Autour de Le schmat doudou

Transcription

Autour de Le schmat doudou
Autour de
Le schmat doudou
Raconté par Muriel Bloch
Illustré par Joëlle Jolivet
Collection « Albums
Paroles de Conteurs »
Fiche pédagogique élaborée par Anne Popet,
conseillère pédagogique, auteur de nombreux
outils et ouvrages pédagogiques.
www.syros.fr
I - Présentation
La collection « Paroles de Conteurs »
L’album Le schmat doudou s’inscrit dans la collection
« Paroles de Conteurs » qui, tout en recourant à la forme
écrite, conserve tous les charmes de l’oralité. Racontés
par des conteurs professionnels de très grand talent, qui
savent en restituer la magie, ces contes venus de différents
pays ne manqueront pas de capter l’intérêt des enfants.
Les illustrations, riches et variées d’un conte à l’autre, sont
propres à développer leurs capacités de représentation et à
les enrichir.
L’intérêt du TNI
Tous ceux qui exploitent des albums de contes en classe en
conviendront, pouvoir les présenter sur TBI/TNI, voire en
projection à partir de l’écran de l’ordinateur (en l’absence
du TBI/TNI), ne relève pas du gadget, mais offre des
pistes pédagogiques renouvelées favorisant de nombreux
apprentissages.
Par la focalisation sur certaines images qu’il est possible
d’isoler, d’agrandir, de comparer, de relier, les enfants seront
plus à même de s’approprier le conte. D’authentiques situations
de langage permettront de mettre en relation ce que livrent
les images et ce que dit le texte, tout en favorisant le
développement de l’attention visuelle et de la compréhension.
L’attention auditive pourra également être largement sollicitée
lors de l’écoute du conte en l’absence de tout support visuel,
puis en présence des illustrations de l’album dans leur
intégralité sur le TBI/TNI. Isoler certains passages du texte lus
par l’adulte permettra aux élèves de prendre conscience que ce
qui s’écrit peut se dire (en maternelle). Ils parviendront alors
à mieux distinguer les actions de conter et de lire. Ils pourront
aussi être amenés à légender des images ou à produire d’autres
types de textes en dictée à l’adulte.
Il est vivement recommandé d’associer l’album sur papier à
l’exploitation avec TBI/TNI.
Présentation du conte
Il s’agit d’un conte yiddish, puisé dans la tradition juive
d’Europe de l’Est, qui favorise l’approche d’une autre culture,
ce à quoi contribuent les illustrations très caractéristiques
de Joëlle Jolivet – à travers par exemple la façon dont elle
représente les vêtements, ou encore à travers la vision qu’elle
offre du quartier où se déroule l’histoire.
La conteuse Muriel Bloch a découvert ce texte dans un album
américain dont le titre signifiait « Quelque chose à partir de
rien ». Sa structure en forme de randonnée est très adaptée
aux jeunes enfants.
Le héros, Joseph, est un garçon qui grandit au fil du conte,
et auquel les élèves pourront largement s’identifier à partir
de cette histoire de doudou. Le personnage du grand-père
tailleur (métier très répandu dans ce milieu), avec lequel il
établit des relations étroites et tendres, trouvera bien sûr un
écho tout particulier chez eux.
Voici un conte qui apprend progressivement, à travers les
transformations successives d’un objet transitionnel, à se
séparer pour grandir. Il met aussi en valeur l’écrit mémoire,
belle façon de faire exister l’absent et de rendre vie aux
personnes et aux objets. Une invitation à écrire pour garder
trace.
Résumé : Un grand-père offre à son petit-fils, à l’occasion
de sa naissance, une magnifique couverture cousue de
ses mains. Celle-ci ne quitte plus l’enfant, qui en fait son
schmat doudou. Mais le jour où le doudou devient vraiment
trop sale, la mère de l’enfant décide qu’il est temps de s’en
séparer. Grâce aux doigts experts du grand-père, le bout de
tissu se transformera successivement en veste, en cravate,
en mouchoir et pour finir en un simple bouton que le garçon
perdra. Et cette fois-ci, le grand-père ne pourra plus rien
pour son petit-fils, car avec rien, il ne peut rien faire. Des
années plus tard, Joseph écrira cette histoire sur un cahier,
ce qui, aux dires de la conteuse, lui a permis de nous la
raconter.
