novembre 2012
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novembre 2012
Le groupe LTI : un recrutement réussi! de trouver un emploi ici. Tous lui recommandent la même chose : retourner aux études pour obtenir des équivalences et acquérir une expérience de travail québécoise, dans un autre domaine. Fréderic Tremblay, présidentdirecteur scientifique du groupe LTI et chimiste de formation, est un homme à l’abord chaleureux et dynamique. Il explique un domaine scientifique complexe avec des mots simples : « Nous faisons l’analyse des lubrifiants puis les recommandations qui vont permettre d’allonger la durée de vie des équipements industriels. L’huile, c’est comme le sang des machines : à partir de l’analyse d’huile, on est capable de voir si la machine est en santé, de faire un diagnostic et de prescrire un traitement... » « Il faut avoir confiance en soi! » Lucie NIGGEBRUGGE Collaboration spéciale Fréderic Tremblay, président du groupe LTI et Stéphanie Esse, chimiste. [email protected] Excessivement content! Interrogé sur l’embauche récente de leur nouvelle chimiste, Stéphanie Esse, fraîchement arrivée de Côte d’Ivoire, il ne cache pas son enthousiasme : « Si nous sommes contents? Nous sommes excessivement contents! Avec Stéphanie, ça a été un coup de foudre professionnel, à peu près immédiatement! C’est une chance exceptionnelle de l’avoir avec nous : le domaine de l’analyse des lubrifiants industriels est extrêmement pointu, il y a très peu de chimistes qui ont de l’expérience là-dedans. Quand j’ai vu qu’il y avait quelqu’un qui était déjà formé, qui était déjà spécialisé : j’étais ravi! Pour nous, cela a été incroyable! Ça été le Saint Graal qu’on a réussi à trouver! Stéphanie Esse s’exprime, elle aussi, avec émotion sur l’obtention de ce poste : « C’est exactement l’emploi que je cherchais… et je l’ai trouvé! C’est vraiment une grâce d’être ici. Je m’y sens bien. Les gens dans ce groupe sont ouverts et chaleureux : j’ai été tout de suite accueillie. Et c’est très beau, ici, en région! » Pourtant le cheminement jusqu’à Asbestos n’aura pas été de tout repos. Portée par l’envie de découvrir d’autres horizons, elle laisse derrière elle pays, famille, amis et un solide poste de responsable de laboratoire au sein d’une multinationale d’Abidjan. Elle arrive à Montréal, seule, munie de quelques économies et de ses diplômes de chimiste et de management. Tout le monde la met en garde : ce ne sont pas ses 5 ans d’études supérieures, ni ses 9 ans d’expérience professionnelle, au pays, qui vont lui permettre Mais Stéphanie Esse n’est pas du genre à se laisser décourager facilement. Derrière son apparence menue et réservée, se cachent une détermination et un courage qui impressionnent : « Je ne suis pas obligée de croire tout ce que les gens disent. J’ai refusé cela. Je me suis dit : j’ai une expérience, pourquoi devrais-je retourner à l’école? Je n’ai qu’à démontrer ce que je connais! J’ai postulé, postulé, postulé! Cinquante lettres par semaine! Et j’ai fait les suivis, je me suis procurée les courriels des employeurs, je leur ai fait savoir que j’étais toujours intéressée... Mais oui, il faut aller jusqu’au bout, se démarquer! » Une ténacité qui paye, puisque après 8 mois de démarches énergiques, elle est embauchée. Dans son domaine. Elle conclut : « Il ne faut surtout pas se décourager! Le découragement cherche à nous anéantir : il ne faut pas le laisser rentrer! Il faut être persévérant et avoir confiance en soi. On a de l’expérience : on a quelque chose à offrir! Et le Québec en a besoin aussi. » Sandra Nunez : l’informaticienne derrière l’organisation, à La Frontalière 8 LA TRIBUNE - Sherbrooke mercredi 7 novembre 2012 Vous parait-il parfois complexe de coordonner les contraintes et les activités de tous les membres de la famille? Sandra Nunez, elle, doit concilier pour l’école secondaire La Frontalière rien moins que 750 horaires différents! Un casse-tête géant. Dans cet établissement de la Commission scolaire des HautsCantons, on a été bien inspiré en recrutant une informaticienne pour un poste couramment offert à des diplômés en administration. La préparation annuelle de l’horaire de l’école est une tâche remarquablement complexe. Pour Sandra Nunez, cela reste un exercice exigeant, mais le défi est grandement facilité par ses compétences en informatique. Titulaire d’une maitrise dans ce domaine et forte de 9 ans d’expérience en tant qu’analyste des systèmes d’information, la jeune femme