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Pour l'Elysée, la question est « subsidiaire ».
Par Anne FULDA.
539 mots
13 décembre 2003
Le Figaro
FIGARO
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Français
(c) Copyright 2003 Le Figaro.
Le chef de l'Etat prendra position mercredi prochain dans un discours solennel
Jacques Chirac est-il surpris, embarrassé, voire inquiet face aux réactions suscitées par la proposition du
rapport Stasi d'instaurer deux nouveaux jours fériés, l'un pour l'Aïd-el-Kébir, l'autre pour Kippour ? A priori,
pas du tout.
A l'Elysée, on affichait, hier, une sérénité de bon aloi: « On vit tout cela de manière très calme et
décontractée. Cette proposition d'instaurer deux jours fériés supplémentaires est subsidiaire par rapport à
la problématique générale. C'est loin d'être la question centrale. Ce sont les médias qui ont provoqué cet
effet de loupe », expliquait-on, hier, dans l'entourage du chef de l'Etat.
Nouvelle version du « lui, c'est lui; moi, c'est moi », on soulignait dans le même temps que « le rapport
Stasi n'engage pas le président de la République en tant que tel. Il alimente sa réflexion. Jacques Chirac
ne reprendra pas l'ensemble des conclusions du rapport et abordera peut-être d'autres sujets. »
Tout en refusant de donner la moindre indication sur le jugement que porte sur cette mesure Jacques
Chirac, qui a depuis des années affirmé avec force dans ses discours le refus de tout communautarisme,
les proches du président de la République se réjouissent de voir le débat se mettre en place. « Au fond, la
réalité a changé sur le terrain depuis quelques années sans que le débat suive. Le malaise ne vient pas
du débat mais, au contraire, de l'absence de débat, de l'impression que le malaise monte parce que les
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choses ne sont pas dites. Il est normal que sur des sujets sensibles, liés à la cohésion nationale, à
l'identité nationale, le débat soit fort. » Et de poursuivre: « C'est en donnant l'impression que l'on pose le
couvercle sur une Cocotte-Minute que l'on crée des problèmes. Le premier tour de la présidentielle de
2002 a montré que le pays était écrasé par un certain nombre de non-dits. »
Pour l'heure, et alors que l'on se félicite à l'Elysée de la manière dont se sont déroulées les discussions
sur la laïcité jusqu'à maintenant, il apparaît de plus en plus que Jacques Chirac entend livrer, dans le
discours qu'il prononcera mercredi prochain à l'Elysée, plus qu'une simple analyse assortie de quelques
propositions, une « véritable vision sur ce qui fonde aujourd'hui la cohésion nationale ».
On indique ainsi, dans son entourage, que le président de la République entend s'exprimer, au-delà de la
problématique du voile et des signes religieux, « sur les valeurs, les principes sur lesquels est fondée la
société française ». « Il entend prononcer un discours vaste et lancer un appel à la lucidité et au
rassemblement, tout en apportant des réponses aux questions qui sont posées et qui sont au coeur du
rapport entre le président et le pays. »
L'exercice est difficile et s'annonce solennel. Il semble annoncer que le président de la République entend
fixer le cadre général de la discussion et laisser au gouvernement et au Parlement le soin d'en arrêter les
modalités pratiques.
Document FIGARO0020031215dzcd00046
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