Organisation de l’album
Le conte raconté par Muriel Bloch à l’oral est plus long
que le conte écrit sur les pages de l’album. Il s’y glisse des
précisions et des formules qui ne sont pas données à l’écrit.
Cela s’explique tout simplement par le fait Muriel Bloch
ne lit pas son conte, mais le raconte d’une façon un peu
différente à chaque fois, s’autorisant des variations selon ce
que son inspiration lui dicte.
Dans la version écrite du conte, les dialogues se repèrent
aisément par des caractères plus gros que ceux du récit. Et
dans le récit lui-même, certains mots en très gros caractères,
sur lesquels il y aura lieu de s’arrêter, se détachent en un
clin d’œil. Ceci traduit le projet d’origine de la collection
« Paroles de Conteurs » : donner à lire les contes comme on
les dit à l’oral, fixer l’oralité sur le papier…
Bien rythmé, cet album joue visuellement sur l’alternance
de fonds de page à dominante rosée et de fonds de page de
couleur jaune. À cette alternance de couleurs correspond
l’alternance de deux types de scènes, récurrentes à partir
des pages 10-11 et jusqu’aux pages 24-25 : celles où la mère
intervient comme déclencheur de l’action et celles qui nous
racontent la réaction du grand-père. On notera que sur
les doubles pages où elle est présente, la mère se trouve
toujours en page de gauche (l’enfant à ses côtés), tandis
qu’on voit en bas de page de droite le garçon filer chez son
grand-père, comme pour inviter le lecteur à tourner la page
afin de connaître la suite. Sur les doubles pages où figure
le grand-père, on observe une organisation récurrente
avec deux scènes successives représentées dans la partie
supérieure de la double page : l’une où l’enfant expose le
problème au grand-père (elle se déroule à l’extérieur de la
maison avec une scène de rue) ; l’autre où le grand-père
passe à l’action (scène d’intérieur) ; puis, en bas de la page
de droite, portant sur lui le fruit du travail du grand-père,
on retrouve le garçon dont le cheminement nous incite de
nouveau à poursuivre la lecture.
Les illustrations
Il s’agit de gravures sur linoléum. Le personnage de la
mère est imposant dans les premières scènes. Elle domine
l’enfant de sa taille et de son autorité. Puis, sa taille tend à
diminuer au fur et à mesure que celle de l’enfant s’accroît.
Sur la derrière image, le grand-père n’est plus qu’une
ombre et le croissant de lune peut être considéré comme
une représentation de la mère (symbolique de la lune), ces
deux personnages étant avec l’enfant les protagonistes de
l’histoire. La décoration du papier peint présente le même
motif que celui de la couverture qu’avait taillée le grandpère. La lumière de couleur jaune, qui tombe du plafonnier,
rappelle aussi la couleur des fonds de pages où l’on voyait le
grand-père.
II- Exploitation du conte
Objectifs
- Favoriser l’attention visuelle et auditive
- Développer la compréhension
- Enrichir le bagage lexical et syntaxique
- Produire des textes
- Approcher une autre culture
Niveaux concernés : MS-GS et CP-CE1
On adaptera les propositions à la classe concernée, en faisant
plus particulièrement la différence entre élèves lecteurs et
non lecteurs, ainsi qu’il est indiqué dans cette fiche.
Matériel
- TBI/TNI ou ordinateur et vidéoprojecteur
- Version papier de l’album
- Fiches d’évaluation
- Documents à croiser avec l’album (et que l’on pourra ranger
dans l’onglet « Ressources ») : œuvres de Chagall, Babouchka,
extraits de musique yiddish, biographies et photos de Muriel
Bloch et de Joëlle Jolivet…
Préalables
Pour sensibiliser les enfants à la culture yiddish, on peut,
quelque temps auparavant, leur présenter une œuvre de
Marc Chagall inspirée par la tradition juive, « Le violoniste »
par exemple, puisque l’on retrouve ce type de musicien dans
deux illustrations de l’album, page 16 et page 20. En relation
avec les scènes de rue en arrière-plan des illustrations, on
pourra faire écouter aux élèves de la musique yiddish :
- pour la trompette et le côté festif, qui s’apparente bien à un
mariage : Papa Chajes, morceau extrait de l’album « Katla »,
joué par l’Amsterdam Klezmer Band (on peut l’écouter sur le
site Deezer : http://www.deezer.com/music/track/9908943),
- pour le violon ensuite : Balamouk (le nom du morceau est
aussi le titre de l’album), par le groupe Les yeux noirs (on
peut l’écouter sur le site Deezer : http://www.deezer.com/
music/les-yeux-noirs/balamouk-334510)
On peut également leur montrer une babouchka (en volume
ou sur une image) avant la découverte des pages 6 et 7 de
l’album où figurent des personnages féminins s’y apparentant.
