Discours du Président de la Commission de l`Union africaine à l
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Discours du Président de la Commission de l`Union africaine à l
AFRICAN UNION UNION AFRICAINE S ," - -- Addis Ababa, ETHlOPlA - - UNIAO AFRICANA Telephone + 251 115 51 45 54 Web Site: wwwafrica-union.org P. O. Box 3243 - Fax : 251 115 51 30 36 Discours du Président de la Commission de l'Union africaine à l'ouverture de la Deuxième Conférence des Intellectuels d'Afrique et de la Diaspora 12 - 14 Juillet 2006, Salvador de Bahia, Brésil Excellence Monsieur le Président de la République Fédérale du Brésil, Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d Etat et de Gouvernement, Les anciens Présidents, Monsieur Gilberto Gil et Mme Frene Ginwala, Co-Présidents de la Conférence, Gouverneurs de Bahia, Mesdames et Messieurs, l En survolant, il y a quelques heures la baie de Todos Os Santos ainsi nommée, m'a-t-on dit, en référence à ce jour de la Toussaint 1501 où elle fut découverte par Amerigo Vespucci, je dois avouer que j'ai été saisi d'une émotion forte. D'une émotion de celles qui ont façonné l'amour de la vie et le grand sens du grand romancier Jorge Amado ; de celles qui continuent de rythmer la musique envoûtante d'un Gilberto Gil, pour ne citer que deux chantres prestigieux de Salvador de Bahia où ils ont vu le jour. Et puis, au fur et à mesure que les contours de la ville-mère du Brésil se précisaient, que ses maisons polychromes aux couleurs vives qui en sont caractéristiques dévoilaient leurs charmes, avec leurs décorations en stuc, j'ai senti toute la vitalité, mais aussi toute la spiritualité d'un peuple brésilien qui célèbre avec la même ferveur le Christ de la Résurrection, les « candomblés », les orixas et la macumba venus des terroirs Yoruba, éwé et fon. Un peuple brésilien inventeur de la samba et des prestigieux carnaval de Rio et de Bahia .Un peuple brésilien qui marie avec un égal bonheur le positivisme d'un Auguste Comte et la vigueur des danseurs de « capoeira », parvenant ainsi à une symbiose remarquable, éclatante, entre des cultures africaines, européennes et amérindiennes. Salvador de Bahia qui nous accueille aujourd'hui symbolise plus que toute autre ville au Brésil, et peut-être même au monde, cette convergence des cultures à laquelle nous sommes particulièrement attachés. Plus que toute autre ville, elle incarne la rencontre de l'Afrique et du Brésil ou, mieux, la présence africaine au Brésil. Lieu ne pouvait donc être plus indiqué que cette << Rome noire », ainsi qu'est surnommée cette ville que I'UNESCO a eu raison de classer au répertoire du Patrimoine Mondial de l'Humanité, pour abriter une rencontre comme la nôtre ; pour servir de cadre à des retrouvailles placées sous le double signe de l'enracinement et de l'ouverture, mais aussi de l'unité dans la diversité si fortement exprimée dans la Convention de I'UNESCO à laquelle nous devrions adhérer tous sans délai. En foulant cette terre de l'Amérique de Sud, je pense aussi aux grands hommes comme José Marti, Simon Bolivar, Toussaint Louverture dont le combat a contribué de manière décisive à l'émancipation de ce continent et de l'humanité. Monsieur le Président Luis Lula da Silva, Vous que le choix de vos compatriotes a placé à la tête de ce Brésil si attachant parce que multiconfessionnel, multiculturel et multiracial, acceptez que mes premiers mots vous soient destinés. Lula, acceptez qu'ils soient, ces mots, pour remercier le peuple brésilien, votre grand peuple dans toutes ses composantes, tout votre gouvernement pour une sollicitude jamais prise en défaut envers ce continent africain que vous considérez, ainsi que vous n'avez cessé de le montrer, comme une partie intégrante de votre pays. Témoins, vos nombreuses visites sur le continent-mère. Témoin votre engagement à réussir le sommet Amérique du Sud-Afrique qui doit se tenir le 30 novembre et le 1er Décembre 2006 a Abuja, au Nigéria et qui débouchera, du moins l'espérons -nous, sur un autre Bandoeng politique et économique qui pourra regrouper et l'Afrique et l'Amérique et l'Asie en 2007. Excellence, Monsieur le