Consommez les inhibiteurs d`ALS avec modération
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Consommez les inhibiteurs d`ALS avec modération
16 Gestion des herbicides Consommez les inhibiteurs d'ALS avec modération Aussi présents sur les oléagineux, les herbicides antidicotylédones de la famille des inhibiteurs d'ALS sont désormais autorisés sur toutes les cultures. Leur succès risque d'accélérer l'apparition de dicotylédones résistantes. Ils doivent donc être consommés avec modération. en monoculture de blé. En 2010, un cas de matricaire a été diagnostiqué. L'amarante réfléchie et la moutarde blanche font aussi de la résistance chez certains de nos voisins européens. Dans le monde, plus de 70 espèces de dicotylédones présentent des populations résistantes à cette famille. Pour s’en sortir, la seule solution consiste à limiter la pression de sélection en alternant les modes d'action, dans les cultures comme dans la rotation. En complément, l’agronomie vient prendre le relais pour limiter les levées d'adventices en culture (faux semis à l'interculture, décalage des semis, binage ). © F. Duroueix, CETIOM Traiter les adventices jeunes Les géraniums, problématiques en colza, sont très bien contrôlés en céréales par d’autres modes d’action que les ALS. A près avoir conquis les champs de tournesol dès 2009, les herbicides de la famille des inhibiteurs de l'acétolactate synthase (ALS) vont arriver sur colza en 2012 (voir encadré). Utilisés en post-levée, ils permettent de résoudre des difficultés voire des impasses techniques face à certaines dicotylédones dans les cultures d'oléagineux comme les crucifères et le géranium. Dans les tournesols, ils sont particulièrement appréciés contre l'ambroisie, le xantium, le datura, les tournesols sauvages et le liseron des haies. Mais ce type d'herbicides est déjà autorisé sur ARVALIS CETIOM INFOS • SEPTEMBRE 2011 de très nombreuses cultures : maïs, betterave, pois et céréales à paille. Une omniprésence qui rappelle celle qui a conduit à l'apparition, au début des années 2000, de graminées insensibles aux inhibiteurs de l'ACCase type « Fops » et « dimes ». Alterner les modes d’action Chez les dicotylédones, les premiers signes de résistance aux inhibiteurs de l'ALS sont déjà apparus en France depuis 2009. Ils concernent des coquelicots dans des parcelles conduites Pratiquement toutes les surfaces de céréales à paille sont désormais traitées avec des inhibiteurs de l'ALS, que ce soit des antidicotylédones strictes ou des antigraminées, au mode d'action similaire : la pression de sélection sur les adventices est donc au maximum. Les programmes de désherbage doivent donc évoluer pour prévenir les résistances, d'autant que d'autres modes d'action s'avèrent aussi efficaces sur les dicotylédones à condition d'être appliqués sur des adventices jeunes. Plus le stade de l'adventice est avancé, plus le spectre d'efficacité d'un herbicide se réduit : les semis précoces doivent donc être désherbés dès l'automne et les semis tardifs dès la sortie de l'hiver. Chaque herbicide a son point fort : si les inhibiteurs de l'ALS sont particulièrement efficaces sur les stellaires et les matricaires, ils le sont moins sur les véroniques et les pensées, mieux contrôlées par des produits de contacts comme le bifénox, la carfentrazone, l'ioxynil ou le bromoxynil. Réaliser un mélange à base d'inhibiteurs de l'ALS uniquement est donc injustifié (comme par exemple : Atlantis + Harmony + Primus afin de gérer une flore de vulpin, véronique, pensée, gaillet). Gestion des herbicides Deux nouveaux inhibiteurs de l’ALS en 2012 Tournesol/blé : intégrer les inhibiteurs de l'ALS de façon durable Tournesol Ammi-majus Blé E n 2012, deux nouveaux produits de la famille des inhibiteurs de l'ALS vont être commercialisés. BASF Agro annonce le développement de la technologie Clearfield sur des variétés de colza tolérantes