Le courrier papier dans son inbox
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Le courrier papier dans son inbox
Dossier Digital Mailroom En collaboration avec Elca Le courrier papier dans son inbox Dans bien des entreprises, le courrier papier entrant conserve cette forme tout au long de son traitement par les collaborateurs. La numérisation en amont de cette correspondance permet d’améliorer le confort des collabora teurs et l’efficience des processus. Rodolphe Koller > page 26 Philippe Chanton, ELCA: La révolution du «digital mailroom» > page 28 Bertil Maire, ELCA: Un cas à part: la gestion des factures fournisseur Chacun fait sans doute l’expérience au quotidien de recevoir son courrier à la fois sous forme électronique (de plus en plus) et à domicile par voie postale. S’il faut parfois passer par la saisie des documents papier sur son ordinateur, par exemple au moment de régler ses factures sur un site d’e-banking, le processus, quoiqu’imparfait, reste gérable. Dans bien des cas, les entreprises ne peuvent sans doute pas en dire autant. Le traitement et la distribution de leur courrier papier entrant volumineux s’avèrent fastidieux pour ceux qui s’en chargent. Une fois distribué, les collaborateurs amenés à utiliser ces documents, doivent jongler entre l’écran et le papier, ce qui se répercute sur le confort de leur travail et sur l’efficacité des processus auxquels ils participent. Sans parler des cas où un document fait la navette entre plusieurs personnes ou des situations dans lesquelles il faut retrouver une facture. On semble bien loin de l’ère du numérique. La salle de courrier digitale Déjà adopté par certaines entreprises, la salle de courrier digitale, qui fait l’objet de ce dossier, se veut un pont pratique entre la réalité du courrier entrant sous forme papier et des processus de travail désormais essentiellement numériques. En numérisant l’ensemble de la correspondance de façon centralisée, tant le travail des personnes affectées au courrier que celui de leurs collègues exploitant les documents se trouvent améliorés. Le passage à une digital mailroom – opérée en interne ou par un prestataire – n’en est pas moins complexe. Pour profiter pleinement du courrier désormais livré sous forme électronique, il importe de l’intégrer avec les autres circuits de communication et avec les outils supportant les processus, à l’instar de l’ERP pour le traitement des factures. < avril 2012 © netzmedien ag 25 Dossier Digital Mailroom En collaboration avec Elca La révolution du «digital mailroom» Il est étonnant de constater que dans de nombreuses entreprises, le courrier reçu est encore distribué sous forme papier. Dans le meilleur des cas, après traitement, ces documents papier sont numérisés et archivés électroniquement. Une numéri sation préalable du courrier reçu permet de réaliser d’énormes gains en termes d’efficacité et de coûts. Philippe Chanton Les employé(e)s traitent au quotidien un grand volume de dossiers. Des «classeurs fédéraux» organisés à la perfection s’empilent derrière leur dos, et une corbeille de courrier entrant vide est l’objectif quotidien. On est habitué à lire et à traiter des documents sous forme papier. Ce temps est-il révolu? Dans la sphère privée, on utilise depuis longtemps les réseaux sociaux, les smartphones et les ordinateurs portables dernier cri; on réserve ses vacances via internet et on envoie sa déclaration d’impôts par voie électronique. Pourtant, cette révolution du «digital mailroom» n’a pas encore atteint toutes les entreprises. Les lève-tôt La révolution commence tôt le matin au soussol de l’immeuble de la direction: c’est l’effervescence – le courrier du jour est arrivé et doit être ouvert, numérisé et distribué avant l’arrivée des gestionnaires. Des dispositifs spéciaux destinés à ouvrir rapidement les lettres facilitent le travail du personnel qui n’a plus qu’à s’assurer que les trombones et agrafes qui pourraient entraver la numérisation soit enlevés avant de déposer les lots de documents sur les grands scanners de production. Les appareils modernes sont capables de détecter si deux feuilles sont insérées en même temps et peuvent scanner différents formats et qualités de papier. Le logiciel intelligent corrige les documents mal insérés, élimine les particules de saleté de l’image numérisée, classe les clichés par type de document et interprète le contenu des documents afin d’en extraire les informations utiles pour la distribution automatique du courrier. Les fichiers sont créés au format TIFF ou PDF, lesquels peuvent être complétés, sur demande, par des informations en plein texte. Selon le type de document, les fichiers créés sont transmis avec leurs informations indexées dans des dossiers électroniques, via la messagerie ou dans les applications métiers. Le bureau sans papier Dans le bureau du gestionnaire, les gros classeurs fédéraux et la corbeille à papier ont disparu, cédant la place aux nouveaux outils de travail: deux écrans plats, un cla- Une solution de «digital mailroom» constitue