Mondadori obtient l`exclusivité pour RCS Libri • Trois ans après

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09/03/2015
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Henri Gibier
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Italie : Mondadori obtient l'exclusivité pour
RCS Libri • Trois ans après avoir revendu
Flammarion, RCS Media Group est entré en
négociations exclusives avec Mondadori pour
lui céder sa branche livres.
Pierre de Gasquet
[email protected] — Con
espondant a Rome Le ministre de
la Culture est « perplexe », les
syndicats sont contre, mais Matteo
Renzi n'y voit pas d'objection
majeure. Deux semaines après
avoir déposé une offre pour la
reprise de la branche livres de
RCS Media Group (éditeur du «
Corriere della Sera »), Mondadori
(groupe Berlusconi) a obtenu, ce
week-end, l'ouverture de trois
mois de négociations exclusives
avec le vendeur. Bien quedivise
sur l'opération, le conseil de RCS
a accordé au groupe préside par
Marina Berlusconi (la fille aînée
de Silvio Berlusconi) une
exclusivité jusqu au 29 mai. A
charge pour le nouveau conseil de
RCS, issu de l'assemblée générale
du 23 avril, de rendre son verdict
sur une transaction qui doit donner
naissance a un poids lourd
contrôlant 40 % du marche de
l'édition de livres. L'annonce
intervient au moment ou le
président du Conseil, Matteo
Renzi, a critique les erreurs
commises dans la gestion passée
de RCS. « Je ne suis pas
préoccupe par Mondadon, mais
plutôt par RizzoliCornere délia
Sera, dont la valeur a été détruite
par des choix discutables. En tant
qu'Italien, cela me désole qu'une
grande entreprise d'édition soit en
difficulté ». a confie Matteo
Renzi, ce week-end, dans une
interview à « L'Espresso ». Ce
blancseing apparent tranche avec
la position de son ministre de la
Culture, Dario Franceschini, qui
s'est déclaré préoccupe par
l'impact de 1 opération en termes
de concentration, notamment dans
le secteur du livre scolaire. Selon
les auteurs qui mènent la fronde
contre 1 opération, sous la houlette
de l'écrivain UmbertoEco, la
fusion MondadoriRCS entraînerait
un pouvoir contractuel sans
précédent sur le réseau des
libraires. Certains evo-
quentaussi les effets négatifs du
précédent de la reprise d'Editis par
Lagardere en France en 2004. Une
question de taille •< II faut
rapporter la comparaison à la
dimension totale de chacun des
marchés Par exemple, Hachette en
France contrôle 25 % du marche,
mais fait trois fois la taille de
Mondadon », rétorque
l'admimstrateurdelégue de
Mondadori, Ernesto Mauri. Tout en
invoquant la nécessite de renforcer
la •< solidité économique » des
maisons d édition, il rappelle que
Mondadori a degagé un résultat d
exploitation de 46 millions d'euros
sur un chiffre d'affai
Economia
La fusion Mondadori-RCS devrait donner naissance à un poids
lourd contrôlant 40 % du marché du livre. Photo Erte Tschaen/
RÉA
res de 334 millions en 2013, contre
une marge de 4,2 millions sur 252
mi liions d'euros pour RCS Libri.
L" affaire Mondadon » s inscrit
danslecadre du plan
dedesendettement de RCS Media
Group. Apres avoir enregistré de
lourdes pertes en 2012 (507
millions d euros) a la suite de ses
acquisitions en Espagne
(Recoletos), le groupe italien a dû
revendre Flammarion il y a trois
ans. Avec l'appui de Fiat-Chrysler
(son principal actionnaire à 16 %),le
patron de RCS, Pietro Scott Jovane,
mise sur ses activités numériques
pour doper la branche presse. Mais
la réussite de la vente de RCS Libri
sera décisive pour sa crédibilité. •
Vente des actifs
radiophoniques Dans le cadre
de son plan de cession d'actifs,
RCS Media Group a également
annoncé l'ouverture de
négociations exclusives avec
un opérateur financier (le fonds
Clessidra) en vue de lui céder
45 % de la holding Finelco qui
regroupe ses activités rad
iophon iques(Radio 105, Virgin
Radio. Rad io Monte Carlo
Italie...). Avec d'autres cessions
en cours (Igp Decaux,
Digicast...), la vente de RCS
Libri (de 130 à 150 millions
d'euros, contre une valeur de
180 millions dans ses comptes
en 2013) pourrait permettre à
RCS de réduire de moit ié son
endettement (500 millions
d'euros à la fin 2014). En signe
d'appui au management actuel,
John Elkann, Président de FCA
(actionnaire à 16,7 % de RCS)
a récemment estimé que « le
redressement en cours du
groupe lui permet d'avoir des
perspectives positives pour son
avenir ».
