Paris Combo Mona Heftre - Offre Média de la Cité de la musique
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Paris Combo Mona Heftre - Offre Média de la Cité de la musique
Jean-Philippe Billarant président du conseil d’administration Laurent Bayle directeur général Après le week-end Couleurs Printemps qui s’est déroulé du 15 au 17 février dernier, la cité de la musique vous propose de prolonger l’exploration des nouvelles tendances de la chanson française par un second week-end intitulé Cité chansons. Le premier programme est confié à Paris Combo qui a, sous la forme d’une carte blanche, conçu un spectacle inspiré de ses derniers albums tout en laissant la part belle à une série d’invités que le groupe avait déjà croisés lors de ses précédents enregistrements. Le second programme est celui d’une rencontre entre la chanteuse Mona Heftre et le peintre-écrivain Serge Rezvani. Leur aventure commune avait commencé au moment où la chanteuse avait repris « Jamais je n’ai dit que je t’aimerai toujours, ô mon amour » (thème du film de Jean-Luc Godard Pierrot le fou). Leur livredisque (Tantôt rouge, tantôt bleu) réunit par la suite vingt chansons connues, inconnues et inédites de Serge Rezvani, ainsi qu’un recueil de soixante-dix textespoèmes destinés à être chantés. Aujourd’hui, les concerts de la cité de la musique marquent une nouvelle escale dans leur jardin secret, puisque l’écrivain lui a offert une dizaine de chansons, conçues spécialement pour les courbes si particulières de sa voix. Paris Combo vendredi 1er carte blanche à et samedi 2 mars - 20h dimanche 3 mars - 16h30 programme communiqué au moment du concert salle des concerts Paris Combo : Belle du Berry, chant, accordéon David Lewis, trompette, bugle, piano, arrangements cordes Potzi, guitare Mano Razanajato, contrebasse, chant François-François, batterie, chœurs invités : Ninine Trio : Ninine, guitare solo Mundine, guitare accompagnement Gus, contrebasse Hervé Cavelier, Hélène Corbellari, violons Nadine Estève, alto et composition Vincent Segal, violoncelle « Benji » Bernard Fellous, percussions cité chansons carte blanche à Paris Combo cité chansons Pour cette carte blanche, nous avons choisi d'inviter des musiciens que nous avions déjà croisés lors de l'enregistrement de nos albums, de certains concerts ou de premières parties. Les trois jours de résidence à la cité de la musique nous permettent d'approfondir ces collaborations, tout en présentant les nouvelles chansons de l'album Attraction, mais aussi de juxtaposer à l'univers musical de Paris Combo, celui de nos invités et de leurs compositions originales. Avec la présence du quatuor, nous pourrons entendre les arrangements pour cordes de David Lewis, mais également des interventions en soliste de Vincent Segal et d’Hervé Cavelier. Deux œuvres originales de l'altiste/compositrice marseillaise Nadine Estève seront également interprétées par le quatuor : Le Carillon et Les Glaces. Le Trio Ninine avait ouvert nos concerts de la Cigale et de l'Olympia. Cette fois-ci, ils interpréteront deux titres composés par Ninine (Bossa Sephora et Bossa For Sidjey) et le traditionnel Swing Gitan avec quelques-uns d'entre nous ; ils se joindront aussi à Paris Combo pour interpréter Attraction, Mobil'homme et Escapade. Enfin, « Benji » Bernard Fellous est un invité régulier du groupe : son jeu de derbouka est une invitation à danser qui devrait faire chavirer la cité de la musique. Paris Combo un Combo à la cité 4 | cité de la musique Ce « combo » – abréviation de « combination of musicians » qui, dès les années 1930, désigne une petite formation de jazz – possède un style musical éclectique bien à lui, que les origines diverses de ses musiciens et le parcours musical de chacun d’eux aident à mieux comprendre. Belle du Berry chante à la fin des années 80 avec les Endimanchés puis les Champêtres de joie au Berry Zèbre, ancien cinéma mythique du quartier de Belleville. Belle du Berry apporte ainsi à Paris Combo cet esprit de la chanson des années 1920-1930 que l'on retrouve dans le répertoire du groupe : dans leur musique volontairement acoustique (une contrebasse, une guitare, un piano, une batterie, une trompette ou un bugle) et dans les textes de la Belle, comme Lettre à P…, hommage au Paris