Un DVD interactif d`apprentissage des hiéroglyphes égyptiens

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Un DVD interactif d`apprentissage des hiéroglyphes égyptiens
Un DVD interactif d’apprentissage des hiéroglyphes égyptiens (Director)
par Claude Obsomer et Christine Demblon
(texte proposé pour le colloque Cyber-langues, Louvain-la-Neuve 2006)
1. L’écriture hiéroglyphique et la langue égyptienne
Si la langue égyptienne classique ou « moyen égyptien » est une langue synthétique et
systématique dont le fonctionnement s'avère relativement simple à l'usage, l'écriture
hiéroglyphique offre quant à elle une difficulté évidente pour les débutants, ne fût-ce que
par le nombre considérable de signes à assimiler.
En effet, cette écriture n’est pas alphabétique ni même exclusivement phonétique,
mais elle se compose de signes figuratifs qui peuvent remplir trois fonctions essentielles
différentes : « phonogramme », « déterminatif » (indicateur de catégorie sémantique) et
« idéogramme ». Il s'agit pour l'étudiant de retenir de mémoire les valeurs utiles de quelque
200 signes, dessinés sous une forme standardisée. Mais il convient aussi qu’il assimile la
graphie et la prononciation des signes de translittération utilisés par les égyptologues (sorte
d'« alphabet égyptologique ») : translittérer les mots d'une phrase est une étape complexe et
nécessaire avant toute traduction en français. Après cela, l’apprentissage de la langue peut
enfin commencer…
Jusqu'à présent, l'intervention du professeur a toujours été requise, quelle que soit la
méthode, pour guider le débutant dans sa démarche. Comme le montrent les expériences des
cours à distance menée en France depuis une dizaine d’année (Institut Khéops à Paris,
Association Isis à Angers, …), un auto-apprentissage à domicile sur base d'un manuel
imprimé présente des difficultés dues à l’absence de contact direct avec l’enseignant :
prononciation incorrecte des mots et des signes diacrités de la translittération; difficulté de
distinguer certains hiéroglyphes d'autres qui leur ressemblent; absence d'une vision
globale du système syntaxique, …
Pour pallier ces difficultés, il convenait donc de proposer sur support informatique une
méthode complète d’égyptien, véritablement interactive, qui permette l’acquisition de la
prononciation des mots (même conventionnelle), la réalisation d’exercices aussi variés que
possible dont on puisse consulter aisément la solution, le recours à un dictionnaire et à une
liste des signes intégrés.
Sorti en novembre 2001 le double CD-Rom « hiéroglyphes » de l'Institut Khéops est certes
d'excellente facture, mais il permet seulement « une découverte interactive des
hiéroglyphes ». On y explique les principes généraux de l'écriture, mais il n’y a pas
d’apprentissage des signes prévu comme tel ; une liste de mots est disponible, mais rien n’est
prévu pour l’apprentissage du vocabulaire ; certains éléments grammaticaux sont expliqués,
mais la morphologie verbale n'est qu'abordée, et la syntaxe des propositions totalement
ignorée. L'initiation à la grammaire étant réduite dans ce double CD-Rom, il est impossible à
partir de ce seul outil de se lancer dans la traduction d'un texte classique comme celui de
Sinouhé.
Claude Obsomer – Cyber-Langues 2006
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2. Égyptien hiéroglyphique : du manuel au DVD
De 1995 à 2003, un manuel a été conçu et développé pour répondre aux besoins des cours
d’égyptien dispensés à l’Université catholique de Louvain. En novembre 2003, ce manuel fut
remanié profondément et publié comme livre aux éditions Safran : « Égyptien hiéroglyphique.
Grammaire pratique du moyen égyptien et exercices d’application » (collection « langues et
cultures anciennes », volume 1). Ce livre offre l’essentiel de la matière et de la méthode mises
en œuvre dans le DVD en préparation. Toutefois, il ne s’agit en aucune manière d’opérer une
simple transposition sur support informatique des actuelles pages du manuel édité (au format
pdf, par exemple) !