Entrer dans le conte
Faire observer dans un premier temps la couverture de
l’album sur le TBI/TNI. Ouvrir une fenêtre ne laissant
apparaître que le visage de l’enfant et, partiellement, le tissu
qu’il tient dans les mains. Interroger les élèves : Qui est-ce ?
Que tient-il dans ses bras ? Puis découvrir l’ensemble de
l’image, l’écrit restant encore occulté. Décrire les maisons
à l’arrière-plan et le personnage en noir : Qui cela peut-il
bien être ? Faire enfin observer aux élèves la première de
couverture dans son intégralité, et lire ou faire lire le titre.
Expliquer qu’un « schmat » est un morceau de tissu (chiffon).
Inviter les élèves à parler de leurs doudous ou de ceux qu’ils
avaient quand ils étaient plus jeunes. Présenter l’ouvrage
dans sa version papier.
Écouter le conte (à partir de la GS)
Pages 10-11
Remarque : si l’enseignant le juge préférable, les enfants de
la MS, voire de la GS, n’écouteront la conteuse qu’après avoir
découvert l’album.
Indiquer aux enfants qu’ils vont pouvoir écouter une conteuse
leur raconter l’histoire de cet enfant, nommé Joseph, et de
son doudou. Donner le nom de la conteuse, montrer la photo
de Muriel Bloch qui se trouve dans l’onglet « Ressources »,
puis l’écouter en silence sans support d’image. Recueillir
les remarques spontanées des élèves sans entrer dans
l’exploitation du conte.
Occulter l’image de la page 11 et le texte qui vient juste
après. Situer la scène. Constater que l’enfant a grandi.
Remarquer combien cependant la mère est imposante par
rapport à lui. À partir de cette page, faire remarquer la
présence récurrente du chat dans toutes les scènes entre
Joseph et sa mère, et préciser à chaque fois sa position. Ici à
l’entrée de la pièce (on ne voit qu’une partie de son corps),
il semble observer la scène, ce qui sera toujours le cas par
la suite. Dans le texte en haut de la page 11, faire repérer
aux élèves les mots écrits en gros caractères (notamment
« je la jette ! »), le tiret de dialogue et les deux occurrences
de « schmat doudou » en italique. Le lire ou le faire lire.
Écouter la conteuse dire ce passage de l’histoire, s’attarder
sur le fait qu’elle met certains mots en valeur en les disant.
Entourer les mots qui qualifient le schmat doudou (« sale »,
« déchiré ») et la couverture (« dégoûtante »). Laisser réagir
les élèves. Demander aux élèves lecteurs de souligner grâce
à leur « trousse élève » les mots indiquant le moment où se
passe la scène (« un soir »). Avec tous, relire la suite de la
phrase : « l’orage gronda dans la maison » et expliquer de quel
orage il s’agit en fait, en se reportant à l’image de la mère.
Demander aux élèves d’imaginer ce que va faire Joseph
ensuite et l’écrire ou le faire écrire. Faire apparaître l’image
où celui-ci traverse la rue et le texte situé au-dessous. Valider
ou infirmer les hypothèses. Expliquer les mots « protester »,
« récupérer ». Souligner ou faire souligner dans le texte
ce qui correspond à ce que montre l’image. S’arrêter sur
l’expression « ni vu ni connu ». Commenter.
Découvrir l’album
Les élèves ayant au préalable écouté la conteuse pourront
plus aisément anticiper la suite de l’histoire, les autres
formuleront des hypothèses grâce à la structure répétitive
du conte.