colombienne est experte dans l’art de jongler avec la complexité des données. Elle manipule, traite et coordonne toutes les informations relatives aux horaires, aux examens et aux bulletins. Elle se sent aujourd’hui fière et heureuse de pouvoir mettre ses talents au service de l’école et de se montrer à la hauteur de la tâche. Sandra Nunez, technicienne en organisation scolaire à l’École secondaire La Frontalière. Pourtant, il y a deux ans, elle ignorait jusqu’à l’existence d’une telle profession. Ce qu’elle savait, c’est que depuis son arrivée au Québec, en 2008, il lui était difficile de trouver un emploi à Montréal. La concurrence y était trop grande et son français, parfois encore un peu hésitant, faisait obstacle à l’emploi. Ceci en dépit des cours de francisation et d’informatique. Déterminée à trouver du travail, elle oriente alors ses recherches hors métropole. À partir de quelques mots clés tapés sur le site d’Em- ploi-Québec, elle tombe sur l’annonce du poste. Elle ignore tout de Coaticook et de l’organisation scolaire, mais découvrant les qualités requises par l’employeur ainsi que la bonne connaissance de certains logiciels, elle se convainc de la pertinence de poser sa candidature. À juste titre, puisqu’à l’école, on perçoit son potentiel au-delà de son petit accent colombien et on l’embauche. Réaliser leur rêve. Son mari travaillant à Mon- tréal et les enfants étant en cours d’année scolaire, elle décide de venir seule en région le temps de la période d’essai. Pas évidente à vivre, au quotidien, cette étape de 3 mois de séparation quand les enfants ont 8 et 10 ans à peine. Mais Sandra Nunez sait que c’est transitoire : elle met toute son énergie à se familiariser à ce nouvel environnement, avec le soutien de l’enseignante chez qui elle loge. Bientôt, la petite famille est à nouveau réunie dans un logement à Sherbrooke et son conjoint se débrouille pour trouver lui aussi un emploi dans la région. Aujourd’hui, Sandra Nunez ne regrette rien de ses choix, ni des sacrifices sur le chemin. En quittant Bogota, elle et son mari voulaient élever leurs enfants loin de la pollution, de la congestion et l’insécurité ambiantes. Le Québec offrait l’attrait de la nature et aussi du bilinguisme: ils rêvaient que leurs enfants puissent un jour parler trois langues. Elle me confie, les yeux brillants : « On est bien ici, il y a la nature, c’est tranquille… Les enfants parlent le français, presque comme des petits Québécois. Ils nous corrigent. Je suis très fière d’eux! Et notre fille ainée est en anglais enrichi. C’est notre rêve qu’on est en train de réaliser! » (LN) NE MANQUEZ PAS NOTRE PROCHAIN RENDEZ-VOUS DE LA TRIBUNE DE LA DIVERSITÉ LE 5 DÉCEMBRE PROCHAIN! Une présentation de : En collaboration avec : JEUDI 15 NOVEMBRE 14e conférence Robin-Burns À 19 h 30, à la Galerie d’Art Foreman, Campus Bishop. « Comment les populations migrantes s’intègrent-elles aux communautés locales? » Ouvert à tous, confirmer avant le 9 novembre au 819 822-9600, poste 2647. VENDREDI 16 NOVEMBRE « Le droit d’avoir des droits » À 17 h, à l’Agora du Carrefour de l’information, Campus principal Université de Sherbrooke. Conférence discussion sur : « La discrimination systémique des travailleurs migrants sous statut temporaire ». Ouvert à tous, confirmer auprès de logistique@ csisher.com VENDREDI 16 NOVEMBRE Lancement du livre « L’appropriation du français par les migrants : le rôle du culturel » collectif d’auteurs De 12 h à 13 h, Agora du Carrefour de l’information, Campus principal de l’Université de Sherbrooke. Ouvert au public. « On ne peut donner que deux choses à ses enfants : des racines et des ailes. » Proverbe juif. Les biens matériels donnés à nos enfants ne sont rien comparés à la valeur inestimable d’une fondation et d’un élan apportés par une éducation attentive. « Quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt. » Proverbe chinois. Il importe de contempler la vérité que l’humain nous désigne et non l’humain en question. « Qui souffle sur le feu a des étincelles dans les yeux. » Proverbe allemand. L’objet de notre attention rejaillit sur notre être. « Qui veut faire quelque chose trouve un moyen, qui ne veut rien faire trouve une excuse. » Proverbe arabe. De notre véritable désir d’agir (ou pas) dépendra notre propension à nous attarder sur les obstacles ou les possibilités du chemin. VOTRE OPINION NOUS INTÉRESSE Écrivez-nous : [email protected] Pour plus d’information, www.aide.org/la tribune