balai brosse revue de presse

Transcription

balai brosse revue de presse
BALAI BROSSE
REVUE DE
PRESSE
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Petit Bulletin Isère n°880, mars 2013
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http://www.petit-bulletin.fr/grenoble/theatre-danse-article-45193«Pas+du+theatre+a+these».html
Repris par le Petit Bulletin Rhône – 10 au 17 octobre 2013
http://www.petit-bulletin.fr/lyon/theatre-danse-article-46602-Un+bon+coup+de+balai.html
Reprise par Rue 89 – 10 octobre 2013 http://www.rue89lyon.fr/2013/10/08/bon-coup-balai-theatre/
«Pas du théâtre à thèse»
Entretien - portrait publié le Lundi 11 mars 2013 par Aurélien Martinez Petit Bulletin
"Balai brosse", c’est un spectacle fort dépeignant le destin de quatre femmes de
ménage qui refusent le sort que la société leur offre. Pour évoquer cette aventure théâtrale
passionnante, on a r encontré l’auteure et metteuse en scène Delphine Dubois Fabing, qui a
créé l’an passé à Eybens La Compagnie du savon noir. Propos recueillis par Aurélien Martinez
Comment est né ce Balai brosse ?
Delphine Dubois Fabing : Je suis impliquée depuis
longtemps dans les quartiers sensibles, dits prioritaires,
de la région parisienne et de Grenoble : je constate
vraiment que la question des conditions de travail a un
impact fort sur la vie et la santé des gens, y compris sur
les questions de santé mentale. C’est quelque chose qui,
à titre personnel, me touche beaucoup. Parallèlement,
j’ai travaillé l’année dernière avec le Vox International
Théâtre sur la question de l’autogestion et des
conditions de travail en 1945 [le spectacle Parole de
petit Brun – ndlr] : j’avais envie de poursuivre sur cette
thématique, mais à l’époque actuelle. Du coup, j’ai
rencontré une femme de ménage, dont le témoignage m’a beaucoup touché, qui a été le point de départ
de l’écriture de Balai brosse.
Une pièce basée sur d’autres témoignages...
J’ai rencontré six ou sept femmes de ménage, dont certaines impliquées politiquement. Ensuite, j’ai
mené un travail autour de reportages, de documents sociologiques...
... pour aboutir à une pièce, et donc un travail artistique.
Pour certains, Balai brosse est du théâtre politique, parce que la question des conditions de travail est
une question politique. Mais ce n’est pas du théâtre à thèse ; je n’ai pas envie de dire : il faut faire ci
ou il faut faire ça. Je fais bien un spectacle, une action artistique, avec une histoire, de la poésie... Je
souhaite que le spectateur ressorte du spectacle avec une série de questions qui lui permettent de
prolonger sa réflexion. Ça fait d’ailleurs partie des choses que l’on met en place avec le CLC [l’Autre
rive, le lieu à Eybens où se joue le spectacle – ndlr] : après chaque représentation, il y aura une
rencontre avec le public et les artistes.
Vous avez centré votre histoire sur quatre femmes, interprétées par la même comédienne...
Il y a quatre histoires sur le plateau, et chacune d’elle évoque une des modalités de lutte possible pour
améliorer les conditions de travail – il y en a évidemment beaucoup d’autres. Il y a donc une personne
qui se met en grève, une qui fait de la désobéissance non politique (c’est-à-dire par simple bon sens),
une qui a une action très individuelle et presque violente, et enfin une qui est militante au Front
national.
Sur scène, on retrouve aussi une deuxième comédienne – vous ! – qui a un rôle particulier...
L’écriture de ma pièce semblait avoir deux lacunes principales. D’abord, une femme de ménage est une
personne dont on attend qu’elle se taise. La littérature sur le sujet est incroyable. J’ai par exemple
acheté un roman qui s’appelle Une femme de ménage pour travailler en amont de l’écriture : il montre
une femme qui se tait et sur laquelle il y a de nombreux fantasmes d’ordre sexuel. En gros, les
femmes de ménage entendent tout mais ne doivent rien dire. Celles que j’ai rencontrées m’ont
expliqué qu’il n’y avait rien à dire sur ce qu’elles faisaient, sous-entendu : ce n’est pas intéressant, ma
parole n’a aucune valeur. Et ça répété plusieurs fois par une même personne. Ensuite, il y a des
femmes de ménage que l’on a vues dans des endroits, qui étaient très visibles avec leur énorme
charriot, que l’on a recherchées ensuite... Et on nous a dit que non, il n’y avait pas de femme de
ménage ici. Elles n’avaient pas été vues ! Elles sont absolument invisibles ! Ce sont donc des choses
dont l’écriture de Balai brosse ne rendait pas compte, puisque j’ai mis en avant quatre femmes qui se
battent, qui prennent la parole. On avait alors besoin d’un personnage qui porte cette réalité. Il y a
ainsi quatre personnages écrits, plus un cinquième, qui ne parle pas, qui traverse le plateau en
nettoyant. Dans l’écriture, elle s’appelle Silence.
