Première baignade en bord de Marne 1860

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Première baignade en bord de Marne 1860
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Première baignade en bord de Marne
1860
1860 : premiers établissements de bain
Entre 1860 et 1866, plusieurs particuliers obtiennent l'autorisation de mettre en place des
établissements de bains sur la Marne à Épernay (cf arrêtés préfectoraux conservés sous la référence 1 I
14). La première mention, dans un document municipal, d'un bateau de bains apparaît dans un arrêté
de 1874. Celui-ci autorise le directeur du gymnase, Monsieur Carbonel, à poursuivre l'utilisation d'un
bateau installé depuis 1863.
En 1890, la Société civile des bains de Marne d’Épernay est créée. Elle publie un règlement d'utilisation
du bateau (document de la home page, 1 I 14). Il y est précisé que le bateau ouvre à partir du 1er juin,
du lever au coucher du soleil. L'abonnement donne droit à 1 bain par jour. Le costume doit être en laine
ou en coton et doit être laissé sur place durant toute la saison. La prudence est prônée puisque la
Société décline toute responsabilité quant aux éventuels accidents. Le bateau est situé à 150 mètres en
amont du pont d’Épernay. Il mesure 57 mètres de long et 14 mètres de large et est monté sur flotteurs
en fer, séparés par des cloisons étanches.
1897 : la Ville devient propriétaire du bateau
En 1897, la Société souhaite se défaire du bateau. La municipalité, bien que consciente de ses
avantages pour l'hygiène publique et l'activité sportive des scolaires, ne souhaite pas se porter
acquéreuse. Les conditions offertes par les éventuels repreneurs ne semblent pas suffisamment
satisfaisantes aux membres de la Société. Plutôt que de voir disparaître le bateau au profit d'une autre
commune, la Société décide de donner le bateau à la Ville et renonce ainsi à ses dividendes. La
municipalité débourse néanmoins 1300 francs de l'époque, versés aux autres actionnaires et
correspondant aux frais de mise en vente. La gratuité est maintenue le dimanche matin pour les classes
populaires.
En 1912, une convention est signée entre la Ville et le 31e régiment de Dragons. Ce dernier peut utiliser
le bain de rivière en semaine de 6h à 8h30 du matin.
Une fin malheureuse
En 1918, l'établissement est détruit par un bombardement aérien. Il fait partie des dommages de
guerre de la Ville pour 60 000 francs de l'époque. Les débris sont remontés par les services de l’État en
juin 1920. La Ville n'a pas souhaité en reprendre possession.
Dès 1922, un nouveau lieu de baignade est aménagé au lieu-dit "la tête à l'âne".
Comme si vous y étiez ...
Le bail de 1895, établit entre M.Henry, locataire du bateau de bains, et la Société de bains, contient un
inventaire des biens mis à disposition des gérants pour le bon fonctionnement de l'établissement (cf
texte, 1 I 14). On y trouve, tout confondu, du linge (12 costumes de dames et 2 pour les hommes, 102
caleçons, 130 serviettes et 59 peignoirs), du matériel de bain (6 bonnets caoutchouc, 10 ceintures de
natation et 4 de sauvetage), du matériel de premier secours ("2 bouées de sauvetage (dont une en très
mauvais état)", 2 perches, 1 nacelle et ses avirons, mais aussi … de la teinture d'arnica, de l'eau des
Carmes et du laudanum. À quoi s'ajoutent du matériel de détente (des verres, des bancs de jardins, des
chaises et tables pliantes).
Sources
1 I 14, dossier relatif au bateau de bain (1860-1921)
1 D 42, registre des délibérations du Conseil municipal (1896-1898)

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