Président, La qualité de l'accueil qui nous a été réservé, l'attention méticuleuse dont nous avons été entourés depuis que nous avons foulé le sol de cette ville, le leadership dont ont fait preuve les organisateurs brésiliens et la détermination avec laquelle ils ont porté ce projet viennent confirmer, si besoin en était, votre conviction maintes fois réaffirmée que l'amitié entre l'Afrique et le Brésil est pour vous, plus qu'un mot, plus qu'un mot d'ordre, une donnée incontournable de l'Histoire, au nom du passé, du présent et pour le futur. Une Histoire multiséculaire dans laquelle le besoin d'une maind'œuvre servile pour la culture de la canne à sucre a joué un rôle déterminant. Une Histoire que nombre de Brésiliens, vos compatriotes, nos frères des mêmes familles, ont vécue douloureusement dans leur chair, dans leurs cœurs et dans leurs esprits mais une Histoire que vous entendez assumer pleinement pour la dépasser, sans haine. Une Histoire qui ne saurait cependant souffrir de falsifications, une Histoire au nom de laquelle l'esclavage doit être proclamé crime contre l'humanité, une Histoire qui doit être davantage connue. Une Histoire enfin qui fait que les Afro-Brésiliens constituaient jusqu'au lgemesiècle la majorité de la population. Des AfroBrésiliens qui ne se sont pas contentés de contribuer par leur force de travail à l'essor de votre pays, mais ont modelé les traits physiques, la personnalité, la langue, l'habillement, la qualité de vie, les arts et la culture du Brésilien. Cet apport de l'Afrique qu'encore une fois vous avez tenu à mettre en exergue, nul ne l'a exprimé mieux que Abdias do Nascimento, une mémoire vivante, s'il en fut jamais, que vous avez décidé d'honorer en lui consacrant une exposition plus que méritée. Un Abdias de Nascimento qui comptait parmi ses amis le peintre et sculpteur Tiberio qui participa en 1966 au Festival des Arts Nègres de Dakar, où il s'établit par la suite pendant plusieurs années, faisant profiter le Sénégal et l'Afrique de sa vaste expérience et de son extrême connaissance des cultures africaines. Ce faisant, Tiberio dont l'œuvre gagnerait à être davantage connue anticipait les propos de Jorge Amado qui, dans le film documentaire (( Atlantico Negro : Na Rota dos Orixas >>,notait c Les eaux de l'Atlantique ont conduit les esclaves d'Afrique au Brésil ; leurs corps étaient enchaînés mais leurs esprits restaient attachés à l'Afrique mère... . Aujourd'hui, quand les Brésiliens visitent l'Afrique, ils apprennent aux Africains la culture que ces descendants d'esclaves ont maintenue en vie au Brésil ». Le grand admirateur du Brésil qu'était Léopold Sedar Senghor, dont le monde entier célèbre cette année le centenaire de la naissance, et qui avait accueilli Tiberio au Sénégal, ne disait pas autre chose lui qui, affectueusement, aimait à appeler les Brésiliens « mes plus que frères ». Permettez-moi, Monsieur le President de dire a Senghorm Dieuredieuf. Merci Senghor, vous qui aujourd'hui êtes libéré de toute dette, vous que nous ne cesserons jamais, certes de façon critique, de célébrer, vous le Nègre, vous le Métis culturel, vous le chantre de la civilisation de l'Universel. Excellence Monsieur le Président de la République, Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres, II y a moins de deux ans qu'à l'initiative du Président Abdoulaye Wade, se tenait à Dakar, au Sénégal, la première Conférence des Intellectuels d'Afrique et de la Diaspora sous l'égide de I'Union Africaine. Evènement mémorable s'il en fut dans l'histoire d'une Commission, la Commission de l'Union Africaine, qui en était encore à ses balbutiements, la Conférence adopta plusieurs résolutions dont une visait à faire en sorte que le dialogue entre intellectuels africains, entre les intellectuels du continent et ceux de la Diaspora fût institutionnalisé, c'est-à-dire qu'il cessât d'être un temps - si fort soit-il - dans l'histoire intellectuelle et politique de notre siècle pour en devenir une dimension permanente. Que moins de deux ans après, se tienne au Brésil la deuxième CIAD, rien ne pourrait davantage porter témoignage du fait que la matérialisation