medecine-du-travail - Comprendre
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medecine-du-travail - Comprendre
Médecine du travail Un acquis pour la santé des salariés La santé au travail La santé : avoir les moyens de son cheminement vers le bien être Pour la CGT, « La santé est un droit humain fondamental, individuel et collectif, reconnu par la constitution. C’est aussi une conquête de tous les instants, pour l’épanouissement de l’individu, son accession à un état de bien être physique, psychologique et social. En conséquence, le système de santé doit traiter l’Homme dans sa globalité au sein de sa communauté de vie, en s’intéressant à la personne, à ses droits et pas seulement à la maladie ». L’objectif fondamental en matière de santé, particulièrement au plan social, est par conséquent de s’attaquer à combattre tout risque de nature à altérer ou même seulement à entraver les possibilités d’épanouissement des individus, que ce soit au plan physique, mental ou social. Le travail : un rôle central dans la construction de la santé Un point de vue de la CGT sur le Travail a été présenté par Bernard Thibault : « ...Par travail, j’entends une activité essentielle de l’homme,une des modalités à travers lesquelles, il vit son rapport à lui-même, à autrui et à son environnement naturel et construit sa personnalité dans la convergence entre des projets individuels souhaités et des finalités sociales reconnues... ». La position de la CGT sur la santé au travail découle de ce regard qui nous désigne la place centrale qu’occupe « le travail » dans la construction, mais aussi dans la « déconstruction » de la santé des individus. Du côté positif : 1 -. Un environnement de travail qui respecte l’intégrité physique, mentale, sociale sans entrave aux coopérations nécessaires entre travailleurs, où les règles sociales sont appliquées. 2 -. Des marges de manoeuvre (pour construire son autonomie). 3 -. L’accession au sens de son action et de sa contribution. 4 -. La reconnaissance de la contribution fournie par l’encadrement, du beau travail par les pairs, de l’utilité par l’usager. Construire sa santé au travail exige de voir évoluer positivement chacune de ces conditions. Que l’une ou plusieurs évoluent négativement et la pathologie surviendra. Un système de prévention des risques professionnels en pleine transformation Une longue histoire De nombreuses lois concernent la prévention depuis 1893. Mais partagée entre prévention et réparation, pourtant complémentaire la santé au travail a bien du mal à progresser. Le patronat cherchant à diviser pour régner, s’ingénie à jouer de l’une contre l’autre. De grandes dates émergent cependant : la création de la médecine du travail en 1946 et la création de la branche AT/MP de la sécurité sociale en 1994. Notons également l’importance de la création des CHS devenus CHSCT dans les entreprises. La médecine du travail a évolué en plusieurs phases sous l’impulsion des salariés mais aussi d’un travail théorique constant. Pour un coût dérisoire (actuellement inférieur à 1 % des dépenses de santé), à chaque évolution 1 du système productif ou de services,la médecine du travail a pu se référer à des techniques pertinentes d’investigation et d’action (toxicologie, épidémiologie, ergonomie, psychologie du travail psycho dynamique du travail…). Elle représente, en complément du système de « maîtrise des risques » contrôlé par les employeurs, une garantie d’impartialité et un regard uniquement motivé par la préservation de la santé des travailleurs. ployeur. Ni l’indépendance des IPRP, ni le contrôle des représentants des travailleurs ne sont plus totalement assurés. Dans ces conditions, ce qui devait être une coopération fructueuse entre médecins du travail et IPRP se transforme en contournement de la médecine du travail et en détournement des ressources des services de santé au travail. La réforme et l’accord national interprofessionnel l Le passage d’une périodicité de visite systématique à deux ans. l La mise en place de valeurs « plafond » (450 « entreprises », 3 200 « visites » et 3 300 « salariés » par an pour un médecin temps plein) assorties de l’obligation de 150 demijournées identifiées de tiers-temps (par ailleurs souhaitables). l La notion de surveillance médicale renforcée qui se substitue aux surveillances médicales particulières et dont certaines pourraient être fixées par la branche. Ces dispositions modifient considérablement les conditions d’exercice de la médecine du travail. Elles sont accompagnées de déclarations d’intention sur l’indépendance des médecins et le contrôle renforcé de l’inspection du travail. L’absence de tout moyen d’application les rendra, par définition,inefficaces. Plus inquiétant, son absence de réel moyen et son éviction de l’organisation réelle des SST (commission médico- technique…) risques d’isoler les médecins face aux employeurs. Ceci malgré des dispositions formelles paraissant favorables à une meilleure qualité du contrôle social des représentants des travailleurs. La vigilance sur la durée des consultations médicales, dernière variable d’ajustement, s’impose. Fort de son avantage, le patronat se propose de transmuter