79 ans sans García Lorca, le poète fusillé... VIVE LE POÈTE
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79 ans sans García Lorca, le poète fusillé... VIVE LE POÈTE
79 ans sans García Lorca, le poète fusillé... VIVE LE POÈTE !!! Hommage de l’Association culturelle FESTINHUMOUR Suisse, avec siège à Genève au Poète fusillade, à sa mémoire… compendium poétique et son engagement humaniste-transformateur du realité… Articles divers publiés en différentes dates… Federico Garcia Lorca Brève biographie Federico Garcia Lorca est né, le 5 juin 1898 à Fuente Vaqueros près de Grenade. Son père était propriétaire d'une ferme et d'un château. Sa mère que Lorca a idolâtrée, était une pianiste douée. Après avoir obtenu son diplôme de lycée, Garcia Lorca s'incrivit à la Faculté de droit de l'Université du Sacré Coeur. Son premier livre, paru en 1919, était Impresiones y Viajes. En cette même année 1919, Garcia Lorca se rendit à Madrid où il est resté quinze ans. Il abandonna l'université pour se consacrer exclusivement à son art comme écrivain et peintre. Il organisait des représentations théâtrales, lisait ses poèmes en public, et collectionnait des chansons folkloriques. Il écrivit Maleficio de la mariposa à El (1920), une pièce de théâtre qui déclencha un grand scandale, et Libro de poemas (1921), un recueil poétique basé sur le folklore espagnol. Garcia Lorca a été largement inspiré du flamenco et de la culture des gitans. Il est devenu l'ami de Salvador Dali et de Luis Bunuel qui l'ont initié au surréalisme. En 1928, son Romancero Gitano lui apporta la célébrité.En 1929, il alla à New York où il séjournait surtout à Harlem. Un an plus tard, il rentra Espagne après la proclamation de la république et participa au second Congrès Ordinaire de l'Union Fédérale des Étudiants Hispaniques en novembre 1931. Le congrès décida de construire une "Barraca" dans le centre de Madrid pour y jouer des pièces de théâtre importantes. "La Barraca " est devenue une compagnie de théâtre de voyage qui visitait villes et villages, pour y donner des pièces en public. Les pièces de Garcia Lorca lui-même, y inclus ses trois grandes tragédies Bodas de sangre (1933), Yerma (1934), et La Casa de Bernarda Alba (1936), ont ainsi été produites par cette compagnie. Quand la guerre civile éclata, Garcia Lorca séjournait à de Callejones Garcia, sa maison de campagne. Vers la fin juillet 1936, il fut arrêté par des soldats franquistes qui l'assassinèrent quelques jours plus tard. Personne ne sait où repose son corps. Ses livres furent brûlés sur la place publique à Grenade et bientôt interdits. Dans l'Etat fasciste de Franco, il n'y avait pas de place pour le plus grand poète et auteur dramatique espagnol du siècle. Bibliographie Poésie Impresiones y viajes (1918-19) Libro de poemas (1921) Canciones (1927) Romancero Gitano (1928) El poema del Cante Jondo (1932) Llanto por Ignacio Sanchez Mejias (1935) Poeta en Nueva York (1940) Drames El malificio de la mariposa (1920) Mariana Pineda (1927) La zapatera prodigiosa (1930) Amor de Don Perlimplin con Belisa en su jardin (1931) Bodas de sangre (1933) Yerma (1934) La casa de Bernarda Alba (1936) Source : http://www.mikis-theodorakis.net Les meurtriers de Garcia Lorca peut-être identifiés Les meurtriers de Garcia Lorca peut-être identifiés 75 ans après Par Elodie Cuzin | Journaliste | 18/07/2011 (De Madrid) Un militaire au regard froid, un lointain parent haineux, un soldat rongé par les remords et trois autres hommes restés muets à jamais sur ce qu'ils avaient fait dans la sombre nuit du 16 au 17 août 1936. Pour la première fois, un historien affirme avoir découvert l'identité des membres du peloton d'exécution du poète espagnol Federico Garcia Lorca. Symbole de la cruelle répression franquiste, sa mort aurait en fait été motivée par de vieilles rancœurs familiales. « Je lui ai mis deux balles dans sa grosse tête. » Le seul a s'être jamais vanté, à avoir même osé parler de l'exécution de Federico Garcia Lorca parmi les six hommes qui l'exécutèrent il y a bientôt 75 ans, avait le visage gras, un large front et lui portait une rancœur toute personnelle. Antonio Benavides n'était pas un inconnu. Parent éloigné de la première épouse du père de Lorca, il était aussi le cousin de José Benavides, moqué par le poète sous le nom de Pepe El Romano dans « La Maison de Bernarda Alba ». « Il va y avoir des surprises dans les familles : les autres n'ont jamais confessé ce qu'ils avaient fait, même à leurs proches », assure Miguel Caballero, historien originaire de la région de Grenade, où est né Lorca, et auteur de l'ouvrage qui vient de paraître en