de cette résolution était non seulement souhaitable, mais parfaitement réalisable. Voilà que, ce faisant, I'Union Africaine avec le Senegal et le Brésil s'acquittent chacun de leur mission historique. Le pari a été gagné même si l'on doit se demander si, pour l'avenir, l'organisation de telles rencontres ne devrait pas revenir a la société civile ,avec, bien sûr, l'appui de nos gouvernements et de nos organisations régionales. Excellence Monsieur le Président, Honorables invités, Mesdames et Messieurs, L'Union Africaine aurait cependant failli à sa vocation de trait d'union, de rassembleur, si elle n'avait pas su renouer avec une partie du continent qu'est la Diaspora, avec l'autre Afrique. L'Acte constitutif de l'Union Africaine est on ne peut plus clair sur ce chapitre, qui en appelle à la totale mobilisation de tous les segments de la population africaine pour la réalisation des objectifs d'intégration et de renaissance africaine et qui note que la diaspora constitue à cet égard un segment décisif. Quant au Brésil, comment aurait-il pu ne pas saisir l'occasion pour rappeler qu'en dehors du Nigeria c'est sur son sol que se trouve la plus forte concentration de Noirs ? Le choix du Brésil pour abriter la 2ème ClAD est donc particulièrement judicieux car, pour d'innombrables raisons dont j évoquerai quelques-unes au passage, l'Afrique ne saurait manquer de coopérer avec le Brésil. II s'y ajoute que, si elle est bien pensée, cette coopération sera des plus fructueuses pour les Africains du continent et ceux de la diaspora. Elle le sera d'autant plus que nous saurons en reconnaître et célébrer les diverses facettes, au premier rang desquelles je citerai la culture, y compris bien sûr la communication et le sport. Comment pourrais-je oublier en effet que le Brésil est le pays du légendaire et des quintuples champions du monde de football et a fourni au monde de nombreux artistes de premier plan. Excellences, Mesdames et Messieurs, l Malgré leur séparation, les Africains du continent et ceux de la Diaspora ont en partage des valeurs, des systèmes, des institutions et des expressions et outillages culturels qui sont, comme dirait notre ami et aîné, le grand africain, le grand intellectuel africain, Joseph Ki Zerbo, source et ressource, c'est cela la culture africaine. Trouver ensemble les stratégies idoines pour valoriser cette ressource en mettant notamment à contribution les NTIC, les moyens que nous offre l'âge de l'information, pour parler davantage, et autrement, de notre histoire commune, et de nos différentes histoires, pour parler davantage, et autrement, de notre être au monde et de notre contribution à la Civilisation, voilà assurément une tâche qu'il nous faut mener à bien, un défi à relever. Relever ce défi est plus que jamais d'actualité car, en dépit de la mondialisation idéologique et du cosmopolitisme postmoderniste abstrait qui l'accompagne, la négation de l'autre du fait de sa race, de sa couleur, de son statut socio-économique est encore malheureusement monnaie courante. C'est dire que notre humanité est aujourd'hui encore en danger. Dans un tel contexte, c'est faire « acte de pensée et de lucidité », pour paraphraser le philosophe camerounais Fabien Eboussi Boulaga, que de se dresser, de s'affirmer, d'attester notre humanité contestée et de se prendre en charge. La Renaissance africaine, à l'édification de laquelle les intellectuels africains du continent de la diaspora sont conviés, ne vise rien moins que cela. Elle requiert une stratégie hardie, des buts clairs, des actions soutenues qui se conjuguent au présent pour frayer la voie à une autre Afrique, je dis bien une autre Afrique, une Afrique de travail, de solidarité, de justice de bonne gouvernance, et fondamentalement qui respecte le droit, I'etat de droit et les libertes. Sur la voie de cette Renaissance, deux écueils nous guettent. Le premier est une forme de pauvreté qui échappe aux statistiques et autres indicateurs chiffrés : c'est ce que l'écrivain Mozambicain Mia Couto appelle << la pénurie de notre réflexion sur nous-mêmes », entendant ainsi la difficulté des Africains à se penser