pollué, ou Trois petits points, proche de l’univers de Prévert. Cependant, même si ces influences sont bien présentes, d'autres plus récentes les côtoient. Ainsi le groupe, depuis ses débuts, a toujours cherché, en mêlant le style personnel de chacun de ses membres, un son particulier, contemporain, voire singulier. L’Australien David Lewis, trompettiste et pianiste, ancien compagnon de scène de Manu Dibango et d’Arthur H, collaborateur du Piémontais Gianmaria Testa, apporte quant à lui une très nette touche de jazz. Des titres comme Mais que fait la Nasa ? ou Fibre de verre en témoignent. Guitariste, Potzi, en fin instrumentiste, laisse entrevoir, au détour de morceaux comme Escapade ou Je rêve encore, sa passion pour la musique de Django Reinhardt. Contrebassiste originaire de Madagascar, Mano ajoute à cette diversité par son jeu fluide et par sa voix feutrée dans Pas à pas et Avril. À la batterie et aux percussions, François-François est aussi à l’aise avec des rythmes swing (Ubiquité), des influences orientales (Istanbul, Attraction) ou des grooves binaires (Homeron, Retroviseur). Ajoutés à ce métissage de genres musicaux – aux États-Unis et en Australie, on qualifie leur style de world music –, les textes sensibles sont servis à merveille sur scène par ce groupe dont la joie de jouer est communicative. Guillaume Facon le Hall de la chanson notes de programme | 5 cité chansons cité chansons Trois petits points Traits de caractères L’avenir incertain du Titanic Attraction Cela fait des ans Des ans Que les anges passent Cela fait désordre Ces ordres Et des ordonnances Que des gens très Pour des gens très Pour que des gens trépassent Au loin Voilà que je tire un trait Et que sur mon destin, je mets Des signes et puis enfin des croix Des croix sur tout ce que je ne veux pas Nous voguons tous ensemble sur un TITA........NIC ! À chacun son homme Chacun son dogme Chacun son....TIC ! Si ce n’est pas le vent du changement Qui vient souffler de l’air à mes ailes Sans arrêt, sans fin, trois petits points... Cela fait des rires Et pire Dérisoires histoires Comme des contes de fée Qu’on fait Des faits sans le savoir C’est du quotidien Tombé la veille Comme une pluie de neige Recouvrant nos orteils Sans arrêt, sans fin, trois petits points... Cela fait des ans Des ans Que mon ange passe Devant mon lit défait En fait Qu’il défait quand il passe Pour me montrer Que dans ce monde très Que dans ce monde quelqu’un Me tient Sans arrêt, sans fin, trois petits points... Comme ces jeux quand on était enfant Que nos crayons traçaient souvent Des ronds dans les grilles ou bien des croix Pour que le morpion n’avance pas Mais en attendant On joue de la fuite en avant Mais en attendant... Des mots... Des croix, des ronds, des « ah », des « oh »... Des joies... Maintenant je tire des traits Qui viennent se graver sur mon front Ces fronts plissés qui en disent long Sur le montant des déceptions Traits semblant aux garde-barrières Ces signes qu’on fait ne sont plus à faire Sont tracés pour nous rappeler Par quels chemins nous sommes passés refrain Tout comme ces grottes au caractère Préhistorique, enfouies sous terre Nos vies se gravent de dessins Pour que ne s’aggravent pas nos destins De Braque en Braque et de Picasso Nos mémoires sont de vrais tableaux Qu’un trait souligne les moments Dont je me souviendrai longtemps Nous dînons dans de la vaisselle répertoriée Nous dînons dans de la vaisselle lavée, oui Nous dînons dans de la vaisselle rincée Qui, une fois cassée se collectionnera lorsque nous aurons sombré dans les eaux glacées, nos os glacés feront claquer nos faces cachées, noyées de honte... Car le naufrage est au bout du cou... loir Au fond, cette lame de fond, du fond de notre œil... hagard Nous, au fond nous l'avons cherché du regard Nous savons, nous, les savons fous, le savons Nous savons bien que nous accumulons Les méfaits, les erreurs et toutes les heures où la mer avale un Titanic, un tic, nous payons l'addition dans de la vaisselle sale Nous voguons tous ensemble sur un TITA........NIC ! À chacun son homme Chacun son dogme Chacun son....TIC ! Nous dînions dans de la vaisselle répertoriée Nous dînions dans de la vaisselle lavée, oui Nous dînions dans de la vaisselle rincée Qui se collectionnera lorsque nous