Mémoire Soutenue publiquement Contribution à l`étude de
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Mémoire Soutenue publiquement Contribution à l`étude de
UNIVERSITE KASDI MERBAH - OUARGLA Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie Département des Sciences Biologiques N° d’enregistrement Mémoire En vue de l'obtention du Diplôme de MAGISTER Spécialité: Biologie Option : Biochimie et Analyse des Bioproduits Présentée par: Kebili Zohra Contribution à l’étude de quelques activités biologiques des extraits de Ephedra alata de la région de Ouargla Soutenue publiquement Le: 28-01-2016 Devant le jury composé de Mme BISSATI-BOUAFIA Samia Professeur U.K.M. Ouargla Présidente Mr HADJ MAHAMMED Mahfoud Professeur U.K.M. Ouargla Rapporteur Mme DEHAK Karima M.C.A U.K.M. Ouargla Examinatrice Mme SIBOUKEUR Oumelkheir Professeur U.K.M. Ouargla Examinatrice Mme BOUDJENAH Saliha M.C.A U.K.M. Ouargla Examinatrice Remerciements Avant tout, je remercie Dieu le tout puissant de m’avoir accordé la force, le courage et les moyens afin de pouvoir accomplir ce modeste travail. Je tiens à exprimer mes vifs remerciements et toute ma reconnaissance à l’égard de Monsieur HADJ MAHAMMED Mahfoud, Professeur à l'Université Kasdi Merbah- Ouargla pour avoir accepté de diriger ce travail et son accueil au laboratoire de Biogéochimie des Milieux Désertiques, qu’il trouve ici l’expression de ma profonde gratitude. Ma gratitude s’adresse aussi à Mme DEHAK Karima, M.C.A à l'Université Kasdi MerbahOuargla pour avoir accepté de co-diriger ce travail, mais aussi pour son enthousiasme commutatif, sa compétence, sa disponibilité et surtout sa patience, qu’elle trouve ici l’expression de ma profonde reconnaissance, j'ai beaucoup appris de vous. J’adresse mes sincères remerciements à Mme BISSATI BOUAFIA Samia, Professeur à l'Université Kasdi Merbah- Ouargla, pour l’honneur qu’elle me fait de présider le jury et d’évaluer ce travail ; qu’elle trouve ici l’expression de ma grande reconnaissance. Je suis très sensible à l’honneur que me font Mme SIBOUKEUR Oumelkheir, Professeur, et Mme BOUDJENAH Saliha, Maitre de Conférences A, à l'Université Kasdi Merbah- Ouargla, en acceptant d'examiner ce travail et de faire partie du jury. Qu’elles trouvent ici mes sincères remerciements. Permettez-moi de vous exprimer ma profonde gratitude et mon profond respect. J’aimerais également exprimer ma gratitude à Monsieur EDDOUD Amar, Maitre Assistant A, à l'université Kasdi Merbah Ouargla, qu'il trouve ici ma profonde reconnaissance pour son aide précieuse m'ayant permis la valorisation statistique des résultats, mais aussi pour sa patience malgré ses nombreuses préoccupations. J’exprime aussi mes remerciements et ma gratitude à Melle HAMMOUDI R. M.C.B à l'Université Kasdi Merbah- Ouargla pour tout…, et à tout le personnel du laboratoire de Biogéochimie des milieux désertiques (UKMOuargla), pour leurs encouragements et leurs aides précieuses durant toute la période de ma formation en Magister. Dédicace À la bougie qui est la source de la lumière de ma vie, qui se fond toujours pour éclairer ma route, à mon cher père je dédie ce travail et je lui souhaite une longue belle vie; À la fleur qui rehausse et aromatise mes jours, qui garde les nuits pour que je me rendorme, à ma très chère mère je dédie ce travail et je lui souhaite une longue belle vie À mes sœurs; Houaria et Nacira; À mes frères; Ahmed, Sahraoui et Mokhtar; A la mémoire de mon frère Abdallah A toute ma famille pédagogique - a tous mes enseignants de l’université de KASDI MERBAH-Ouargla -A mes collègues de la promotion de magister "Biochimie et analyse de bioproduits" -A tous les membres du laboratoire de Biogéochimie des Milieux Désertiques de l’université KASDI MERBAH-Ouargla À toute ma famille de près ou de loin À toutes mes amies À tous ceux qui me connaissent Je dédie ce modeste travail Zohra Kebili Liste de figures Figure1: Répartition géographique de l'Ephedra dans le monde. Figure 2: Ephedra alata alenda (N'Goussa "Novembre 2014") (originale) Figure 3: Illustration de la méthode des aromatogrammes sur boîte de Pétri. Figure 4: Schéma du mécanisme réactionnel invoqué dans la détoxification enzymatique. Figure 5: Principaux hétérocycles de base et leurs précurseurs. Figure 6: Exemple de biosynthèse de certains dérivés de phénylalanine. Figure 7: Squelette de base