La Montagne

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La Montagne
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JEUDI 23 JUILLET 2009 LA MONTAGNE
TULAVU
n’est pas tombé dans
le panneau
CONCERT BERTRAN DE BORN DEMAIN SOIR À L’ABBATIALE D’UZERCHE
MUSIQUE TROUBADOUR. Concert gratuit. Demain soir
Respectueux des limites de vitesse, ne prenant pas le
volant lorsqu’il a bu, Tulavu ne conduit pas souvent.
Mais lorsqu’il dévore le bitume, il est particulièrement
attentif aux indications du code de la route. Tulavu
descendait hier la côte de Poissac et s’est retrouvé au
rond-point de Souillac, sans avoir vu de panneau lui
signifiant l’entrée dans Tulle. Très surpris, il a même
fait demi-tour pour constater à nouveau cette absence.
Oubli suite à des travaux, vol ou stratégie policière
pour faire du chiffre, Tulavu mène l’enquête…
à 21 heures aura lieu à l’abbatiale Saint­Pierre
d’Uzerche un concert exceptionnel : « Bertran de
Born ­ chansons de guerre, chansons d’amour, sir­
ventes » par trois musiciens passionnés de l’œuvre
des troubadours, Olivier Payrat, Mick Rochard et
Maurice Moncozet de l’ensemble Syrinx. Bertran de
Born, seigneur de Hautefort et personnage haut en
couleurs a mis toute sa passion de cantador au ser­
vice des causes politiques et guerrières de son
temps. Il a laissé 45 chansons, dont seulement trois
d’amour. Les autres sont des « sirventes », poèmes
de combat, satires, imprécations qui lui ont valu
une réputation de boutefeu. ■
Contact : [email protected]
Tulle
Vivre sa ville
PÉDAGOGIE ■ Le lycée agricole de Naves a hébergé une colonie de vacances dédiée aux soins des animaux
La « colo » où l’on opère les cochons
Le lycée agricole de Naves
a hébergé une colonie de
vacances consacrée au
monde des animaux et au
métier de vétérinaire.
D
que les vétérinaires d’autrefois
n’avaient pas de bandelettes
spéciales et devaient goûter le
pipi !
Témoins d’une
opération rarissime
Romain Soubranne
epuis trois ans, « Graine
de véto », une colonie
de vacances originale
investit le lycée agricole
de Naves en été. L’organisme
Telligo a en effet choisi le site
pour organiser des séjours sur le
thème des animaux et du mé­
tier de vétérinaire. Sur place, les
enfants ont directement l’accès
aux animaux, grâce à la présen­
ce du centre équestre et de la
porcherie du lycée.
Amoureux des animaux
Aujourd’hui, les 24 jeunes ori­
ginaires de toute la France pro­
fitent de leur dernier jour à Na­
ves, après deux semaines
passées en Corrèze. Âgés de 9 à
12 ans, ils sont tous des amou­
reux des animaux, et une gran­
de majorité d’entre eux a déjà
envie de devenir vétérinaire.
Olivier Babin, le directeur de la
colonie, explique que le séjour
permet de présenter les diffé­
rentes composantes du métier :
animaux ruraux ou de compa­
gnie, équins ou faune sauvage…
« Nous restons le plus ludique
et le plus pratique possible car
les vacances doivent rester des
vacances. Cependant, les atten­
tes des enfants sont importan­
tes car ils ont déjà des connais­
sances dans ce domaine ».
La journée des vétérinaires en
herbe est divisée en deux : les
BABE. Pascal Morand, employé à la porcherie du lycée agricole, présente un porcelet de trois semaines aux enfants.
ateliers pédagogiques le matin
et des activités diverses l’après­
midi. « Nous sommes allés à la
piscine de Tulle, faire du canoë
sur la Corrèze. Les élèves ont
aussi confectionné des man­
geoires pour les oiseaux ». La
colonie a également reçu des
inter venants comme Sylvain
Chevalier, vétérinaire à Tulle, et
Thierry Rousselie du club canin
de Favars ».
Les ateliers matinaux sont dis­
pensés par des animateurs de
luxe, comme Muriel Cordier,
étudiante en dernière année
d’une école vétérinaire à Lyon,
ou Amandine, inscrite en méde­
cine. Hier, Amandine et sa
chienne Kelly animaient un ate­
lier de secourisme canin. C’était
une opportunité pour les en­
fants d’apprendre comment
p re n d re l a t e m p é ra t u re, l e
pouls, ou faire ingérer des médi­
caments à un animal. Kelly est
habitée à travailler avec des
STUDIEUX. Muriel explique le principe du carnet de santé des animaux aux pensionnaires de la colonie de vacances.
handicapés et se laisse manipu­
ler sans rechigner. De son côté
Amandine veille à ne pas em­
brouiller les enfants avec des
termes médicaux trop techni­
ques.
Dans une autre salle Muriel
anime une séance de travail sur
des animaux en peluche. La fu­
ture vétérinaire expliquer la
manœuvre de contention, com­
ment faire des points de suture
ou comment faire une analyse
urinaire. À ce sujet, elle rappelle
Les quelques expressions de
dégoût sur le visage des enfants
ne suffiront pas à remettre en
cause leur vocation. Après tout,
ils ont vu pire. La semaine der­
nière, Pascal Morand, le porcher
du lycée agricole a dû effectuer
une opération rarissime : « Il a
recousu l’anus d’un cochon, ex­
plique la petite Nolwenn
du Havre. La première fois, ça
n’a pas tenu, donc il l’a refait
une seconde fois deux heures
après. C’était vraiment dégoû­
tant, mais j’ai toujours envie
d’être vétérinaire ». Hier matin,
les enfants sont retournées à la
porcherie pour voir Pascal Mo­
rand procéder à une insémina­
tion artificielle des truies.
Parfois, les vétérinaires en her­
be se chargent eux­mêmes de la
chirurgie. Ludivine explique
avoir ouvert une daurade pour
extraire ses organes. « On vou­
lait aussi voir le cerveau d’une
sardine mais c’était trop gluant
et on l’a écrabouillé ».
Après deux semaines entou­
rées par les animaux, les enfants
s’apprêtent à rentrer chez eux.
Mais Olivier Babin confie que
certains pourront récupérer un
des pensionnaires de l’animale­
rie : un rat, un lapin voir même
un phasme, cet inoffensif insec­
te de forme allongée. ■
SOINS. Amandine simule une injection forcée de médicaments sur Kelly.
Tulle