aurons sombré Vive les coques de noix !... refrain Belle du Berry Belle du Berry Belle du Berry Ce n’est pas un courant d’air que j’attends Pour m’envoler jusqu’au ciel J’ai besoin d’un petit vent bien pressant Pour me donner de l’altitude Et savourer tout en planant Cette idée de plénitude. Mais voilà, ça n’s’invente pas Ce calme plat, si plat Sans un nuage, sans un cœur qui bat... Si ce n’est pas le vent du plaisir Qui vient combattre mon apesanteur Je ne laisserai pas un mauvais zéphyr Me pousser droit vers un leurre Car si l’amour n’est pas dans l’air Je préfère rester sur terre Et si j’en crois mes amies les fourmis Dans leur lointaine idée des airs, Me prédire une vie de paradis DE labeur et de carrière Plus jamais seule, entourée de confrères Et de bien amicales consœurs, Je saurais bien trouver la manière D’aborder le bonheur. Mais voilà, ça n’s’invente pas... Car si l’amour n’est pas sur terre Je préfère reprendre l’air Si ce n’est pas le vent du changement Qui vient souffler de l’air à mes ailes Ce n’est pas un courant d’air que j’attends Pour m’envoler jusqu’au ciel Je recherche vainement l’attraction Terrestre ou s’il le faut lunaire Qui me fera prendre position Pour l’être extra, l’ordinaire... Si l’amour n’est pas dans l’air Je préfère rester sur terre Mais si l’amour n’est pas sur terre Je préfère reprendre l’air Belle du Berry 6 | cité de la musique notes de programme | 7 cité chansons samedi 2 mars - 16h30 dimanche 3 mars - 15h mardi 5 et mercredi 6 mars - 20h amphithéâtre du musée Mona Heftre chante Serge Rezvani Serge Rezvani Les Années-Lula Un soir de décembre à Paris, le jeune peintre Serge Rezvani rencontre Lula. Commencent alors les « années-Lula », du nom de celle qui le fera passer des ténèbres à la lumière. 1. Je ne suis fils de personne 2. La fenêtre à tabatière 3. Quand tu t’endors 4. Tutti frutti 5. Sais-tu que tu es à peindre nue ? 6. Embrasse-moi 7. Tantôt rouge, tantôt bleu 8. Chagrins d’Amour 9. Les mensonges 10. Au bord du fleuve tranquille 11. La fildefériste 12. À travers notre chambre 13. Ni trop tôt et ni trop tard 14. L’étoile du soir 15. Jamais je ne t’ai dit que je t’aimerai toujours 16. Les vieux amoureux 17. Les mots de rien 18. Amour d’enfance 19. Le monsieur d’en face 20. Nuit méditerranéenne 21. La joueuse de gong 22. Vague vague 23. Bal à Bouboudioulasso 24. Est-ce lui ou moi ? 25. Les Années-Lula Mona Heftre, chant Jean-Yves Rivaud, piano Hubert Tissier, contrebasse pour Mona On dit qu’aux États-Unis, pour obtenir trois minutes de silence, vous pouvez glisser dans le juke-box une pièce de valeur équivalente à celle avec laquelle vous obtenez cette puissante musique de fond devenue indispensable dans les lieux où se regroupent les humains modernes. En effet, on pourrait dire qu’une immense pulsation, reproduisant plus ou moins fortement le rythme d’un colossal cœur universel, baigne aujourd’hui la planète. Ce boum boum – que l’on trouve aussi, mais sublimé, chez Beethoven, ne l’oublions pas – fuse en surpuissance de partout, que ce soit des voitures, des boutiques de fringues, des restaurants, des halls de gare ou des grandes surfaces… Sans entrer dans le détail critique de ses valeurs, il faut bien reconnaître que cette méga-musique rétrécit de plus en plus les interstices de silence entre les notes ou entre les volées de percussions qui faisaient partie de « l’expression musicale ». Galvaniser l’humanité dans son désir de sur-puissance est sans doute devenu plus important qu’un certain laisseraller, tout aussi humain, aux plaisirs hédonistes. Les temps sont ainsi… et les temps futurs le seront sans doute encore davantage. Bien ! Chacun trouve sa force de vivre dans les différentes possibilités qui lui sont offertes pour ne pas désespérer. La musique sous toutes ses formes en est sûrement la principale. Ceci dit, en mettant ma pièce dans les fentes des « silences », c’est une des possibilités de la musique, aussi essentielle que les autres, que j’invoque et souhaite utiliser par des chansons qui tentent d’aller à l’intime de l’être – que ce soit par le rire ou les larmes… ou mieux encore, comme disait Tchekhov dans ses didascalies, par « les rires parmi les larmes ». Ce rire parmi les larmes, voilà ce qu’une chanteuse unique aujourd’hui, nous apporte. De