Burbank J. et Cooper F., Empires. De la Chine ancienne à nos jours

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Burbank J. et Cooper F., Empires. De la Chine ancienne à nos jours
Burbank J. et Cooper F., Empires. De la Chine ancienne à nos jours, Paris, 2011
Chapitre premier : Trajectoires impériales
Empire ont permis que des connexions se créent entre différents groupes ethniques et religieux ainsi que
l’établissement de liens commerciaux.
L’empire en tant que forme d’Etat : Selon Burbank et Cooper, empires sont de vastes unités politiques,
expansionnistes ou conservant le souvenir d’un pouvoir étendu dans l’espace, qui maintiennent la distinction et
la hiérarchie à mesure qu’elles incorporent de nouvelles populations. L’Etat-empire affirme la non-équivalence
des ses multiples populations. A l’inverse d’Etat-Nation, Etat-empire n’a pas l’ambition d’homogénéiser
puisqu’à la base la différence est reconnue. « Concept
d’empire postule que les différentes populations de
la société doivent être gouvernées différemment » (Burbank et Cooper).
Thèmes
Empires ne sont pas forme d’Etat statique puisqu’ils passent indifféremment d’incorporation des
populations à maintien de leur distinction au sein de la société.
La différence au sein des empires : Perspective large puisque « politique de différence » peut signifier
compréhension et volonté d’intégration de la différence des peuples de l’empire ou, au contraire, traçage de
frontières entre les habitants de l’empire en question et l’Autre de l’extérieur. Dans empires coloniaux des
XIXème et XXème siècles très souvent volonté d’instauration d’une différence « nous/eux » entre populations
colonisatrices et colonisées. Par conséquent, ces derniers ont cherchés à « donner un foyer loin de chez eux »
aux métropolitains tout en les empêchant de s’indigéniser, notamment par la réglementation des relations
sexuelles mixtes. Empires coloniaux européens sont en cela une exception puisque dans de nombreux cas la
différence est reconnue tant que le peuple en question est loyal envers l’institution impériale. De même ces
derniers cas laissent à certains peuples ses chefs locaux dans la mesure où ils permettent d’assurer la paix
sociale et la sauvegarde des intérêts (notamment fiscaux et militaires) de l’empire. Les empires peuvent être à
tendance homogénéisante (assimilation) ou différencialiste (association), mais dans tous les cas ils ne sont
jamais tout l’un ou tout l’autre et cette politique peut changer au cours du temps.
Intermédiaires impériaux : Du fait d’étendue de l’empire et de trop faibles moyens pour administrer soimême chaque village, les empires ont souvent recours à des agents issus des sociétés conquises (anciennes
élites ou anciens marginaux qui trouvent de l’intérêt à servir la puissance victorieuse). Succès de méthode des
élites se fonde sur efficacité des connexions sociales des intermédiaires. A l’opposé cas ottoman montre un
exemple d’intermédiaires impériaux anciens marginaux avec les Janissaires, esclaves arrachés à leur famille
durant l’enfance et élevés à la cour du sultan.
Interactions impériales : imitation, conflit, transformation : Parfois ce sont les conflits interimpériaux
qui tendent à modifier les empires, tel par exemple l’intervention de l’empire japonais dans les empires
coloniaux européens lors de la Deuxième Guerre Mondiale qui permirent la formulation de revendications par
les intermédiaires impériaux des colonies européennes.
Imaginaires impériaux : Parfois discours (religieux ou moral) légitimant position d’empire vis-à-vis des
populations conquises peut se retourner contre lui puisque souvent différence entre l’esprit et faits. Par exemple
« volonté émancipatrice » européenne dans colonies du XIXème/XXème siècle et théories raciales.
Répertoires de pouvoir : Certaines régions d’un même empire étaient gouvernées par centre impérial et
d’autres par délégation partielle de souveraineté aux élites locales. Empires sont une structure politique flexible
et adaptable.
Chapitre X : Répertoires impériaux et mythes du colonialisme moderne
Au sein des colonies existence de bureaucraties professionnelles blanches pour administration des
colons alors que colonisés sont placés sous tutelle administrative des chefs coutumiers locaux. Au XIXème
empires n’ont pas été en capacité d’intégrer ou d’exploiter complètement leurs colonies.