La réalisation du DVD s’effectue grâce au logiciel Director de Macromedia. Une page du
manuel édité correspond en moyenne à une dizaine de pages ou écrans du DVD, voire
davantage au début de la méthode, lorsqu’il s’agit d’apprendre les signes hiéroglyphiques. Le
support choisi permet une interactivité très large. Il convient, en effet, de « remplacer »
l’échange oral qui existe lors d’un cours en présentiel. Mais en plus, Director permet
d’associer facilement au texte des images et animations, avec différentes façons de gérer leur
apparition.
Tel qu'il est conçu, le DVD offre une méthode complète et très conviviale. Méthode complète,
car elle envisage tous les domaines : écriture hiéroglyphique, vocabulaire de base, éléments
grammaticaux, ainsi qu’une approche de textes suivis. Méthode conviviale, car elle offre
quantité de belles illustrations et s'accompagne d'outils performants parfaitement intégrés :
clavier de translittération, liste de signes, liste de vocabulaire. Dans la grammaire éditée, ces
deux outils étaient produits in extenso à la fin du volume.
3. Moyens et équipe de réalisation du DVD
L’université catholique de Louvain gère un Fonds de développement pédagogique (FDP)
auquel peuvent s’adresser les enseignants qui souhaitent développer une initiative
pédagogique faisant appel, notamment, aux nouvelles technologies de l’information.
Ce fonds est intervenu à plusieurs niveaux :
(a) achat de matériel en vue du développement de la collection de photographies numériques ;
(b) engagement d’étudiants jobistes pour la numérisation d’anciennes photographies, le
formatage des images utiles, le dessin vectoriel des 200 hiéroglyphes essentiels, leur
transformation en animations flash, … ;
(c) enregistrement de séquences sonores au Centre audio-visuel de Louvain-la-Neuve.
Si la « fabrication » des différents objets qui garniront les « distributions » des movies
Director sont du ressort de l’enseignant promoteur du projet, Monsieur Claude Obsomer, aidé
par des étudiants (Stéphanie Nackers, Sébastien Polet, Stéphanie Szuma), la programmation
Director est effectuée, quant à elle, par Madame Christine Demblon, membre de l’équipe
multimédia de l’IPM (Institut de pédagogie universitaire et des multimédias de l’UCL).
La scénarisation s’est effectuée, quant à elle, en plusieurs phases successives :
(a) scénarisation du contenu par l’enseignant responsable (répartition et organisation de la
matière en une succession de pages équivalent à des écrans d’ordinateur : concept des « 1000
pages pour apprendre ») ;
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(b) structuration du DVD grâce à une concertation entre l’enseignant et la conceptrice
multimédias (conception d’une page-type, des utilitaires, de la navigabilité au sein du DVD),
et définition des formats des objets à insérer (dessins, photographies, cadres, fiches) ;
(c) scénarisation page par page et réalisation de celles-ci, le développement de nouveaux
besoins entraînant la recherche de nouvelles solutions.
4. Présentation du DVD (en cours de réalisation)
Dans le cadre de l’exposé, on se concentrera sur le premier tiers du DVD, qui concerne
l’apprentissage de l’écriture hiéroglyphique et d’un vocabulaire de base.
41. L’introduction
Le DVD s’ouvre sur une introduction en images qui amène l’utilisateur à effectuer des choix
successifs : (1) « nouveau parcours » ou « poursuite d’un parcours entamé » ; (2)
« apprentissage », « exercices » et « consultation libre ».
Le parcours « apprentissage » est destiné aux utilisateurs débutants. Il est constitué d’un
itinéraire linéaire de 1000 « pages » réparties en 10 « étapes » de 10 « leçons », véritable
colonne vertébrale du DVD qui sera présentée de façon plus précise ci-après.
Le deuxième parcours offre, en guise de révision libre en vue d’une évaluation éventuelle, une
sélection d’exercices rencontrés lors de l’apprentissage, auxquels s’ajoutent des exercices
nouveaux. Dans ce parcours, organisé en 10 séries parallèles aux étapes, la part belle est
accordée à l’épigraphie : il s’agit de mots, phrases et légendes de scènes figurant sur des
monuments présentés à partir de photographies.
Le troisième parcours permet une consultation libre ciblée sur un point précis expliqué dans le
DVD : il est destiné à celui qui, déjà initié, souhaiterait revoir tel point de grammaire, en
refaire les exercices spécifiques, etc. L’accès direct à une page précise est possible de deux
manières : soit par une table des matières active, soit, pour celui qui utilise le manuel édité en
2003, par l’encodage du numéro attribué au point de grammaire en question.