plus en plus d’hédonistes le pensent comme moi, et de plus en plus le penseront, car Mona Heftre n’est qu’au début d’une trajectoire qui ira sans nul doute en s’élargissant. Il suffit de l’écouter et d’entendre ceux qui ont su écouter son grand, son profond « silence » d’une si concert sans entracte, durée 1 heure 30 notes de programme | 9 cité chansons cité chansons grande émotion. Grâce à une telle sensibilité dont les exemples sont rares, voilà que j’aime mes chansons comme si elles n’étaient pas de moi – chose si peu fréquente lorsqu’une œuvre est interprétée et qu’elle vous échappe avec du bonheur. Alors, je remercie Mona de consacrer son si grand talent à ces chansons, lesquelles pour la plupart dormaient depuis si longtemps – ce qui d’ailleurs m’a poussé à reprendre ma guitare, muette depuis trente années, et à composer pour sa voix une vingtaine de nouvelles chansons… en attendant d’autres. « Silence », donc, en cette cité… et écoutons l’âme d’une voix. Serge Revzani Quand tu t’endors Quand tu t’endors je te regarde Comme tu souris sans le savoir Est-ce que tu sens dans mon regard ? Qu’en moi toujours l’amour s’attarde Tu le sais bien combien me hante D’être d’amour ton seul miroir D’être toujours comme par hasard Celle que l’amour de toi enchante Je n’ai pas droit à la lumière Voilée par tes sombres paupières Car ton sommeil t’appartient Jamais jamais ne sera mien L’amour a rempli nos deux vies Tous nos instants sauvés d’oubli Tous nos moments sont si précieux Seuls en sommeil sont nos adieux Chacun à part fait ses voyages Connaît tempêtes et grands naufrages Bien que dormant dans le même lit De loin chaque matin ressurgit Je n’ai pas droit à la lumière... Jalouse je suis de tes soupirs De tes rires tes pleurs, de tes peurs Quand le sommeil agite ton cœur Ailleurs qu’au lieu de nos plaisirs L’autre versant imaginaire Dont tu sais sans moi les bonheurs Dont ton sommeil connaît les fleurs Comment pourrais-je encore te plaire ? Je n’ai pas droit à la lumière... Bonjour amour quels furent tes rêves ? Ne m’en souviens quand je me lève Et toi où étais-tu sans moi En quel pays en quel effroi ? Nos vies en deux chaque nuit se brisent Mes rêves sont de fièvre et de crise « Bonne nuit chéri » veut dire « adieu » Quand tu t’endors je meurs un peu 10 | cité de la musique Donne-moi amour et lumière Ouvre sur moi tes yeux profonds Quand du sommeil tu me reviens Quand du sommeil tu me reviens Je ressuscite du fond du mien Nuit méditerranéenne Ces derniers soirs la lune était trop sereine Je me souviens et je ne me souviens pas La nuit méditerranéenne Me rendait rêveuse entre tes bras Tu parlais si près de mes lèvres Tu me parlais si bas si bas Que c’était comme une fièvre Tout ton corps contre moi La lune était trop haute et trop blanche Je me souviens et ne me souviens pas Elle m’éclairait sous les branches J’étais si nue entre tes bras Tes lèvres tout contre mes lèvres Faisaient de moi la proie De baisers fous qui enfièvrent Mettant mes sens aux abois Par ces soirées trop féeriques Je me souviens et ne me souviens pas La mer ce miroir magique Scintillait dans les pins plus bas Tes paroles trop douces trop sincères Semblaient si vraies dans ce faux-jour Oui c’était comme une prière Qui me faisait croire à ton amour Par ces soirées si érotiques Je me souviens et ne me souviens pas Avec tes faux airs romantiques Tu jurais n’aimer que moi Et bien que nos plaisirs soient nôtres Puisque l’un de l’autre jouissant Je sais que c’est vers une autre Qu’allaient ses vrais serments Ce dernier soir n’en pouvant plus de peine Je t’ai dit que si tu ne m’aimes pas Si tu ne m’aimes pas moi je t’aime Et si je t’aime prends garde à toi Je suis une enfant de bohème Ça surtout ne l’oublie pas notes de programme | 11 cité chansons cité chansons Ce couteau c’est pour toi que j’aime Puisque toi tu ne m’aimes pas La lune était devenue si noire Je me souviens et ne me souviens pas Depuis… Je veux perdre ta mémoire Mais ton souvenir ne me quitte pas Cette lame c’était pour les larmes Que d’amour j’ai versées pour toi Je t’ai perdu trop grande est ma peine Et je me suis perdue pour toi Et me voilà perdue par toi Ô ma Lula ô ma Lula Combien combien d’années Lula Nous reste-t-il ô ma Lula Combien d’années Lula ? Car moi j’y