à l'imazamox. L'herbicide utilisé associera cette molécule ALS, le métazachlore (mode d'action racinaire - groupe HRAC K3) et le quinmérac (groupe HRAC O), pour un spectre antidicotylédones et antigraminées. DuPont Solutions annonce le développement de l'éthametsulfuron-méthyl, sulfonylurée sélective du colza, à spectre antidicotylédone. Cette substance active à utiliser en mélange avec un produit racinaire (métazachlore avec ou sans quinmérac) peut succéder ou non à une application de prélevée. En mélange avec du métazachlore, cette solution limitera par exemple la pression sur la matricaire. Néanmoins, sur les crucifères comme les géraniums, les substances actives utilisées en complément des inhibiteurs de l'ALS sont insuffisantes. Or, si ces adventices sont aussi désherbées par cette famille dans les céréales de la rotation, la pression de sélection est continue. La stratégie durable associera un traitement en pré semis ou prélevée à action complémentaire sur le colza et un programme d'automne sur les céréales afin d'alterner les substances actives (tableau 2). Les faux semis pour limiter les herbicides A plus long terme, la technique du faux-semis peut limiter le recours aux herbicides. Elle convient bien contre les adventices dont la période de levée coïncide avec l'intervention. Début août, Il est possible de faire lever le raygrass ou l’ambroisie. Un déchaumage début septembre peut jouer sur vulpins, crucifères, véroniques de Perse par exemple. Mais l'impact de cette technique sur les dicotylédones semble moins important que sur graminées. Décaler le semis de la culture compléte les effets du faux semis. Cette méthode a démontré son efficacité sur le tournesol pour lutter contre l'ambroisie. Enfin, le binage devrait se généraliser, tant son action curative est efficace, notamment sur le tournesol. 17 Tournesol Moutarde des champs Blé Exemple 1 Exemple 2 Décalage de la date de semis et destruction avant implantation Racer 1,5 l/ha + Noval 1,5 l/ha Novall 1,5 l/ha (prélevée) puis (prélevée) Express SX 45 g/ha + Trend90 faux semis en septembre puis destruction avant semis Sulfonylurée Sulfonylurée Nickeyl 4 l/ha Pulsar 40 Préparation du sol et faux semis fin août-début septembre puis destruction avant semis Sulfonylurée Quartz GT Ou dérivés auxiniques (à base de MCPP-P, 2.4D, fluroxypyr…) Ou association en désherbage précoce de diflufénicanil, ioxynil… Tableau 1 : Exemples de stratégies durables dans les rotations tournesol/blé, face aux flores communes comme l'ammi-majus et la moutarde. Colza/blé : bien gérer l'anthrisque et les géraniums Colza Anthrisque Blé Colza Géraniums Blé Exemple 1 Exemple 2 DPX-A7881 en programme avec Novall Novall Association et/ou programme comprenant une Sulfonylurée sulfonylurée et clopyralid Colzamid en présemis ou Springbok en prélevée BAS797H puis BAS797 Travail du sol et faux-semis début septembre Sulfonylurée et/ou les associations précoces type Programme d’automne MCPP-P + bifenox + ioxynil ou DFF + bromoxynil + ioxynil, etc… attention toutefois à la dose utilisée. Tableau 2 : Exemples de stratégies durables intégrant des inhibiteurs de l'ALS dans les rotations colza/blé. En rotation blé/tournesol désherbée uniquement avec des inhibiteurs d'ALS, la pression de sélection s'accentue sur les flores communes aux deux cultures comme les crucifères (essentiellement la moutarde des champs) et l'ammi-majus. Deux stratégies permettent de limiter les risques : faire l'impasse d'inhibiteur de l'ALS sur la moins prioritaire des cultures ou combiner des substances actives à mode d'action différents, dans le tournesol comme dans le blé. Dans les rotations incluant du colza, seules des cultures d'hiver sont la plupart du temps présentes, ce qui pose un problème supplémentaire : ce sont les mêmes types de dicotylédones qui reviennent d'une année sur l'autre. BAS797 = métazachlore + imazamox. Herbicide de post-levée (2-3 feuilles du colza) DPX-A7881 = éthametsulfuron-méthyl. Herbicide de post-levée (2-3 feuilles du colza) ARVALIS CETIOM INFOS • SEPTEMBRE 2011 © N. Cornec Désherber tôt élargit la palette d'herbicides disponibles pour contrôler les adventices. 