Pages 6-7
Masquer sur l’illustration la fenêtre ouverte qui laisse voir
le grand-père en train de sortir de chez lui. Faire observer
l’image aux élèves pendant quelques instants, puis occulter
entièrement la double page et leur demander de décrire ce
qu’ils ont vu. Revenir ensuite à l’illustration et en approfondir
la description. Interroger les élèves : Qui peuvent être ces
personnes ? En maternelle, proposer un jeu de loto en invitant
les élèves à retrouver sur l’image certains visages que l’on aura
dupliqués et placés dans un dossier à part. Jeux de mimique
(tous niveaux) pour imiter certains personnages. Lire ensuite
les deux premiers paragraphe du texte, ou les faire lire.
Expliquer le verbe « s’extasier ». Faire remarquer que les
premiers mots du texte sont écrits en plus gros caractères.
Rechercher où peuvent se trouver le père et la mère du bébé
(probablement à la tête du berceau). Expliquer de quoi ils
sont fiers. Revenir aux hypothèses faites précédemment sur
l’identité de ces personnes et, aux élèves lecteurs, demander
de souligner dans le texte : « les amis, les voisins, la famille
éloignée ». Faire ensuite remarquer les guillemets et les
points d’exclamation à la fin du texte. Lire ou faire lire les
deux dernières lignes. Expliquer le mot « radieux ». Dégager
enfin le cache qui masque la fenêtre en haut à gauche de
l’illustration. Qui est cet homme ? Que tient-il sous le bras ?
Demander aux élèves de formuler des hypothèses.
Pages 8-9
Masquer les trois dernières lignes du texte. Lire les deux
premières phrases et répondre à la première des questions
précédentes. Comparer le lit du bébé sur cette image à celui
représenté en page 6, en plaçant ces deux pages côte à côte
à l’écran. Qu’est-ce qui a changé ? (Présence de la couverture
page 8.) Revenir à la première de couverture de l’album et
faire un lien entre la couverture qui se trouve dans le lit et
le schmat doudou. Interroger les élèves sur ce qui sort de
la poche du grand-père (un mètre ruban). Aux plus jeunes,
montrer un objet similaire. Présenter aux élèves des images
des outils de travail d’un tailleur : ciseaux, machine à coudre,
fil, aiguille, mannequin, parmi lesquelles on aura pu glisser
un ou deux intrus. Retirer le cache recouvrant les trois
dernières lignes du texte et les lire ou faire lire. Remarquer
que le mot « couverture » est écrit en plus gros caractères.
L’entourer sur le TBI/TNI.
Pages 12-13
Ne laisser d’abord apparaître que l’image où l’on voit le
grand-père et Joseph (page 12). À la faveur de ce qui vient
de se passer, imaginer ce que dit Joseph et ce que répond le
grand-père. Puis montrer aux élèves l’ensemble de la page
12. Repérer la présence d’un dialogue et les occurrences
de « schmat doudou » en italique. Lire ou faire lire le texte.
Attirer l’attention des élèves sur la façon dont Joseph appelle
son grand-père, et sur la façon dont celui-ci nomme Joseph.
Demander aux élèves comment ils nomment leurs grandsparents et si, dans leur famille, on les désigne par un autre
mot que leur prénom. Relire la phrase prononcée par Joseph
et constater qu’il s’exprime comme un petit en disant « trop
beaucoup ». Souligner la phrase impérative : « ouvre-moi »,
puis l’interrogative à la forme négative : « tu peux pas le
réparer ? » et la réponse du grand-père : « ce schmat doudou
a beaucoup servi, mais j’ai une idée ! » Relire les deux lignes
de narration indiquant ce que fait le grand-père. Jouer la
scène en reprenant les propos des personnages.
Imaginer (ou se remémorer si le conte a été écouté
auparavant) quelle est l’idée du grand-père. Ouvrir une
fenêtre sur l’image représentant le grand-père dans son
atelier, et demander aux élèves de le décrire. Puis découvrir
la double page dans son intégralité. En observant Joseph à
droite de la double page, faire préciser ce qu’a confectionné
le grand-père. Repérer et entourer le mot « veste » dans le
texte. Lire ou faire lire le texte. Souligner ou faire souligner
la description que la conteuse donne de la veste.
