John Taylor vise le créneau des plus de 5 millions
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John Taylor vise le créneau des plus de 5 millions
12 • MARChé IMMOBILIER n Le groupe monégasque s’implante à Genève John Taylor vise le créneau des plus de 5 millions L'ouverture de la grande arcade du Groupe John Taylor à la rue du Stand, qui n’est pas passée inaperçue, atteste de l'intérêt des riches français pour la Suisse. Car ce réseau d'agences immobilières spécialisées dans les «biens d'exception», est d'abord connu pour sa forte implantation sur la Côte d'Azur, où son existence remonte à 1864. Créée par le Britannique John Taylor, la première agence, celle de Cannes, s'adressait à ses riches compatriotes venus s'installer au soleil. • Déjà un grand succès! E n 1996, le réseau, étendu notamment à Monaco et Saint-Tropez, était repris par le Groupe monégasque Michel Pastor. Désormais implanté au travers de 18 agences en France et à l’étranger, l’enseigne est représentée à Genève et Gstaad, avec succursale à Megève, par Abdallah Chatila, désormais président de John Taylor Suisse. L’homme d’affaires, qui a signé plusieurs promotions importantes à Genève, accroît ainsi sa position sur un marché immobilier qui lui réussit. Daniel Masnaghetti, le directeur général de John Taylor Corporate, a fait le déplacement de Monaco, d’où il dirige l’expansion internationale du réseau, pour participer à la présentation de l’arcade de la rue du Stand, à la presse suisse d’abord, puis à la presse française qui anticipe déjà sur un regain de «délocalisations» vers la Suisse en cas de victoire de François Hollande. Mais il n’y a pas que les Français: 56% de la clientèle de John Taylor est internationale, pour 44% de Français, sur son «marché de référence», qui reste celui de la Côte d’Azur, avec ses agences de Cannes, Aix-en-Provence, Saint-Jean-Cap Ferrat, SaintPaul de Vence, Saint-Tropez et Valbonne. Le Royaume-Uni, à l’origine du réseau, représente encore 13% des acheteurs, pour 13% de Russes et ex-Soviétiques, d’où le projet de Daniel Masnaghetti de s’installer à Moscou encore cette année, après Milan, Londres et Barcelone. Une vitrine Des implantations qui se renforcent et se dynamisent mutuellement. Car chaque agence a sa «vitrine internationale», où sont présentées les meilleures situations du réseau. L’argument est souligné par Daniel Masnaghetti, qui fait valoir l’intérêt qu’il peut y avoir pour le vendeur d’un bien de voir la photo de sa maison affichée, entre autres, à Monaco ou à Saint-Tropez. A l’inverse, l’attractivité de la Suisse n’est pas un mythe, puisqu’elle repré- sente 39% des emplacements les plus recherchés, au niveau des résidences principales, dans la palette des objets de plus de 5 millions de francs. Le créneau de John Taylor est celui du luxe: à Cannes, le prix moyen des transactions réalisées dans le cadre de l’agence est de 3,4 millions d’euros, à comparer avec une moyenne du marché de l’ordre de 700 000 euros, et qui s’établit même à 200 000 euros si l’on prend en compte l’arrièrepays. Le prix juste Globalement, 62% des transactions réalisées par John Taylor ont porté sur des montants supérieurs à 1,5 million d’euros. Par comparaison, seules 22% des transactions effectuées sur les marchés de référence excédaient ce chiffre. En Suisse, la part des ventes supérieures à 3 millions est au-dessus de 80%. Car dès avant d’ouvrir l’arcade, pas moins de sept transactions ont été réalisées, dont quatre ont été le fait de Suisses, explique Abdallah Chatila. Mais l’intérêt vient de loin: le businessman fait état de contacts avec trois clients potentiels venus du Japon, où la préoccupation causée par les retombées de la catastrophe de Fukushima est plus forte qu’on veut bien l’admettre à Tokyo. A feuilleter la documentation fournie par John Taylor, le réseau reste résolument positionné, en Suisse du moins, sur le très haut de gamme: une maison avec TOUT L’IMMOBILIER • NO 619 • 6 févRIER 2012 surface habitable de 300 mètres carrés est offerte à 9,6 millions et une propriété à Vandœuvres est mise à prix à 20 millions. Des prix qui semblent refléter l’état du marché, s’il faut en croire Abdallah Chatila, qui affirme sa volonté d’être dans «un prix juste». Pour lui, cela veut dire par exemple 13 000 francs à Champel dans un immeuble des années 1960, 10 000 à 12 000 francs le mètre carré à Genthod, à cause des avions. Mais «22 000 francs le mètre carré aux Pâquis, c’est trop». L’état du marché? «Il ne baisse pas, même s’il y a des gens qui ne parviennent pas à vendre parce qu’ils demandent trop cher». Mais pas question de faire dans le (relativement) bon marché. A 7000 francs le mètre carré, la zone de développement peut offrir des objets attractifs à long terme, mais cela ne colle pas avec la philosophie du réseau. Une philosophie qui, avec notamment «l’espoir» d’une victoire socialiste en France et l’arrivée de Russes connus pour leurs coups de cœur, a encore de beaux jours devant elle. n Mohammad Farrokh le déménagement en douceur Devis gratuit ✆022 308 88 00 - www.balestrafic.ch