qui a rendu possible la privatisation de cette activité au profit des vétérinaires installés en clientèle rurale dans une large partie du pays. Enfin, les actions menées pendant ces deux décennies ont contribué à la naissance d'une mentalité "élevage" chez le paysan et à un début de structuration du secteur dans un pays où l'élevage n'était, et n'est toujours pas, une tradition bien établie. Dès 1990, le Programme d’Ajustement Structurel (PAS), mis en place pour résoudre la crise économique, s’est étendu à tous les secteurs. Au niveau agricole, le Programme d’Ajustement Structurel Agricole (PASA) a induit de nombreuses réformes qui ont conduit l’Etat à se désengager des secteurs productifs au profit du secteur privé. Le désengagement de l’Etat des activités de production et de commercialisation au profit du secteur privé, s’est traduit, pour les ressources animales, par la dissolution en 1993, de la SODEPRA et la création de structures de recherche , telles que le Centre National de Recherche Agronomique (CNRA) en 1998, de vulgarisation : l’Agence Nationale d’Appui au Développement Rural (ANADER), créée en 1994, d’analyse et de diagnostic :le Laboratoire National d’Appui au Développement Agricole : (LANADA), créé en 1991, de financement et du conseil : le Fonds Interprofessionnel pour la recherche et le Conseil Agricoles (FIRCA), créé en 2002 , ainsi que la libéralisation de la profession vétérinaire. Malgré cette volonté de désengagement de l’Etat, certaines fonctions telles que la vaccination contre les maladies réputées légalement contagieuses (peste bovine, péripneumonie contagieuse bovine, la peste des petits ruminants, la grippe aviaire,…) et la surveillance des maladies dans le domaine de la santé animale restent encore du ressort de l’Etat. Après plusieurs décennies, la mise en œuvre de cette politique a permis la création et la structuration de l’élevage ivoirien, avec l’existence de filières organisées, notamment la filière avicole et la filière porcine, mais force est de constater que les actions entreprises sont restées timides. Les différentes crises ainsi que l’instabilité institutionnelle du Ministère en charge des ressources animales, souvent fusionné avec d’autres institutions, n’ont pas amélioré la situation. II. ANALYSE DES EFFORTS D’INVESTISSEMENT Le financement du secteur des productions animales en Côte d'Ivoire s'appuie sur quatre (3) mécanismes: (i)- le crédit bancaire actuellement difficile à obtenir pour les productions animales et coûteux en l'absence d'une banque de développement agricole. (ii)- les lignes de crédit octroyées par les projets pour les créations ou les extensions d'élevage ou autres comme les fonds de commercialisation des produits d’élevage et de roulement pour l’acquisition d’intrants (aliments, médicaments). Les crédits sont en nature ou en espèce avec des remboursements en nature (plus rare) ou en espèce. Depuis 1994, les crédits alloués par ces projets dépassent 3,5 milliards de F CFA. 4 (iii)- le crédit en nature mis en œuvre dans les opérations "Noyaux d'Elevage" qui consiste à prêter un cheptel reproducteur sur une période correspondant au cycle reproductif de l'espèce concernée. L’opération noyaux d’élevage commencé en 1962 a fait l’objet d’un financement global de 626 millions de francs CFA. Elle a permis d’installer 618 exploitants avec 9 740 bovins et 1 194 ovins, et d’équiper quelques élevages en matériels. Par ailleurs, plusieurs projets avec l’appui des bailleurs de fonds, à partir de la fin des années 70 et jusqu'à maintenant, ont financé la création d'élevages selon le même principe de « l'Opération Noyaux d'élevage » en prêtant des animaux à rembourser tête pour tête en nature. Les différents projets ont retenus des modèles souvent différents quant au nombre des animaux, aux conditions de leur octroi (subventionné ou à crédit) et de leur mode de remboursement. De 1974 à 1993, l'Etat, à travers la SODEPRA, a consacré d'importantes ressources financières externes et internes, plus de 140 milliards de FCFA, au développement de l'élevage. La SODEPRA depuis sa création a progressivement assumé les responsabilités de