Importance de la nation et la race dans esprit des européens du XIXème siècle. Toutefois, problème de
cohérence entre le discours sur la supériorité raciale des Blancs et la nécessité de s’appuyer sur les élites locales
pour la gouvernance. Par ailleurs crainte que sujets colonisés élevés à la manière des colonisateurs soient plus
difficiles à gérer et à maintenir en tant que catégorie subordonnée.
En Angleterre dans années 1830, même si esclavage est aboli, contrôle strict des ex-esclaves ce qui
indique que question des aptitudes des Africains pour vivre comme Britanniques n’était pas résolue. Pour
France, malgré abolition d’esclavage en 1848 conservation de structure spécifique pour colonies caribéennes.
Développement de mouvements nationalistes Blancs à Cuba et Porto Rico ce qui aboutit à des guerres civiles
entre les années 1860 et 1880. Finalement esclavage est aboli à Cuba en 1886 et au Brésil en 1888.
Libre-échange, colonisation rampante et reconfiguration des mondes impériaux
Puissances et empires européens en Asie : A Hong Kong existence de quartiers bien séparés entre
Britanniques et Chinois. Entre 1858 et le milieu des années 1880 la France met en place des protectorats sur les
monarchies du Laos, Cambodge, nord et centre du Vietnam et une administration coloniale directe dans sud du
Vietnam (Cochinchine). En 1913 présence de 27.300 Français au Vietnam (protectorats + Cochinchine). Colons
vivent globalement à la française, même si existence, dans les couches basses et moyennes des colons, de
liaisons et mariages avec des femmes vietnamiennes. Toutefois, problème de classement des enfants de ces
unions (Français ? Indigène ?). Existence d’une « option intermédiaire », mais non reconnue par l’Etat.
En Indonésie en 1860 l’administration hollandaise ne comptait que 190 Hollandais et quelques
intermédiaires indonésiens pour diriger l’ensemble de la population indigène. Même lors du renforcement de
l’autorité politique des puissances coloniales européennes en Asie du Sud-est, celles-ci conservèrent les élites
indigènes, notamment dans les domaines de production et commerce.
Un nouvel empire : Japon correspond au modèle de l’expansion coloniale après une consolidation
nationale. En 1876 expédition japonaise pour « l’ouverture » commerciale de la Corée. Suite à guerre sinojaponaise de 1894-95, plus grande influence en Corée et annexions de Taïwan et d’une partie de Mandchourie.
Au départ installation en Corée d’un système proche de l’impérialisme de libre-échange puis annexion en 1910.
Ottomans et Européens : Faible intégration des territoires des Balkans et d’Afrique du Nord dans
l’administration quotidienne de l’empire Ottoman. Anciennes possessions ottomanes permettent de mettre en
évidence exemples de « colonisation rampante » et de conquête pure et simple. Au cours du XIXème siècle
dépendance financière de plus en plus grande d’Egypte, officiellement sous domination ottomane mais assez
autonome dans les faits, vis-à-vis des banquiers britanniques. Peu à peu mise en place d’un « protectorat
déguisé » avec résident britannique qui contrôle actions du khédive (représentant du sultan ottoman en Egypte)
et assure remboursement de dette égyptienne. Après 1882 perte quasi-totale de souveraineté de l’Egypte sans
être conquise. Reconnaissance de l’état de protectorat au cours des années 1910.
Durant époque ottomane Algérie administrée par un appareil peu structuré qui exerce contrôle quasiinexistant. Au début peu de Français en Algérie, immigrés blancs étant essentiellement Italiens, Maltais ou
Espagnols. Toutefois, ceux-ci pouvaient devenir Français alors que musulmans et Juifs sont assujettis au droit
islamique. Existence d’une distinction juridique entre citoyens et sujets, notamment pour les musulmans, où les
seconds font partie de la communauté française, mais en seconde zone. Ce sont des nationaux et des citoyens.
En 1870 Juifs peuvent accéder à citoyenneté afin de mieux contrôler une population pensée comme dangereuse.
Le renforcement de l’empire : l’Inde britannique au XIXème siècle
Durant influence de la Compagnie des Indes Britanniques s’appuient sur délégation de pouvoir aux
princes locaux, nommément souverains mais contrôlés, notamment financièrement, par biais du résident.