18 Fiche adventice Coquelicot (Papaver rhoeas) © L. Bonin, ARVALIS-Institut du végétal Biologie Très répandus, les coquelicots figurent parmi les adventices les plus facilement reconnaissables à la moisson grâce au rouge vif de leur fleur qui les caractérise. Fréquents et abondants depuis longtemps, les coquelicots ont une préférence pour les sols argilo-calcaires et calcaires. L es coquelicots ont une production de semences élevée. Les graines sont persistantes dans le sol, ce qui rend l’espèce quasi-indifférente aux effets du travail du sol. L’utilisation des herbicides et un choix judicieux de cultures dans la rotation sont la base de la lutte contre cette famille d’adventice, certes jolie, mais nuisible. Plusieurs espèces se rencontrent communément dans nos parcelles : Papaver rhoeas, ou coquelicot « ordinaire », le plus répandu, mais aussi Papaver argemone ou encore Papaver dubium. Cette fiche n'aborde que le cas de Papaver rhoeas. • Périodes de levée préférentielle : Aut. Hiv. Print. Eté la germination a lieu à l’automne et en hiver (entre septembre et décembre) et coïncide avec les cultures d’hiver (céréales à paille, colza). Il n’y a pas de germination estivale. • Profondeur optimale de levée : superficielle, entre 1 et 2 cm. • Persistance du stock semencier : persistant. Le taux annuel de décroissance est estimé entre 35 et 55 %. Certaines études ont montré des viabilités supérieures à 50 % après un séjour de 6 ans dans le sol. Le labour est donc peu opérant pour épuiser la viabilité des graines formant le stock. • Période de floraison : mai à juillet. • Production grainière : en fonction des milieux et de la compétition culture/adventice, les données oscillent entre 20 000 et 130 000 graines/plante. • Dormance : les graines ne germent pas dans les semaines qui suivent leur production (donc courant juillet). Le froid automnal et hivernal va participer à lever la dormance. Ecologie/habitat Le coquelicot se rencontre sur tous les types de sols et montre une prédilection pour les sols argilo-calcaires et calcaires (craie de Champagne par exemple). Nuisibilité Gêne à la récolte Concurrence/rendement Situations aggravantes Dégradation de la qualité Description Le coquelicot est une plante annuelle, dicotylédone, appartenant à la famille des Papaveracées. D’une hauteur de 30 à 60 cm, il présente une tige dressée, ramifiée et hérissée. Le système racinaire est superficiel. Le limbe, lancéolé, peut présenter sur la plante adulte des formes variables (lobé, denté), augmentant la difficulté de reconnaissance. Les confusions sont fréquentes avec la capselle bourse à pasteur (Capsella bursa pastoris). Dès l’apparition de la 4e feuille, c’est la petite incision caractéristique qui permet la différenciation avec la crucifère. Les fleurs sont rouge vif uni. À maturité, le fruit (que les botanistes appellent la « capsule ») libère des petites graines par milliers. Lexique botanique • Plante annuelle : cycle végétatif inférieur à un an. Ne fleurit qu’une fois. • Limbe : partie élargie de la feuille. • Lancéolé : en forme de fer de lance. • Lobe : division de la feuille qui n’atteint pas le milieu du limbe. • Feuille pétiolée : qui possède un support rattachant la feuille à la tige. Espèce commune partout en France. • Le non-travail du sol peut favoriser sa multiplication (concentration des graines produites en surface). À l’opposé, enfouir les graines par le biais d’un labour améliore leur conservation dans la sol. • Un contrôle insuffisant en culture reconstitue rapidement le stock semencier, du fait de la forte production de graines. Feuilles disposées en