et numérotation adoptée des flavonoïdes. Figure 8: Les diverses classes de flavonoïdes d’après Buneton (2009). Figure 9: Biosynthèse des flavonoïdes. Figure 10: Mécanisme réactionnel intervenant lors du test DPPH entre l'espèce radicalaire et un antioxydant (AH) Figure 11: Mécanisme réactionnel intervenant lors du test FRAP entre le complexe tripyridyltriazine ferrique (Fe(III)-TPTZ) et un antioxydant (AH). Figure 12: Répartition en pourcentage de l'échantillon enquêté selon la connaissance de la plante et de ses utilisations. Figure13: Répartition en moyenne d'âge de l'échantillon selon la connaissance de la plante et de ses utilisations Figure 14: Fréquences de différentes utilisations de l'E.alata selon l'enquête ethnobotanique Figure 15: Sensibilité des trois souches envers les différents extraits de l'Ephedra alata alenda. Figure 16: Pouvoir inhibiteur des différents extraits de l'Ephedra alata alenda sur la croissance de Pseudomonas aeruginosa Figure 17: Pouvoir inhibiteur des différents extraits de l'Ephedra alata alenda sur la croissance de Escherichia coli Figure 18: Pouvoir inhibiteur des différents extraits de l'Ephedra alata alenda sur la croissance de Staphylococcus aureus Figure 19 (a-f): Courbes d'étalonnage de l'acide ascorbique et des différents extraits de l'E.alata alenda. Figure 20: Comparaison de l'IC50 de différents extraits avec celui de l’acide ascorbique. Figure 21 (a-b): Courbes d'étalonnage de l'acide ascorbique et de la quercétine Figure 22: Pouvoir antioxydant de différents extraits de l'E.alata alenda classés par ordre décroissant Figure 23 (a-b): Courbes d'étalonnage de l'acide gallique et de la catéchine. Figure 24: Teneur en polyphénols totaux des différents extraits de l'E.alata alenda classés par ordre décroissant Figure 25: Courbe d'étalonnage de la rutine Figure 26: Teneur en flavonoïdes des différents extraits de l'E.alata alenda classés par ordre décroissant Figure 27: Chromatogrammes des extraits alcaloïdiques avec la PSE sous forme de base libre (A) et sous forme de sel (B) Figure 28: Chromatogramme de l'extrait alcaloïdique de l'E.alata alenda obtenu par GC/MS Figure 29: Spectre de référence de la pseudoéphédrine Figure 30: Spectre correspondant au pic de tR= 16.05 min. Figure 31: Image montrant le précipité rouge pour les tanins catéchiques dans la partie aérienne et une teinte bleue noire pour les tanins galliques dans la partie souterraine. Figure 32: Mise en évidence de la présence des O- hétérosides à génine réduite dans la partie aérienne et leur absence dans la partie souterraine. Liste des tableaux Tableau 1: Principaux alcaloïdes isolés du genre Ephedra autres que l'éphédrine Tableau 2: Liste de quelques espèces réactives. Tableau 3: Les principales classes de composés phénoliques. Tableau 4: Données climatiques de la région d’Ouargla de 1958 à 2014. Tableau 5: Conditions chromatographiques de séparation des alcaloïdes. Tableau 6: Mise en évidence de la présence ou de l'absence de certaines familles de métabolites secondaires dans l'E.alata alenda. Tableau 7: Rendement et aspect des extraits. Tableau 8: Effet des différents extraits de l'Ephedra alata alenda sur les trois souches bactériennes (zone d'inhibition en cm) Tableau 9 : Effet des deux parties de la plante dans l'activité antibactérienne. Tableau 10: Valeurs de l’IC50 exprimée dans différentes unités Tableau 11: Extraits à faible pouvoir réducteur du radical DPPH. Tableau 12: Pouvoir antioxydant des différents extraits de l'E.alata alenda selon le test FRAP. Tableau 13: Contribution des parties aérienne et souterraine à l'activité antioxydante. Tableau 14: Teneur en polyphénols totaux des différents extraits de l'E.alata alenda obtenus par macération dans des solvants de polarité croissante Tableau 15: Teneur en polyphénols totaux dans les parties aérienne et souterraine de l'Ephedra alata alenda Tableau 16: Teneur en flavonoïdes dans les différents extraits de l'E.alata alenda obtenus par macération dans des solvants de polarité croissante Tableau 17: Teneur en flavonoïdes dans les parties aérienne et souterraine de l'Ephedra alata alenda Tableau 18: Résultats de CCM des extraits alcaloïdiques de l'E.alata alenda Tableau 19: Résultats de CCM des extraits alcaloïdiques de l'E.alata alenda et de pseudoéphédrine Tableau 20: Résultats de CCM de quelques composés phénoliques