l'encadrement sanitaire et zootechnique de l'élevage des différentes espèces animales sur tout le territoire national et a exécuté un nombre considérable de programmes et de projets de développement. Depuis 1993, le relais a été pris par la mise en œuvre du Programme Sectoriel Elevage. III. ANALYSE DES PERFORMANCES DU SECTEUR Le secteur de l’élevage, constitué essentiellement des bovins, des petits ruminants (ovins et caprins), des porcins et de la volaille traditionnelle et moderne, a enregistré des progrès réels depuis les trois dernières décennies, grâce aux importants moyens mis en place par l’Etat pour le financement des projets et programmes. L'élevage se pratique sur l'ensemble du territoire national avec une forte prédominance des bovins au Nord et au Centre, et les élevages à cycle court au Sud, à l’ouest et à l’est. Le secteur de l’élevage comprend principalement quatre (4) filières constituées chacune d’élevages traditionnels largement répandus et d’élevages modernes, plus restrictifs mais organisés et où les efforts d’investissements directs sont porteurs de valeurs ajoutées. Ces filières sont : (i) la filière des ruminants (bovins, petits ruminants) ; (ii) la filière avicole; (iii) la filière porcine; (iv) la filière des élevages en développement. Les performances du secteur varient d’une filière à l’autre et selon le système d’élevage. Le tableau suivant présente l’évolution des productions animales en côte d’ivoire de 2001 à 2011. Tableau1 : synthèse de la production des élevages en Côte d’Ivoire (2001-2011) TYPE DE PRODUCTION Bovins Petits ruminants Porcs traditionnels Porcs modernes Viandes et Total porcs abats (TEC) Volailles traditionnelles 2001 26 462 10 925 4 123 2 722 6 845 15 146 ANNEE 2007 29 850 12 303 4 530 3 408 7 938 16 808 2011 31 315 15 524 4 745 3 701 8 447 16 612 5 Volailles modernes Total volailles Total Lait frais de vache (TEL) Œufs de consommation (T) 9 666 24 812 69 043 26 462 27 135 11 304 28 112 78 204 29 850 29 716 20 781 37 394 92 679 31 337 40 669 Par ailleurs, La Côte d’Ivoire est très dépendante de l’extérieur pour la couverture de sa demande en viande et abats, et en produit laitiers. En 2011, pour couvrir la demande nationale, elle a importé: - 83% de laits et produits laitiers ; 58% de viande de bovins ; 32% de viande de petits ruminants ; 46% de viande porcine. Le tableau 2, montre l’importance des importations de protéines animales par rapport aux productions nationales pour les années 2008 et 2011. Tableau 2 : comparaison des productions d’élevage et des importations en 2008 et 2011 ANNEE 2008 2011 VIANDES ET ABATS (TEC) LAITS ET PRODUIT LAITIERS (TEL) PRODUCTIONS IMPORTATIONS PRODUCTIONS IMPORTATIONS NATIONALES NATIONALES ANIMAUX VIANDES ET VIFS ABATS 85 444 25 872 55 697 30 447 174 176 92 679 55 697 59 783 31 337 153 664 IV.STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE L’ELEVAGE EN COTE D’IVOIRE 4.1. POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR Les stratégies de développement du secteur présentées se composent de celles opérationnalisées par l’ex-SODEPRA, le Programme Sectoriel Elevage (PSE), le Programme National d’Investissement Agricole (PNIA) et les initiatives sous-régionales. Société de Développement des Productions Animales (SODEPRA) Créée en 1970 par décret gouvernemental, la SODEPRA était chargée de promouvoir le développement du secteur de l’élevage sous toutes ses formes sur l’ensemble du territoire national. Elle a pris en charge la gestion des ranches, des stations d’élevage et des opérations d’encadrement financées sur aide financière extérieure ou sur le Budget Spécial d’Investissement et d’Equipement (BSIE). En novembre 1980, elle a été érigée en Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC). Les activités de la SODEPRA, classées en cinq catégories, étaient mises en œuvre sous forme de projets : (i) l’encadrement et formation des éleveurs avec comme actions la vaccination et protection sanitaire du cheptel, la construction de parcs de nuit, la subvention des intrants par des aides financières extérieures, l’appui à l’équipement et la promotion pour la mise en place de filières, (ii) l’installation