Stravinsky - L`Oiseau de feu

Transcription

Stravinsky - L`Oiseau de feu
Igor Stravinsky
(1882-1971)
L'Oiseau de feu, suite (version 1945)
« Je pensais déjà à L'Oiseau de feu en automne 1909 alors que je quittai
Oustiloug pour Saint-Pétersbourg, bien que je ne fusse pas certain d’en recevoir
commande […]. Je me rappelle du jour où Diaghilev me téléphona pour me dire
que je pouvais commencer la composition [de l’Oiseau de feu], je lui répondis que
j’étais déjà à l’œuvre ».
Cette citation extraite de l’autobiographie Chroniques de ma vie de Stravinsky
évoque les circonstances de la composition de l'une des œuvres majeures du XXe
siècle. La vérité est toutefois un peu différente car Stravinsky s’attribue le “beau
rôle”. En réalité, l’Oiseau de feu est né d’une commande de Serge de Diaghilev,
mécène, fondateur et directeur des Ballets Russes. Il avait contacté le jeune
Stravinsky suite aux refus consécutifs d’Anatol Liadov et d’Alexandre Glazounov !
Le livret du ballet présente deux légendes, celle de Kastcheï et de l’Oiseau de
feu qui, réunies, composent ainsi un nouveau conte. Le danseur et chorégraphe
Michel Fokine fut le librettiste de la partition. Résumons les grandes lignes de
l’action : L’Oiseau de feu est poursuivi par le tsarévitch jusque dans le domaine
du magicien Kastcheï. Pour le punir, ce dernier veut changer le tsarévitch en
pierre. Treize princesses le sauvent et l’oiseau de feu dissipe le mauvais sort.
Kastcheï meurt, son château disparaît et tous peuvent s’emparer des fruits du
jardin du magicien.
Les influences combinées de l’écriture de Shéhérazade et du Coq d’or de RimskiKorsakov irriguent le ballet de Stravinsky. Bien que le matériau harmonique
annonce déjà Petrouchka et le Sacre du printemps, la rapidité de l’évolution de
l’écriture de Stravinsky est stupéfiante.
En juin 1910, les représentations du ballet furent triomphales et permirent à
l’auteur d’être considéré comme un artiste de premier plan par Debussy, Ravel, de
Falla, Schmitt, Satie, mais aussi Puccini, Casella, Proust, Giraudoux, Claudel… Pour
Diaghilev, ce fut un succès prodigieux et le début de la reconnaissance
internationale des Ballets russes.
En se basant sur le matériel du ballet, Stravinsky réalisa une première suite de
concert en 1911, très proche de l’orchestration initiale. Elle préserve un orchestre
imposant avec les bois par quatre. Une seconde suite fut réalisée en 1919, moins
fournie sur le plan instrumental. Puis, en 1945, Stravinsky réalisa une troisième suite.
Ces deux dernières versions devaient compenser la perte financière des éditions
originales, qui avaient été confisquées par la Révolution bolchevique.
La création eut lieu le 24 octobre 1945, à New York, par l’Orchestre du
Metropolitan Opera de New York sous la direction de Jasha Horenstein.
La Suite de 1945 se compose de dix parties : Introduction, Prélude et danse de
l’Oiseau de feu, variations (I), Pantomime I (II), Pas de deux (L’Oiseau de feu et
Ivan Tsarévitch) (3), Pantomime II (IV), Scherzo, danse de la Princesse (V),
Pantomime III (VI), Rondo (Khorovod) (VII), Danse infernale (VIII), Berceuse (IX),
Hymne final (X).
A LIRE
Igor Stravinski : Chroniques de ma vie (Ed. Denoël, réédition 2000)

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