la base indispensable pour une mise en œuvre réussie du bureau sans papier. vier et une souris. Dans son nouvel environnement de travail, grâce à des applications spécialisées et modernes, l’employé trouve rapidement tous les nouveaux documents, qui ont déjà été attribués automatiquement au dossier correspondant. Il bénéficie maintenant d’une vue d’ensemble pour exécuter son travail de manière efficiente et contribue considérablement à la satisfaction client. Si le gestionnaire responsable est en vacances ou en congé maladie, le courrier entrant peut, sans problème et sans perte de temps, être transmis à un collègue pour traitement. Outre les documents provenant du «digital mailroom», d’autres documents créés en interne (p. ex. comptabilité) ainsi que ceux reçus par e-mail ou fax sont intégrés dans le dossier pour y être traités. Une solution de «digital mailroom» constitue donc la base indispensable pour une mise en œuvre réussie du bureau sans papier, tant convoité. Aspects organisationnels La numérisation systématique du courrier entrant est comparable à une révolution: outre les innovations techniques, les aspects métiers et organisationnels jouent un rôle clé. On découvre les effets de cette révolution dans les bureaux où les employés traitent désormais les dossiers et les documents correspondants sous forme électronique. Pour de nombreux collaborateurs, ce changement n’est pas (si) facile, étant donné qu’ils sont habitués à travailler avec des documents papier depuis des décennies. Peut-on faire confiance au nouveau système ou comment retrouver ses documents sont des questions au centre de leurs préoccupations. Ces questions sont prises en compte très tôt dans le cadre des projets et l’on peut y répondre en démontrant les nouveaux avantages et possibilités qu’offre la solution. Pour la numérisation des documents papier, de nouveaux profils de collaborateurs capables de gérer avril 2012 © netzmedien ag 26 Dossier Digital Mailroom En collaboration avec Elca les scanners modernes et leurs logiciels sont nécessaires. Pour les responsables du personnel, de tels projets représentent de nouvelles opportunités (d’enrichissement des fonctions, d’élargissement des tâches ou de rotation de postes). Une communication précoce et l’implication des collaborateurs concernés permettent de passer plus facilement aux nouveaux dispositifs et aux nouvelles procédures de travail. Insourcing ou outsourcing? Souvent, la mise en œuvre d’un «digital mailroom» introduit la question de savoir si le traitement du courrier reçu doit être effectué par le personnel interne ou par un prestataire de services spécialisé. Pour ce faire, la structure et la culture de l’entreprise sont des facteurs déterminants à prendre en compte. Les entreprises organisées de manière décentralisée sont confrontées à la question du nombre de bureaux physiques recevant du courrier. La Poste Suisse offre dans ce contexte des possibilités de conserver différentes adresses postales, mais de les rassembler pour un traitement centralisé. Un tel scénario permet l’échelonnement temporel du courrier entrant et un débit de traitement réparti équitablement sur la journée. Selon le besoin, plusieurs centres de scan peuvent s’avérer utiles pour garantir la sécurité en cas de défaillance, assurer le traitement aux heures de pointe et tenir compte des circonstances linguistiques. Dans le cas d’un scénario d’outsourcing, les documents des clients sont traités par une société externe. Les accords de confidentialité et les SLA sont des aspects importants qui ne peuvent être négligés dans le contrat de prestation de services. Il convient également de réfléchir à ce qu’il adviendra du personnel du service courrier. Souvent, il peut être converti ou repris par le sous-traitant. La séparation des documents, un point crucial Les scanners modernes peuvent traiter d’immenses volumes en peu de temps. Dans la plupart des cas, le traitement se fait par lot. La manière et les critères selon lesquels ces lots sont créés dépendent considérablement des documents ainsi que des processus et systèmes utilisés en aval. Souvent, les documents transmis au client pour être complétés et retournés peuvent être séparés de la correspondance générale par l’apposition d’un codebarres ou d’un code patch. Après la numérisation du lot, il est important d’identifier chacun des documents individuellement et de les séparer les uns des autres. Pour ce faire, il existe un logiciel de numérisation moderne doté de la fonction OCR. La reconnaissance OCR basée sur des modèles de zones de lectures est aujourd’hui révolue. Les nouvelles technologies sont désormais capable d’interpréter et analyser l’ensemble du contenu des documents, de confronter ces éléments à des données de référence et ainsi de séparer les uns des autres et classifier les documents de manière automatique. Un contrôle manuel reste néanmoins nécessaire: d’une part, afin d’assurer le stockage correct et, d’autre part, pour effectuer un contrôle de qualité aléatoire. En fonction de leur