Toutefois, ceux-ci possèdent encore des pouvoirs (taxation, conservation d’un droit interne et patronage
d’institutions culturelles). Jusqu’en 1880 1 officiel européen pour environ 250.000 Indien. Ensemble du
système supervisé par fonctionnaires de Compagnie des Indes. Persistance des maharajahs et des brahmanes car
ces derniers se déclarent dépositaires d’un savoir, en particulier juridique, qui peut permettre d’assurer contrôle
des castes inférieures. Toutefois, dans le même temps volonté de garder le principe de différence avec
institution de l’anglais comme langue administrative. Autre tactique de maintien de la différence, tendance à la
forte masculinité de la part des hommes pour contrer supposer « nonchalance féminine » des Indiens. De même
existence de ségrégation raciale dans les wagons de chemin de fer. Missions chrétiennes entraînent peu de
conversions mais reflet de conception britannique d’ordre et progrès social dans les colonies. Perception des
impôts par les Britanniques grâce à des intermédiaires locaux. Après révolte des Cipayes dissolution de
Compagnie des Indes et promotion d’un certain progrès social et économique par l’abaissement des taxes
foncières, une moins grande aliénation des terres et un développement des infrastructures ferroviaires et
scolaires. De même unification de fonction publique avec recrutement des hauts fonctionnaires en Angleterre et
subalternes parmi Indiens et Britanniques résidant en Inde. Possibilité pour Indiens d’occuper des hautes
positions, mais toujours inférieures à celles des non-Indiens. Dans le même temps division de société en
« communautés » selon affinités de religion et castes.
Dès début du XIXème siècle existence d’une critique indienne du pouvoir britannique sur le fait d’une
différence entre les discours des valeurs libérales et la réalité des faits. De même critique de l’économie où
aboutissement à ce que les agriculteurs doivent produire cultures d’exportation plutôt que vivrière. Par ailleurs
critique du manque de représentation politique, même si dès 1861 existence de conseils avec une part réservée
aux minorités et qui comptaient des membres élus. Formalisation de la critique avec constitution de l’Indian
National Congress. A partir de là naissance d’un sentiment national en Inde.
L’expansion de l’empire : la ruée vers l’Afrique : Peu de pénétration des Européens à l’intérieur des
terres en Afrique avant 1870. Prise de contrôle de l’Afrique par les puissances européennes après cette date et
réglementation des états de faits en 1885. Angleterre possède : Nigeria, Gold Coast, Kenya et Rhodésies.
France : Maghreb, Sénégal, Dahomey, Côte d’Ivoire, Guinée, une partie du Soudan, Tchad, Niger, Mauritanie,
Madagascar, Gabon et Moyen-Congo. Allemagne : Togo et Cameroun. Belgique : Congo. Portugal : Angola et
Mozambique. Le plus souvent empires expulsent dirigeants après conquête ou essayent de trouver des
dirigeants accommodants ou des autorités de moindre importance. Localement policiers et interprètes indigènes
acquéraient un certain pouvoir. Chefs doivent collecter impôts, trouver main d’œuvre pour construire routes et
voies ferrées etc… De même maintiennent ordre et justice au niveau local à partir du droit coutumier. En
général utilisation du système de gouvernement indirect, mais plus d’assimilation par Français et Belges.
Toutefois, assimilation et gouvernement direct restreint du fait des coûts financiers que nécessite cette politique.
France considérait que populations subsahariennes étaient des sujets et non des citoyens. Ssujets relevaient du
système juridique d’indigénat avec recours important au travail forcé et droit d’expression politique limité.
Une colonisation sans colonialisme ? Mythes et pratiques de l’Empire américain
Etats-Unis ont une trajectoire d’empire particulière puisque solutions très différentes selon les territoires
envisagés. A partir de 1898 occupation de Cuba, Porto Rico, Hawaï et des Philippines. Pour Cuba très tôt les
USA lui rende son indépendance, mais avec existence d’un droit d’intervention. Philippines sont administrées
directement jusqu’en 1946, mais dès 1910 déclaration du colonisateur pour progressif chemin vers
l’indépendance. Porto Rico demeure un territoire dépendant. De même qu’Hawaï. Zone du canal de Panama est
contrôlée par USA entre 1903 et 1979. De même contrôle de certaines îles, dont Guam, à intérêt militaire et qui
sont administrées en conséquence. Interventions en Amérique Latine peuvent être vues comme une version dure
de l’impérialisme de libre-échange, mais elles ne génèrent pas de colonies durables. Aux Philippines trop peu
de crédits dans l’administration et le secteur privé donc nécessité de recourir à des intermédiaires philippins,
souvent issus de l’ancienne élite. Toutefois, problème d’intégration de ces territoires et de leur population parce
que cela mettait en péril la vision homogénéisante et nationale née de la conquête de l’espace continental
américain. Au final non-reconnaissance officielle de ce rôle.