Tableau 21: Résultats de CCM de quelques composés terpéniques Liste des abréviations Abs: absorbance AcOEt: acétate d'éthyle ATB: antibiotique CAT: Catalase CCM : Chromatographie sur couche mince C-Hex: Cyclohexane CP: Chromatographie sur papier CPG-SM ou GC-MS: chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse CPT: Composés phénoliques totaux (Total Phenolic Contents) DCM: Dichlorométhane DEA: Diéthylamine DMSO: diméthylsulfoxyde E.coli: Escherichia coli ERO: espèces réactives de l'oxygène ERN: espèces réactives du nitrogène EtOH: éthanol GPx: Glutathion peroxydase GR: Glutathion réductase GSH: Glutathion MeOH: méthanol MCV: Maladie cardiovasculaire n-ButOH: n-butanol P. aeruginosa: Pseudomonas aeruginosa PAL: phényl ammonia lyase PSE: pseudoéphédrine SAM: S-Adénosyl-méthionine S. aureus : Staphylococcus aureus SNC: système nerveux central SOD: Superoxide dismutase UFC: Unités formant colonies (Colony forming units) V.S: vanilline sulfurique SOMMAIRE Introduction………………………………………………...………………………………………….….1 Chapitre I: Etude bibliographique I-1-Généralités sur la plante……………..……..…………………………………………………….…..3 I-1-1-Genre Ephedra…………………………..…….………………………………………………….....3 I-1-2-Sous espèce Ephedra alata alenda…………...………….…………………………………………..4 I-1-2-1-Position systématique………………………………………………………………………..........4 I-1-2-2-Description botanique…………………………………………………………………………….4 I-1-2-3-Répartition géographique…………………..……………………………………...………..........5 I-1-2-4-Utilisation ………………………………...…………………………………………………….....5 I-1-2-5-Pharmacologie …………………...………………………………………………………...….….6 I-1-2-6-Toxicologie………………...……………………………....………………………………….…...7 I-1-2-7-Travaux antérieurs…………………...…………………………………………………………..7 I-1-2-7-1- Activités biologiques de la plante…………………......………………………………………7 I-1-2-7-2-Chimie de la plante …………………………...……………………………………………..…8 I-2- Activité antibactérienne………...………………………………………………………………......11 I-2-1- Antibiotiques………...…………………………………………………………………………….11 I-2- 2- Méthodes de détermination de l’activité antibactérienne………………...……………………12 I-2- 2-1- Aromatogramme………………...…………………………………………………………..…12 I-2- 2-2-Méthode de diffusion en puits…………………………...……………………………………..13 I-2- 2-3-Technique de micro-atmosphères……………...………………………………………………13 I-2- 2-4-Méthodes de dilutions en bouillon et gélose……………………...……………………………14 I-2- 3- Association d'antimicrobiens …………………………...……………………………...………..14 I-3- Activité antioxydante…………...………………………………………………………………...…15 I-3-1-Radicaux libres…………………...…………………………………………………..……………16 I-3-2-Stress oxydatif- effets et conséquences…………...………………………………………………17 I-3-3-Défense antioxydante…………………………………………………………………...................18 I-3-4-Principaux tests d’activité antioxydante…………...………………………………...…..………20 I-4- Métabolites secondaires………………………………………………………...…………………..21 I-4-1-Alcaloïdes………………...……………………………………….……………...………………...21 I-4-1-1-Définition……………...…………………………………………………………………………21 I-4-1-2-Nomenclature…………………………………………………………………………................21 I-4-1-3-Classification…………………………………………………………………………………….21 I-4-1-4-Propriétés physico-chimiques…………………………………………………..………………22 I-4-1-5-Distribution….……………………………………………………………………..…................22 I-4-1-6-Localisation…….…………………………………………………………………..………...….23 I-4-1-7-Origine biosynthétique…….…………………………………………….…………………...…23 I-4-1-8- Intérêts des alcaloïdes………………………………………………………..……………....…25 I-4-2-Polyphénols: Flavonoïdes …………….………....……………………...……………................…26 I-4-2-1-Structure et classification………………………………………………………………...…......27 I-4-2-2-Extraction, séparation et identification………………………………………………...………29 I-4-2-3-Distribution et localisation……………………………………………………………...….…...30 I-4-2-4-Biosynthèse des Flavonoïdes…………………………………………………….……...…........31 I-4-2-5-Intérêts des flavonoïdes………………………………………………………………...….……33 Chapitre II: Matériels et méthodes II-1-Matériel végétal……………………………………….………………………………….…….…...35 II-2-Présentation du site de récolte………………………………………………….………...……..…35 II-3-Enquête ethnobotanique ……………………………….…………...……………….………..…....37 II-4- Tests phytochimiques préliminaires……………………………………………………………....37 II-5-Extractions………………………………...…………………..………………………...……….….41 II-5-1-Extraction des alcaloïdes………………………………...…………..……………………….…..41 II-5-1-1-Principe de l'extraction des alcaloïdes……………………………….……..........…..