affectation, les documents sont numérisés en différentes qualités. Pour l’archivage, la taille du fichier constitue un facteur essentiel. Par conséquent, la qualité de l’image est souvent volontairement limitée pour économiser la place de stockage. Autres canaux d’entrée Outre la numérisation classique de documents papier, la réception de documents électroniques ne cesse de gagner en importance. Les documents sont aujourd’hui transmis via fax, e-mail ou portails internet. Ils doivent également être intégrés dans les processus et systèmes utilisés en aval. Plus le client fournit d’information lors de la transmission de ces fichiers, plus leur identification et leur attribution seront aisées. Un autre aspect de ces canaux d'entrée concerne les différents formats et qualités des fichiers. Il faut en général procéder à la conversion et à l’optimisation de ces documents afin de les rendre compatibles avec le standard de l’entreprise (p. ex. PDF). Des serveurs de communication spécialisés permettent une transmission sûre et synchrone de ces documents reçus par voie électronique notamment par l’envoi d’accusés de réception à l’émetteur. Il est ensuite possible d’effectuer le classement et le transfert de ces documents via les mêmes applications et interfaces que celles utilisées pour les documents papier digitalisés. Cette procédure offre des synergies intéressantes. Conditions et procédure Pour déployer une solution de «digital mailroom» avec succès, certaines conditions préalables importantes doivent être remplies avant de lancer le projet. Outre les volumes attendus et leur variation saisonnière et régionale, il est impératif de connaître le nombre de types de documents utilisés dans l’entreprise et leur structure. Une subdivision entre les documents structurés (formulaires), semi-structurés (par ex. factures) et la correspondance non structurée est utile pour la conception et la configuration de la solution. Le nombre de types de documents varie d’une entreprise à l’autre mais il n’est pas rare qu’entre 100 et 200 types de différents soient identifiés lors de l’analyse. Il est conseillé de réaliser la nouvelle solution par étapes afin d’éviter un «Big Bang». Une phase pilote initiée pour un seul département est souvent utile et indicative: d’une part, le nouveau système peut progressivement être adapté aux documents spécifiques du client et, de l'autre, l'organisation et les processus peuvent être graduellement optimisés. En outre, pour ces projets fortement liés aux processus internes, il est conseillé de recourir à des spécialistes externes chevronnés. Le personnel interne de l’entreprise n’a généralement encore jamais réalisé de tels projets et manque d’expérience pour éviter les dangers inhérents à ce type d’opération. Très fréquemment, ces projets sont réalisés dans l’urgence, ce qui constitue l’un des plus grands obstacles à une mise en œuvre réussie. Les facteurs de réussite Un projet de «digital mailroom» présente pour l’entreprise des avantages tant à court qu’à long terme. Pour pouvoir convaincre la direction de l’entreprise de l’utilité d'un tel projet, les arguments suivants doivent être pris en compte et vérifiés: • regroupement des services courrier et optimisation du traitement du courrier entrant quotidien ou durant les pics saisonniers • réductions des coûts en raison de l’optimisation des processus, hausse de la productivité • augmentation de la satisfaction client grâce à l’optimisation des processus et à l’accès électronique centralisé aux dossiers • indépendance du site ou de la personne de contact pour la réponse aux questions du client et au traitement de son dossier • mesure de l’efficacité des nouveaux processus à l’aide de données temps réel ou statistiques permettant la suppression des éventuels goulets d’étranglement • économies sur les coûts internes de personnel grâce à l’outsourcing < Philippe Chanton, responsable de Business Line ECM chez ELCA. Il compte plus que 15 ans d’expérience dans le domaine ECM et s’occupe de près de 100 spécialistes dans toute la Suisse. avril 2012 © netzmedien ag 27 Dossier Digital Mailroom En collaboration avec Elca Un cas à part: la gestion des factures fournisseurs Les factures fournisseurs ont un statut particulier et requièrent un traitement spécial via des processus de gestion optimisés. Leur traitement électronique permet d’obtenir un retour sur investissement rapide dès 50 à 100 factures par jour. Bertil Maire Dans le cadre d’une stratégie de «digital mailroom», les factures fournisseur présentes dans le courrier entrant nécessitent un traitement spécial. L’interface avec le système ERP joue un rôle majeur dans ce processus de traitement électronique. La mise en place de tels projets met souvent en évidence un certain nombre de points faibles dans les processus actuels de l’entreprise et engendre ainsi des changements parfois peu appréciés. Toutefois, des processus allégés ou unifiés, l'automatisation du contrôle des factures et l’optimisation des délais de paiements permettent de