d’infrastructures pastorales concernant les troupeaux sédentaires et l’accueil des 6 transhumants sahéliens, (iii) le contrôle sanitaire et statistique des animaux entrant dans le pays, (iv) l’amélioration, la sélection, la multiplication et la diffusion de matériel animal et végétal sélectionné et enfin (v) la recherche-développement. Programme Sectoriel Elevage (PSE) La politique de développement de l’Agriculture s’est traduite par l’élaboration du Plan Directeur de Développement Agricole (PDDA 1992-2015), adopté par le Gouvernement en juillet 1993. Ce Plan visait : (i) l’amélioration de la compétitivité, notamment par l’accroissement de la productivité, (ii) la recherche de l’autosuffisance et de la sécurité alimentaire, et (iii) la diversification des productions agricoles. Pour aider à l’opérationnalisation du PDDA (1992-2015) dans le secteur de l’Elevage, le Programme Sectoriel Elevage (PSE) a été élaboré avec des axes et stratégies bien adaptés au secteur. Le PSE visait à la fois, dans le cadre de la mise en œuvre de systèmes de production pérennes, l’amélioration et la sécurisation de l’approvisionnement national en protéines animales et d’origine animale de qualité. Programme National d’Investissement Agricole (PNIA) Le Programme National d’Investissement Agricole (PNIA) est la déclinaison du Programme Régional d’Investissement Agricole (PRIA) de la CEDEAO, lui-même issu du Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine du NEPAD. Plan National de Développement C’est le programme de développement de l’ensemble des secteurs de la Côte d’Ivoire et intègre les axes stratégiques du PNIA Plan de Relance de l’Elevage en Côte d’Ivoire (PRE-CI) Il s’agit du document cadre de relance des actions d’élevage après le bilan diagnostic ainsi que l’analyse des conséquences des différentes crises et l’élaboration des documents de politiques agricole et nationale 4.2. CONTRAINTES ET DEFIS DU SECTEUR 4.2.1.- contraintes socio-environnementales Le secteur de l’élevage présente un attrait certain au niveau des populations. La demande intérieure en viande, qui ne saurait être compensée par la production actuelle, à cause des habitudes alimentaires, des pratiques religieuses et du niveau de la demande relativement élevé, constitue un facteur favorable au développement du secteur. Cette demande d’un niveau actuel de 166 231 tonnes par an, est en réelle progression, du fait de la croissance démographique (3,3%) et des excédents monétaires dégagés par la commercialisation des productions de base que sont le café, le cacao, le coton, le palmier à huile, l’hévéa et l’anacarde. 7 Les systèmes d’élevage sont actuellement en pleine évolution pour répondre à la demande en produits d’origine animale qui croît deux fois plus vite que l’offre. Cette disposition doit se faire sans porter directement ou indirectement une atteinte à l’environnement. Les contraintes socioéconomiques de l’élevage et des productions sont tributaires de la sécurisation foncière nécessaire pour la réalisation d’investissements à moyen et long terme, de la gestion des conflits agriculteurs/éleveurs inhérents à la coexistence sur l’espace rural, de l’insuffisante organisation de la production, de l’approvisionnement en intrants pour améliorer la compétitivité des produits sur les marchés, au manque de financement adapté aux investissements ou à la modernisation des exploitations, à la faible productivité du matériel génétique, à l’irrégularité et au coût élevé des intrants, à la faible utilisation des sous-produits agro-industriels, plus orientés vers l’exportation et à la faible compétitivité des productions locales vis-à-vis des produits importés. L’élevage est également caractérisé par les inégalités liées au genre (accès et contrôle des avantages entre hommes et femmes) et aux faibles taux d’instruction et d’alphabétisation des éleveurs. La problématique environnementale, réside dans la dégradation du couvert végétal et la vulnérabilité de l’élevage face aux changements climatiques. La crise sociopolitique et la crise postélectorale ont engendré la destruction des ranches et stations d’élevage, déstructuré le système sanitaire et causé de nombreuses pertes aux niveaux des opérateurs économiques du secteur. Pour une relance des activités de l’élevage, plusieurs défis sont à relever. 