espagnol, « Les Treize dernières heures de la vie de Garcia Lorca ». Le dernier voyage dans une Buick rouge cerise Après une enquête de trois ans et demi, Miguel Caballero assure avoir découvert pour la première fois l'identité des membres du peloton d'exécution qui attendaient le poète, les deux banderilleros anarchistes Francisco Galadí Melgar et Juan Arcollas Cabezas, et le maître d'école boiteux, Dióscoro Galindo, à leur descente de la Buick décapotable rouge cerise où ils venaient de parcourir leurs derniers kilomètres à travers la campagne « granadina ».Vers quatre heures du matin, à la lumière d'une lune voilée par les nuages, le sergent Mariano Ajenjo Moreno chef du peloton « au caractère froid, apte à fusiller », a placé ses hommes en ordre pour l'exécution. Armés de fusils Mauser et de pistolets Astra, on leur avait promis 500 pesetas et de monter en grade. Une fois les corps tombés à terre, les militaires eux-même les auraient jeté dans une fosse creusée là, peut-être pour trouver une source d'eau fraîche, raconte l'historien. Sur les cadavres, l'un d'eux aurait lancé la béquille du maître d'école. «Ce ne sont pas des bourreaux » « Mais ce ne sont pas des bourreaux », proteste Miguel Caballero, lorsqu'on l'interroge sur le rôle des six hommes. « Seul Benavides a pu appuyer sur la gâchette avec un certain plaisir. Il venait de l'“escadron noir” (une milice sévissant à Grenade) qui était formé de véritables criminels. Mais les autres hommes qui ont fusillé Lorca appartenaient à une hiérarchie et obéissaient aux ordres. Eux aussi risquaient leurs vies s'ils refusaient. » « Ça me rendra fou », se serait lamenté l'un d'entre eux, Juan Jiménez Cascales, militaire et champion de tir dans les fêtes foraines. Et le seul à avoir publiquement exprimé des remords. « Il a demandé à quitter le peloton pour être envoyé au front peu après », précise Miguel Caballero. « Ceux qui en savaient le moins ont été les plus bavards » Malgré la passion que suscite la mort de Lorca depuis des décennies, en Espagne et ailleurs, c'est la première fois que l'on découvre l'identité des membres du peloton. Comment expliquer que cela ait pris si longtemps ? Selon Miguel Caballero, qui a épluché actes de naissance et archives policières, militaires et de la Guardia civil pour son enquête, le travail des historiens n'était pas aisé : « Personne n'avait encore jamais mené d'enquête historique scientifique. On se basait jusqu'ici sur les témoignages oraux. Or dans cette histoire, ceux qui en savaient le moins semblent avoir été les plus bavards » Mais c'est avant tout l'ouvrage « Les derniers jours de Garcia Lorca », truffé de témoignages, écrit par un membre de l'organisation fasciste Phalange espagnoleEduardo Molina Fajardo, qui l'a guidé vers ces six hommes. « On avait comme annulé son travail parce qu'il était d'extrême-droite.Mais c'est justement parce que ceux qui savaient ce qui s'est passé lors de cette nuit de 1936 étaient des phalangistes comme lui que son recueil de témoignages est le plus proche de la réalité. »De vieilles querelles familiales L'enquête de Miguel Caballero conclut que Federico Garcia Lorca n'a pas été assassiné par conviction politique mais à cause de vieille rancœurs familiales. La haine du « républicain » et l'homophobie, – « Il lui a mis deux balles dans le cul à ce pédé », aurait fanfaronné un proche de Benavides –, ont bien entendu aussi joué leur rôle. Mais c'est finalement la rivalité ancienne entre trois puissantes familles, les Lorca, les Roldán et les Alba (immortalisés dans « La Maison de Bernarda Alba »), qui mène trois notables andalous fascisants à frapper à la porte de la maison des amis de Federico Garcia Lorca, les Rosales, le 16 août à 13h30 pour l'arrêter. L'historien déploie sa théorie : « La mort de Lorca s'explique par de vieilles querelles familiales qui apparaissent au XIXe siècle entre son père et les deux autres familles.En écrivant »La Maison de Bernarda Alba », Federico Garcia Lorca se venge contre l'une d'entre elles. Et sa mort marque le sommet de ce conflit. » Tuer le « joyau de la famille » « Les deux familles ennemies des Lorca étaient proches du pouvoir et soutenaient le soulèvement militaire (le coup d'État des 17 et 18 juillet 1936). Elles ont tiré les fils en coulisse pour leur faire du mal. » Si l'on s'en prend à Federico plutôt qu'à son père, c'est qu'il est déjà perçu comme étant « le joyau de la famille. » Ses ennemis le sentent, même s'ils ne savent pas tous à quel point ils s'apprêtent à tuer l'une des plumes espagnoles les plus célèbres. Miguel Caballero l'explique simplement : « Il était déjà