Katherine Pancol : "Un livre, on se l`approprie, c

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Katherine Pancol : "Un livre, on se l`approprie, c
Katherine Pancol : "Un livre, on se
l'approprie, c'est son livre."
Interview de Katherine Pancol, marraine de la 4e édition du
salon « Saint-Maur en poche » qui a fermé ses portes dimanche
dernier après un nouveau succès.
ActuaLitté : Études, enseignement, journalisme, romans… les lettres ont toujours, sous
toutes les formes, été omniprésentes dans votre vie. Comment les voyez-vous et que
représentent-elles ?
Katherine Pancol : Les lettres, je les vis ! Je suis tombée dedans toute petite, je devais avoir
4 ou 5 ans lorsque j'ai découvert le livre. En fait les livres, c'était un peu ma Gameboy à moi,
j'en avais toujours un dans les mains. J'ai toujours adoré la lecture. »
Comment distinguez-vous le métier de journaliste et le métier de romancière ?
Cela n'a vraiment rien à voir ! Le journalisme, c'est ponctuel. Cela se présente sous forme
d'enquête s'appuyant sur des faits réels. La règle américaine du où, quand, qui, comment,
pourquoi guide le journalisme. Au final, la forme n'a pas vraiment d'importance. Alors que les
romans, c'est complètement l'inverse. C'est plus profond, on recherche le mot exact pour être
le plus précis possible. On est davantage dans l'imaginaire, dans l'intuition. J'ai écrit mon
premier roman très tard. J'ai d'abord commencé par écrire un journal qui s'appelait “Scoop”
avec une copine avant de me tourner vers la rédaction de romans.
Pourquoi avez-vous participé à Saint-Maur en poche ? Quelles sont les particularités de
ce salon et sa valeur ajoutée ?
À cause de Jean et Gérard, les libraires de La Griffe Noire. Je dirais même pour leurs beaux
yeux ! Ce salon c'est vraiment eux qui en font toute la différence. Ils ont fait quelque chose de
formidable : ils ont réussi à mettre le livre dans la vie de tous les jours et de tous les gens. En
France, on a quand même tendance à sacraliser l'objet alors qu'eux ont pris le livre pour le
mettre dans la poche des gens, le placer dans la vie de tous les jours, si bien que le livre
redevient quelque chose de vivant avec eux. Le salon, c'est l'expression de tout ça, c'est
l'aboutissement de leur combat.
Quelle est la particularité, selon vous, du livre de poche ? Sa valeur ajoutée et son
inscription dans le cadre d'un salon dédié ?
Le livre de poche, c'est comme un copain ! Le livre broché, on lui fait la révérence alors que
le poche, on l'emmène partout avec soi. Il est à la portée de tous. Un livre de poche, ce n'est
pas intimidant, ça ne coûte pas très cher, ce qui permet de prendre des risques pour découvrir
des auteurs qu'on ne lirait peut-être pas sinon. On hésite à acheter un livre à 20-24 euros, alors
qu'un livre de poche, on se lance plus facilement, même si on se trompe, ce n'est pas grave.
On est plus libre, on peut faire preuve de plus d'audace, de plus de curiosité.
En s'éloignant un peu, mais pas trop, du salon, quel rapport entretenez-vous avec le
livre numérique (en tant qu'écrivaine et en tant que lectrice) ? Votre sentiment sur ce
marché en développement ?
Alors aucun ! Je n'ai vraiment aucun rapport avec le livre numérique. Bien sûr, j'ai téléchargé
comme tout le monde sur l'iPad des livres classiques, mais, je trouve que c'est bourré de
fautes, ça saute des pages, ça saute des lignes, je n'aime pas lire sur ce type de support. Je
trouve que le livre est un objet intime. Moi j'écris sur les livres, j'annote dans la marge des
remarques, des idées. Un livre, on se l'approprie, c'est son livre. Moi, je ne prête pas mes
livres parce que je les ai gribouillés, parce que si j'ai envie de les reprendre je veux savoir où
ils sont… Je suis sûre qu'on préfère recevoir une lettre plutôt qu'un email par exemple.
Quel livre lisez-vous actuellement ? Le dernier achevé ? Le prochain sur votre liste de
lecture ?
Je viens de finir “Féroces” de Robert Goolrick et je vais commencer un autre livre de poche
qui s'appelle “Les imperfectionnistes” de Tom Rachman.