Le Maroc vu des Balances

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Le Maroc vu des Balances
T309418int
9/10/03
16:08
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vie des quartiers
Le Maroc
vu des Balances
La famille Tory au grand complet
née Uma. On se rassemblait au « local »
pour organiser des
soupers couscous, des
rencontres de foot.
Aujourd’hui, le Centre
culturel marocain est le
seul endroit où les
hommes peuvent se
réunir. C’est un lieu de
culte et de formation à
la culture araboLe Maroc est le pays mis à l’honneur
musulmane.
en septembre aux Fêtes de Wallonie
Pour le reste j’ai l’imet au Festival international du Film francophone.
pression que les
Au quartier des Balances, c’est toute l’année
jeunes et les femmes
que la communauté marocaine est sur le
s’identifient plus à la
devant de la scène.
culture d’un quartier. Et
l’espace communautai« Le quartier comprend quinze nationalités
re est là pour les représenter eux et toutes
différentes, raconte Khalid Tory, responles nationalités qui cohabitent aux
sable des animations à l’Espace commuBalances ».
nautaire. Des Turcs, des Italiens, des
A l’image du quartier, l’Espace communauCongolais, des Albanais… Les Marocains
taire revendique son caractère cosmopolite.
sont les plus nombreux et parmi les plus
Comme Khalid, Abdel qui s’occupe de
dynamiques : ils veulent s’impliquer dans
l’atelier internet et l’insertion professionnella vie du quartier ».
le, vient du Maroc, Sofiane de Tunisie,
A Namur, les Maghrébins constituent la
Memedali d’Albanie, Soudaly du Laos,
quatrième communauté étrangère (604
Hadji de Turquie. Et puis, il y a Olivier,
pour toute l’entité) après les Italiens (1555),
Marie, Julien… Quand ça coince, il y a
les Français (1143) et les Turcs (944).
toujours bien un éducateur pour démêler
Bon nombre de familles marocaines sont
l’écheveau et aplanir les différends. Pour le
arrivées fin des années 60’ et début des
reste, les cultures se croisent au quotidien
années 70’, suite aux accords signés, en
et au gré des activités, exemples avec
1964, entre l’Etat belge et le Maroc pour
Salzinnes en fête, les 6 heures vélo ou le
l’importation de main-d’œuvre.
Marché de Noël organisé lors du
« Ma famille est une des premières arriRamadan, l’occasion de marier traditions
vées dans le quartier, se souvient Khalid.
musulmanes et chrétiennes. « Pas besoin
Mon père a rejoint mon oncle, il travaillait
de partir pour s’évader et découvrir
comme électricien. Au bout de quelques
d’autres cultures, conclut Khalid. La vie ici
années, le besoin s’est fait sentir de
a déjà un goût d’ailleurs ! ».
retrouver nos racines. C’est ainsi qu’est
Quartier libre
« Comme un cadeau… »
« Le Maroc, des copains nous ont dit que c’est du
soleil, des maisons blanches et des oranges, beaucoup de sable et parfois la mer. C’est galère aussi.
On a vu tout ça sur des cartes postales en noir et blanc.
On ne les a pas reçues par la poste mais on va accueillir
par avion ceux qui les ont faites, des enfants qui vivent surtout dans les rues du Maroc, qui viennent voir en septembre
si on se la coule tous douce ici. Pour les aider à comprendre,
on a aussi fait des cartes postales de chez nous.
Et puis comme ça on sera tous photographes et on pourra
faire des échanges ».
«
«
20
sept 2003 namur magazine
O
rganisée sous le balcon du Théâtre royal jusqu’au
22 septembre, l’exposition « Comme un cadeau »
de LST (Belgique) et AMESIP (Maroc) réunit une centaine de photos sous forme de bouquets de cartes postales. En noir et blanc, les images captées par les jeunes
Marocains à Rabat et Tetouan. En couleur, celles prises par
des jeunes de LST emmenés par Cécile Parent, animatrice,
et Philippe Lavandy, photographe. Thème de cette série ?
« Ma famille, mon chez moi, là où je me sens bien ».
Résultats ? Des portraits, des ambiances, des objets, des
tranches de vie à partager.
Dans la foulée, LST, qui fête ses 20 ans de combat cette
année, présente le livre « La dignité, parlons-en », une
chronique sur les 25 ans du minimex vus par les plus
pauvres. L’ouvrage s’accompagne d’une exposition au
Cinex qui relate l’histoire de la pauvreté à travers photos,
peintures et récits de vie (du 17 au 26 octobre).
> LST
rue Pépin, 27 à Namur
Tél. 081 22 15 12