42. Le parcours « apprentissage »
Organisé en 10 étapes de 10 leçons de 10 pages, le parcours principal offre à l’utilisateur un
itinéraire parfaitement balisé qui lui permet, à chaque séance d’apprentissage, de fixer des
objectifs à court, moyen ou long terme. Chaque ensemble de dix pages correspond à une
matière bien déterminée qui, le plus souvent, se termine par une synthèse ou une amorce de ce
qui suit. Et il en va de même pour chaque ensemble de 10 leçons, qui constituent chacune des
10 étapes.
Afin de renforcer visuellement le sentiment de progression dans l’apprentissage, des images
de fond ont été sélectionnées pour caractériser (1) la transition entre les étapes (photographie
répétitive d’un bateau sur le lac Nasser), (2) l’introduction d’une nouvelle étape ou leçon, qui
en mentionne le titre et précise le contenu (à chaque étape sont utilisées des photographies en
fondu enchaîné issues d’un site égyptien différent), (3) les pages à contenu didactique
(l’image de fond sur laquelle figure le texte provient du site choisi pour l’étape ou la leçon).
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421. Liste des dix étapes et la source des images de fond
Étape 1 : Écriture - initiation
Saqqara
Étape 2 : Écriture - approfondissement
Giza
Étape 3 : Écriture - perfectionnement
Abydos
Étape 4 : Noms et adjectifs
Thèbes-ouest*
Étape 5 : Pronoms et propositions non-verbales Karnak
Étape 6 : Formes verbales
Louqsor
Étape 7 : Conjugaison suffixale I
Assouan et la Nubie*
Étape 8 : Conjugaison suffixale II
Moyenne-Égypte*
Étape 9 : Révisions et approfondissements
Statues royales
Étape 10 : Formules et expressions
Memphis
*Un site différent pour chaque leçon de l’étape
Il arrive que l’image de fond choisie pour le titre ait un rapport direct avec le contenu de la
leçon. Ainsi, dans l’étape 4, le temple de la reine Hatchepsout à Deir el-Bahari convient
parfaitement à l’étude des « noms féminins » et, pour la leçon suivante consacrée au duel, ce
sont les deux statues attribués à Memnon qui plantent le décor.
422. L’ergonomie d’une page-type
Les pages à contenu didactique sont constituées de quatre zones bien définies.
(a) Une barre de menu supérieure permet à l’utilisateur de localiser la page dans le parcours
pédagogique ;
(b) Une barre de menu inférieure offre le clavier de translittération nécessaire dans le cadre
des exercices, ainsi que quelques boutons d’actions (raccourcis) ;
(c) Le 1/5 de droite correspond à la zone des « utilitaires », dont le fonctionnement est
expliqué en début de leçon 2 : une liste des signes hiéroglyphiques (plus de 800 signes) et
une liste de mots (environ 1600 mots)
(d) La zone principale entre les barres de menu, qui occupe 4/5 de la largeur totale, offre
l’espace utilisé pour l’apprentissage progressif (zone « matières »). Généralement, le 1/4
supérieur est consacré à une présentation théorique, tandis les 3/4 inférieurs sont réservés
à des exemples ou des exercices, parfois les deux successivement.
Occasionnellement, la zone peut être consacrée en totalité à de la théorie (fixe ou animée)
ou des exercices, avec une interaction éventuelle avec l’image de fond.
423. L’ergonomie d’une page-signe
Dans les trois premières étapes, après des généralités sur l’écriture et l’observation d’une
vingtaine de mots, l’apprentissage se focalise sur les signes hiéroglyphiques essentiels
(environ 220 signes) et un vocabulaire de base (environ 430 mots).
Chaque page-signe permet à l’utilisateur d’identifier un hiéroglyphe, d’en découvrir une
valeur (phonétique ou autre) et d’apprendre à le dessiner manuscritement. Afin de la
distinguer d’une page de synthèse où l’on ne découvrira aucun signe nouveau, une page-signe
se caractérise immédiatement par une image de fond spécifique : deux scribes en action (relief
de la tombe d’Horemheb à Saqqara).