Regardez-nous!
Le plateau est découpé en quatre espaces distincts, dans lesquels évolue
chacune des quatre femmes de ménage de la pièce. Il y a par exemple
Nadja, qui se bat avec force contre les conditions de travail ingrates que lui
offrent les directeurs de l’hypermarché qui l’emploient. Il y a aussi Rosette,
qui nettoie des hôtels miteux depuis ses seize ans. Il y a encore Jesse, et
Jasmine. Quatre destins de femmes qui s’indignent, chacune à leur manière.
Et quatre personnages interprétés par la même comédienne (Camille
Pasquier) qui passe de l’une à l’autre avec aisance et fluidité. Un spectacle
sobre et juste, qui évite l’écueil de la lourdeur, du psychologisme facile et
du misérabilisme compassionnel, pour aller au plus près de ces femmes
invisibles aux yeux de tous.
Le Progrès, Lyon, 17 octobre 2013
Un ménage bien fait aux Clochards Célestes
Théâtre. « Balai Brosse », spectacle créé et mis en scène par la compagnie
du Savon Noir, restitue la trajectoire de quatre femmes de ménage.
La silhouette fatiguée, courbées sur des chariots contenant
les outils de nettoyage, les femmes à qui Delphine Dubois
Fabing et Nicolas Prugniel donnent la parole, dans leur
spectacle « Balai Brosse », sont de celles qu’on ne voit
peu. Elles apparaissent très tôt le matin et tard le soir dans
les usines et les bureaux qu’elles ont la charge de nettoyer.
Sur une scène où se détachent un bureau massif et une
rangée de boîtes de conserve, Camille Pasquier se glisse
dans la peau de quatre d’entre elles. Le texte est en effet
construit à partir de témoignages, de paroles de différentes
femmes de ménage.
Toutes les quatre souffrent des horaires impossibles, des
gestes tant de fois répétés qu’ils usent le corps
prématurément, des cadences impossibles à tenir, de la
morgue et de l’indifférence de ceux qui les emploient.
Mais chacune essaye de s’en sortir à sa manière, l’une en
organisant une révolte sociale, l’autre en allant militer au Front National.
La pièce ne porte pas de jugement, elle livre la parole de ces femmes à travers l’interprétation magistrale de
Camille Pasquier. Convaincante aussi bien dans les moments d’humour et de poésie que dans ceux d’une
grande force dramatique.
« Balai Brosse »,
jusqu’au 19 octobre au Théâtre
des Clochards Célestes,
51, rue des Tables-Claudiennes,
Lyon 1er. Tél. 04 78 28 35 19. www.clochardscelestes.com
Nicolas Blondeau
Lyon city crunch, 10 octobre 2013
http://lyon.citycrunch.fr/balai-brosse-la-piece-qui-fait-le-menage-dans-les-cliches/2013/10/10/
« Balai Brosse » : la pièce qui fait le ménage dans les clichés
C’est l’histoire de quatre femmes. Quatre femmes avec un caractère et des ambitions
différentes, quatre techniciennes spécialisées qui ont toutes un point commun :
elles sont invisibles… Des super-héroïnes ? En quelque sorte…
Crédit photo : Karim Houari
Balai Brosse, c’est l’histoire de quatre femmes de ménage, ou techniciennes de surface, qui racontent leur
histoire, leurs conditions de travail, leurs espoirs, leur destin épique. Quatre femmes qu’on ne voit pas, ou du
moins auxquelles on ne fait pas attention : femme de chambre dans un hôtel, femme de ménage dans un
bureau ou une grande surface. Bref, pas vraiment un thème qui vend du rêve… sauf que là, le spectacle m’a
emmenée dans l’intimité de ces travailleuses précaires avec humour et poésie, tout en finesse, sans y aller à
grand coup de clichés condescendants ou de pathos façon Cosette chez les Thénardier. Et ça a parfaitement
fonctionné ! J’ai passé un très bon moment de théâtre non seulement parce que le thème fait écho à mon
vécu, mais aussi parce j’ai apprécié le ton juste et léger de l’auteur, Delphine Dubois Fabing, et que j’ai été
proprement épatée par l’interprétation de Camille Pasquier, la comédienne qui interprète à elle seule les
quatre personnages et qui passe d’un rôle à l’autre avec une fluidité à couper le souffle. Une véritable
performance !