………..41 II-5-1-2-Extraction des alcaloïdes totaux……………………………….……………….…….……….42 II-5-1-3-Extraction sélective de l'Ephédrine………………………………..…..………………….….42 II-5-2-Extraction des composés phénoliques ………………………………………………………......43 II.6-Activités biologiques…………………………………………………………………………..…….44 II-6-1-Activité antibactérienne…..……………………………………………………………………...44 II-6-1-1-Souches ciblées………………..……………………………………………………………...…44 II-6-1-2-Méthode de détermination de l’activité antibactérienne…..………………………………...45 II-6-2-Activité antioxydante………..……………………………………………….………………..….45 II-6-2-1-Test du piégeage du radical libre DPPH…………………….…………………………….….45 II-6-2-1-1-Principe du test………………..……………………………………………………………...45 II-6-2-1-2-Protocole de l'activité anti-radicalaire par le test DPPH……………………………….…46 II-6-2-2-Test de FRAP (Ferric Reducing Antioxidant Power)………………………….…….............47 II-6-2-2-1-Principe du test ………………………………..…………………….………………...…..…47 II-6-2-2-2-Protocole du test de l'activité antioxydante via le test FRAP………………………..……47 II-7-Dosage quantitatif des composés phénoliques……………………………………………............48 II-7-1-Détermination de la teneur en composés phénoliques totaux (CTP)......................................…48 II-7-2-Dosage des flavonoïdes…………………………………………………………….......................48 II-8-Analyses statistiques………...………………………………………………………………………49 II-9-Analyses chromatographiques...……………………………………………………………...........49 II-9-1-Chromatographie sur couche mince de gel de silice………………………………………..…..49 II-9-1-1-Mise en œuvre de l’analyse par CCM…………………………………………………………50 II-9-2-Chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse, GC-MS.................51 II-9-2-1-Conditions expérimentales utilisées en GC-MS…………………...………………………….51 Chapitre III: Résultats et discussions III-1-Enquête ethnobotanique……………………..…………………………........................................53 III-2-Tests phytochimiques préliminaires………...……..………………………………………..……56 III-3-Extractions………..………………………………………………………………………………..57 III-4- Activités biologiques……………………………………………………………………..….….…58 III-4-1- Activité antibactérienne ……………………………….……………………………………….58 III-4-2-Activité antioxydante……………………..…………………………………………...………...65 III-4-2-1-Pouvoir de piégeage du radical libre DPPH.………………….……………………...….......65 III-4-2-2-Pouvoir antioxydant estimé par le Test de FRAP...................................................................68 III-5-Dosage quantitatif des composées phénoliques..…...…………..…………………….…………..71 III-5-1-Teneur en composés polyphénoliques totaux (CPT)….……………...………..………………71 III-5-2-Teneur en flavonoïdes…………...……………………………………………….……………...74 III-6-Corrélations entre les activités biologiques et les dosages chimiques…………...……………...77 III-6-1-Activité antioxydante et teneur en polyphénols totaux et en flavonoïdes………...……….....77 III-6-2-Activité antibactérienne et teneur en polyphénols totaux et en flavonoïdes............................78 III-6-3-Relation entre l'activité antioxydante et l'activité antibactérienne………...……..……..…...79 III-7-Analyses chromatographiques.…………………..…………………………………………..........79 III-7-1- Chromatographie sur couche mince…………………………………..………………….........79 III-7-1-1-Analyse par CCM des extraits alcaloïdiques…..………………………………………….…79 III-7-1-2-Analyse par CCM des extraits phénoliques…..………………………………………….…..82 III-7-1-3-Analyse par CCM des extraits apolaires………..…………………………………………...85 III-7-2-Chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse, GC-MS…..........85 Conclusion…………………………………...…………………………………………………..……….88 Références bibliographiques…………………………...……………………………….……………….90 Annexe……………………………………………………...……………………………………………102 Introduction Durant des siècles et même des millénaires, nos ancêtres ont utilisé les plantes pour soulager leurs douleurs, guérir leurs maux et panser leurs blessures. De génération en génération, ils ont transmis leur savoir et leurs expériences en s’efforçant quand ils le pouvaient de les consigner par écrit. Ainsi, même actuellement, malgré le progrès de la pharmacologie, l’usage thérapeutique des plantes médicinales est très présent dans certains pays du monde et surtout les pays en voie de développement, en l’absence d’un système médical moderne (Tabuti et al., 2003). En effet, il existe environ 500.000 espèces de plantes sur terre, dont 80.000 possèdent des propriétés médicinales (Benkhnigue, 2010). En Afrique, où