Pages 14-15
Occulter les propos de la mère page 15, l’image de la page 15
et le texte qui vient juste après. Faire décrire aux élèves la
scène en s’attachant à la gestuelle de la mère et à la mimique
de l’enfant. Observer la veste et imaginer ce que la mère peut
dire à l’enfant. Se reporter au texte et repérer les mots écrits
en gros caractères, « mais pas la veste ». Lire ou faire lire
le texte en haut de la page 15. Interroger les élèves : À quel
moment se passe cette scène ? (On fera repérer le cartable.)
Souligner ou faire souligner dans le texte les mots qui situent
la scène dans le temps (« Un matin »). Écrire ou faire écrire
ce que peut bien dire la mère. Imaginer quelle va être la
réaction de l’enfant. Puis découvrir ensuite l’ensemble de
la double page. Lire la réplique de la mère. Décrire l’image
qui montre Joseph filant chez son grand-père. Lire le texte
au-dessous. Constater que l’enfant ne répond toujours rien
à sa mère, mais agit. Souligner « comme un fou il courut de
l’autre côté de la rue », en lien avec ce que montre l’image.
Colorier la comparaison « comme un fou ».
Pages 16-17
Ne laisser d’abord apparaître que l’image de la page 16 où
l’on voit le grand-père et Joseph. Écrire (dictée à l’adulte)
ou faire écrire ce que peut bien dire Joseph en arrivant
et ce que l’on peut imaginer que le grand-père lui répond.
Puis laisser apparaître le texte de la page 16 et le lire ou le
faire lire. Souligner la question de Joseph (interrogative à
la forme négative). En maternelle, demander aux élèves de
la répéter. La faire relire aux élèves lecteurs. Puis souligner
la réponse du grand-père en s’attachant à l’emploi de « ou »
(colorier ce mot) et à l’humour dont fait preuve le grandpère. En maternelle, faire répéter cette réponse ; la faire
relire aux élèves lecteurs. Imaginer en quoi le grand-père va
transformer la veste.
Ouvrir ensuite une fenêtre permettant d’observer le tailleur
au travail. Demander aux élèves ce qu’il est en train de
confectionner. Prendre connaissance de la double page dans
son intégralité. Repérer et entourer le mot « cravate » dans le
texte de la page 17. Lire ou faire lire ce texte. Élèves lecteurs :
faire souligner les mots indiquant ce qu’a fait le grand-père
avant de tailler la cravate. Maternelle : faire mimer les gestes
qu’il a eus. Tous niveaux : faire retrouver le mot qui qualifie
le tailleur (« adroit ») et l’expliquer. Rapprocher les mots
« tailleur » et « tailler ».
Pages 18-19
Occulter l’image de la page 19 et le texte en bas de page.
Constater que la taille de la mère a diminué et que l’enfant
occupe plus d’espace que sur les images précédentes.
Expliquer pourquoi (il a encore grandi). Situer la scène
(petit déjeuner). Observer la cravate. Demander aux élèves
de dessiner d’autres taches de diverses couleurs en coloriant
la cravate sur le TBI/TNI, et d’imaginer d’où peut venir
chaque tache. Que va dire la mère ? Lire ou faire lire le
texte. Souligner le mot « désormais ». L’expliquer, ainsi
que l’expression « la cravate était à la fête », en plus gros
caractères. En maternelle, on pourra faire entourer les
mots « je la jette », et demander aux élèves de les retrouver
dans les textes des pages 11 et 15. Anticiper sur ce que va
faire Joseph. Puis dégager l’image et lire la fin du texte.
Rapprocher le mot « sitôt » de « aussitôt ». En maternelle,
retrouver et entourer la formule « ni vu ni connu », répétée
elle aussi aux pages 11 et 15.
Pages 20-21
Observer la double page dans son intégralité. Lire le texte
page 20, puis page 21. Constater qu’en arrivant chez son
grand-père, Joseph lui pose cette fois-ci une question. Relire
ou faire relire dans l’album papier ce que Joseph avait dit les
autres fois pour se faire ouvrir la porte (phrases impératives).
Souligner dans le texte la question qu’il pose ensuite.