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Les titres « auto » de Mondadori
poussent les ventes au tiers numériques
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Proposer ses titres en
téléchargement gratuit fait
disparaître les coûts d'impression
et de logistique. Julien DupontCaWo jd upontca [email protected]
<' C'est une gymnastique, mais
c'est mieux pour les annonceurs.
Surtout, cela baisse mes coûts
deventeau tiers de façon
astronomique. » Agnès Nicolas, 1
éditrice du pôle auto de
Mondadori France, est plutôt fiere
du •< pilotage » de sa diffusion.
Depuis fin 2013, elle s'est lancée
plein gaz dans les ventes au tiers...
numériques. Plus de 1 million
d'exemplaires d'« Auto Plus » ont
été distribués ainsi en 2014. « Une
vraie audience », selon elle, qui
représente un quinzième de la
diffusion totale de 1
hebdomadaire. A dire vrai, il ne s
agit pas des titres en
téléchargement gratuit proposés
par la SNCFou Air France a leurs
grands voyageurs. Agnes Nicolas
le fait aussi, mais elle préfère
monter des partenariats avec des
sites spécialises, dans la vente de
voitures notamment. Ceux-ci sont
très demandeurs. Concrètement, «
on insère un lien de
téléchargementgratuit de notre
titre en basde leurs newsletters,
explique l'éditrice. Mais attention,
on cible les fichiers clients. L'idée,
c'est de ne pas propo
mais ce n'est pas facile de savoir
quel volume faire exactement »,
constate sa diffusion totale, dix
fois moins que les ventes au
tiers numériques. « Auto-Plus »
tourne également sur les
kiosques numériques. Sur les
magasins en ligne de Google,
d'Apple ou du Relay, il se vend
5.000 numéros chaque semaine,
sur les 280.000 écoulés. Agnes
Nicolas ne veut pas forcément
UH« MILLION
D'EXEMPLAIRES
numériques d'« Auto Plus
» ont été distribués
gratuitement en 2014,
selon l'OJD
Ritaglio stampa ad uso esclusivo interno, non riproducibile
ser le magazine aux mêmes
personnes plusieurs fois. On ne veut
pas les habituer à nous lire
gratuitement. » Agnes Nicolas veille
donc a changer régulièrement de
partenaires et de supports. Satisfaite,
elle a commence a déployer la
formule sur •< L'Auto-Journal » ou
« Sport Auto », les autres marques
de la coentreprise française détenue
par l'italien Mondadon et 1
allemand Axel Springer. « C'est une
manière inferente defaire la venteau
tiers. Il n'y a pas de coûts
d'impression ni de logistique. Et
notre audience est mieux ciblée pour
les annonceurs », précise Agnes
Nicolas. Chez - Auto Plus », le
poids de la reclame n'est pas si
important - pour un magazine. Le
magazine comptant 110.000
abonnes, elle ne pesé que 30 % des
recettes. Ce nest pas énorme, mais
c'est assez pour mettre en place une
politique d'audience. Celle-ci passe
d'abord par lesoutienauxventesen
kiosque.
« Ce qui marche chez nous, ce sont
les "plus produits", note Agnès
Nicolas. On vena presque
systématiquement le titre avec une
bande dessinée, un
autremagazmcdugroupe,desgu>des
ann-PV ou des petites voitures : on
parle à de grands enfants, des souritelle. De petits à-côtés qui attirent
l'œil du chaland a peu de frais, et
sont relativement efficaces. 10 % de
la diffusion totale Autre solution
pour maintenir la diffusion, les
ventes au tiers papier, cette fois-ci.
<• On écoule des exemplaires via la
SNCF, Air France ou les taxis. Mais
il faut payer les intermédiaires...
C'est rentable pour la pub, mais ce
n'est pas facile de savoir quel volume
faire exactement », constate
Economia
Pag.
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