4.2.2 .Défis du secteur Le secteur de l’élevage dont les filières ovines et surtout bovines sont principalement implantées en zone nord de la Côte d’Ivoire , de même que les stations de recherche-développement et de production des races améliorées, a payé un lourd tribut lors de la crise de septembre 2002. En effet, des élevages ont été détruits, les animaux ont été emportés et abattus, le potentiel de production a été détruit. De plus, les nombreuses mutations et bouleversements intervenues dans le secteur agricole en général et celui des ressources animales , en particulier au cours de ces dernières années (politique sousrégionale de l’UEMOA, CEDEAO, OMC, etc …) ont fait naître de nouveaux enjeux et défis majeurs qu’il faudra relever au cours des prochaines années en vue d’améliorer la compétitivité du secteur et contribuer à la réduction de la pauvreté en milieu rural. Il s’agit de : 1. Relancer le secteur de l’élevage par la réhabilitation et la restauration du potentiel de production animale détruit du fait de la crise et la reconstitution du cheptel national. La réhabilitation et la restauration du potentiel de production animale détruit passe par la réhabilitation des ranches et stations d’élevage, pour la sélection, la multiplication et la diffusion des animaux en milieu paysan. Cette réhabilitation concernera celle des infrastructures de production (points d’eau, paddocks fourragers, quais d’embarquement, parcs et couloirs de contention, etc.), d’abattage (notamment les abattoirs d’Abidjan, de Bouaké, de Daloa et de Korhogo), de commercialisation (les marchés à bétail, boucheries et points de vente de la viande, etc.) ; 2. Répondre aux besoins alimentaires supplémentaires d’une population qui croît très rapidement (taux d’accroissement annuel de 3,3 %), par une augmentation des productions animales et ressources halieutiques, dans les conditions permettant la préservation de l’environnement et une gestion optimale des ressources naturelles ; L’augmentation des productions animales passe par l’élaboration des plans de développement des productions animales, l’accroissement de la production animale par le développement des 8 productions à cycles courts, des élevages non conventionnels, l’amélioration génétique du cheptel, l’organisation et la gestion durable de l’ensemble des filières animales et la mise en place d’un mécanisme de financement adapté des exploitations d’élevage. 3. Accroître de façon durable les productions animales, dans les conditions permettant la préservation de l’environnement et une gestion optimale des ressources naturelles par l’intensification des productions et la mise en place d’un mécanisme de financement adapté au secteur. 4. Conquérir de nouveaux marchés (sous région) par l’application des normes de sécurités sanitaires des aliments la protection des consommateurs, et la mise en place des conseils de gestion aux exploitations agro –pastorales. 5. Organiser l’ensemble des filières animales au niveau de la production, de la transformation et de la commercialisation ; L’organisation des filières nécessite le renforcement des capacités des Organisation Professionnelles Agricole, l’élaboration d’une stratégie nationale de la transformation et de la valorisation des produits animaux, et une bonne gestion de l’espace pastorale et aquacole. 6. Mettre en place une stratégie nationale de prévention et de lutte contre les maladies animales, notamment transfrontalières et les zoonoses , par le renforcement du système d’épidémio-surveillance et de biosécurité de la production à la commercialisation, la mise en place d’un système de contrôle sanitaire des produits animaux et halieutiques et par l’élaboration d’un programme de biosécurité. V. PLAN DE RELANCE DES PRODUCTIONS ANIMALES . Le Plan de Relance de l’Elevage en Côte d’Ivoire (PRE_CI ) se décline en 2 grands axes majeurs : 1) Amélioration de la productivité et la compétitivité L’objectif de cet axe est de mettre en place