Port de Capbreton

Transcription

Port de Capbreton
Cagnotte, le 02 juin 2015
Monsieur le Préfet des Landes
Rue Victor Hugo
40021 – MONT DEMARSAN CEDEX
Objet : Port de Capbreton
Monsieur le Préfet,
Nous avons le regret d’attirer votre attention sur la situation du port de
Capbreton qui selon nous présente des risques sanitaires en raison des problèmes identifiés
suivants :
1 – Des sous-produits (viscère, têtes, peaux, arrêtes…) provenant de la préparation sur place
de poissons destinés à la vente sont rejetés dans les eaux du port de pêche. Il y a dix-huit
points de vente « au cul du bateau ». N’estimez-vous pas, comme nous, qu’il y a un défaut de
traçabilité de ces déchets ainsi que des poissons invendus ?
Nota Bene : Nous avons procédé à une estimation (poids) des rejets dans les eaux du port de
pêche pour la période juin-juillet-août-septembre. Sachant qu’il y a 18 stands de vente aux
particuliers, que chaque stand vend en moyenne 30 kg par jour, qu’il y a 12% de déchets (3,6
kg) sous-produits, le calcul est le suivant : 3,6 x 18 x 120 : 7776 kg auxquels ils conviendrait
de rajouter les invendus et les préparations des commandes pour les restaurants.
2 – Ces déchets qui se dégradent dans les eaux du port induisent des risques sanitaires.
L’accumulation quasi-journalière des ces matières fermentescibles se traduit par une
dégradation biologique et biochimique des eaux. Ne craignez-vous pas, comme nous,
l’apparition d’un foyer de botulisme avec l’élévation de la température des eaux.
3 – Les sous-produits de cette activité commerciale de détail alimentaire doivent être collectés
et stockés (Règlements C.E. 1069/2009 et C.E. 852-2004). Ils ne doivent en aucun cas être
rejetés dans les eaux du port (Code de l’Environnement – rejets nuisibles dans un port : article
L 218/73, Règlement de police et règlement pour l’exploitation des ouvrages portuaires du
port de Capbreton : article 20 …). Le déversement de ces déchets dans un container à ordures
ménagères est interdit.
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4 – Les bateaux, après le débarquement des pêches, sont rincés (pont, casiers..) avec l’eau du
port qui se trouve polluée par les rejets mentionnés ci-dessus et la remise en suspension des
matières décantées par les remous provoqués par les manœuvres d’accostage. Cette pratique
est susceptible de contaminer par des germes pathogènes les surfaces rincées.
5 – Une seule pompe de relevage est prévue pour l’ensemble du port (950 bateaux de
plaisance + 18 bateaux de pêche). Cela poserait un problème sérieux en cas de panne. La
capacité portuaire est accrue l’été ; il n’y a pas apparemment d’estimation de la population
flottante. L’équipement sanitaire des bateaux comporte 40% de W.C. chimiques à
accumulation, soit 380 unités, les reste étant équipé de W.C. marins classiques. Une étude de
conformité sanitaire (cf Règlement Sanitaire Départemental – article 95) serait souhaitable.
6 – Analyses des eaux : Le Service DDTM, cellule marine de Capbreton, ne procède plus à
des prélèvements bactériologiques depuis plusieurs années (2009 ?). Des prélèvements
bactériologiques sont effectués par le Syndicat de rivière Bourret Boudigau. Quel laboratoire
réalise les analyses ? Quels sont les destinataires des résultats de celles-ci ? Est-ce que ces
analyses sont accessibles ?