rosette, en forme de rosace Feuilles pétiolées et arrondies, légèrement bleutées. À un stade plus avancé, les lobes se creusent, et se multiplient le long du limbe. Premières incisions des feuilles dès la 4e, 5e ou 6e feuille. Cotylédon linéaire, sans pétiole (5 à 7 mm x 1 mm). Les feuilles apparaissent de plus en plus découpées. Pétioles et limbes possèdent des poils. Source : ACTA ARVALIS CETIOM INFOS • SEPTEMBRE 2011 20 Fiche adventice Mesures préventives Rotation > Limiter la production de graines et l’installation des coquelicots Technique Diversification des cultures Semis Interculture Faux-semis en interculture Labour Décalage de la date de semis Principes Couper le cycle de l’adventice par l’alternance des périodes de semis Exemples/illustrations Ex. 1 : Colza – Blé – Orge Faire germer un maximum de coquelicots ; destruction mécanique ou chimique (conseillée en non-labour) avant implantation culture suivante Enfouir le stock superficiel de semences et les plantes levées Conditions météo favorables (température, humidité) Ex. : passage le 1er août d’un outil à dent ou a disque, type covercrop à 8-10 cm Esquiver les levées d’adventices Efficacité Ex. 2 : Colza – Blé – Pois/Féverole Hiver – Blé Ex. 3 : Colza – Blé – Tournesol – Blé Ex. 4 : Maïs – Blé Ex. 1 : passage d’outil le 15 août Ex. 2 : passage d’outil le 15 septembre Commentaires Ce levier est le plus important avec les herbicides. Il faut choisir dans la mesure du possible des cultures ayant des solutions herbicides efficaces. Les graines de coquelicots ont besoin de conditions froides pour pouvoir germer. Les fauxsemis tardifs à l’automne sont les plus efficaces. Ex. 3 : passage d’un outil le 15 octobre Ex. 1 : (NL) Colza – (NL) Blé – (NL) Orge Ex. 2 : (L) Colza – (NL) Blé – (NL) Orge Ex. 3 : (L) Colza – (NL) Blé – (L) Pois ou Tournesol – (NL) Blé Après un échec majeur, un labour occasionnel peut devenir inévitable dans les systèmes ayant abandonné le labour. L’objectif est d’enfouir le stock superficiel. Ex. 4 : (L) Colza – (NL) Blé – (NL) Orge – (L) Orge de printemps Ex. 1 : semis blé ou orge durant la 2e quinzaine Le retard de la date de semis à l’automne ne modifie d’octobre (comparé à fin septembre/début octobre) pas ou peu les levées de coquelicots Attention : des cas de résistance à la famille des ALS ont été identifiés. Pour éviter ce risque il convient d'alterner les modes d'action L = labour, NL = non labour sur coquelicot. Mesures curatives en cultures > Lutte chimique : une nécessité pour lutter contre le coquelicot De nombreux produits sont disponibles sur céréales à paille : au stade jeune, Allié Star Sx, Mextra, Brennus Plus, Foxpro D +, l’isoproturon sont efficaces. À des stades plus avancés, Primus, Mextra, les spécialités à base de metsulfuron-méthyl contrôlent très bien le coquelicot. En colza, le contrôle se joue en prélevée. Il est donc plus délicat, d'autant que la pression croît. Colzor Trio et Novall offrent les meilleures efficacités. En post-levée précoce (stade "rayonnant"), l'efficacité du Novall est encore améliorée. Les programmes à base de napropamide fournissent également des résultats intéressants. Les solutions à base d'inhibiteurs de l'ALS annoncées pour 2012 ne sont valables que si elles intègrent Novall ou le quinmérac. > Lutte mécanique : intervenir sur coquelicots au stade plantule • Herse étrille et houe rotative : les plages d’intervention sont très courtes à l’automne, des conditions sèches en surface sont requises. Les réglages d’outil (herse notamment) doivent rechercher le meilleur compromis entre la destruction de l’adventice et le respect de la culture en place. Il faut proscrire les interventions en présence importante de débris. Néanmoins, les efficacités attendues sont supérieures, par rapport aux graminées. • Bineuse : plusieurs modèles existent (socs, dents, étoiles qui travaillent l’inter-rang ou doigts