Chapitre XII : Guerre et révolution dans un monde d’empires
Nombreuses résistances des populations locales à l’établissement des mandats suite à la fin de la
Première Guerre Mondiale. Révoltes contre nouveau pouvoir en Syrie en 1920-21 et 1925-26, en Irak en 1920.
Tensions en Palestine entre les Juifs nouvellement installés et les Palestiniens dépossédés de leurs terres.
Violentes émeutes en 1919, 1929 et 1935. En Egypte grand mouvement de grève, insurrections paysannes et
manifestations après 1919. Pour contrer, Britanniques, devenus légalement agissant au nom d’un protectorat
depuis 1914, décident de reconnaître Egypte indépendante avec un pouvoir un sultan qu’ils nomme afin de
pouvoir opérer de manière plus discrète. Néanmoins, fortes tensions entre la nouvelle royauté et les
nationalistes égyptiens qui désormais cherchent à s’appuyer sur les autres Arabes et les autres musulmans de la
région. Mouvement naît grâce à une politisation plus grande de la population du fait de l’urbanisation
progressive. Par ailleurs importance du grand nombre de celle-ci. En principe mandats sont sous contrôle de
Société des Nations, mais dans les faits les puissances coloniales peuvent faire relativement ce qu’elles
entendent. Toutefois, différence flagrante entre les principes des traités internationaux et les faits sont une
nouvelle arme pour les activistes politiques des colonies.
Importantes manifestations en Chine et Corée en 1919 après cession au Japon des territoires allemands
et refus de l’autodétermination de la Corée.
Le Japon, la Chine et le changement de l’ordre impérial en Asie orientale
Promesses non tenues : Déception des Indiens après Première Guerre Mondiale car participation
massive à effort de guerre et pas de rétribution. Indian National Congress met pression sur gouvernement par
manifestation en 1919 mais celle-ci est réprimée dans le sang. Les musulmans, qui créent leur mouvement
(Khilfat), coopèrent avec les hindous dans la lutte anti-impérialiste et pour des objectifs nationaux. Grâce à cela
naissance du mouvement All India dirigé par Gandhi. Impossibilité pour l’Angleterre de revenir à
fonctionnement administratif basé sur recrutement d’intermédiaires indiens. Ce phénomène tend à toucher plus
largement d’autres colonies. A cela puissances coloniales répondent par utilisation plus importante de terreur.
En Afrique française, les soldats ne furent pas rétribués de leur aide à l’effort de guerre. A la même
époque moins grande importance de l’idéal de citoyenneté dans le discours français et accentuation de
l’importance de la tradition et des chefs de tribus. De même en Afrique britannique. Economiquement
promotion de politiques économiques de « développement », mais celles-ci n’ont jamais eu vraiment de suites
pendant longtemps du fait d’un manque de volonté des puissances coloniales de dépenser de l’argent
métropolitain pour que cela ne revienne pas vers la métropole. C’est uniquement en 1940, après plusieurs
vagues de grèves dans Antilles britanniques et villes minières africaines, que Britanniques mettent en place et
alimentent des fonds « d’aide au développement » pour améliorer les services sociaux des colonies. Toutefois,
fonds ne commencent à affluer réellement qu’après la Deuxième Guerre Mondiale.
En Afrique, française et anglaise, difficulté de communications et d’unification entre les différents
mouvements activistes du fait du manque d’un moyen ou d’un lieu unificateur comme en Inde.