réduire substantiellement les coûts du traitement des factures fournisseur et d’augmenter ainsi notablement l’efficacité de l’entreprise. Le traitement des factures En fonction des processus financiers, les factures peuvent être traitées manuellement, de manière semi-automatisée ou entièrement automatisée. Dans le cadre du traitement électronique, les images et les données extraites des factures sont automatiquement transférées au système ERP principal. Les justificatifs de ces écritures comptables sont ainsi directement affichables dans le système ERP (image enabling). La gestion des délais de paiement permet d’éviter de recevoir des rappels et optimise ainsi les opérations financières. Le statut de traitement peut être suivi à tout moment et globalement. Ce respect des échéances et des délais de paiement ainsi que le gain de temps et les réductions de coûts inhérentes à l'archivage et à la gestion des factures ne représentent que quelques avantages parmi bien d’autres. Il est possible d’avoir accès aux informations à tout moment, depuis n’importe où. Les factures entrantes, automatiquement attribuées aux personnes concernées, sont également disponibles par interface web et de ce fait via l’utilisation de terminaux mobiles. Au terme du processus de traitement, les factures sont transmises au système d'archivage. Grâce à des processus sécurisés (traçabilité des opérations d’approbation et d’enrichissement) et à des supports d’archivage adéquats, les justificatifs des fac- tures sont conservés en lieu sûr, de manière conforme à la législation. Différents types de factures Une facture reste une facture, pourrait-on penser mais outre les différences spécifiques à chaque pays, comme p. ex. la monnaie ou les bases de calcul de la TVA, d’autres aspects entrent en ligne de compte. On distingue deux catégories principales: les factures se référant à une commande et celles émises sans commande préalable. Dans le premier cas, la facture doit mentionner le numéro de commande émis par l’entreprise. Ce numéro a été créé lors de la commande dans l’ERP et sert de référence pour le règlement de la facture lors de sa réception. Dans un tel cas, un contrôle simplifié du montant total, de la TVA et du numéro de commande suffit en principe pour valider la facture. Cette étape du traitement est totalement automatisable et nécessite simplement un contrôle manuel pour gérer les exceptions. Dans le cas de factures sans référence de commande (p. ex. facture de téléphone), le contrôle et la validation de la facture sont plus complexes. Les détails de la facture sont transmis aux instances internes compétentes pour le contrôle et l’autorisation du paiement. L’octroi automatique d’un délai assure le traitement par les collaborateurs dans les temps impartis et informe en cas de retard. Grâce aux multiples contrôles (p. ex. le principe des quatre yeux), la comptabilisation finale des factures est ici aussi conforme à la législation. Approbation à l’intérieur ou à l’extérieur de l’ERP L’une des principales questions dans un tel projet concerne le processus d’approbation: doit-il avoir lieu à l’intérieur ou à l’extérieur de l’ERP? Dans le cas où tous les collaborateurs n’ont pas accès à l’ERP, il est recommandé d’opter pour une solution externe à l’ERP. Les solutions modernes sur le marché sont capables de fonctionner en standard avec tous types d’ERP. Si l'approbation doit avoir lieu à l'intérieur de l'ERP, les éditeurs de solutions pro- posent des modules correspondants pour le traitement intégré des factures. Pour les grandes entreprises, la conjugaison des deux variantes est parfois déployée. Les solutions actuelles proposent des workflows prédéfinis mais configurables pour les processus de validation des factures et d’autorisation du paiement. Ces processus peuvent généralement être étendus à d’autres types de documents (p. ex. l’approbation des commandes via des processus purchase-to-pay). Un conseil adéquat au début de la mise en place de la solution garantit que cette dernière couvre parfaitement les besoins et les processus de votre entreprise. Avantages multiples L’introduction du traitement électronique des factures présente de nombreux avantages pour l’entreprise: • Optimisation du traitement des factures fournisseur grâce à l’automatisation des processus financiers (temps d’exécution jusqu’à 5 fois plus courts) • Diminution des erreurs de traitement et amélioration de la qualité des données en raison de l'extraction et du classement automatiques • Réduction des ressources en personnel par la suppression du tri manuel et de l’archivage papier • Optimisation des flux financiers par le respect des délais de paiement et la prise en compte des possibilités d'escompte • Retour sur investissement rapide, normalement en 12 mois • Réduction des coûts de traitement de 50 à 70% par facture < Bertil Maire, res ponsable de division ECM chez ELCA, compte près de 10 ans d’expérience dans le domaine et gère une équipe de 50 spécialistes en Suisse romande. avril 2012 © netzmedien ag 28