Dès l’ouverture d’une page consacrée à un signe phonétique, une ligne horizontale de cinq
photographies de ce signe apparaît progressivement de droite à gauche, selon le sens de
lecture préféré des Égyptiens. Les photographies de 160x160 pixels offrent des aspects variés
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du même signe (peint, en relief, en creux, élaboré, simplifié ou standard), invariablement écrit
de droite à gauche. Au-dessus de cette ligne d’« exemples », la zone « théorie » présente, à
gauche, le signe au trait standardisé par la typographie moderne (160x160 pixels), écrit de
gauche à droite à l’occidentale, et, au centre, cinq phrases destinées à commander une action
de l’utilisateur (couleur conventionnelle : bordeaux).
(1) Cliquer sur « Que représente le signe ? » fait apparaître l’identification du signe et, à
l’angle inférieur droit de la page, une photographie de la réalité figurée par lui, voire de
l’objet dans son contexte égyptien.
(2) « Comment dessiner le signe ? » commande une animation flash de 240x240 pixels qui
apparaît dans le prolongement de l’écritoire d’un des scribes de l’image de fond. Cette
animation permet de visualiser le dessin progressif du signe (dessin au trait en version
manuscrite), d’abord sur fond photographique de signe réel, puis sur fond neutre, avec des
boutons qui permettent d’arrêter ou de relancer l’animation ad libitum. L’utilisateur est invité
à prendre une feuille de papier et à dessiner le signe par lui-même ; il peut recommencer
autant de fois qu’il le désire.
(3) « Comment le translittérer et le prononcer ? » offre simplement la solution, avec la
possibilité de déclencher une séquence audio.
(4) « Retrouvez-le dans la liste des signes » offre le numéro conventionnel du signe
hiéroglyphique, tel qu’établi par les égyptologues. L’utilisateur est invité à ouvrir la fiche
disponible pour le signe à partir de l’utilitaire « Liste des signes » (voir ci-dessous).
(5) « Faites les exercices de vocabulaire » fait apparaître, dans la moitié inférieure de la page
deux exercices relatifs au signe étudié, en l’occurrence deux mots, de même que le clavier de
translittération prévu à cet effet et disposé dans la barre de menu inférieure.
Chaque exercice est introduit par une phrase de motivation. Pour le sélectionner, il convient
de cliquer sur le cadre adéquat dont le fond devient alors brun. Un mot est proposé incluant le
signe, et qu’il convient de translittérer et de traduire. La translittération, encodée au moyen du
clavier de la barre de menu, se note dans l’espace blanc prévu pour elle ; le curseur doit être
placé dans l’espace blanc destiné à la traduction lorsqu’on veut encoder celle-ci, ce qui se fait
à l’aide du clavier de l’ordinateur. Pour valider la réponse et accéder à la solution, il est
indispensable d’encoder au moins un signe dans chacun des deux espaces blancs. La
vérification s’opère par comparaison visuelle avec la solution qui s’affiche. La solution offre
la possibilité de déclencher une séquence audio (prononciation du mot, éventuellement une
précision supplémentaire).
Des variations interviennent lorsque la matière le nécessite. Ainsi, dans l’étape 3 consacrée
aux signes « déterminatifs » et aux « idéogrammes », certaines des phrases théoriques ont dû
être adaptées. Pour les déterminatifs qui ne se translittèrent pas plus qu’ils ne se prononcent,
la phrase 3 est « Qu’indique le déterminatif ? » ; la réponse précise le sens général que ce
signe offre au mot à la fin duquel il est noté. Pour les idéogrammes, le plus souvent groupés à
deux par page, la phrase 3 est purement et simplement omise, et à la place des exercices sont
proposées la ou les graphies complètes des idéogrammes en question.
424. Le fonctionnement des utilitaires
La manipulation d’un lexique de mots égyptiens classés selon leur translittération
conventionnelle et la consultation d’une liste de signes hiéroglyphiques (afin d’en déterminer
la valeur dans un mot précis) sont deux savoir-faire qui demandent un apprentissage. Il
convenait donc d’intégrer celui-ci dans le processus mis en place, ce qui offrait une excellente
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opportunité d’expliquer le fonctionnement des utilitaires placés dans la colonne de droite
(environ 800 signes et 1600 mots). Tel est l’objet de la page 2 de la leçon 2.