la pénurie actuelle de médecins du travail supérieure à un millier, en un excédent tel que les employeurs se préparent à licencier ! L’accord interprofessionnel de septembre 2000, conclu entre les organisations patronales et la CFDT, la CGC et la CFTC, est à interpréter, malgré la bonne foi évidente des organisations de salariés signataires, comme une machine à construire l’invisibilité des atteintes à la santé. Les dispositions de l’accord affaiblissent le regard médical spécialisé des médecins du travail en leur substituant soit des médecins non-spécialistes, soit des spécialistes non médecins dont l’indépendance est à construire. Les évolutions actuelles valident la retenue de la CGT devant cet accord. Le considérant comme représentatif, le législateur en a traduit les dispositions sous la forme de modifications réglementaires qui pourraient permettre aux employeurs une véritable mainmise sur le système de prévention des risques professionnels. Deux corps de texte réglementaires ont été récemment rédigés : l les décrets et arrêtés, publiés en 2003 et 2004, concernant la pluridisciplinarité mise en place par la loi de modernisation sociale et l’intégrant au code du travail ; l un décret publié fin juillet 2004 concernant les services de santé au travail. La pluridisciplinarité Cet apport indispensable des intervenants en prévention des risques professionnels (IPRP) au système de prévention médicalisé des risques professionnels qui devait constituer une aide de qualité aux services de santé au travail a été transformé par la promulgation de décrets d’application favorables aux thèses patronales en une aide supplétive à la gestion des risques du point de vue de l’em- Le décret sur les services de santé au travail en bref Santé au travail et santé publique La mission de la médecine du travail est exclusivement centrée sur la santé au travail. Pourtant, des tentatives sont régulièrement faites pour en abandonner la spécificité et la diluer dans la prévention des risques généraux. La santé publique est instrumentalisée 2 comme devant structurer la santé au travail. Il s’agirait de transformer les médecins du travail en médecins de prévention dans la lutte contre la drogue, le tabac, l’alcool, le SIDA, le cholestérol... Ils participeraient à des études épidémiologiques de santé publique hors du champ du travail. Le lien avec le travail ne serait donc que celui de la décision d’aptitude. Pour d’autres, le médecin du travail a une mission de veille, d’alerte, de prévention primaire contre les risques professionnels et de défense de la santé des salariés. C’est du point de vue des risques pour la santé au travail qu’il participe à la lutte contre les grands fléaux sociaux (par exemple le cancer ou les maladies dépressives). Alors que la dureté des conditions de travail et leur retentissement sur la santé des salariés est un constat journalier, une campagne médiatique qui accuse pêle-mêle les comportements à risque des français et l’attitude irresponsable des médecins, tente de cacher l’évidence : les inégalités sociales de santé sont, en France, les plus importantes de la communauté européenne, les maladies professionnelles sont en constante inflation, les salariés âgés ou handicapés sont fréquemment pénalisés, les atteintes psycho sociales dues au travail sont de plus en plus fréquentes. Des rapports officiels mettent en lumière de très importants transferts de coûts des caisses AT-MP vers celles d’assurances maladies au détriment de ces dernières. C’est bien entendu dans ce contexte qu’il faut interpréter l’augmentation des dépenses de santé. Pour la CGT, le médecin du travail participe ainsi doublement à la Santé Publique par son action spécifique directe en Santé au Travail. La Santé au Travail devrait donc conserver sa spécificité dans la Santé Publique. La profession de médecin du travail : du côté des règles de métier La mission du médecin du travail La médecine du travail est au même titre que la médecine générale une médecine « de première ligne » en cela qu’elle repose en partie sur une activité clinique individuelle. Elle en diffère toutefois par son caractère préventif et son recentrage sur la santé au travail. La loi donne en effet pour mission au médecin du travail d’« éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail ». Elle en diffère également par sa capacité à prolonger le travail clinique en observant sur le terrain les caractéristiques du travail du salarié. Ainsi, le médecin du travail est le seul médecin à avoir accès aux lieux de travail ; il peut donc identifier a priori les facteurs de risque présents au poste de travail et conseiller chaque salarié et la communauté de travail sur les actions à mettre en œuvre. C’est l’employeur qui est en charge de la gestion des risques et donc de la mise en œuvre de la prévention. Le rôle du médecin du travail consiste, à dégager les conditions environnementales et d’organisation du travail appropriées pour que tout sujet, quel que soit son état de santé ou son handicap, puisse occuper dans la dignité un poste de travail qui lui permette de prendre conscience et de préserver son rôle social. La consultation médico professionnelle