Natalie Dessay
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Natalie Dessay
Natalie Dessay VOCALISES Berliner Sinfonie Orchester - Michaël Schonwandt (extrait de Musica Falsa N°5, octobre/novembre 1998, p.70 ) De la printanière alouette viennoise ... aux rossignols d'Alabiev, de Saint-Saëns et de Granados, à l'hirondelle qui éternise l'inconnue Eva Dell'Acqua, ici toutes ces “roucoulades” côtoyent les “vraies vocalises” de Glière (concerto pour soprano colorature et orchestre), Ravel et Rachmaninov (pièces de concours !) , dans un délire vocal qui marque une pause seulement dans la “rencontre” Delibes/De Musset des "Filles de Cadix", que l'on associe souvent à l'angélique voix de Victoria de Los Angeles ! Tout y est pour mettre en valeur la cantatrice affirmée qu'est Natalie (sans “h” SVP !) Dessay qui satisfait pleinement à ce répertoire. Mais au-delà de la précision des “vocalises” (justement !), d'une musicalité remplie souvent d'émotions justes, d'un suraigu éclatant et vibrant, les détails qui font d'elle une belle technicienne peuvent se remarquer dans l'excellente tenue de souffle qui lui permet par exemple d'enchaîner la partie vocalisée au texte de “l'hirondelle qui passe”, mais aussi dans les qualités d'un registre medium et grave qu'elle développe avec acharnement (bien plus étonnant pour une colorature que le suraigu souvent “naturel” !), et que l'on peut savourer par exemple dans quelques passages du “caro bene” de Proch, et que j'ai pu entendre “live” dans quelques passages du rôle d'Ophélie (A. Thomas)... Toutefois si les sons “piqués” montrent la qualité exceptionnelle (une fois de plus “naturelle”!) de ces "petites" cordes vocales, le legato et le vibrato si beaux dans les mezza-voce sont souvent mis en danger par la nuance forte qui hache souvent la ligne vocale et produit parfois des sons droits ou “aggressifs”. Espérons que la fréquentation du répertoire italien (apparemment “La Sonnambula” à la Scala!), résoudra ce détail qui n'est pas à négliger pour une bonne santé vocale! M. Schonwandt défend fort bien ce répertoire, mais peut-être aurait-il pu mieux “s'abandonner” aux “rallentando”, “accellerando” et “rubato” que demandent la plupart de ces pièces? Et surtout, mieux soigner ce “deuxième temps anticipé” qui est souverain dans le 3/4 viennois... Paolo ZEDDA