Les choses de la vies. Les choses de la vies.

Les choses de la vies.
Texte 1 : Le point de vue du narrateur.
Pierre Delhomeau roule sur la N13 en direction de Rennes au volant d’une voiture de sport de marque anglaise. Il aborde un
virage à 140 km/h. La chaussée est mouillée. Soudain, une bétaillère débouche sur la nationale pour traverser et cale ou milieu
de la route. En sens inverse arrive un énorme camion. L’accident est inévitable la MG heurte la bétaillère et accomplit un
tonneau.
Lorsque la voiture a basculé, le conducteur inerte, allongé de biais en travers des deux sièges, a été violemment
entraîné par son propre poids du côté de la place du passager. Le renversement de la MG sur le flanc droit
accentue cette sollicitation. Mais si la jambe gauche du conducteur est libre, l’autre se trouve engagée de telle
sorte que, le pied étant coincé entre la pédale de l’accélérateur et celle du frein, le mollet porte à faux sur le
change-ment de vitesse. Les muscles superficiels de la jambe se contractent pour résister à l’écrasement. La
tension se fait plus forte et le péroné casse. […]
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La voiture déportée sur sa droite s’engage sur le remblai qui, par-dessus le fossé, donne accès à un champ. Elle
fait voler en éclat la barrière. L’une des traverses de bois dur, enfoncée à l’intérieur de l’habitacle après avoir
fracassé la portière gauche, est emportée par la voiture folle. Le champ est planté de pommiers en quinconce. Par
un miracle vain, la MG évite les deux premiers et percute le suivant de plein fouet. Toute la tôlerie avant s’écrase.
Le châssis résiste partiellement mais le moteur, arraché de ses silent-blocs, le pont et la boîte pareillement
descellés pénètrent jusque dans l’habitacle. Par les canalisations disjointes, l’essence coule sur les cylindres
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brûlants, se vaporise et s’enflamme. […]
Il ne s’est pas écoulé dix secondes depuis le moment où, sous le soleil mouillé, la MG roulant à 140 km/h a
abordé le large virage du lieu-dit La Providence
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Texte en 3 paragraphes et 252 mots, à résumer en 50 mots.
Texte 2 : Le point de vue du personnage, Pierre Delhomeau. Après l’accident….
Des voitures freinent brutalement sur la route. Les gens adorent regarder les accidents. J’entends des pas pressés
qui se rapprochent lentement, comme des séquences filmées au téléobjectif où l’on voit des chevaux galoper sans
qu’ils progressent, avec l’illusion qu’ils s’efforcent sur place. À la seconde même où j’a pris conscience de me
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trouver en danger, j’ai commencé à penser à toute allure. […]
Ils arrivent. Ils parlent. Ils jacassent de façon incohérente. … Extincteur… T’approche pas, Georges… Oh ! là là
là là… Ils l’ont dit à la télé, surtout pas le bouger… Les gens ont la curieuse manie de hurler lorsqu’ils sont en
présence d’un accident. J’ai souvent remarqué ce réflexe qui traduit un désarroi. Les voix sont mal posées,
anormales. …Téléphoner à un docteur… C’est fait… C’est fait ? … Le monsieur avec la Simca est parti
téléphoner à un docteur… Et la Police ? … Oui, il faut prévenir la police… Quelle excitation ! Je suis la seule
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personne calme ici… […]
Je suis tout de même assez sonné… Tu parles d’un chantier… N’approche pas Gilbert, si elle explose… C’est
une anglaise ? … Va donc savoir, dans cet état-là… Je viens de trouver ce qui me semble bizarre. Ces gens
parlent de moi mais ils ne me parlent pas. Pourquoi ne s’adressent-ils pas à moi ? Je suis l’objet de leur
conversation. L’objet… […]
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Je ne suis plus pareil à ceux-là qui n’ont pas eu d’accident. Voilà pourquoi ils parlent de moi à la troisième
personne du singulier, la moins définie. Ils me relèguent dans ma singularité d’accidenté. J’aimerais que
quelqu’un s’adresse à moi. Pourquoi me laisse-t-on seul ? … […]
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Qu’est-ce qu’il dit ? In nomine patris et filii et… Cette fois je comprends, je comprends trop. […]
Je veux ouvrir les yeux. Je dois absolument ouvrir les yeux. J’ai affreusement peur.
Texte en 5 paragraphes et 307 mots, à résumer en 60 mots.
Extraits de :
Les choses de la vie.
Paul Guimard.
Editions Folio
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