Elle constitue la base de l’activité. L’accompagnement clinique lors des consultations médicales régulières permet d’éclairer le salarié sur les risques du travail pouvant être à l’origine de problèmes de santé. Le salarié redevient acteur de la construction de sa santé et non objet d’un avis d’aptitude qui s’imposerait à lui. L’aptitude est un concept vide ou relève d’une médecine de sélection. Ainsi, le Conseil d’État précise que des éléments « génétiques, comportementaux ou historiques » permettraient aux médecins du travail de mettre à l’écart les sujets à risque au péril de leur emploi. Cette position est moralement, déontologiquement, légalement, scientifiquement et techniquement erronée. La mention « Apte » sur la fiche d’aptitude, n’a actuellement aucune valeur préventive ou prédictive sur le maintien de la santé. Il faut lui préférer l’absence d’inaptitude (ici et maintenant) au poste ou la simple attestation de suivi médical professionnel. L’action sur le milieu de travail Les visites régulières des lieux de travail, l’étude des conditions de travail sont une activité médicale complémentaire de la consultation individuelle. Toutes deux convergent sur des objectifs préventifs. 3 Repérage a priori des risques permettant leur prévention en amont (prévention primaire). Veille sanitaire visant à repérer les risques existants et leurs effets sur la santé (prévention secondaire). Prescription d’aménagement des postes de travail, conseil sur les conditions de travail, alerte sanitaires de risques environnementaux ou psychosociaux (prévention tertiaire). Le but est ici de permettre que les salariés et leurs représentants disposent d’informations pertinentes sur les risques et leurs effets sur la santé afin de nourrir un débat avec leurs employeurs sur les mesures de préventions nécessaires. C’est de ce point de vue que doivent être produits les documents médico réglementaires (rapport annuel, fiche d’entreprise) et que le médecin du travail participe au CHSCT quand il existe ou qu’il informe les délégués du personnel dans les petites entreprises. Pourquoi se syndiquer à la CGT quand on est médecin du travail ? Nous sommes médecins du travail des salariés. Nous avons besoin de nous rassembler, à partir de nos préoccupations pour réfléchir, discuter, construire notre intervention sur notre travail, son contenu, les conditions d’exercice de notre responsabilité. Il est tout aussi important de pouvoir partager nos réflexions et propositions avec les salariés des autres catégories ; cela nous permet de sortir de l’isolement, de dépasser les seules questions catégorielles, et de construire des actions collectives propres à notre catégorie et en convergence avec les autres salariés. La CGT répond à ces besoins, parce qu’elle a construit un syndicalisme spécifique aux ingénieurs, cadres, techniciens et agents de maîtrise, l’Ugict-CGT. Cette organisation permet aux syndiqués de ces catégories de traiter leurs préoccupations et de travailler la convergence, le rapprochement avec les autres catégories. Dans l’Ugict-CGT, est organisé un collectif « Médecins du travail », ce collectif assure une réflexion spécifique qui a récemment abouti à la rédaction d’un document de synthèse. Les médecins du travail échangent également avec leur consoeur et confrères des autres exercices dans un collectif « Médecins ». Ce collectif permet une rencontre des médecins quel que soit le secteur d’activité où ceuxci exercent. Il permet de participer à la réflexion de la Confédération sur les enjeux de la santé, de traiter de manière approfondie des conditions de travail des médecins eux-mêmes. Pour les médecins du travail, considérés comme cadres supérieurs dans les entreprises, cette construction syndicale est efficace, puisqu’elle nous permet d’intervenir sur notre travail, la santé et les enjeux généraux au monde du travail. Les axes revendicatifs proposés au 47 e Congrès de la CGT pour construire un nouveau statut du travail salarié dont la sécurisation du parcours professionnel est un élément central, représentent pour notre profession des perspectives essentielles. Ils portent une conception nouvelle du travail salarié qui rejoint nos exigences en matière de santé des salariés. La stratégie de la CGT visant au syndicalisme rassemblé, sa démarche fondée sur la démocratie avec les syndiqués et les salariés permettent aux médecins du travail de construire un syndicalisme efficace et solidaire. Chacun-e peut y trouver sa place. Nous vous invitons à nous rejoindre pour gagner en efficacité, pour contribuer à construire la force nécessaire aux salariés, pour gagner de véritables conquêtes sociales. Bulletin a renvoyer au collectif Médecins du travail Ugict-CGT 263 rue de Paris - Case 408 - 93516 Montreuil Cedex - Tél. : 01 48 18 81 25 - Fax : 01 48 51 64 57 Email : [email protected] - Internet : www.ugict.cgt.fr BULLETIN DE CONTACT OU DE SYNDICALISATION Nom : Adresse : Code Postal : Entreprise : E-mail : p Je souhaite me syndiquer p Je souhaite prendre contact Prénom : Ville : Téléphone : Travail p - Personnel p p Je désire recevoir le document complet élaboré par des médecins du travail syndiqués à l’Ugict-CGT 4