Esclavage moderne ou modernité de l`esclavage?
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Esclavage moderne ou modernité de l`esclavage?
VIENT DE PARAÎTRE Esclavage moderne ou modernité de l’esclavage? Cahiers d’études africaines, numéro 179-180 L’esclavage et la traite des êtres humains, sous diverses formes, ne sont pas un vestige du passé. D’anciennes pratiques de travail contraint comme, en Afrique, l’esclavage au sens archaïque du terme, ou en Asie du Sud, la servitude pour dette se pérennisent ou bien se métamorphosent pour s’adapter aux temps actuels. Simultanément, des pratiques d’assujettissement inédites émergent un peu partout dans le sillage de la mondialisation, y compris en France, comme le montre la « délocalisation sur place » de la dette en remboursement du « droit de passage » parmi des migrants extra-communautaires. Alors que la référence au droit de propriété (l’esclave comme bien-meuble) est un thème commun à tous les débats sur la nature de l’esclavage et des « pratiques analogues à l’esclavage », on constate aujourd’hui que la notion de propriété renvoie largement à des configurations historiquement disparues (l’esclavage colonial aux Amériques) ou devenues rares (les sociétés sahéliennes africaines). Dans ces dernières, fondées sur une stratification entre libres et non-libres, des hiérarchies traditionnelles résistent et entrent en contradiction avec les principes d’égalité et d’éligibilité ou avec les options juridiques officiellement proclamées par l’État au nom de l’égalité entre les citoyens. La référence datée au droit de propriété peut occulter d’autres visages de l’oppression – dont une part serait apparue en contournement des abolitions de l’esclavage – liés au contrôle total auquel une personne est assujettie de la part d’un autre être humain (comme dans la « traite des femmes », l’« esclavage des enfants » ou l’« esclavage domestique »). En réalité, quand telle pratique est rendue impossible, surgissent d’autres formes sournoises d’appropriation du travail. Dès lors, l’invention de la notion d’« esclavage moderne » est-elle seulement l’appropriation opportuniste ou médiatique d’une catégorie anachronique ? Reflète-t-elle finalement l’incapacité de penser la perpétuation de la sujétion au cœur de la société globalisée sinon comme métaphore de l’inacceptable ? Parution : décembre 2005 Revue Cahiers d’études africaines Numéro 179-180 581 pages l Index ISBN 2-7132-2049-1 l 31 € Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales 131, boulevard Saint-Michel – 75005 Paris Tél. : 01 53 10 53 55 – Fax : 01 44 07 08 89 – Courriel : [email protected] – www.ehess.fr/editions Communication/Relations presse : Agnès Belbezet – Tél. : 01 53 10 53 63 – Courriel : [email protected] Points de vente En librairie : diffusion/distribution CID – Tél. : 01 53 10 53 95 – Fax : 01 40 51 02 80 – [email protected] Aux Éditions de l’EHESS : vente par correspondance et vente sur place (du lundi au vendredi : 9 h 30-12 h / 14 h-17 h) Tél. facturation : 01 53 10 53 56 Sommaire K. Gyssels – Sartre postcolonial ? Relire Orphée noir plus d’un demi-siècle après S. Blanchy – Esclavage et commensalité à Ngazidja, Comores R. Botte – Les habits neufs de l’esclavage : métamorphoses de l’oppression au travail I. Mrad Dali – De l’esclavage à la servitude. Le cas des Noirs de Tunisie. Des abolitions à l’idéologie de l’humanitaire S. Miers – Le nouveau visage de l’esclavage au xxe siècle M. Dottridge – Types of Forced Labour and Slavery-like Abuse Occuring in Africa Today : A Preliminary Classification E. A. McDougall – Living the Legacy of Slavery : Between Discourse and Reality O. Leservoisier – « Nous voulons notre part ! » Les ambivalences du mouvement d’émancipation des Saafaalße Hormankooße de Djéol (Mauritanie) La sujétion au coeur de la globalisation C. Arditi – Les « enfants bouviers » du sud du Tchad, nouveaux esclaves ou apprentis éleveurs ? A. Morice – « Comme des esclaves », ou les avatars de l’esclavage métaphorique M. Deshusses – Du confiage à l’esclavage. « Petites bonnes » ivoiriennes en France F. Viti – Travailler pour rien. L’apprentissage en Côte-d’Ivoire urbaine (Abidjan, Toumodi) A. Bullard – From Colonization to Globalization : The Vicissitudes of Slavery in Mauritania Y. Moulier Boutang – Formes de travail non libre. « Accumulation primitive : préhistoire ou histoire continuée du capitalisme ? » Entre servitude et liberté : un presque rien F. Boyer – L’esclavage chez les Touaregs de Bankilaré au miroir des migrations circulaires A. Giuffrida – Métamorphoses des relations de dépendance chez les Kel Antessar du cercle de Goundam N. Moujoud & D. Pourette – « Traite » de femmes migrantes, domesticité et prostitution. À propos de migrations interne et externe La réinvention de l’esclavage ou l’oubli de l’histoire M. Klein – The Concept of Honour and the Persistence of Servility in the Western Soudan E. F. Paiva – Travail contraint et esclavage : utilisation et définitions aux différentes époques I. Saïbou – Paroles d’esclaves au Nord-Cameroun F. Vergès – Les troubles de la mémoire. Traite négrière, esclavage et écriture de l’histoire Congédier la mort sociale et se construire une identité L. N. Razafindralambo – Inégalité, exclusion, représentations sur les Hautes Terres centrales de Madagascar Chronique bibliographique Index annuel Pour plus d’informations sur les Éditions : le catalogue 2005 - la Lettre des Éditions - www.ehess.fr/editions