reconnu parmi les élites mais la diffusion littéraire était encore très limitée dans les villages. » Dans la fosse, une béquille L'enquête de Miguel Caballero pourrait également permettre de découvrir enfin où sont enterrés le poète et ses compagnons d'infortune. Un capitaine interrogé par Eduardo Molina Fajardo avait en effet indiqué précisément l'emplacement de la fosse, non loin d'une ferme alors baptisée Gazpacho. Accompagné d'un sourcier, car il pense que les trous avaient été creusés pour découvrir de l'eau de source, Miguel Caballero a identifié le lieu. Il ne se trouve qu'à « 400 mètres en direction de Víznar » des fouilles lancées en vain en 2009 par le gouvernement andalou sur les indications de l'historien spécialiste de Lorca, Ian Gibson, qui a consacré plus de quarante ans à ses recherches sur le poète. Si les témoignages recensés par Miguel Caballero disent vrai, la fosse sera facilement identifiable. Sur les quatre squelettes, devrait reposer une béquille en bois, rongée par le temps.Les six membres du peloton d'exécution Mariano Ajenjo Moreno, chef du peloton « au caractère froid, apte à fusiller » ; Antonio Benavides, ancien membre du cruel « Escadron noir » de Grenade, c'est un lointain parent de Federico Garcia Lorca et le seul membre du peloton à s'être vanté de l'avoir tué ; Juan Jiménez Cascales, champion de tir, c'est le seul à avoir exprimé à haute voix ses remords. La labeur du peloton le rendait fou. Il demanda à partir sur le front ; Fernando Correa Carrasco, champion de tir, son père avait été assasiné ; Salvador Varo Leyva, orphelin originaire de la région de Cadix ; Antonio Hernández Martín, a passé la fin de sa vie à jouer aux cartes dans un café de Grenade sans jamais confesser son sinistre rôle. Vidéos Source : http://www.rue89.com/ibere-espace/2011 SUISSE Il y a 75 ans federico garcia lorca meurt fusillé… Summertime aout 12, 2011 Ceci n'est pas une "révélation poétique" mais un hommage à un poète magnifique... Federico Garcia Lorca né le 5 juin 1898 à Fuente Vaqueros près de Grenade, est exécuté le 19 août 1936 exactement, à Víznar. Miguel Caballero-Perez, un historien qui avec passion, a consacré sa vie à décortiquer la vie du grand poète, a récemment publié un livre ( « Les treize dernières Heures de Garcia Lorca »), dans lequel il affirme avoir trouvé l’identité des tireurs. Il relate donc les conditions de la mise à mort du poète mais aussi sa vie, et ce qu’il raconte éclaire un peu plus aussi la montée du franquisme en Espagne. Les raisons de cette mise à mort ? d’une part, pour ses exécuteurs phalangistes (quatre champions de tir…), une aversion haineuse pour quelques-unes des œuvres de Lorca dans lesquelles il brocarde une certaine société traditionnelle espagnole et d’autre part son homosexualité, intolérable dans le contexte de l’époque… Politiquement Federico Garcia Lorca a été décrit par son ami Salvador Dali (pour lequel il éprouva une passion dévorante mais non partagée…), comme l’homme le plus apolitique de la terre. Le corps du grand poète n’a jamais été retrouvé... De Lorca, un si beau poème… Si mes mains pouvaient effeuillerJe prononce ton nom Au cœur des nuits obscures, Lorsque viennent les astres Boire à l’eau de la lune Et que dorment les feuilles Des secrètes ramures. Je me sens tout sonore De passion, de musique, Folle horloge qui chante Les heures de jadis. Je prononce ton nom En cette nuit obscure Et je l’entends sonner Plus lointain que jamais, Plus lointain que toutes les étoiles, Et plus plaintif que le bruit de la pluie. Pourrai-je un jour t’aimer Comme je fis naguère? Mon cœur, où est la faute? Si le brouillard s’éclaire, Aurai-je une nouvelle Passion, tranquille et pure? Ah, si mes doigts pouvaient vous effeuiller, ô lune quelle bonne idée, Summer ! relisons ensemble ce grand poète ! (un poème en couleurs...toi qui les aime...) ***** Couleurs Au-dessus de Paris la lune est violette. Elle devient jaune dans les villes mortes. Il y a une lune verte dans toutes les légendes. Lune de toile d’araignée et de verrière brisée, et par-dessus les déserts elle est profonde et sanglante. Mais la lune blanche,la seule vraie lune, brille sur les calmes cimetières de villages. Federico Garcia Lorca, Chansons sous la lune Très bonne idée ce post, il faut toujours rendre aux mages l'hommage qu'ils méritent Un poème en couleur aussi, mais uniquement la couleur verte! Romance somnambule Vert et je te veux vert. Vent vert. Vertes branches. Le bateau sur la mer,le cheval dans la montagne. L'ombre autour de la ceinture, elle rêve à son balcon, chair verte, verts cheveux avec des yeux d'argent froid. Vert