pense n’y pensons pas Vivons toutes nos années Lula Après nous d’autres d’un amour fou S’aimeront sans qu’on y soit Comme moi que l’amour les enchante Telle Lula belles seront leurs amantes Qu’ils chanteront Comme j’ai aimé Aimer chanter Ils chanteront ils chanteront Les Années-Lula Ô ma Lula ô ma Lula La Méditerranée Lula Nous a bercés ô ma Lula Toutes ces années Lula Seuls tous les deux Tant de saisons Dans un vallon perdu Lula On a vécu toutes ces années Et nous sommes encore là Notre vie n’a été qu’une longue caresse Ô ma Lula mon amour de jeunesse Oui la passion nous a fait vivre Un long printemps Malgré le temps qui a passé Qui a passé Ô ma Lula ô ma Lula Si belles sont nos années Lula Tu m’as donné ô ma Lula Toutes tes années Lula Te souviens-tu Je me souviens À Saint-Germain-des-Prés Lula On s’est connu tu n’en crois rien Y’a cinquante ans de ça Toutes ces années que je te chante Ô Lula mon éternelle amante Et oui pourtant malgré le temps Qui a passé rien n’a changé Rien n’a changé 12 | cité de la musique Ô ma Lula ô ma Lula La Méditerranée Lula Nous a bercés Ô ma Lula Toutes ces années Lula Seuls tous les deux Tant de saisons Dans un vallon perdu Lula On a vécu toutes ces années Et nous sommes encore là Le Monsieur d’en face Tous les dimanches matin J’me regarde dans la glace Dire qu’on dit que c’est fugace La jeunesse on dit qu’ça passe Pourtant je n’vois pas de trace Du temps présent qui trépasse Irrémédiablement J’ai beau me faire des grimaces J’me trouve encore bien Inutile que j’me tracasse Jusqu’à dimanche prochain Et je rêve qu’il embrasse Mon p’tit chat mon p’tit chien Et voilà qu’dimanche se passe Sans qu’il s’passe rien Mais un dimanche matin En sortant d’mon bain Je me surprends face à face Dans les reflets de la glace Et j’me dis : Ma vieille tu t’tasses T’as qu’à voir l’Monsieur d’en face Depuis l’temps qu’il se prélasse Il est de moins en moins bien Songe à la courbe du destin De dimanche en dimanche Tu as pris d’l’embonpoint Le temps a passé Et bien trépassé La vie est un long dimanche Dont on parle vite au passé Plus elle penche la balance Moins il nous reste à tirer À chacun sa ligne de hanche C’est la destinée Oui le temps a passé Et bien trépassé Si j’avais eu plus de temps Le M’ssieur d’en face sur sa terrasse M’aurait fait un enfant Qui sait deux enfants Trois enfants… Quatre enfants… Cinq enfants… Six enfants… Sept enfants… Huit enfants… Neuf enfants… Dix enfants… Qui sait ? Derrière toi je verrais bien quelques arbres Des bouleaux ça ferait bien dans le tableau Et puis aussi un petit ruisseau Parce que tu as toujours adoré l’eau J’aimerais que tu sois décoiffée C’est comme ça que tu me plais Et puis aussi parfumée Comme ça y a que moi qui le saurais Un petit avion qui glisserait devant le soleil Ca te ferait lever les yeux Un petit avion scintillant comme une abeille Écrirait ton nom dans le bleu De ce pas je vais faire encadrer Ce chef-d’œuvre qui t’est dédié Et je le dépose à tes pieds Sans oublier de le signer. Serge Rezvani Sais-tu que tu es à peindre nue Tous les dimanches matin Fraîche sortie du bain Je m’installe sur ma terrasse En face du monsieur d’en face Qui s’installe sur sa terrasse On attend que dimanche se passe Espérant être plus loquaces Le dimanche prochain Sais-tu que tu es à peindre nue Voluptueuseent étendue Une main nonchalament posée Sous ta nuque que j’ai tant embrassée Et sous ton corps argenté Le grand édredon carré Où l’on s’est tant aimé et re-aimé notes de programme | 13 cité chansons biographies Paris Combo est un jeune groupe dont le premier album sort en 1997 chez Boucherie Productions et fait l'objet d'une quarantaine de concerts en France (dont trois au New Morning à Paris). L'année suivante, ce groupe est sélectionné « Pari de France Inter » et participe au concours Talents Midem à Cannes. C'est alors que ces musiciens partent aux États-Unis pour le Festival de Louisianne à Lafayette avant de revenir en France pour une tournée de soixante concerts : (Francofolies de La Rochelle, Printemps de Bourges) et se produisent également aux EuroConnexions de Prague. Les succès s'enchaînent avec un nouvel album Living-Room chez Boucherie Production/ Polydor, et la sortie parallèle de leur premier album aux États-Unis (qui donne lieu à plusieurs concerts aux festivals de Detroit, Chicago et Bloomington puis en 2000 à Seattle, San Francisco et La 14 | cité de la musique cité chansons Nouvelle-Orléans) ainsi qu'en Australie. Cette sortie sera l'occasion d'une tournée dans le pays qui se prolongera l'année suivante lors de la sortie de Living-Room, par quelques concerts en Indonésie, à Bangkok et à Singapour. 