7 – Analyse des sédiments : Depuis 2014 le Service DDTM, cellule marine de Capbreton,
n’effectue plus de prélèvements de sédiments aux fin de réaliser les analyses METOX. Quel
est le service ou l’organisme qui va prendre le relais ? La SEPANSO rappelle qu’il s’agit
d’une obligation REPOM (REseau national de surveillance de la qualité de l’eau et de ses
sédiments dans les POrts Maritimes). Depuis 1997 192 ports, dont celui de Capbreton, sont
suivis. http://www.reseau.eaufrance.fr/webfm_send/3374
8 – Eaux de carénage : le traitement des eaux de carénages mis en service en 1973 est
obsolète. A l’origine ce type d’équipement était sous-dimensionné, dans la mesure où les
impacts des gros orages n’étaient pas maîtrisés. Nous avons observé des dysfonctionnements
suivants : engorgements et turbulences qui provoquent le relargage de matières surnageantes
et matières en suspensions (MES). Actuellement aucun contrôle virtuel du fonctionnement
n’est possible : caniveau souterrain fermé sans puits déssableur-dégrilleur, évacuation
immergée dans le port, pas de suivi des analyses amont-aval. Ces dysfonctionnements
remettent en cause le traitement de ces eaux de carénage. Ce process doit être amélioré par la
mise en place d’un équipement moderne de traitement (avancées techniques, capacités
accrues des matériaux absorption, conception et moyens de pilotage, hauts rendements de
maintenance…)
9 – Maintenance des moteurs des bateaux de pêche : des interventions courantes d’entretien
sont nécessaires, par exemple la vidange huile toutes les 500 heures (soit 5 vidanges par an
environ) et les réparations mécaniques à quai. Ces opérations engendrent des pertes (huile
et/ou gasoil) qui sont collectées et stockées dans le fond du compartiment moteur. Ces eaux
noires doivent être impérativement évacuées par mesure de sécurité (risque incendie) au
moyen d’une pompe vide cale placée dans le puits de cale du compartiment moteur. Les
bateaux peuvent être équipés de deux types de pompes, soit une pompe double attelé à la
rotation du moteur qui produit un vide cale en continu, soit une pompe auxiliaire électrique,
en secours, à contacteur de niveau. Au démarrage du moteur, la pompe vide les volumes
stockés goutte à goutte si entretien insuffisant (retrait thermique des joints de flexible), durant
la période à quai (19h =>05h+> appareillage), ce qui explique la présence de ces surnageants
(irisations) dans l’eau du port de pêche. Une pompe de transfert est prévue au poste
d’avitaillement AVIA situé à 400 mètres du quai où sont amarrés les bateaux. Une pompe
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mobile de transfert et un container de stockage par quai devraient remédier à ce problème. La
législation en vigueur impose la récupération de ces rejets. Ces pompes devront être mises à
disposition pour ces bateaux avec obligation de transfert des eaux de cale (proximité et
commodité). La mise en place de ces nouveaux équipements devrait permettre d’éviter des
pollutions conséquentes comme celle qui a été constatée le 09/03/2011 par le fuite du flexible
gasoil du bateau « Ahaldena ».
10 – Eaux de carénage : la gestion de ces eaux polluées par le nettoyage des coques des
bateaux, qui pose également problème, mérite d’être optimisée. En effet les rejets des eaux de
nettoyage transfèrent des pollutions. L’attention du Service de la Police de l’Eau a été attirée à
ce sujet, mais aucune démarche de progrès n’a été entreprise à ce jour. La SEPANSO peut
proposer des pistes pour optimiser la gestion des eaux de carénage
Nota Bene : Le Maître de Port et le Directeur technique du Service technique du port étant
assermentés, la SEPANSO s’étonne que ces responsables ne veillent pas à faire respecter le
Règlement du port (article 20 sur la propreté et article 14 sur l’avitaillement au port, alors que
certains s’approvisionnent en carburant ailleurs)
11 – Eaux pluviales : il ne nous est pas possible de quantifier les impacts des pollutions
entrainées par les eaux météoriques. Toutefois nous savons que le réseau d’eaux pluviales de
Capbreton, géré par le SIVOM du Port d’Albret, rejette des eaux usées mêlées aux eaux
pluviales par un nombre important d’émissaires dans le port de Capbreton. Nous avons bien
compris que des réseaux unitaires dont 100% des flux ne sont pas dirigés vers une station
d’épuration posent un problème majeur qui doit être résolu par les responsables de la santé
publique et de l’environnement. La SEPANSO espère que tous les travaux utiles seront
entrepris au plus vite pour faire en sorte que les rejets soient conformes à la réglementation
découlant de la Directive Cadre Eau. Nous comptons donc sur votre vigilance pour ce dossier.
En vous remerciant pour toute l’attention voulue qui sera accordée en urgence
à la présente, veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de nos sentiments les meilleurs.
Georges CINGAL
Président Fédération SEPANSO Landes
Vice-Président Fédération SEPANSO Aquitaine
Administrateur France Nature Environnement
Membre du Comité Economique et Social Européen
00 33 (0)5 58 73 14 53
[email protected]
http://www.sepanso40.fr
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