et je te veux vert. Dessous la lune gitane, toutes les choses la regardent mais elle ne peut pas les voir. Vert et je te veux vert. De grandes étoiles de givre suivent le poisson de l'ombre qui trace à l'aube son chemin. Le figuier frotte le vent à la grille de ses branches et la montagne, chat rôdeur,hérisse ses durs agaves. Mais qui peut venir? Et par où? Elle est là sur son balcon, chair verte, cheveux verts, rêvant à la mer amère. L'ami, je voudrais changer mon cheval pour ta maison, mon harnais pour ton miroir, mon couteau pour ta couverture. L'ami,voilà que je saigne depuis les cols de Cabra. Si je le pouvais, petit,l'affaire serait déjà faite. Mais moi je ne suis plus moi et ma maison n'est plus la mienne. L'ami, je voudrais mourir dans mon lit, comme tout le monde. Un lit d'acier, si possible,avec des draps de hollande. Vois-tu cette plaie qui va de ma poitrine à ma gorge? Il y a trois cents roses brunes sur le blanc de ta chemise. Ton sang fume goutte à goutte aux flanelles de ta ceinture. Mais moi je ne suis plus moi et ma maison n'est plus la mienne. Laissez-moi monter au moins jusqu'aux balustrades hautes. De grâce, laissez-moi monter jusqu'aux vertes balustrades. Jusqu'aux balcons de la lune là-bas où résonne l'eau. Ils montent déjà, tous les deux,vers les balustrades hautes. Laissant un sentier de sang. Laissant un sentier de larmes. Sur les toitures tremblaient des lanternes de fer-blanc. Mille tambourins de verre déchiraient le petit jour. Vert et je te veux vert,vent vert, vertes branches. Ils ont monté, tous les deux. Le vent laissait dans la bouche un étrange goût de fiel,de basilic et de menthe. L'ami, dis-moi, où est-elle? Où est-elle, ta fille amère? Que de fois elle t'attendait! Que de fois elle a pu t'attendre, frais visage, cheveux noirs, à la balustrade verte! Sur le ciel de la citerne la gitane se berçait. Chair verte, cheveux verts avec ses yeux d'argent froid. Un petit glaçon de lune la soutient par-dessus l'eau. La nuit devint toute menue, intime comme une place. Des gardes civils ivres morts donnaient des coups dans la porte. Vert et je te veux vert. Vent vert. Vertes branches. Le bateau sur la mer,le cheval dans la montagne. FEDERICO GARCIA LORCA // Romancero gitan, Poème du chant profond : Traduction de Claude EstebanL’ Ode à Salvador Dali de Frederico Garcia Lorca avait paru en avril 1926 dans « Revista de Occidente ». Lorsque Paul Eluard et Parrot le traduisirent en 1938, il y avait deux ans que l’auteur, artiste et écrivain, avait été fusillé. En voici un extrait : Ode à Salvador Dali Une rose dans le haut jardin que tu désires. Une roue dans la pure syntaxe de l’acier. Elle est nue la montagne de brume impressionnistes. Les gris en sont à leurs dernières balustrades. Dans leurs blancs studios, les peintres modernes Coupent la fleur aseptique de la racine carrée. Sur les eaux de la Seine, un iceberg de marbre Refroidit les fenêtres et dissipe les lierres. L’homme, d’un pas ferme, foule les rues dallées Et les vitres esquivent la magie du reflet. Le Gouvernement a fermé les boutiques de parfums. La machine éternise ses mouvements binaires. C’est une absence de forêts, de paravents, d’entre-sourcils Qui rôde par les terrasses des maisons antiques. Et c’est l’air qui polit son prisme sur la mer, C’est l’horizon qui monte comme un grand aqueduc. Les marins ignorant le vin et la pénombre Décapitent les sirènes sur des mers de plomb. La Nuit, noire statue de la prudence, Tient le miroir rond de la lune dans sa main. Un désir nous gagne, de formes, de limites. Voici l’homme qui voit à l’aide d’un mètre jaune. Venus est une blanche nature-morte. Voici que les collectionneurs de papillons s'effacent. .......................................................... Le poisson dans le vivier, l’oiseau dans la cage, Tu ne veux pas les inventer dans la mer ou le vent. Après les avoir, de tes honnêtes pupilles, bien regardés, Tu stylises ou copies les petits corps agiles. Tu aimes une matière définie et exacteOù le champignon ne puisse dresser sa tente. Tu aimes l’architecture qui contruit dans l’absent Et tu prends le drapeau pour une simple plaisanterie. Le compas d’acier rythme son court vers élastique. La sphère déjà dément les îles inconnues. La ligne droite exprime son effort vertical Et les cristaux savants chantent leurs géométries. * Mais encore et toujours la rose du jardin où tu vis. Toujours la rose, toujours ! nord et sud de nous-mêmes ! Tranquille et concentrée comme une statue aveugle, Ignorante des efforts souterrains qu’elle cause. Rose pure, abolissant artifices et croquis Et nous ouvrant les ailes ténues