Crédit photo : Karim Houari
Balai Brosse est actuellement jouée au Théâtre des Clochards Célestes – un endroit vraiment sympa dans le
quartier des Pentes (accueil chaleureux, salle cosy). Les représentations ont lieu dans le cadre de la
Quinzaine régionale pour l’égalité entre les femmes et les hommes organisée par la région Rhône-Alpes et
dont la troisième édition a lieu en ce moment, du 7 au 19 octobre. Théâtre, expositions, débats… une
centaine d’événements sont organisés dans les huit départements.
Latchetch
Vivant Mag
Source: http://vivantmag.over-blog.com/article-balai-brosse-116293364.html
Article en date du : Lundi 22 avril 2013
Balai brosse
Spectacle de "La Compagnie du Savon Noir" (38), vu le
mardi 12 mars 2013 sur le plateau de l’Autre Rive. C’était la
première représentation, après un temps de résidence sur
la ville.
Auteure et metteuse en scène: Delphine Dubois-Fabing
Comédienne : Camille Pasquier
Boussole d’acteur: Nicolas Prugniel
Scénographe : Amélie Diénot
Création 2013
Public: adultes et ados à partir de 14 ans
Durée : 1h20 environ
Quatre femmes : Jasmine qui n’a de cesse que d’échapper au marquage de ses origines, Nadja au
ventre vide, Rosette le rossignol de l’hôtel et Jesse qui fait de sa transparence une force. Une
cinquième oeuvre dans le silence, blouse sur le corps et arrimée à son seau et sa serpillière ; au
clean, au propre.
Femmes dans des univers impersonnels (rayons ou vestiaires d’une grande surface, bureau au
fauteuil tournant, couloirs et chambres d’hôtel...), elles soliloquent, elles nous parlent à travers les
mots qu’elles adressent à elles-mêmes ou à un interlocuteur absent ; petites femmes qui rêvent.
Femmes qui détournent leur(s) galère(s) et prennent les rames, ou bien encore leurs armes.
Femmes qui n’ont pas forcément tout pour nous plaire.
Une seule comédienne, Camille Pasquier, occupe des espaces délimités du plateau. Par un
simple changement de chaussures, elle opère des bascules de postures, de rythmes et de voix, et
incarne celles qui refusent d’être transparentes aux regards qui les ignorent ou les malmènent. Une
mise en scène sobre, sans superflu, où les personnages sont bien campés. La présence muette de
Delphine Dubois-Fabing (qui passe et repasse le balai, étend consciencieusement ses chiffons ou
encore lave les carreaux) offre un contrepoint aux propos, avant que la porte ne se referme, chariot
rangé, espace ordonné, rationnalisé. Le temps choisi est celui nécessaire à effectuer un ménage
parfait, et pas seulement "au propre".
Je connaissais déjà les membres de cette compagnie, en liens serrés avec le Vox
International Théâtre (http://www.voxinternationaltheatre.fr/) et le Théâtre du Réel
(http://www.theatredureel.fr/). Je les ai donc retrouvés ici, dans une proposition de proximité qui
prend racines dans une collecte de témoignages. Un théâtre en appui sur le sensible, l’identité et le
social. Une forme théâtrale parfaitement adaptable à d'autres espaces qu’un plateau...
Pourquoi pas sur des lieux de travail ? Une jeune compagnie déjà prometteuse que j'aurais
plaisir à retrouver au fin de son parcours.
Le Dauphiné Libéré
5 décembre 2012
Après leur première semaine de résidence au CLC (Centre loisirs et culture), la
compagnie du Savon Noir a présenté une partie de son travail sur le spectacle Balai
brosse, lors d’une répétition ouverte au public la semaine dernière. La salle de
l’Autre rive a ainsi ouvert ses portes aux spectateurs intéressés par la technique et le
procédé de création. Après un cours filage d’une vingtaine de minutes, Delphine
Dubois Fabing (auteur et metteur en scène), Camille Pasquier (comédienne) et
Nicolas Prugniel (“boussole d’acteur”) se sont confrontés au public, à ses questions
et à ses remarques. La scénographie, les personnages ou encore les procédés de
création ont été évoqués, mais c’est en particulier l’écriture dramatique qui a
intéressé le public.
Monté à partir de témoignages, le spectacle est basé sur la réécriture plus ou moins
fidèle aux rencontres avec des femmes qui ont accepté de parler de leur travail.
Femme d’étage, de ménage, technicienne de surface et chargée d’entretien : quatre
femmes très différentes. Elles sont campées par une seule comédienne qui passe de
l’une à l’autre en quelques secondes. C’est la représentation d’une certaine
conception de la société à travers ces quatre personnages qui est mise en
scène dans cette pièce pas tout à fait sociale, ni entièrement féministe,
mais qui associe émotion, humour et poésie.
Léa Andréoletti
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