comme sujets historiques, comme point de départ et comme destin d'un rêve. La longue négation de l'Africain par la traite négrière d'abord, le colonialisme ensuite, l'absence de territoire - compris comme terre et histoire - pour les millions de Nègres transplantés, l'énormité de l'escroquerie intellectuelle qui a consisté à situer en dehors de l'Histoire l'époque où l'Afrique inventait des techniques pour bâtir la pyramide nuboégyptienne de Khéops entre autres, voilà autant de facteurs qui expliquent qu'aujourd'hui encore, en dépit de quelques travaux remarquables, l'identité africaine est encore perçue à travers le discours des autres. Refuser le lopin d'histoire que nous proposent les autres est un premier pas pour surmonter ce premier écueil. Préserver la mémoire, la partager ,la populariser, l'assumer, I'enseigner surtout aux nouvelles générations participe de la même exigence. Mais il est un second écueil tout aussi dangereux : c'est le déficit de pensée qui naît de l'exaltation de l'individualité, de l'érection de la particularité en un absolu irréductible. Une telle posture conduit droit au narcissisme stérile, au mieux, au pire aux identités meurtrières dont les Etats-Nations ne nous ont malheureusement fourni que trop d'exemples. Ce second écueil, nous pouvons l'éviter si nous nous donnons les moyens de nous situer en continuité avec la tradition spirituelle africaine bantu ou yoruba du Dieu aux cent noms, qui propose une gestion de la diversité ethnique ou religieuse, non pas seulement placée sous le signe de la tolérance, mais résolument pluraliste. Cet écueil, nous l'éviterons si, nous souvenant des grandes conquêtes axiologiques, tel que le Code d'Innocence pharaonique établi 4000 ans avant J.C, nous savons célébrer chez l'homme l'intelligence et reconnaitre chez l'esclave la dignité ; si nous nous donnons les moyens de remettre au cœur de l'ordre spirituel, moral ou politique le caractère sacré de la personne de tout âge et sexe et faire de sa protection et de la défense de ses libertés notre credo, forts de la conviction que sans respect des droits humains, sans respect des libertés, sans reconnaissance de la diversité et du pluralisme, point d'issue pour l'Afrique. Utopie, diront certains sceptiques ! A qui je répondrais utopie, oui, mais utopie critique et mobilisatrice du présent car, encore une fois, l'action se conjugue au présent lorsqu'il s'agit de renaissance africaine. Excellences, Mesdames et Messieurs les participants, II y a cinquante ans - c'était en septembre 1956 - se tenait à Paris le premier Congrès Intellectuel des Ecrivains et Artistes Noirs. C'était un an après la réunion de Bandoeng, dix ans après le Congrès Panafricain de Manchester qui réclama et mit en marche le processus qui conduira aux indépendances des années 60. Ce congrès du << racisme anti-raciste )) comme disait Sartre dans << Orphée Noir )> aura eu le mérite d'avoir été une rencontre de la diversité, et même de la confrontation, au niveau idéologique mais également au niveau scientifique. Cela était inévitable car, même si la solidarité des victimes stigmatisées au nom de la race était à l'ordre du jour, le fait demeure que les Africains du continent et ceux de la diaspora faisaient des allégeances spirituelles ou idéologiques à des cultures, voire des civilisations et des géopolitiques non seulement différentes mais quelquefois en conflit. Pour mettre d'accord une élite noire qui était poreuse à toutes les influences, pour réconcilier des personnalités aussi différentes que pouvaient l'être Richard Wright, Ralph Ellison, Leopold S. Senghor, Frantz Fanon, Cheik Anta Diop, - dont on ne soulignera jamais assez le rôle éminemment positif dans l'histoire du panafricanisme et dont on célèbre cette année le 25èmeanniversaire de la disparition- il fallait, a Pqris en 1956, la brillante intelligence d'Aimé Césaire que nous tenons à saluer pour son rôle de veilleur pour tout le monde africain, Césaire qui souligna que ce qui unissait les Noirs dans l'amphithéâtre Descartes de la Sorbonne a Paris où se tenait le congres, c'était leur diversité. Mais il fallait aussi, Monsieur le