du sourire. (Papillon cloué qui médite son vol). Rose de l’équilibre sans douleurs voulues. Toujours la rose ! * Ô Salvador Sali à la voix olivée ! Je dis ce que me disent ta personne et tes tableaux. Je ne loue pas ton imparfait pinceau adolescent, Mais je chante la parfaite direction de tes flèches. Je chante ton bel effort de lumières catalanes Et ton amour pour tout ce qui explicable. Je chante ton cœur astronomique et tendre, Ton cœur de jeu de cartes, ton cœur sans blessure. Je chante cette anxiété de statue que tu poursuis sans trêve, La peur de l’émotion qui t’attend dans la rue. Je chante la petite sirène de la mer qui te chante, Montée sur une bicyclette de coraux et de coquillages. Mais avant tout je chante une pensée commune Qui nous unit aux heures obscures et dorées. L’art, sa lumière ne gâche pas nos yeux. C’est l’amour, l’amitié, l’escrime qui nous aveuglent. Bien avant le tableau que, patient, tu dessines, Bien avant le sein de Thérèse, à la peau d’insomnie, Bien avant la boucle serrée de Mathilde l’ingrate,Passe notre amitié peinte comme un jeu d’oie. Que des traces dactylographiques de sang sur l’or Rayant le cœur de la Catalogne éternelle ! Que les étoiles comme des poings sans faucon t’illuminent, Pendant que ta peinture et que ta vie fleurissent. Ne regarde pas la clepsydre aux ailes membraneuses, Ni la dure faux des allégories. Habille et déshabille toujours ton pinceau dans l’air, Face à la mer peuplée de barques et de marins. Frederico Garcia Lorca Saint Michel Sur la pente, pente, pente, depuis les balcons on voit des ânes et l'ombre d'ânes qui sous les tournesols ploient. Leurs yeux sont dans la pénombre embués d'immense nuit. Et dans les détours de l'air, l'aurore saumâtre bruit. Un ciel de mulets blancs clôt ses paupières de mercure donnant une fin de cœursau tranquille clair-obscur. Pour ne pas être touchée, l'eau se fait plus froide alors sur la pente, pente, pente, une eau découverte et folle. Dans la chambre de sa tour, saint Michel plein de dentelles montre à tous ses belles cuisses entourées par les lanternes. Cet archange apprivoisé quand il semble indiquer douze, tous plumes et rossignols feint une colère douce. Le saint chante dans le verre éphèbe aux trois mille nuits, il sent bon l'eau de Cologne et les fleurs sont loin de lui. La mer danse sur la plage un poème de balcons. Sur les rives de la luneplus de voix et moins de joncs. Des trottins vont en mangeant des graines de tournesol comme des astres de cuivre, leurs grands fessiers se dérobent. Saint Michel était bien sage dans la chambre de sa tour, ses jupons sont parsemés de paillettes et de jours. Saint Michel, roi des ballons et roi des chiffres impairs, dans la merveille orientale de cris et de belvédères. Federico Garcia Lorca Les peupliers d’argent Les peupliers d’argent Qui s’inclinent sur l’eau Savent tout, mais ne parleront jamais, L’iris de la fontaine Ne crie pas sa tristesse, Tout est plus digne que l’Humanité ! La science du silence face au ciel étoilé N’appartient qu’à la fleur et à l’insecte. La science du chant pour le chantHabite les bois murmurants Et les flots de la mer. Le silence profond de la vie sur terre C’est la rose qui nous l’enseigne Au rosier épanouie. Il faut répandre le parfum Que nos âmes encloses ! Il faut être musique, Tout lumière et bonté. Il faut s’ouvrir entier A l’obscur de la nuit Pour nous emplir d’immortelle rosée ! Il faut coucher le corps Dans notre âme inquiète ! Aveugler nos regards du jour de l’au-delà. Nous devons nous pencher Sur l’ombre de nos cœurs Et bannir les étoiles que Satan nous donna. Il faut imiter l’arbre Constamment en prière Et l’eau de la rivière Fixe en éternité ! Il faut blesser son âme aux griffes des tristesses Pour qu’y entrent les flammes De l’horizon astral ! Alors dans l’ombre de l’amour rongé Jaillirait une aurore Tranquille et maternelle. Des cités dans le vent disparaîtraient Et Dieu sur un nuage Devant nous passerait. Federico Garcia Lorca Mai 1919 Petit air du premier désir Dans la matinée verte , je voulais être un cœur Un cœur. Et dans la soirée mûre Je voulais être un rossignol Un rossignol. ( Mon âme rougis comme l’orange Mon âme rougis comme l’amour.) Dans la matinée vive Je voulais être moi Un cœur. Et dans le soir tombé Je voulais être ma voix. Un rossignol. Mon âme rougis comme l’orange ! Mon âme rougis comme l’amour. ! Federico Garcia Lorca À Federico García Lorca Le crime On le vit, avançant au milieu des fusils, Par une longue rue, Sortir dans la campagne froide,Sous les étoiles, au point du jour. Ils ont tué Federico Quand la lumière apparaissait. Le peloton de