2000 est aussi l'année de leur nomination aux Victoires de la Musique et de nombreuses tournées françaises (festivals de Montauban, Nice, Solidays…) et européennes (Saarbrück, Cosmopolis à Lisbonne). En décembre le groupe se produit sur la prestigieuse salle de l'Olympia. Au mois de novembre 2001, Paris Combo offre à son public un nouvel album intitulé Attraction (chez Polydor Universal). Les cinq membres de Paris Combo se baladent et nous entraînent sans que l'on sache vraiment à quel rythme se vouer. La valise d'influences qu'ils trimballent ne porte aucune étiquette, mais en supporte mille. Soyez les bienvenus dans l'univers intimement vaste de Paris Combo. David Lewis À une époque où des milliers de jeunes français et françaises se ruaient vers l'Australie, ses plages et son éternel été, David, lui, a quitté les antipodes pour venir au Conservatoire de musique de Paris. Mais voilà qu'il se tourne aussitôt vers le jazz et les scènes parisiennes où il se retrouve en compagnie de Manu Dibango, Arthur H et son Bachibouzouk Band, Gianmaria Testa... Dans un cabaret, il rencontre Belle... qui le mènera jusqu’au Paris Combo pour y jouer piano et trompette. Belle du Berry C’est elle qui chante et écrit les textes, elle qui compose parfois et joue de l’accordéon, à commencer par une grosse caisse endimanchée. Son parcours est, depuis, fait de rencontres et de méandres. Les étapes de cette route sont de tous les univers : post-punk, théâtre, dada, danse, chansons du début du siècle dernier... Avec Potzi et François, c'est aussi de l'histoire ancienne, mais avant tout l'origine de ce Combo qui n'aura jamais cessé d'être un pari. François-François Le batteur, percussionniste et choriste de Paris Combo, fils de chef d’orchestre, a subi toutes les influences. D’abord traducteur de films, il joue pour lui, pour les potes. Mais les rencontres avec Potzi, les Accroche-Cœur, Belle, Ceux qui Marchent Debout, la scène et de nombreux spectacles l’amèneront à Paris Combo, qu’il décrit comme l’Aventure. Mano Razanajato aime voyager avec la musique. À force d’explorer et d’étudier les influences musicales, il est toujours en quête de celles qui lui ressemblent… et auxquelles il finit par ressembler. Contrebassiste de formation, il chante et joue au sein du Combo parisien. Il apporte au groupe son rayon de soleil malgache, un peu de swing de Cuba, quelques notes de Jamaïque, de rêve du Brésil, de jazz... de tout ce qui l’inspire. Potzi Ce guitariste autodidacte vient du sud, des ter- rasses de cafés... À quatorze ans, il touche sa première guitare qui, au cours des années, s’est mise à vibrer au son des voyages et de Django Reinhardt. « C’était ça ou gangster... », plaisante-t-il avec un brin de sincérité. Alors son influence, depuis ses débuts, c'est bien celle-là : celle de la rue, celle du voyage, celle de la musique pour, et grâce à laquelle il vit. mon père m'a appris. Aujourd'hui, le fruit a poussé... Il fait partie, avec son cousin (mon fils) Rocky, de la continuité des Garcia et notre devise est : "Pas de compétition avec les autres guitaristes." Nous garderons cette tradition. » Ninine Guitariste, compositeur, il joue tous les dimanches à La Chope des Puces à Saint-Ouen où il fait partager la musique de Django : « Vous ne serez jamais déçu car, sur le plan musical, c'est un chemin sans fin. Et moi, Ninine, tant que je pourrai penser et tant que mes doigts pourront bouger, je perpétuerai cette tradition musicale. J'essaierai de faire honneur à ce bel héritage que Django nous a laissé. » Nadine Estève Altiste, compositeur, arrangeur, chef « d'orchestre urbain » et en charge de la composition et des arrangements au sein du quatuor à cordes No Quartêt, elle poursuit son travail sur le concert scénographié et spatialisé avec le spectacle Voleurs d'Eau, une allégorie musicale de la mesure du temps pour quatre musiciens et Clepsydre. Collaboratrice