En cliquant sur la « Liste des signes » (barre de menu supérieure), on fait apparaître une
fenêtre qui présente les 26 catégories dans lesquelles les signes ont été classés par les
égyptologues (en fonction de ce qu’ils représentent). Pour accéder à la description d’un signe,
il convient :
(a) de trouver d’abord la catégorie sous laquelle est classé ce signe (A. Hommes, B. Femmes,
C. Dieux, …).
(b) En cliquant sur le nom de cette catégorie, on fait apparaître un tableau quadrillé gris où
figurent des petites images (40x40 pixels) des signes de cette catégorie.
(c) En passant le curseur sur l’une de ces petites images, on fait apparaître à hauteur de la
zone « théorie » une fiche qui fournit les renseignements utiles : à gauche, le signe au trait et
le signe en photographie (80x80 pixels pour chacun) ; à droite l’identification (numéro et
réalité), les valeurs comme idéogramme, signe phonétique et déterminatif (si elles existent),
d’autres données éventuelles (valeur grammaticale, variantes, utilisation comme abréviation
d’un mot).
En outre, en cliquant sur une image du tableau quadrillé, on fixe une fiche à gauche de celle
qui est obtenue par roll-over. Une comparaison entre plusieurs signes est dès lors possible, ce
qui s’avère indispensable lors d’exercices épigraphiques un peu élaborés.
Enfin, en cliquant sur cette fiche fixe, on peut l’agrandir pour en faciliter la consultation. On
peut également commander l’animation flash du signe, quand elle existe, et se remémorer la
manière simple de le dessiner manuscritement.
En cliquant sur la « Liste des mots » (barre de menu supérieure), on fait apparaître une fenêtre
verticale qui inclut un clavier de translittération et deux fenêtres de visualisation. En cliquant
sur un premier signe de translittération, qui s’affiche dans la fenêtre supérieure, on active la
liste des mots dans la fenêtre inférieure. Cette liste est un menu déroulant pourvu d’un
ascenseur, qui se fixe automatiquement à l’endroit souhaité. Pour une localisation plus fine,
un second signe sera encodé, etc.
Afin d’offrir à l’utilisateur la plus grande autonomie dans l’utilisation de son « dictionnaire »,
en lui laissant la possibilité d’observer les homographes, de se tromper de mot et de
recommencer sa démarche (comme on le ferait en consultant un dictionnaire normal), la
fenêtre-ascenseur permet de visualiser la translittération de dix mots à la fois. C’est en
cliquant sur l’un de ces mots que l’on fait apparaître en bas la fiche qui offre tous les
renseignements utiles : la notation du mot en translittération, une ou plusieurs traductions
françaises, une ou plusieurs graphies hiéroglyphiques.
425. Une nouvelle méthode d’apprentissage
Le DVD est conçu pour offrir une multiplicité d’utilisations. Utilisation individuelle ou
collective, auto-apprentissage ou support d’un cours magistral pour lequel l’enseignant
n’active que les éléments qu’il juge utiles.
Non seulement le DVD intègre, pour l’auto-apprentissage, nombre de commentaires oraux ou
d’actions magistrales effectuées au tableau par l’enseignant, mais encore il offre certains
outils qu’il serait plus difficile de mettre en œuvre sans le support informatique.
Ainsi, au terme de chaque leçon consacrée aux signes phonétiques, la page 10 est consacrée à
une révision des signes vus dans la leçon. Tandis que l’espace inférieur est réservé à trois
mots nouveaux, la zone « théorie » offre l’image des signes qui viennent d’être étudiés, sous
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forme de tableau qui offre, par simple roll-over, la possibilité de découvrir la valeur
phonétique du signe jusque-là voilée : un exercice de mémorisation simple, mais combien
efficace !
Vue dans son ensemble, la méthode développée dans le DVD est une méthode :
(1) linéaire : le parcours est strictement établi de façon linéaire, contrairement à ce qu’il en
était dans le CD-Rom de Khéops, où l’on pouvait accéder au choix à n’importe quelle section
et accéder à des exercices sans avoir vu la théorie correspondante. Dans le DVD, chaque
élément est proposé sans que l’on ait besoin de connaître des choses dont l’étude n’est prévue
que plus tard.