souples en complément sur le rang). C'est un bon complément de rattrapage dans le cas de cultures à écartement large, prédisposées pour la technique comme le colza. Avec du côté vert : efficacité bonne/présence peu pénalisante - Du côté rouge : efficacité médiocre/présence pénalisante ARVALIS CETIOM INFOS • SEPTEMBRE 2011 © L. Jung, Cetiom © L. Bonin, ARVALIS-Institut du végétal Fiche réalisée par ARVALIS-Institut du végétal et le CETIOM avec l’appui de l’ACTA « Mauvaises herbes des cultures », sur la base du groupe de travail « Stratégies de désherbage en Poitou-Charentes » (CA 16, 17, 79, 86, SRPV/FREDON) © P. Amette, ITB Fiche adventice L’ammi élevé est une ombellifère (nom botanique : Apiacée) qui trouve son origine dans le bassin méditerranéen. Notable depuis longtemps dans les maïs et sorghos du Sud de la France, son extension est allée de pair avec le développement de certaines cultures de printemps (tournesol dans le Sud et l’Ouest et betterave dans le Nord). Il devient également aujourd’hui fréquent d’observer l’ammi élevé en hiver dans les céréales, colzas, pois et autres légumineuses. 21 Ammi élevé (Ammi majus) Biologie • Périodes de levée préférentielle : Aut. Hiv. Print. Eté toute l’année, avec 1 pic en sortie d’hiver - printemps. • Profondeur optimale de levée : 2 à 5 cm. • Période de floraison : de juin à septembre. • Persistance du stock semencier : aucune référence disponible. Les experts évoquent un niveau moyen de la persistance des graines après enfouissement dans le sol. • Production grainière : de 5 000 à 50 000 graines/pied selon les situations. La capacité de multiplication est immense. Ecologie/habitat L’ammi élevé montre une prédilection pour les sols argilo-calcaires et calcaires, souvent chauds et secs en été. Présente de longue date en Charentes et en Midi-Pyrénées, l’adventice a ensuite gagné du terrain en Champagne (région de Troyes), puis en Picardie et Nord-Ouest, bien souvent à la faveur de la betterave. Elle se retrouve communément dans les maïs, sorgho, tournesol, betterave, colza, pois, céréales et luzerne. Description L’ammi élevé est une dicotylédone annuelle glabre, à la teinte vert clair, brillante et dont la hauteur au stade adulte varie de 50 à 180 cm. Son développement végétatif est rapide et luxuriant. Il n’existe qu’une seule espèce, mais le fort polymorphisme foliaire (différentes découpes de feuilles) rend toute description précise longue et compliquée. Au stade plantule, les confusions avec l’éthuse, la carotte sauvage ou le scandix sont courantes. Nuisibilité Gêne à la récolte Concurrence/rendement Dégradation de la qualité L’adventice a un développement végétatif exubérant qui la rend très concurrentielle, allant parfois jusqu’à l’étouffement total de la culture. Les pertes de rendement peuvent être considérables. En céréales d’hiver, le seuil de nuisibilité de l’espèce est estimé à 10/15 pieds par m2. La nuisibilité est alors au moins équivalente à 5 % du rendement. La betterave est également très fragile du point de vue de la concurrence avec Ammi majus. Lexique botanique • Plante glabre : dépourvue de poils. • Cotylédon linéaire : dont le rapport largeur/ longueur est compris entre 1/10 et 1/5. • Limbe : partie élargie de la feuille. • Segment : division de la feuille qui se prolonge jusqu’à la nervure médiane. • Ombelle : inflorescence dont les rameaux sont tous insérés au même point de la tige et divergents comme les rayons d’un parasol. Situations aggravantes • Rotations courtes. • Mauvais contrôle en culture (tournesol et betterave particulièrement). • Dissémination par le matériel de travail du sol et de récolte. Espèce hôte de bio-agresseurs 1e feuille divisée en 3 segments Cotylédons linéaires, étroits et pointus aux extrémités 2e, 3e et 4e feuilles au limbe arrondi L’adventice a un développement végétatif rapide et exubérant. ou © J.ouffret, Cetiom ou 1e