les médicaments à base de plantes sont toujours utilisés par de nombreuses populations pour des soins sanitaires, le pouvoir thérapeutique des plantes était connu de façon empirique (Koffi et al., 2009). La flore algérienne, avec ses différentes espèces appartenant à plusieurs familles botaniques, reste très peu explorée tant sur le plan phytochimique que sur le plan pharmacologique (Merzoug, 2009). L'abondance en principes actifs confère à la plante des propriétés pharmacologiques remarquables, ce qui pourrait justifier ses multiples indications thérapeutiques et pour lesquelles elle est utilisée en tradithérapie (Konkon et al., 2006). En effet, les métabolites secondaires font l’objet de nombreuses recherches. A titre indicatif, les alcaloïdes font partie de ces composés et sont, à faibles doses, dotés de propriétés pharmacologiques et toxicologiques remarquables. De même, les polyphénols, forment un groupe très diversifié de molécules dont plusieurs sont largement utilisées en thérapeutique comme antioxydants pour lutter contre les effets néfastes de l’oxygène à l’origine d’un grand nombre de maladies (Bruneton, 2009). Au début des années 1970, les médecins ont finalement été contraints d'abandonner leur croyance que les infections bactériennes étaient pratiquement toutes traitables. Leur optimisme a été ébranlé par l'émergence de la résistance à plusieurs antibiotiques chez les agents pathogènes tels que Staphylococcus aureus, Streptococcus pneumoniae, Pseudomonas aeruginosa et Mycobacterium tuberculosis (Lowy, 2003). En plus de ce problème, les antibiotiques sont parfois associés à des effets indésirables sur l'hôte telle que l'hypersensibilité allergique. Par conséquent, il existe un besoin de développer des médicaments antimicrobiens alternatifs pour le traitement des maladies infectieuses à partir des plantes médicinales qui semblent moins agressifs (Arshad et al., 2010). 1 Introduction D'autre part, Les antioxydants jouent un rôle important dans la prévention des maladies, et parce que certains antioxydants synthétiques ont montré un risque potentiel pour la santé, notamment un effet cancérigène possible (Safer et Al-Nughamish, 1999); il y'a lieu de trouver de nouvelles sources d'antioxydants peu dangereuses et peu coûteuses naturelles pour les utiliser dans les aliments et les préparations pharmaceutiques et remplacer ainsi les antioxydants synthétiques. Les membres de la famille des Ephedraceae, représentés par un seul genre «Ephedra», sont connus pour leurs nombreux usages en médecine traditionnelle dans le monde. La présente étude vise à contribuer à la valorisation de l'une de ces sous espèces, Ephedra alata alenda qui pousse dans la région d’Ouargla, et qui est réputée par sa tolérance élevée à la carence en eau. Néanmoins; elle reste peu étudiée dans la littérature sur le plan local. Et tout en sachant que le milieu désertique peut être un facteur favorable pour la production de métabolites secondaires dotés de nombreuses activités biologiques (Timmermann et al., 1984), notre choix s'est porté sur l'investigation de cette plante Notre étude est échelonnée à travers la mémoire sur trois parties: - la première, est consacrée à une synthèse bibliographique sur les aspects botaniques et phytochimiques de la plante. Des généralités, sur les activités antibactérienne et antioxydante, ainsi que sur les alcaloïdes et les composés phénoliques et notamment les flavonoïdes, y sont aussi développées. - la deuxième partie illustre le matériel et les méthodes utilisés dans les différentes étapes de notre travail expérimental : Nous avons entamé cette partie par une enquête ethnobotanique, en vue d'évaluer l'intérêt et l'usage de cette plante chez la population ciblée. Des tests phytochimiques préliminaires sont ensuite effectués sur les parties aérienne et souterraine de la plante, justifiant notre choix porté sur les alcaloïdes et les composés phénoliques de cette plante, en vue de leur extraction et de leur analyse. En application, les extraits de l'Ephedra alata alenda sont testés pour leurs activités antibactériennes et leur pouvoir antioxydant. Et enfin, des dosages des composés phénoliques et des tests de corrélations entre les activités biologiques et les teneurs en composés phénoliques sont réalisés. - La troisième partie est consacrée à la présentation, la discussion et l’interprétation des résultats obtenus. Enfin, notre manuscrit est ponctué d’une conclusion générale et de perspectives envisageables. 