ses bourreaux N’osa le regarder en face. Ils avaient tous fermé les yeux ; Ils prient : Dieu même n’y peut rien ! Et mort tomba Federico du sang au front, du plomb dans les entrailles – … Apprenez que le crime a eu lieu à Grenade pauvre Grenade ! -, sa Grenade… Le poète et la mort On le vit s’avancer seul avec Elle, sans craindre sa faux. Le soleil déjà de tour en tour ; les marteaux sur l’enclume – sur l’enclume des forges. Federico parlait ; il courtisait la mort. Elle écoutait « Puisque hier, ma compagne résonnait dans mes vers les coups de tes mains desséchées, qu’à mon chant tu donnas ton froid de glace et à ma tragédie le fil de ta faucille d’argent, je chanterai la chair que tu n’as pas, les yeux qui te manquent, les cheveux que le vent agitait, les lèvres rouges que l’on baisait… Aujourd’hui comme hier, ô gitane, ma mort, que je suis bien, seul avec toi, dans l’air de Grenade, ma Grenade ! » On le vit s’avancer… Élevez, mes amis, dans l’Alhambra, de pierre et de songe, un tombeau au poète, sur une fontaine où l’eau gémira et dira éternellement : le crime a eu lieu à Grenade, sa Grenade ! Antonio Machado NOCTURNE DE BROOKLYN BRIDGE Personne ne dort dans le ciel. Personne, personne. Personne ne dort. Les créatures de la lune flairent et rôdent autour de leurs cabanes.Viendront les iguanes vivants mordre les hommes qui ne rêvent pas et celui qui fuit, le cœur brisé, trouvera aux coins des rues l’incroyable crocodile tranquille sous la tendre protestation des astres. Personne ne dort dans le monde. Personne, personne. Personne ne dort. Il y a un mort au cimetière le plus lointain, Qui se plaint trois ans Parce qu’il a un paysage sec dans un genou ; Et l’enfant qu’on a enterré ce matin pleurait si fort Qu’il fallut appeler les chiens pour le faire taire. La vie n’est pas un songe. Alerte ! Alerte ! Alerte ! Nous roulons en bas des escaliers pour manger la terre humide ou nous montons au fil de la neige avec le chœur des dahlias morts. Mais il n’y a oubli ni songe ; chair vive. Les baisers lient les bouches dans une broussaille de veines récentes et qui a mal à son mal aura mal sans repos et qui a peur de la mort la portera sur ses épaules. Un jour les chevaux vivront dans les tavernes et les fourmis furieuses attaqueront les ciels jaunes qui se réfugient aux yeux des vaches. Un autre jour nous verrons la résurrection des papillons disséqués et même en marchant dans un paysage d’éponges grises et de bateaux muets nous verrons briller notre anneau et sourdre des roses de notre langue. Alerte ! Alerte ! Alerte ! Ceux qui gardent encore trace des griffes et de l’averse, ce garçon qui pleure parce qu’il ignore l’invention du pont ou ce mort qui n’a plus que la tête et un soulier, il faut les mener au mur où attendent iguanes et serpents, où attend la denture de l’ours, où attend la main momifiée de l’enfant et où la peau du chameau se hérisse dans un violent frisson bleu Personne ne dort dans le ciel. Personne, personne Personne ne dort. Mais si quelqu’un ferme les yeux, fouettez-le, mes fils, fouettez-le ! Qu’il y ait un panorama d’yeux ouverts et de plaies amères enflammées. Personne ne dort par le monde. Personne. Personne. Je l’ai déjà dit. Personne ne dort,Mais si quelqu’un, la nuit, a trop de mousse aux tempes, ouvrez les écoutilles afin qu’il voie sous la lune les fausses coupes, le poison et la tête de mort des théâtres. (Le poète à New-York). Traduction: Pierre Darmengeat SOURCE : http://www.amicalien.com La mort de García Lorca remise en lumière – Le Point Publié le 24 juillet 2011 par samichaiban Un historien dévoile les noms des six hommes qui ont exécuté, dans la nuit du 16 au 17 août 1936, le poète espagnol. Federico Garcia Lorca, en signant « La maison de Bernarda Alba », attaquait directement l’une des familles de Grenade ennemies de la sienne.©Sipa Par Marion Cocquet On avait besoin d’imaginer une scène de tragédie, noble et terrible, dit l’écrivain espagnol Antonio Muñoz Molina. La nuit bleutée sur Grenade, une voiture noire, et un homme, pâle sous ses boucles brunes, entouré de miliciens, allant à la mort par de larges rues désertes. « Je lui ai mis deux balles, à cette grosse tête« . La phrase est d’Antonio Benavides, le seul à s’être vanté de l’exécution de Federico García Lorca, le 17 août 1936. Et, dans son obscénité, elle semble aujourd’hui bien plus proche de ce que le poète, dont la dépouille n’a jamais été retrouvée, a vécu il y a 75 ans. Les 13 dernières heures de la vie de García Lorca, publié fin juin par l’historien Miguel Caballero Pérez, jette en effet sur l’épisode une lumière nouvelle, et bien plus crue que