Demander de préciser ce que désigne le pronom « la ». Faire
relire, toujours dans l’album papier, les questions posées les
deux fois précédentes. Comparer les formulations, celle de la
page 20 révélant que Joseph s’exprime maintenant comme
un grand (emploi de « est-ce que... ? »). Souligner les phrases
exclamatives prononcées par le grand-père, dont la première
est introduite par une onomatopée. Dans le texte de la page
21, repérer les mots écrits en plus gros caractères (« un petit
mouchoir ») et les entourer. Décrire les trois illustrations
en enrichissant la description de ce que le texte a appris
aux élèves et en utilisant des marqueurs de temps pour
structurer le récit qui en découle.
Pages 22-23
Observer la double page dans son intégralité. Faire remarquer
que Joseph est en gros plan et la mère en arrière-plan. Lire
ou faire lire le texte en faisant les remarques habituelles
sur les mots écrits en gros caractères et sur les formules
répétitives.
Pages 24-25
On travaillera dans un premier temps uniquement sur la page
24, en masquant les quatre dernières lignes du texte. Lire ou
faire lire le texte jusqu’à « ciseaux ». Constater que Joseph
ne s’exprime plus comme un petit (relire ou faire relire dans
l’album papier, page 16, la phrase où Joseph posait à peu
près la même question). Faire répéter aux élèves la phrase
construite avec le pronom relatif « que » et se terminant par
une interrogation. Entourer le point d’interrogation. Faire
imaginer en quoi le mouchoir va se transformer cette fois.
Afficher la double page dans son intégralité. À l’aide des
images de la page 25, valider ou invalider les hypothèses qui
viennent d’être formulées. Demander aux élèves ce qui va
bien pouvoir se passer ensuite. Le ballon aura-t-il à votre
avis un rôle dans la suite de l’histoire ? Puis lire la fin du
texte page 24, qui n’avait pas encore été lue. Repérer et
entourer les mots « un beau bouton », en plus gros caractères.
Pages 26-27
Afficher seulement la page 26, en masquant le texte.
Demander aux élèves de décrire l’illustration. Leur faire
préciser où se passe la scène. Les élèves repéreront peutêtre le bouton sur le terrain de jeu. Sinon, ne pas intervenir.
Afficher la page 27 et en faire décrire l’illustration. Qu’est-il
arrivé pour que Joseph perde ainsi son pantalon ? Retour
si nécessaire sur la page de gauche. Comparer avec les
hypothèses qui avaient été formulées lors du travail sur les
pages 24-25. Afficher l’ensemble de la double page. Lire le
texte et commenter collectivement la réponse du grand-père.
Dégager l’effet comique du texte page 26, où bouton et ballon
sont perdus successivement.
Pages 28-29
On ne découvrira la dernière double page qu’après avoir
écouté la conteuse (cf. rubrique suivante).
Écouter la conteuse
Soit les élèves ont déjà entendu le conte (sans support
matériel), soit ils vont l’entendre maintenant. Il sera
intéressant alors de faire défiler cette fois en même temps les
pages de l’album sur le TNI/TBI, à l’exception de la dernière
double page (tandis que la conteuse conte l’histoire dans son
intégralité).
Découvrir la dernière double page
Après avoir écouté le conte, découvrir la dernière double page
en masquant d’abord l’ombre du grand-père. Demander aux
élèves de décrire ce qu’ils voient et leur faire constater que
Joseph est un jeune homme maintenant. Rappeler ce qu’il
est en train d’écrire. Mettre en évidence ce que permet ici
l’écrit : « garder trace de ce qui s’est passé » (écrit-mémoire).
Observer la double page dans son intégralité et découvrir
la silhouette du grand-père penchée vers le jeune homme.
Interpréter l’illustration. Le grand-père est-il réellement
présent ? Faire justifier les réponses. Comparer l’image
des pages 8-9 et celle-ci, et appréhender le personnage du
grand-père comme élément tendrement protecteur du héros.
Faire remarquer que le papier peint de la pièce est orné du
même motif que le schmat doudou, ce qui tend à prouver
que, bien que disparu, celui-ci reste encore très présent
pour le jeune homme. Expliquer que le croissant de lune
veille sur le garçon comme sa mère veillait sur lui avant.