2 Etude bibliographique I-1- Généralités sur la plante I-1-1-Genre Ephedra L'origine de l'Ephedra a parfois été considérée comme ancienne, peut-être dès ou avant l'éclatement de la Pangée (environ 200 millions d'années passant dans le Trias moyen) (Huang et Price, 2003). La famille des Ephedraceae représentée par le seul genre Ephedra inclue environ 40 espèces dans le monde (Evans, 2009) est représentée par des arbustes dioïques vivaces à rameaux articulés, qui peuvent atteindre 1 à 3 mètre de haut, avec de minces tiges dressées, verts jaunâtres, intersectées et légèrement nervurées, à canalicules de 1,5 mm de diamètre et qui se termine par une pointe souvent acérée. Au niveau des nœuds, qui sont écarté de 4 à 6 cm, les feuilles réduites en écailles apparaissent triangulaires qui se développent en paires opposées ou en verticilles de trois, donnant à la plante l’aspect d’un arbuste sans feuille. De petites fleurs apparaissent en été (Limberger et al., 2013; Ozenda, 1991; Abourashed et al., 2003). Les espèces de ce genre peuvent pousser dans des conditions semi-arides et désertiques, ce qui rend les six continents appropriés pour la croissance de ce genre. Ce dernier se développe habituellement dans des sols sableux, des pentes sèches et des côtés secs de montagnes (Limberger et al., 2013; Qingbiao, 2006) et qui poussent surtout dans la Chine, l'Inde, l'Egypte, le Moyen-Orient, en Europe et dans les Amériques (Hegazi et El-Lamey, 2011). La figure 1 montre la répartition du genre Ephedra dans le monde. Sites de répartition des espèces du genre Ephedra Figure1: Répartition géographique de l'Ephedra dans le monde (Caveney et al., 2001). 3 Etude bibliographique I-1-2- Sous espèce Ephedra alata alenda I-1-2-1-Position systématique Embranchement : Spermaphytes Sous embranchement: Gymnospermes Classe : Gnetopsida Ordre : Ephedrales Famille : Ephedraceae Genre : Ephedra Espèce : Ephedra alata Sous espèce: Ephedra alata alenda (Ozenda, 1991) I-1-2-2-Description botanique Cette espèce, qui est réputée pour sa tolérance élevée à la carence en eau dans les régions sahariennes, est un arbuste de 1 à 3 mètres de haut, à rameaux articulés et très ramifiés d'une couleur vert-jaunâtre, portant au niveau des nœuds de petites feuilles opposées, alternant d'un nœud à l'autre. Les fleurs sont en petits cônes blanchâtres, dioïques (fleurs mâles et femelles sur des pieds différents) et les fruits entourés de bractées largement membraneuses. Elle présente un système de racines latérales extrêmement puissant (Ozenda, 1991; Derbel et al., 2010). Figure 2: Ephedra alata alenda (N'Goussa "Novembre 2014") (originale) 4 Etude bibliographique I-1-2-3-Répartition géographique L'espèce Ephedra alata est une plante médicinale appartenant au genre Ephedra originaire d'Asie, y compris l'Arabie Saoudite (Al-Qarawi et al., 2011). Elle est commune dans le Sahara du Maroc à la Libye jusqu'à l'Egypte et l'Arabie (Ozenda, 1991). En Algérie, E. alata se trouve dans le Sahara septentrional et occidental au niveau des terrains sableux, des regs et les lits sablonneux des oueds. Elle est même rencontrée dans le sable de l'étage tropical et la Hamada de Tinghert (Ozenda, 1991). I-1-2-4-Utilisation Les espèces du genre Ephedra sont parmi les plus anciennes herbes médicinales connues de l'humanité. E. sinica est l'espèce principale qui a été utilisée en Chine depuis plus de 5000 ans. E. gerardiana a aussi été utilisée dans la médecine traditionnelle indienne depuis l'ancien temps. Même durant le temps de l’empire Romain, l’Ephedra était bien connue (Abourashed et al., 2003). Ma-huang est le terme spécifique donné, par les chinoises, à la partie aérienne des espèces : E.sinica, E.equisietina, E.intermedia, E.distachya, E.gerardiana, E.minuta ainsi qu'autres espèces contenant de l’éphédrine (Abourashed et al., 2003). Ma-huang a été traditionnellement utilisé en Chine pour lutter contre l’asthme bronchiale, rhume, grippe, fièvre, frissons, rhinite, congestion nasale, œdème, maux de tête, arthralgies et comme diaphorétique, antiallergique et antitussif (Abourashed et al., 2003; Soni et al., 2004; Konno et al., 1979; Ma et al., 2007). Les espèces Ephedra d’Asie ont été récemment utilisée dans la fabrication