(2) systématique, tant au niveau de la forme que du contenu. Au niveau du contenu, on étudie
d’abord l’écriture et le vocabulaire, puis la grammaire ; d’abord les éléments de la phrase non
verbale, puis les verbes et phrases verbales. Au niveau de la forme, les pages similaires
offrent une apparence similaire (transitions, titres, pages-signes, etc.).
Mais un système ne peut être apprécié sans que soit ménagée une certaine variation. Celle-ci
est obtenue, par exemple, grâce à l’insertion de pages qui viennent rompre la monotonie
potentielle du système. Ainsi, par exemple, la leçon 4 de l’étape 1 s’achève-t-elle sur une
synthèse des phonèmes notés en translittération par h + signe diacritique, grâce à
l’observation de noms égyptiens royaux et divins écrits en alphabet grec ; la leçon 3 de l’étape
2 offre en page 9 une carte d’Égypte sur laquelle l’utilisateur est amené à reconsidérer les
signes vus dans la leçon (plantes de Haute et de Basse-Égypte). Ces variations ne sont donc
aucunement gratuites, mais toujours significatives. Elles sont autant d’occasions d’atteindre
également des objectifs culturels.
Enfin, si une page de synthèse (page 10) conclut en général une leçon, il arrive également
qu’une leçon 10 conclue une étape ou amorce l’étape suivante. Ainsi, la leçon 10 de l’étape 1
associe des mots rencontrés afin d’observer, par exemple, les fonctions de base de l’adjectif
(épithète et attribut), etc. La leçon 10 de l’étape 2 définit avec précision sur base de trois
signes et de neuf mots les trois fonctions essentielles des signes, alors que les signes
phonétiques ont été étudiés en profondeur et que les déterminatifs et idéogrammes le seront
dans l’étape suivante. La leçon 10 de l’étape 3 permet une première observation de phrases
complètes, qui serviront de paradigmes dans les étapes suivantes…
5. Conclusion : la place du DVD dans le cadre de la réforme « Bologne »
Dans le cadre de la réforme en cours des programmes d’études, le DVD apportera une aide
indispensable à deux niveaux.
(1) Vu l’extension du premier cycle de 2 à 3 ans, l’ancien cours d’« égyptien élémentaire »
(30h) fait place dès cette année à deux cours successifs, de sorte que l’étudiant aura désormais
60h et la possibilité d’approfondir la matière. Pour des raisons d’économies, les deux
nouveaux cours sont bisannuels : cela signifie qu’ils se donnent en alternance tous les deux
ans et que chacun associera à l’avenir des étudiants débutants à d’autres qui ont déjà suivi
30h. Concrètement, l’enseignant devrait assurer chaque année 60h de cours sans être rétribué
pour la moitié d’entre elles. Mais avec l’utilisation du DVD, il devient possible de limiter le
travail de l’enseignant aux 30h rétribuées, en organisant chaque niveau pour partie en
présentiel, pour partie à domicile.
(2) Dans le système majeures-mineures instauré à l’UCL dans les 2e et 3e années du premier
cycle, il arrive qu’un étudiant qui suit une majeure en sciences exactes, par exemple,
s’inscrive à une mineure en langues orientales, avec de révisibles problèmes d’horaires. S’il
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se trouve dans l’impossibilité d’être présent au cours d’égyptien en raison d’une
incompatibilité d’horaire, cet étudiant pourra « suivre » le cours par lui-même grâce au DVD
et présenter l’examen dans les conditions optimales.
Compatible Mac-PC, le DVD sera donc distribué aux étudiants de l’UCL, leur offrant la
possibilité d’une gestion plus personnalisée de leur formation. L’aboutissement du projet,
prévu dans le courant de l’année 2006-07, offrira une expérience pilote basée sur un outil
performant conçu sur mesure.
Claude Obsomer, chargé de cours, Département d’Études grecques, latines et orientales
(UCL)
Christine Demblon, conseillère/réalisatrice de multimédias pédagogiques, Institut de
pédagogie universitaire et des multimédias (UCL)
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