Ray Ventura - Le Hall de la chanson

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Ray Ventura - Le Hall de la chanson
Ray Ventura (Raymond Ventura)
(1908-1979)
Chef d'orchestre
La carrière de Ray Ventura commence au lycée Jeanson de Sailly, à Paris, où il monte
avec ses camarades un orchestre amateur. C'est la préfiguration de la formation Ray
Ventura et ses Collégiens, avec entre autres, Ray Ventura (chef d'orchestre), Paul Misraki
(pianiste, compositeur et orchestrateur), Lou Gasté (guitariste), Coco Aslan (chanteur et
percussionniste). Les Collégiens, qui se lancent dans la profession en 1931, restent le
plus célèbre des orchestres chantants des années 1930. La mode vient des Etats-Unis où
elle a été inaugurée par Paul Whiteman, avec qui Raymond Legrand, l'arrangeur de Ray
Ventura, a travaillé. Orchestre de cuivres, rythmique jazz, musiciens chanteurs, gags
sonores et humour loufoque assurent vite la renommée du groupe qui tourne sur les
scènes de music-hall, à l'Olympia ou au Casino de Paris. Le spectacle commence
invariablement par "Fantastique", l'indicatif de l'orchestre, écrit par Paul Misraki pour le
film L'Amour à l'Américaine (1931). En 1936, c'est le premier grand succès avec "Tout va
très bien madame la marquise", de Paul Misraki, dont l'humour noir et le catastrophisme
farfelu trouvent un écho immédiat auprès du public désorienté par une conjoncture de
crise. "Tout va très bien" devient la formule obligée dans la presse dès qu'il s'agit de parler
de politique. Bien qu'il ré-interprète volontiers les tubes à la mode, Ray Ventura doit
surtout son répertoire à André Hornez et Paul Misraki, qui en ont écrit les titres les plus
connus : "Ca vaut mieux que d'attraper la scarlatine" (1936), "Qu'est-ce qu'on attend pour
être heureux" (1937), "Sur deux notes" (1938) ou "Tiens, Tiens, Tiens", composé en 1939
pour un des films où apparaissent les Collégiens, Le Tourbillon de Paris, d'Henri DiamantBerger. Après juin 1940 et la défaite de l'armée française, Ray Ventura se retrouve en
zone libre, où il réorganise son orchestre. Il repart en tournée avec ses Collégiens dans le
Sud de la France ainsi qu'en Suisse. Ray Ventura et certains de ses musiciens sont
d'origine juive. La politique antisémite du gouvernement de Vichy se renforce, et des
incidents ont lieu lors de leurs concerts. Ray Ventura arrive à financer un voyage vers le
Brésil où une proposition de tournée lui a été faite avant la guerre et surtout à obtenir les
visas de sorties de France. L'orchestre arrive à Rio de Janeiro en décembre 1941. Il
commence à tourner avec un nouveau guitariste-chanteur, Henri Salvador, au Brésil tout
d'abord, puis en Uruguay et en Argentine. En juillet 1942, la formation entre en studio à
Buenos Aires. C'est là qu'est enregistré "Insensiblement" (Paul Misraki). En 1943 et 1944,
l'orchestre quelque peu remanié continue de se produire et d'enregistrer. La formation se
sépare définitivement en novembre 1944. De retour en France en 1945, Ray Ventura
remonte un orchestre composé en majorité de nouveaux musiciens, jouant un répertoire
mélant anciens succès des Collégiens, airs américains à la mode et rythmes latinos :
"Maria de Bahia" (1948) ou "La Mi-août" (1950), encore signés André Hornez et Paul
Misraki. Sacha Distel, guitariste et neveu de Ray Ventura, fait ses débuts dans la
formation. Au début des années 1950, la mode n'est plus aux orchestres chantants : Ray
Ventura se reconvertit dans la production, et monte une maison d'édition musicale. Il sera
le premier à sortir un disque de Ray Charles en France. Il décède en mars 1979.
© Hall de la Chanson

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