LE CANCER DE LA PROSTATE ET LES PROBLEMES LIES A SON

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LE CANCER DE LA PROSTATE ET LES PROBLEMES LIES A SON
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Le cancer de la prostate à Genève Communiqué de presse – septembre 2009
Le cancer de la prostate est un véritable problème de santé publique. Cette maladie pose de nombreuses questions. Son origine n’est pas encore connue, l’efficacité de son dépistage reste contestée, il n’y a pas de consensus sur le meilleur traitement, les effets adverses des traitements sont particulièrement invalidants. On relève en particulier l’incontinence urinaire et l’impuissance sexuelle. En cas d’hormonothérapie, la modification profonde de l’apparence et l’inconfort physique représentent un vrai handicap social. La semaine du 14 au 19 septembre est la Semaine internationale du cancer de la prostate. C’est une occasion importante pour informer la population sur ce cancer et sur les actions mises en place pour diminuer l’impact de la maladie. A Genève, le cancer de la prostate est le cancer de l’homme le plus fréquent. Il y représente aujourd’hui près de 30% des cancers masculins : 300 nouveaux patients sont diagnostiqués chaque année et 1 homme sur 8 en sera atteint. La fréquence de ce cancer à Genève, comme en Europe et aux Etats‐Unis a augmenté progressivement depuis plusieurs années. En revanche la mortalité en Suisse commence enfin à baisser, comme aux USA depuis plusieurs années. On compte à Genève 55 nouveaux décès par année. Les hommes ont un diagnostic à un âge de plus en plus jeune. En 1999, 65% des patients avait moins de 75 ans contre plus de 75% en 2006. Le pronostic du cancer de la prostate dépend notamment de son stade au moment de la découverte. Pour les cancers localisés à la prostate, la survie (corrigée de la mortalité générale due à l’âge) est de plus de 85% à 10 ans. La survie chute à moins de 70% en cas d’invasion locorégionale. Le dépistage par dosage du PSA (antigène spécifique à la prostate) s’est largement généralisé à Genève malgré l’absence de consensus sur son efficacité. En 1990‐94, seulement 10% des cancers de la prostate étaient diagnostiqués à la suite d’un dosage de PSA élevé contre plus de 70% en 2003. Le diagnostic se fait de plus en plus précocement. Toutefois la proportion des cancers diagnostiqués tardivement (ganglion positif ou métastatique) est encore trop élevée et représente 11% des tumeurs dépistées et 30% des tumeurs non dépistées. Cependant, environ 50% des cancers dépistés sont des tumeurs confinées à l’organe. Devant l’absence de consensus sur le traitement le plus efficace, on observe de fortes disparités thérapeutiques. Contrairement au cancer du sein, il n’y a pas de consultation multidisciplinaire systématique et les traitements sont le plus souvent décidés entre un médecin et son patient. Par exemple à Genève, pour les cancers de la prostate localisés à l’organe, 19% des hommes ont eu une prostatectomie, 24% une radiothérapie (avec ou sans hormonothérapie), 4% une surveillance active, 9% une hormonothérapie seule et 4% d’autres procédures. Si la survie à 5 ans ne varie pas beaucoup en fonction des traitements, après 10 ans les patients ayant eu de la chirurgie ont une meilleure survie, du moins s’ils sont jeunes et si leur tumeur est peu différentiée, c’est‐à dire aux cellules cancéreuses‐
Association PROSCA – Communiqué de presse
Semaine internationale du cancer de la prostate 14-19 sept. 2009
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mères plus anarchiques. Ces données ne tiennent pas compte de la qualité de vie, les effets adverses de la chirurgie étant généralement plus élevés qu’après radiothérapie. La qualité de vie reste encore un sujet marginal, pas assez étudié dans notre canton. A Genève, comme dans d’autres pays bien médicalisés, il existe encore de fortes inégalités sociales. Les hommes issus d’un milieu ouvrier ont une mortalité par cancer de la prostate de plus du double que chez les cadres. Cette surmortalité est liée notamment à un diagnostic plus tardif et des traitements moins agressifs. Il s’agit aujourd’hui d’agir pour mieux informer les hommes des bénéfices et des effets adverses du dépistage, des différentes options thérapeutiques de leur indication et de leurs effets adverses, de prendre les mesures nécessaires pour une meilleure concertation des professionnels et une prise en considération effective des besoins des patients et de leur expertise. C’est la raison pour laquelle PROSCA, une association de patients a été fondée en 2003. L’Association regroupe de patients qui visent à soutenir les personnes atteintes du cancer de la prostate. Par son site web (www.prosca.net) et ses Forums donnant la parole aux professionnels, l’Association souhaite mettre à disposition de l’information de qualité pour aider les personnes concernées. A l’occasion de la semaine internationale du cancer de la prostate, l’Association PROSCA organise une conférence publique, sous le titre « Comment choisir le bon traitement? Comment favoriser la participation du patient dans la décision? » le 17 septembre, de 19h15 à 21h30, à la Fondation Louis‐Jeantet, route de Florissant 77, 1206 Genève. Au programme, des présentations par des professionnels et des patients ainsi qu’une table ronde animée par Jean‐Philippe Rapp. Entrée libre. Remarque : Les chiffres publiés dans ce communiqué de presse ont été fournis par le Registre genevois des Tumeurs (RGT – août 2009). Association PROSCA – Communiqué de presse
Semaine internationale du cancer de la prostate 14-19 sept. 2009