feuille ovale dentée au sommet Ammi majus est une espèce sensible à l’orobanche rameuse. Pour éviter une multiplication accrue du parasite dans les zones concernées, la gestion de l’adventice est primordiale au sein de la rotation intégrant du colza. Au limbe divisé en segments larges et dentés Source : ACTA ARVALIS CETIOM INFOS • SEPTEMBRE 2011 22 Fiche adventice Mesures préventives Interculture Rotation > Agir sur le stock semencier Technique Diversification et allongement des cultures Principes Permettre une alternance des périodes de semis et des solutions de lutte en culture Exemples/illustrations Ex. 1 : blé - tournesol Efficacité Destruction de l’adventice par le déchaumage Empêcher les parties de la plante restante de produire des graines pendant l’été Faux-semis au printemps (tournesol) Stimuler de nouvelles levées ; destruction chimique ou mécanique avant semis Ex. 1 : Passage d’un outil de déchaumage après récolte de blé ou colza infestés Ex. 2 : Passage d’un outil de déchaumage avant tournesol pour détruire les levées précoces au printemps Ex. : Passage de vibroculteur, à dents ou à disques, début mars Ex. 2 : colza - blé - betterave ou tournesol - blé Ex. 3 : colza - blé - maïs - blé - orge Commentaires Ammi majus est peu sensible à l’alternance des cycles de cultures. Il faut opter dans la mesure du possible pour des cultures avec facilité de contrôle herbicide. L’intervention est à prévoir en cas de parcelles sales au moment de la récolte et de conditions humides favorisant le redémarrage des plantes. Pour une efficacité maximale, le faux-semis doit se faire sur un sol affiné avec rappuyage pour favoriser le contact terre-graine. > Limiter la dissémination des graines Pendant la récolte : éviter la dissémination des graines dans la parcelle - ou entre parcelles - lors des chantiers de travail du sol et de la récolte. Mesures curatives > Lutte chimique : un des moyens les plus efficaces • Tournesol : En prélevée, Novall offre les meilleures performances, à condition de l’appliquer sur sol frais et affiné. En postlevée sur variété tolérante, utilisez Express SX. Un programme avec Novall en prélevée est conseillé (gestion des graminées et durabilité des inhibiteurs de l'ALS). • Colza : en prélevée, appliquez Colzor Trio ou Axter ou Nimbus ou un programme à base de Novall dont l'efficacité est améliorée par une application en post-levée précoce. A noter également le bénéfice de la napropamide en présemis. Les solutions à base d'inhibiteurs de l'ALS annoncées pour 2012 sont efficaces mais elles doivent intégrer Novall ou le quinmérac. • Maïs : Lagon/Acajou (0,6 à 1 l/ha), Boréal (0,7 à 0,85 kg/ha), Cubix/Equip (1,8 au stade cotylédons à 2 F). • Céréales : spécialités à base de metsulfuron-méthyl, Harmony M (50 à 60 g/ ha), Primus (0,07 à 0,15 l/ha). Pour ces trois produits, utilisez la dose supérieure si l’adventice est développée. • Betterave : en cas de forte infestation, Zepplin (3 l/ha) en prélevée. En post-levée, complétez le programme de base avec Safari (20 à 30 g/ ha). Renouvelez ce type d’association 3 à 4 fois à 8-10 jours d’intervalle. > Lutte mécanique En conditions séchantes, l’efficacité chimique peut être améliorée par du binage dans les cultures où l’espacement entre-rangs le permet : colza, tournesol, maïs, betterave. Avec du côté vert : efficacité bonne/présence peu pénalisante - Du côté rouge : efficacité médiocre/présence pénalisante Fiche réalisée par le CETIOM, ARVALIS-Institut du végétal et l’ITB avec l’appui de l’ACTA « Mauvaises herbes des cultures », sur la base du groupe de travail « Stratégies de désherbage en Poitou-Charentes » (CA 16, 17, 79, 86, SRPV/FREDON) ARVALIS CETIOM INFOS • SEPTEMBRE 2011 © J.L. Verdier, ARVALIS-Institut du végétal © J.P. Palleau Cetiom Les petites fleurs blanches de Ammi majus sont réunies en larges ombelles, principal trait de caractère des ombellifères.