Revenir sur le personnage de la mère, adopter son point de
vue et appréhender qu’elle a réagi comme les parents le font
généralement dans ce genre de circonstances.
Réécouter des fragments du conte
Utiliser la fonction permettant d’écouter, dit par Muriel
Bloch, un paragraphe particulier, voire plusieurs, que l’on
choisit. Maternelle : après écoute, faire rechercher dans
l’album papier la ou les doubles pages correspondantes, puis
faire évoquer oralement ce qui s’est passé immédiatement
avant le passage relaté par la conteuse, ou encore ce qui
se passera ensuite. Élèves lecteurs : après écoute, leur faire
rédiger en une ou deux phrases ce qui s’est déroulé juste
avant (ou aussitôt après).
Écouter les propos de Muriel Bloch sur le conte
Écouter la conteuse se présenter, évoquer son métier et la
façon elle collecte des contes du monde entier, en lisant,
mais aussi en écoutant. S’attarder sur l’idée qu’elle souhaite
qu’à leur tour les enfants racontent Le schmat doudou.
Réécouter ses propos pour approfondir ce qu’elle dit de cette
histoire qui appartient à la mémoire d’un peuple. S’attacher
aussi à l’autre raison qu’elle a d’aimer ce conte, à savoir qu’il
est bon de récupérer au lieu de gaspiller. Échanger avec les
enfants à ce sujet.
Approfondir
- Mettre en évidence la croissance de Joseph en affichant
côte à côte, mais dans le désordre, les images où on le voit
face au grand-père, pages 12, 16, 20, 24 et 27 (faire apparaître
l’enfant seulement). Demander aux élèves de remettre les
images dans l’ordre et commenter.
- Relire l’album. Possibilité d’occulter certaines parties des
textes et de faire écrire ou d’écrire sous la dictée les mots
occultés. Puis retirer le cache, afin de valider ou d’infirmer.
Exemple, page 11, « il récupéra vite son ... et, ..., il traversa la
rue pour... ».
- Chemin faisant, pour favoriser des acquisitions d’ordre
culturel, s’intéresser plus précisément aux scènes se
déroulant dans la rue. Décrire chacune d’elles. S’arrêter déjà
sur l’enseigne au-dessus de la boutique du tailleur (ciseaux)
et expliquer sa fonction. Remarquer qu’elle est présente
sur chacune des doubles pages où Joseph va trouver son
grand-père. Page 12, repérer le porteur d’eau. Expliquer sa
fonction. Appréhender que ces scènes se passent autrefois.
Page 16, faire décrire la noce où le vêtement blanc de la
mariée la distingue des autres personnages vêtus de noir.
Rapprocher le violoniste de celui peint par Chagall et
précédemment observé. Écouter de nouveau le premier
extrait de musique yiddish. Page 20, décrire les personnages
et s’attacher plus précisément au musicien qui semble jouer
une musique entraînante. Réécouter l’autre extrait musical
pouvant correspondre à la représentation que l’illustratrice
offre du musicien. Page 14, distinguer le poêle et le samovar.
Montrer l’image d’un samovar et expliquer sa fonction.
- On peut aussi faire imaginer un nouvel épisode à cette
histoire à structure répétitive. Par exemple : entre le moment
où le grand-père fait une veste dans la couverture et le
moment où il coud la cravate. Faire dicter à l’adulte ou écrire
directement (élèves lecteurs).
Évaluer
Faire réaliser la fiche-élève correspondant au niveau
concerné.
III - Prolongements
- Jouer l’histoire avec des marionnettes (plusieurs élèves
pour jouer un même personnage en changeant d’interprète
à chaque phase de l’histoire). Il peut aussi y avoir plusieurs
narrateurs. Pour les élèves lecteurs : faire lire le texte narratif
et les dialogues par d’autres élèves que les manipulateurs.
- Raconter l’histoire à une autre classe (au présent de
narration).
- Activités liées à la découverte du temps qui passe et au fait
que Joseph grandisse. Faire réaliser à chaque élève une frise
personnelle de sa naissance à aujourd’hui.
- Laisser l’album sur papier à disposition dans le coin
bibliothèque de la classe pour permettre aux élèves d’y
revenir.