de Pierre Sauvageot (Décor Sonore, Allegro Barbaro, Lieux Publics), elle travaille sur la musique dans la rue et les espaces publics. Mundine Ninine déclare : « C'est mon neveu. C'est un arbre que j'ai planté. Je lui ai transmis ce que Gus Il fait, lui aussi, partie de la famille... notes de programme | 15 cité chansons Hélène Corbellari Premier prix du Conservatoire de Genève et musicienne free lance, elle joue dans les formations symphoniques ou de varieté. Hervé Cavelier Ses collaborations sont nombreuses... Pour en citer quelques-unes : Léo Ferré, Martial Solal, Stéphane Grappelli, Lee Konitz, Ute Lemper, Michel Legrand, Rita Mitsouko... Vincent Segal Violoncelliste, musicien tout-terrain, ses collaborations récentes incluent M, Glenn Ferris, Dick Annegarn. Il se produit actuellement avec Cyril Atef dans leur projet Bumcello. « Benji » Bernard Fellous Initié à la musique par son père, Lalou Fellous, auteur, compositeur et joueur de oud Tunisien, « Benji » Bernard Fellous a joué notemment avec Gilles Elbaz, Jean Vasca, Dick Annegarn et le Contemp'arabic Jazz Ensemble. 16 | cité de la musique cité chansons Mona Heftre intègre Le Grand Magic Circus de Jérôme Savary dès sa création et participe à tous les spectacles produits entre 1973 et 1986. C’est au sein de cette troupe qu’elle achève sa formation en apprenant la comédie, le chant et la danse. Elle poursuit sa collaboration avec Jérôme Savary lorsqu’il met en scène les auteurs classiques (Molière, Shakespeare...). Son jeu si personnel inspire à Colette Godard ces propos : « Fragile, burlesque, attendrissante, Mona a appris à jouer la poupée tout en restant profondément humaine, exercice périlleux accompli avec élégance, notamment dans Le Bourgeois gentilhomme où elle est la Marquise pour laquelle Monsieur Jourdain se prête à toutes les folies, dans Le Songe d’une nuit d’été où elle est une trouble Tatiana. » Mona Heftre participe également à la comédie musicale Cabaret ; Charles Tordjman lui confie le rôle de Jenny des Lupanars dans l’Opéra de Quat’sous. En 1996, elle joue dans le spectacle musical Y’a d’la joie dirigé par Jérôme Savary, autour des chansons de Charles Trenet. Au Sentier des Halles, en janvier 1999, Mona Heftre interprète Rezvani pour la première fois en public, accompagnée par Gérard Daguerre au piano. Sous l’égide de France Culture, ce tour de chant, comprenant de nombreuses chansons inédites, a été présenté au festival d’Avignon l’été dernier. Mona Heftre précise ellemême : « Dans Pierrot le fou de Jean-Luc Godard, Anna Karina chantonne, en virevoltant autour de Belmondo qui la suit des yeux amoureusement, une jolie chanson légère, presque enfantine sur l’éternité de l’amour. Cette chanson, Jamais je ne t’ai dit que je t’aimerai toujours, ô mon amour, m’a immédiatement conquise… Bassiak, pseudonyme de Rezvani, est un poète, un peintre, un écrivain et un auteur de théâtre, que j’ai lu et relu. Des Années-Lula au Testament amoureux, il parle de l’amour fou qui l’unit à Lula… Faire découvrir aujourd’hui ces chansons, chansons d’amour improvisées pour sa femme, chansons pleines de fantaisie pour amuser ses amis, c’est un peu pénétrer dans l’intimité de ce couple qui s’exila dans le Midi, c’est chanter cet amour fou qui dure depuis 1950 quand Rezvani rencontre Lula un soir de décembre à Paris. » Mona Heftre habite les chansons de Rezvani, elle y met une grâce et une incarnation qui ont si bien séduit le poète qu’il a décidé d’écrire pour elle un tout un nouveau répertoire. Celui-ci occupe plus de la moitié du nouveau tour de chant de Mona. Serge Rezvani Né en en 1928 en Iran, Serge Rezvani est d’origine persane par son père et russe par sa mère. Peintre pendant les vingt premières années de son activité artistique, il expose de 1946 à 1966 dans différentes galeries à Paris et à Londres. Il quitte Paris avec Danièle/Lula en 1960, pour La Garde-Freinet, où il vit depuis (ainsi qu’à Venise où il écrit une grande partie de l’année. Dans les années 1960, sous le pseudonyme de Bassiak, il commence à écrire des chansons (paroles et musique) pour rompre le silence de la peinture. François Truffaut lui demande Le Tourbillon pour son film Jules et Jim, puis Jean-Luc Godard les chansons de Pierrot le fou. Il continuera alors de peindre