clandestine d'une drogue de rue, de la méthamphétamine (d-desoxy-éphédrine) (Caveney et al., 2001). En Egypte, E.alata est utilisée en médecine traditionnelle comme dépurative, hypotensive, antiasthmatique et agent astringent (Nawwar et al., 1984). En Arabie Saoudite, Ephedra est l'une des plantes de parcours les plus répandues. Elle a été utilisée comme pâturage pour de nombreux animaux attirés par son arôme acceptable (AL-Qarawi et al., 2012). Au Maroc, l’Ephedra alata est utilisée pour lutter contre le diabète (Ghourri et al., 2013). En Algérie, E. alata s’utilise contre la grippe, la coqueluche et la faiblesse générale en tisane et par inhalation ainsi que sous forme de gouttes nasales contre les rhumes (Ould El Hadj et al., 2003). Elle est très appréciée par le dromadaire. 5 Etude bibliographique Les organes utilisés dans la médecine traditionnelle sont les tiges vertes séchées, qui sont usuellement bouillies dans de l’eau pendant environ trente minutes et administrées comme thé chaud (Abourashed et al., 2003). En dépit de sa longue histoire et sa promesse agronomique, l’utilisation de l’herbe a diminué au fil des ans, mais au début du vingtième siècle, l’importance de l’herbe a graduellement revécu comme il est démontré par son large utilisation aux Etats Unis dont beaucoup de produits contenant de l’Ephedra vendus sous des noms tels que ̎ Herbal Ecstasy and Escalation" sont supposés être efficaces pour la perte de poids et l'amélioration des performances physiques (Abourashed et al., 2003; Caveney et al., 2001). I-1-2-5-Pharmacologie Les effets pharmacologiques et toxicologique de cet arbuste semble être attribuable à ses alcaloïdes de types éphédrine, principalement (-)-éphédrine et (+)- pseudoéphédrine. L’Ephédrine, malgré l’absence de groupement phénolique caractéristique des catécholamines, est un sympathomimétique, agoniste à la fois des récepteurs adrénergiques α et β. Elle présente aussi un effet indirecte sur le système sympathique via l’augmentation de la libération de noradrénaline à partir des vésicules de stockage dans les neurones sympathiques vers la zone synaptique où il se fixe sur les récepteur post-synaptiques α et β (Limberger et al., 2013; Chen et al., 2010; Ma et al., 2007). L’effet principal de la stimulation des récepteurs adrénergiques α et β inclue l’augmentation de la fréquence cardiaque et la contractilité. Elle favorise également la vasoconstriction périphérique due à la fraction pseudoéphédrine, la bronchodilatation, ce qui explique son utilisation traditionnelle comme décongestionnant nasal et antiasthmatique, ainsi que la stimulation du SNC (Abourashed et al., 2003) (Phinney et al., 2005). Cependant, les effets hypertenseurs et vasoconstricteurs liés à l’éphédrine, sont moins rapides et moins puissants, mais plus durables et plus stables dans les conditions du métabolisme contrairement à l'adrénaline (Chopra et al., 1960). C’est pour cela que l’administration de l’éphédrine, qui semble le majeur principe actif de la plupart des espèces Ephedra, est contre indiqué chez les patients atteint d'hypertension ou toute autre MCV, de glaucome, ou de l’hyperthyroïdie (Soni et al., 2004; Chen et al., 2010). 6 I-1-2-6-Toxicologie Etude bibliographique Les espèces de l'Ephedra ont des effets bénéfiques et néfastes (Ma et al., 2007). Cliniquement, il peut en résulter une tachycardie, une hypertension, une hypersudation, une bronchodilatation, une agitation et une mydriase. L'utilisation de l'Ephedra est également connue pour être associée avec des manifestations gastro-intestinales et psychiatriques (Peters et al., 2005). Ces effets peuvent être les raisons pour lesquelles l'utilisation de l'Ephedra est recommandée uniquement pour les situations aiguës en médecine traditionnelle chinoise et contre-indiqué pour une utilisation à long terme (Chen et al., 2010). I-1-2-7-Travaux antérieurs I-1-2-7-1- Activités biologiques de la plante - Activité antimicrobienne Ephedra alata s’est révélée avoir une activité antivirale élevée contre le HSV (Herpes simplex virus) (Mohamed Soltan et Kamal Zaki, 2009). L'extrait aqueux de E. alata égyptienne présente un potentiel d'inhibition significatif in vitro et in vivo contre la croissance et la production d'aflatoxines par Aspergillus flavus (Al-Qarawi et al., 2011). Ghanem et El-Magly (2008) ont montré que l’extrait