Nouveaux empires, vieux empires et la route vers la Seconde Guerre Mondiale
Stagnation et frémissements dans les empires coloniaux : Utilisation des intermédiaires locaux tend à
encourager divisions régionales, ethniques et religieuses. De même marges de manœuvre très différentes entre
groupes sociaux ce qui exacerbe les tensions entre générations, genres et classes sociales. Après crise de 1929
gouvernements des puissances coloniales décidèrent de garder les mêmes niveaux d’imposition qu’avant tout
en fournissant moins de services. Privations ne permettent pas pour autant d’unifier les mouvements de
protestation même si de nombreuses tentatives ont vu le jour. De même l’exemple d’Hô Chi Minh permet de
mettre en évidence l’existence de connexions interimpériales, celles-ci conditionnant développement de
mouvements d’opposition plus ou moins nationaux tels que le panafricanisme et la négritude. Par ailleurs, le
peu de soutien extérieur qu’ils possédaient ainsi que les réseaux plus internationaux que locaux ont fait que de
nombreux mouvements ont échoués. Les mouvements nationaux qui se développent le plus vite sont ceux
d’Asie du Sud et du Sud-Est, notamment l’Indian National Congress grâce à ses nombreuses participations à
des campagnes électorales et la réussite de ses appels aux boycotts de produits étrangers et à la résistance
passive, notamment parce qu’ils dépassent les clivages habituels. Ces succès permirent à l’Indian National
Congress de former des ministères dans 8 provinces après les élections provinciales de 1937. La déclaration de
guerre du Vice-roi à l’Allemagne en 1939 sans concertation entraîna la démission des gouvernements
provinciaux et la constitution du mouvement Quittez l’Inde ! en 1942. Celui-ci fut responsable de plusieurs
vagues de manifestations de dimension nationale avec attaques de postes de police et bâtiments publics. A ce
moment renouveau des tensions musulmans/hindous.
En Indochine française, dans les Indes néerlandaises et dans autres colonies du Sud-Est asiatique,
développement de mouvements nationaux, mais peu de définition réelle des bornes de la nation. En Indonésie
l’Union Islamique se développa un peu mais fut confronté aux divisions de la société indonésienne. De son
côté Sukarno, et son Parti national indonésien, cherche à unifier les sensibilités régionales divergentes,
accentuées par le recours hollandais aux élites locales. En Indochine, outre Hô Chi Minh, Pham Quynh tend à
développer une forme de nationalisme culturel tout en étant disposé à coopérer avec l’administration française
La guerre des empires, 1939-1945
En 1940 l’AOF se rallie à Pétain alors que l’AEF entre dans la France Libre de De Gaulle. Invasion des
colonies indochinoises françaises et indonésiennes hollandaises par le Japon à la fin de l’année 1941. Les
possessions coloniales anglaises en Asie tombent aux mains des Japonais en mai 1942. Néanmoins, importance
des soldats indiens pour le maintien de l’empire britannique en Asie. Les administrations coloniales
travaillèrent pour les Japonais, sans plus de zèle. En revanche certains mouvements nationalistes coopérèrent
avec les Japonais. De même que certains leaders politiques birmans et malais ainsi que le nationaliste indien
Subhas Chandra Bose. Dans les territoires conquis ils mirent en place le travail forcé ainsi que des « femmes de
confort » pour les soldats japonais.
Chapitre XIII : La fin de l’empire ?
Le délitement de l’empire
Après la guerre problème pour les puissances coloniales de contrer une révolution anti-coloniale si elle
maintient la situation avant-guerre, mais aussi de faire face à des dépenses trop importantes si les colonisés
décident de rester dans l’empire, mais d’exiger le même niveau de prestations sociales que les métropolitains.
Les conséquences de la guerre en Asie du Sud et du Sud-Est : Dès décembre 1943 France Libre annonce
qu’après la guerre les peuples indochinois auront un « nouveau statut politique au sein de la Communauté
française » et qu’ils bénéficieraient de nouvelles « libertés », notamment accéder à tous les postes et fonctions
de l’Etat, tout en étant assurés de ne pas perdre leur culture. Les Hollandais assuraient la même chose à leurs
colonisés. Recherche d’une nouvelle base d’entente avec les populations coloniales par l’intégration dans des
structures plus grandes. Toutefois, à la libération proclamations d’indépendances dans les colonies françaises et
hollandaises. Nécessité de les convaincre de revenir (gré ou force). Création d’une fédération indochinoise en
1945 et volonté d’intégrer nord Vietnam d’Hô Chi Minh, mais échec des négociations entre 1946 et 1954. Peu
après France met Laos et Cambodge sur voie d’une indépendance progressive.
En Indonésie, Hollandais cherchent à déstabiliser Sukarno et son nouveau régime, mai USA et UK
décident de ne pas l’aider donc Indonésie prend indépendance définitive après une courte guerre vs Hollandais
en 1949.

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