et d’écrire alternativement. Se succéderont pièces de théâtre, romans, expositions : autant de ruptures qui lui servent de stimulants et surtout de moyen de réflexion sur des modes différents. Parmi ses expositions, citons Toiles sur le Viêt Nam (en 1970 au musée d’Art moderne de la Ville de Paris) et Grandes Marines (présentées par le Centre Pompidou et le Centre culturel du Marais en 1975). Jusqu’à aujourd’hui encore, Serge Rezvani alterne les pièces de théâtre, les expositions et les romans, dans lesquels il semble poursuivre une véritable poétique du désastre. Jean-Yves Rivaud débute ses études de piano dès six ans et devient professionnel à quinze ans. Tout en complétant sa formation, il joue alors dans divers orchestres de Normandie. Musicien aux multiples facettes, Jean-Yves Rivaud travaille au début des années 1990 avec la chorégraphe Molly Molloy en tant que pianiste et compositeur (musiques pour le spectacle du Paradis Latin et castings de danse). Il s’intéresse parallèlement au développement de projets multimédia comme la réalisation de musiques pour des cd-roms didactiques et ludiques. Mais son intérêt principal reste la composition : c’est pourquoi il crée et interprète, seul ou en formation, des musiques de scène pour des spectacles d’Olivier Py, qu’il accompagnera durant neuf ans, de créations en tournées, du Théâtre de la Bastille à la Cour d’Honneur du Palais des Papes (festival d’Avignon avec La Servante en 1995 et Le Visage d’Orphée en 1997) en passant par le Cabaret Volant de la place de l’Odéon. Signalons aussi la musique de Nous, les héros, pièce de JeanLuc Lagarce créée en notes de programme | 17 cité chansons 1997, ainsi que les arrangements pour chœurs de l’Opérette imaginaire de Valère Novarina et Christian Paccoud (créée à Rennes en 1998 et reprise depuis à Avignon et aux Bouffes du Nord à Paris). France Culture invite Olivier Py en juillet 1999, et c’est à cette occasion que Jean-Yves Rivaud signe les mélodies et arrangements des Ballades de Miss Knife pour piano, contrebasse et voix, spectacle qui partira en tournée régulièrement en France et à l’étranger. Jean-Yves Rivaud accompagne aussi sa femme Hélène Léonard dans un tour de chant qui mêle créations personnelles et chansons d’Olivier Py. En 2001, Christian Paccoud lui confie les arrangements et le piano pour ses albums Arthur le pêcheur de chaussures et Des roses et des chiens. Fin 2001 a lieu la rencontre avec Mona Heftre avec laquelle il prépare le spectacle Les années-Lula sur des chansons de Serge Rezvani. Hubert Tissier Il commence ses études musicales par le piano 18 | cité de la musique classique, puis se passionne pour la contrebasse, instrument pour lequel il obtient un Premier prix de conservatoire. Il accompagne différents chanteurs de variétés, et particulièrement Gilbert Bécaud, avec qui il travaille durant neuf années consécutives. Depuis 1977, il fait partie de l’Orchestre de la Comédie française et poursuit parallèlement des activités de musicien de studio, tout en participant à de grands spectacles de théâtre et de music-hall : Porgy and Bess avec la troupe de l’Opéra de Houston, Les Parapluies de Cherbourg de Michel Legrand... Son répertoire va de la musique de chambre (avec la Camerata d’Auxerre) au tango : il se produit par exemple aux Trottoirs de Buenos Aires avec des artistes de renommée mondiale tels qu’Osvaldo Piro et son quintette (avec lequel il enregistre un disque), Susana Rinaldi (qu’il accompagne en tournée) et Amelita Baltar (qui fut la muse et la compagne d’Astor Piazzolla). Il fait également partie du spectacle Tango, Mémoire de Buenos Aires avec le Cuarteto Cedron. Actuellement, il est membre du Cuarteto Dos Mundos du pianiste Miguel Angel Estrella, et du Trio Esqui lequel a obtenu le Grand prix du disque 1996 de l’Académie CharlesCros pour son enregistrement Musiques du Rio de la Plata. technique Paris Combo régie générale Philippe Davesne Marie Rebaud régie plateau Thierry Gaulme régie lumières Marianne Pelcerf régie son Philippe Moja Ilan Sberro technique cité de la musique régie générale Claude Bourdaleix Didier Belkacem (amphi) régie plateau Eric Briault Jean-Marc Letang (amphi) régie lumières Joël Boscher Valérie Giffon (amphi) régie son Didier Panier Gérard Police (amphi)