un cadre favorable à l’amélioration des performances des principales spéculations animales et de leur mise en marché. Il combine l’approche filière plus proche des préoccupations et des stratégies des professionnels en même temps que l’approche thématique, qui tient compte des problèmes transversaux de l’élevage. Cet axe va s’articuler autour de 4 effets : (i) L’offre en matière d’infrastructure de production, de transformation et de commercialisation de protéines animales et d’origine animale de qualité est accrue en tenant compte des normes en la matière ; (ii) Les élevages à fort potentiel économique et génétique de qualité sont promus et les résultats diffusés dans les ranchs, les stations et les projets dans l’équité ; (iii) Les éleveurs publics, les éleveurs privés et les organisations professionnelles d’élevage ont accès aux financements et aux services nécessaires de l’Etat dans l’équité. (iv) Les épizooties et autres maladies animales ainsi que les risques d’émergence de nouvelles maladies sont atténués durablement. 2) Renforcement de la Gouvernance du secteur L’objectif de cet axe est de lever toutes les entraves individuelles et institutionnelles indispensables au relèvement durable du secteur de l’élevage. La réalisation de cet axe se fera à travers : (i) un environnement favorable à la professionnalisation du secteur et à la gestion durable de la transhumance et de l’élevage est instauré et fonctionnel, 9 (ii) les interventions dans le secteur de l’élevage sont mieux coordonnées et les bénéficiaires disposent d’informations actualisées sur la mise en œuvre du PRE-CI Le plan de relance de l’élevage se fera , à travers les axes d’intervention suivants : - Maitrise de l’eau pour l’abreuvement des animaux - Gestion de la transhumance et des parcours Pour atteindre ces objectifs, il faudra mettre en œuvre plusieurs activités, à savoir : - renforcer les capacités des collectivités décentralisées en matière de gestion des espaces pastoraux ; - sensibiliser et former tous les acteurs concernés par la transhumance ; - promouvoir à terme la sédentarisation des élevages et la création des pâturages artificiels ; - développer la culture des plantes fourragères ; - identifier et aménager des couloirs de transhumance ; - mettre en place un cadre juridique définissant la cohabitation entre agriculteurs et éleveurs ; - mettre en place une règlementation appropriée contre la divagation des animaux ; - promouvoir la gestion durable des espaces pastoraux ; - renforcer la coopération intra régionale et développer une législation interrégionale ; - Renforcement des services rendus aux producteurs (formation, conseil, accès aux intrants, accès au financement) L’atteinte de ces objectifs, nécessite la mise en œuvre des actions suivantes: - Mise en place d’un système de financement adapté au secteur agricole ; - Facilitation de l'accès aux intrants et au financement ; - Développement des spécialisées ; - Systématisation de la mise en place des SIM au niveau de toutes les filières ; - opérationnalisation des SIM ; - Formation et sensibilisation des opérateurs à l’utilisation des Nouvelles Technologies de l’Informatique et de Communication (NTIC) ; - Elaboration et mise en œuvre d’une politique de formation des exploitants agricoles ; - Elaboration et mise en œuvre d’un programme de recherche sur l'utilisation raisonnée des biotechnologies ; - Renforcement des capacités des structures spécialisées ; - Définition des missions de service public des structures spécialisées. Systèmes d'Information sur les Marchés (SIM) des structures 10 -Vulgarisation des technologies améliorées - Renforcement de la compétitivité des filières potentiellement porteuses Les objectifs de cet axe sont : d’organiser le circuit de commercialisation; d’améliorer la productivité des filières ; de réduire les coûts de production ; de mettre les productions en conformité avec les exigences des marchés par l’harmonisation des textes juridiques, législatifs et réglementaires aux standards internationaux - Renforcement de la Sécurité alimentaire L’objectif de cet axe est d’assurer de façon durable la sécurité alimentaire ; les objectifs spécifiques sont : augmenter la disponibilité alimentaire ; renforcer les facteurs de distribution ; améliorer la santé et la nutrition des populations. - Valorisation des productions animales (3) objectifs spécifiques que sont : ppromouvoir la petite transformation ; vvaloriser les sous produits agricoles ; ppromouvoir la transformation industrielle. I - Création d’un environnement favorable au développement de l’initiative privée . Pour ce faire, il faudra : - créer un environnement législatif, administratif, juridique et fiscal incitatif ; - développer des voies de communication ; - lutter contre la parafiscalité illégale ; - réaliser la sécurisation foncière ; - faciliter l’accès au financement à taux bonifié ; - renforcer le cadre réglementaire des organisations professionnelles; - développer la communication et la concertation au sein des filières. - Promotion du commerce national, régional et international - Appui à l'amélioration des capacités de formulation des politiques et stratégies agricoles et rurales - Renforcement des capacités des organisations 11 Pour les rendre plus opérationnelles, il faudra : - procéder à l'identification des OPA fonctionnelles ; - créer des mécanismes de contrôle indépendants ; - prendre des mesures portant obligation de rendre compte ; - former les organisations en matière de planification et de gestion ; - former les membres des organisations à l'esprit coopératif ; - initier un programme d'alphabétisation fonctionnelle à l'endroit des sociétaires. - Valorisation du métier de l'éleveur L’atteinte de cette professionnalisation passe par plusieurs activités, notamment : - définir le métier et le statut de l’éleveur ; - élaborer et mettre en œuvre une politique de formation des exploitants agricoles ; - introduire des modules de formation en agriculture dans les cursus primaire et secondaire ; - réhabiliter et créer des centres et écoles de formation agricole. - Renforcement du dialogue Etat/organisations Professionnelles Les activités à mener sont les suivantes : - créer et animer un cadre de concertation entre l'Etat et les organisations du secteur agricole ; - former les animateurs des OPA au management, leadership et négociation ; - mettre en place un dispositif de suivi-évaluation participatif du cadre de concertation. - Genre et équité L’objectif de cet axe est de réduire les inégalités sociale, économique et culturelle entre les femmes, les groupes vulnérables et les hommes. Les activités à mener pour atteindre cet objectif sont les suivantes : - favoriser l'accès des femmes à la propriété foncière (Appliquer le code de succession à la dévolution successorale en matière foncière) ; - mettre en place un fonds de financement des activités agricoles pour les femmes et les groupes vulnérables ; - soutenir les femmes par le développement de petits élevages rural (volaille, ovin, caprin production de lait caillé) et à la commercialisation des produits d’élevage. 12 CONCLUSION L’élevage a connu plusieurs phases de développement en Côte d’Ivoire, avec un bon qualitatif et quantitatif dans la période 1974 à 1993 , à travers des innovations technologiques , gage d’un développement harmonieux. Des résultats probants ont été acquis, tels que : l’amélioration génétique du porc (Porc de korhogo), du mouton Djallonké, des bovins laitiers (Ndamance), la maîtrise sanitaire et des techniques de production de miel, de l’escargot et de l’agouti (Aulacode), du pâturage artificiel (Semence de panicum). Tous ces progrès n’ont pas fait l’objet d’une large vulgarisation. Les différentes crises sociopolitiques depuis 1999, ainsi que le changement perpétuel de l’Ancrage institutionnel du secteur de l’élevage ont eu un impact négatif sur les performances de l’élevage. Dans cette phase de reconstruction post crise et l’objectif d’une Côte d’Ivoire émergente à l’horizon 2020, nous osons espérer que la mise en œuvre des politiques nouvelles, à travers, le PNIA, le PND, et le PRE-CI permettra de relancer le secteur , afin de répondre aux besoins alimentaires d’une population en forte croissance. 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