President, toute la détermination d'un homme comme Alioune Diop. Qu'il vous plaise que je salue ici la présence de Christiane Diop, qui fut sa compagne fidèle et qui, en l'absence de Alioune et avec d'autres, a su maintenir le flambeau et poursuivre le combat dlAlioune pour une présence africaine affirmée. Combat d'hier, d'aujourdhui et combat de demain Plaise à vous que je puisse rappeler que cette année, en Septembre ,nous allons célébrer le 50éme anniversaire de cette belle aventure que fut le Congrès. CC Présence Africaine )) doit être soutenue dans I'organisation de cet événement .Présence Africaine doit pouvoir continuer à diffuser son message éternel parce qu'elle a su épouser, dès avant l'aube, l'Histoire, notre Histoire. Dans cette perspective, nous devons aussi soutenir I'organisation à Dakar du zemeFestival des Arts Nègres en 2007, à l'initiative des autorités sénégalaises et particulierement du President Zqde. Toujours dans cette perspective d'une présence africaine réaffirmée, nous devrons faire en sorte que la Coupe du monde de football en 2010 soit chez elle en Afrique du Sud, en Afrique. Excellences, Honorables invités, Mesdames et Messieurs, Comme il y a 50 ans, il sera encore aujourd'hui et demain, question de diversité. Diversité des contextes, voire des cultures et civilisations auxquelles nous appartenons, à l'intérieur desquelles nous vivons, et qui façonnent nos identités. Cette diversité, il faut d'autant plus se garder de l'occulter ou de la redouter qu'en aucun cas elle ne saurait hypothéquer ou mettre en péril les solidarités qui s'imposent pour donner corps et vie au projet de Renaissance Africaine. Bien au contraire, ce projet ne peut sortir que fortifié de la confrontation d'idées et d'expériences les plus diverses sur la multiplicité des paramètres - idéologique, culturel, linguistique, éducationnel, institutionnel - porteurs de la dynamique des changements sur quoi se définit précisément la renaissance africaine. Une Renaissance Africaine qui est, Mesdames et Messieurs, une urgence car à une époque de révolution scientifique et technologique mais aussi politique, citoyenne et humanitariste, l'Afrique et sa diaspora se doivent de marquer leur présence de manière cohérente tant pour affronter la réalité des enjeux géopolitiques que pour conforter le dialogue des civilisations qui doivent partager, dans leurs spécificités, les mêmes valeurs d'universalité. Cette Renaissance Africaine est cependant fondamentalement un projet politique car elle reposera sur la fondation de la nation africaine, notre seule nation, la nation qui nourrira les enfants du continent, la nation qui permettra de sortir de la marginalité les Africains hors d'Afrique, cette nation africaine dont les piliers seront les Etats Unis d'Afrique. Patrie des Nègres et des Arabes d'Afrique, oui les Etats Unis d'Afrique seront un partenaire respecté des grandes organisations internationales et régionales et des grands pays comme le Brésil. Cette Renaissance, Excellence, Honorables invités, Mesdames et Messieurs, ne peut s'accomplir correctement, du point de vue de l'union africaine, de sa philosophie, de ses ambitions et de ses objectifs, qu'avec la contribution positive et critique de l'intelligentsia d'Afrique et de la diaspora dans les Amériques, en Europe et en Orient, et avec l'adhésion de tous nos peuples. Entre les intellectuels d'Afrique et de cette diaspora qui a, aux origines, largement contribué à l'essor de la revendication, puis du mouvement dont participe aujourd'hui le projet de Renaissance, le dialogue a été renoué à Dakar en octobre 2004. Puisse Bahia nous fournir l'occasion d'approfondir ce dialogue et ces contacts renoués et ainsi constituer un autre jalon important dans notre combat, on ne peut plus légitime, pour changer le destin de l'Afrique. Puissent d'autres Dakar et d'autre Bahia ouvrir la voie. Puisse le Brésil, pays de progrès et d'ordre, renforcer sa coopération avec une Afrique unie et solidaire. Plein succès à la deuxième rencontre des intellectuels d'Afrique et de la Diaspora. Que Dieu nous assiste. Je vous remercie de votre aimable attention.