celle sous laquelle l’histoire l’a reconstitué. Ce sont en effet de tenaces rancoeurs personnelles, économiques et politiques entre trois grandes familles locales (les García Lorca, les Roldán et les Alba) qui ont causé, selon l’historien, la mort de García Lorca. Bien davantage que l’attachement du poète au camp antifasciste : « Il était un fervent républicain, mais n’a milité dans aucun parti politique », souligne Miguel Caballero Pérez, qui estime en conséquence que la gauche espagnole s’est indûment appropriée la figure du poète. « Vengeance littéraire » En signant La maison de Bernarda Alba, qui attaquait directement l’une des familles ennemies, Lorca s’offre en 1936 une « vengeance littéraire » qui jette sur le feu la mesure d’huile de trop : lorsque la même année il quitte Madrid pour rentrer à Grenade, « les couteaux sont déjà prêts à régler les comptes », écrit Miguel Caballero Pérez. Dans la nuit du16 au 17 août, six hommes viennent chercher le poète : Mariano Ajenjo Moreno, chef du peloton, Juan Jiménez Cascález, Fernando Correa Carrasco, Salvador Varo Leyva et Antonio Hernández Martin. Et Antonio Benavides, membre du clan Alba. Ensemble ils ont éliminé plus de cent opposants durant ce même été. En échange de ces basses oeuvres, il leur a été promis de l’argent, et une promotion. Miguel Caballero Pérez se refuse à les appeler des « meurtriers ». Certains, dit-il, n’étaient que des policiers de carrière, qui auraient euxmêmes risqué leur vie à refuser d’exécuter les ordres. Et tous ne connaissent pas alors l’identité de García Lorca, tué le 17 août avec deux autres hommes. L’exécution a lieu avant 4 heures du matin. Non pas à l’endroit qui avait été identifié par un précédent biographe, et excavé en vain en 2009, mais 500 mètres plus loin, entre les villages de Viznar et d’Alfavar, près d’une ferme appelée « Cortijo de Gazpacho ». Un archéologue, Javier Navarro, y a identifié une zone qui pourrait cacher une tombe. Archives Pour arriver à ces conclusions, l’historien a mené un travail d’archives de plusieurs années, fouinant dans les documents des militaires et des policiers, dans ceux de la famille García Lorca, qui attestent d’une haine vieille de plusieurs décennies entre les trois familles. Dans ceux, enfin, d’Eduardo Molina Fajardo, membre des phalanges franquistes dans les années trente qui avait essayé de tirer au clair les circonstances de la mort de García Lorca, et dont le travail avait été dédaigné en raison de ses sympathies politiques. Selon Miguel Caballero Pérez, les historiens et les biographes avaient jusqu’à maintenant commis l’erreur de ne se fier qu’aux témoins « autorisés », en excluant les personnes liées au franquisme. Alors, dit-il, que ce sont ceux qui ont le plus parlé à l’époque qui en savaient le moins. Le livre donnera-t-il lieu à de nouvelles fouilles en Andalousie ? Peut-être. Il rouvrira aussi, sans doute, des plaies anciennes. D’abord parce que des six hommes dont le livre donne les noms et les photographies, seul Benavides reconnaissait sa culpabilité : les descendants des cinq autres ignorent peut-être quel rôle a été le leur. Aussi et surtout parce que le travail de Miguel Caballero Pérez, en réintégrant à l’historiographie de la guerre civile un regard franquiste, met le doigt sur une fracture de la société que l’Espagne contemporaine peine encore à soigner. Source : http://samichaiban.wordpress.com CULTURE LITTÉRATURE Vendredi12 août 2011 Federico Garcia Lorca, chronique d’une mort retrouvée Par Caroline Christinaz Federico Garcia Lorca, le poète assassiné Le poète Federico García Lorca a été exécuté il y a tout juste 75 ans. Un historien a découvert l’identité de ses bourreaux. Il raconte les conditions de sa mise à mort Le soleil n’est pas encore levé sur le village andalou de Víznar. 19 août 1936. Federico García Lorca a 38 ans. Il se tient debout, à côté de deux anarchistes et d’un professeur d’école boiteux. Face à eux, six hommes armés de fusils Mauser et de pistolets Astra. Ils sont arrivés dans une Buick rouge cerise. Plus tard, un seul d’entre eux se vantera publiquement de ce qu’il a fait: «García Lorca, je lui ai mis deux balles dans sa grosse tête!» Les autres ont préféré l’anonymat et les jeux de cartes au fond de bodegas grenadines. Leur silence s’est transformé en un long oubli, 75 ans. Ils ont tué le poète Federico García Lorca. Tout cela, c’est ce qu’affirme l’historien Miguel Caballero Pérez, dans son livre Les treize dernières heures de García Lorca, sorti cet été*. Cet enfant de Grenade dit avoir retrouvé l’identité des tireurs. Miguel Caballero Pérez est fasciné par l’auteur de La casa de Bernarda Alba. Il habite dans le village de naissance du poète. Joint par téléphone, il raconte: «Ici García Lorca fait partie de notre mémoire collective. Il est en chacun de nous.» Si Caballero Pérez a voué sa carrière à la vie de l’écrivain, s’il a étudié les moindres détails de son existence, c’est pour la valeur «onirique» de son œuvre, bien sûr. Mais c’est aussi parce que sa vie – et surtout sa mise à mort – éclaire la montée du franquisme en Espagne. Les dernières années de García Lorca sont ancrées dans les prémices de la guerre civile. Son histoire et son œuvre s’entremêlent à l’actualité enflammée des années 1930 espagnoles. Il a fallu trois ans et demi à Miguel Caballero Pérez pour écrire Les treize dernières heures de García Lorca: «J’ai parcouru les archives de l’armée, celles de la garde civile et celles de la famille de García Lorca. Un ancien soldat franquiste, Eduardo Molino Fajardo avait récolté des témoignages dont je me suis emparé et qui m’ont fourni de bonnes pistes.» L’historien privilégie les archives plutôt que les témoignages. «Tout le monde veut dire quelque chose et tout le monde ne dit pas la vérité.» Surtout, il a été l’un des premiers à prendre au sérieux le livre de Molino Fajardo, jusqu’alors discrédité par la recherche pour son adhésion aux idées franquistes et ses tentatives de disculper la phalange qui exécuta le poète: «Ceux qui connaissaient le mieux les détails de la nuit d’août 1936 étaient justement les phalangistes comme Molino Fajardo.» Mais qui étaient les six tireurs? «Pas tous volontaires. Certains répondaient aux ordres de la hiérarchie, d’autres avaient de réelles rancœurs envers García Lorca», répond Caballero Pérez. En récompense, on leur avait promis 500 pesetas et l’espoir de monter en grade. Parmi eux se trouvait un certain Antonio Benavides. Parent de la première femme du père du poète, il appartenait à l’«escadron noir», une milice de criminels qui semait la terreur. Il sera le seul à revendiquer fièrement son acte. Le seul à évoquer un certain plaisir au moment d’appuyer sur la gâchette. Même si une partie de la ville andalouse haïssait le poète. Les raisons de cette haine sont diverses. Dans sa dernière œuvre théâtrale, La casa de Bernarda Alba, García Lorca brocardait les travers d’une certaine société traditionaliste espagnole. L’écrivain n’avait pas choisi ses personnages au hasard, il s’était inspiré de sa famille éloignée, celle de la première femme de son père. Le 24 juin 1936, à Madrid, les lectures publiques de la pièce auraient embrasé les terres espagnoles jusqu’à Grenade et la famille rivale des Lorca, proche de la droite espagnole, s’y serait reconnue. Les deux clans étaient déjà en conflit en raison de leurs choix politiques divergents. La pièce est venue mettre de l’huile sur le feu. A cela s’ajoute un troisième motif qui a poussé les phalangistes à vouloir la peau de l’écrivain: son homosexualité intolérable dans le contexte. Politiquement, le poète était pourtant décrit par son ami Salvador Dalí comme l’homme le plus apolitique de la terre. «Il était un fervent républicain, mais n’a jamais adhéré au parti», précise Miguel Caballero Pérez. Et l’historien d’ajouter: «La gauche l’a adopté comme emblème malgré lui.» Les cinq autres tireurs obéissaient aux ordres. L’un d’eux, un certain Juan Jiménez Cascales, champion de tir, demandera à quitter le peloton et à être envoyé au front. «Ça me rendra fou», déplorait-il. Trois autres – Fernando Correa Carrasco, champion de tir également, Salvador Varo Leyva, originaire de Cadix, et Antonio Hernández Martín – se sont tus. «Nada! Ils n’ont rien dit! Rien à leur famille, rien à leurs amis!» s’exclame Miguel Caballero Pérez. Inutile de décrire la surprise de leurs descendants quand le livre est sorti. Un douloureux réveil du passé tant les plaies ouvertes par le franquisme sont encore mal cicatrisées, estime l’historien.Le corps du Poète assassiné n’a jamais été retrouvé. Les recherches de Miguel Caballero pourraient susciter de nouvelles fouilles en Andalousie. Grâce à son enquête, l’historien a pu préciser le lieu de la fosse: un site entre Víznar et Alfacar, dans la province de Grenade. Un quatrième livre peut-être? L’historien possède des pistes. L’instituteur boiteux, compagnon d’infortune du poète resté jeune, marchait à l’aide d’une canne. Dans les oliveraies andalouses, 75 ans après l’assassinat, on cherchera: une fosse, quatre squelettes et un bâton rongé par le temps. * Les treize dernières heures de García Lorca, de Miguel Caballero Pérez, est sorti cet été aux Editions La Esfera de los libros. Actualisé 2015