acétonitrile de l'E. alata de l'Egypte présente simultanément, une forte activité contre des bactéries à GRAM+ et à GRAM- ainsi que des champignons et champignons de type levure. L'E.alata de la région de Ouargla testé par Kessal et Bouafia (2003) et Chebouat et al. (2014) s'est révélée avoir des activités plus ou moins importantes sur la croissance de bactéries à GRAM positif et à GRAM négatif selon la souche ciblée. - Effet sur la masse corporelle Une étude réalisée par (Boozer et al., 2001) a montré qu’un mélange d’Ephedra et de guarana favorise efficacement et à court terme (8 semaines) la perte de poids chez des sujets en surpoids. Un tel effet a été principalement attribué à une augmentation de la tonicité sympathomimétique entraînant une augmentation de la lipolyse et la glycogénolyse, avec la stimulation sympathique du centre de la satiété central conduisant à la suppression de l'appétit. 7 - Effet hypoglycémiant Etude bibliographique Cinq glycanes actifs isolés de E.distachya : Ephedranes A, B, C, D et E ont réduit significativement le taux de glucose sanguin chez des souris normales et diabétiques (Konno et al., 1985). Ainsi que l’extrait alcoolique de l’E.alata a présenté un abaissement persistant du taux de glucose sanguin une heure après son administration à des rats à jeun (Shabana, 1990). - Effet anti-inflammatoire L’extrait aqueux de l’E.sinica présente une propriété inhibitrice de complément à la fois dans le sérum animal et humain. Ceci pourrait expliquer l’utilisation de la plante dans la médecine chinoise traditionnelle dans le cas de néphrite aigue (Ling et al., 1995). Par ailleurs, Hikino et al. (1980) ont suggéré que la pseudoéphédrine est le principe actif responsable de l'activité anti-inflammatoire montrée par l'E.intermedia. Konno et al. (1979) ont rapporté que la partie aérienne des espèces d'Ephedra contient de l’Ephedroxane qui s’est révélée également posséder une activité anti-inflammatoire. - Action sur la pression artérielle Les croyances chinoises prétendent que la partie aérienne et souterraine de l’Ephedra ont des effets opposés. Cela a été confirmé, pour l'action sur la pression artérielle, par des tests sur des animaux. Un polyphénol nommé l’Ephedrannine A isolé à partir des racines de la plante (Hikino et al., 1982) ainsi qu'un type mineure d’alcaloïdes dans la plante isolé de ses racines, nommé l’Ephedradine, présentaient un effet hypotensif (Tamada et al., 1979). Par contre, l’éphédrine présente une action hypertensive (Ehab A et al, 2003). I-1-2-7-2-Chimie de la plante Les espèces de l'Ephedra sont des sources naturelles de nombreux phytoconstituants incluant des alcaloïdes, des tanins, des saponines, des proanthocyanidines, des acides phénoliques, des flavonoïdes et des huiles essentielles (Hegazi et El-Lamey, 2011). Il est bien connu dans la littérature que les propriétés biologiques traditionnelles de l'Ephedra sont attribuables en grande partie aux alcaloïdes de type éphédrine, proto-alcaloïdes dérivés de la phénylalanine (Caveney et al, 2001). Notons que la (-) éphédrine et l’(+) pseudoéphédrine sont généralement les plus abondantes, ils représentent environ 80% de la teneur en alcaloïdes dans la plante séchée (Phinney et al., 2005; Soni et al., 2004; Caveney et al., 2001). 8 Etude bibliographique Plus de 50 espèces d'éphédra sont originaires de deux hémisphères, mais la détection des alcaloïdes de la série de l'éphédrine a été limitée à des espèces en Eurasie dont l’Ephedra sinica est la principale source, tandis que les espèces américaines telle que E. nevadensis connue comme Mormon ou le thé de désert sont considérées comme dépourvues de ces métabolites (Limberger et al., 2013; Abourashed et al., 2003). Néanmoins, ce type d’alcaloïdes ne représente pas les seuls alcaloïdes identifiés dans la plante. Le tableau 1 montre d'autres types d'alcaloïdes mineurs isolés à partir de différents espèces d'Ephedra. Tableau 1: Principaux alcaloïdes isolés du genre Ephedra autres que l'éphédrine Alcaloïde Structure chimique Ephedroxane Source Référence Ephedra Konno et al., 1979 Transtorine Ephedra transitoria Al-Khalil et al., 1998 Ephedralone même structure précédente Ephedra alata Nawwar et al., avec O-CH3 en C7 1985 Tétraméthylpyrazine Ephedra sinica Li et al., 2001 Ephedradines Ephedra aphylla Abdel-Kader et al., 2003 Hordenine Ephedra aphylla Abdel-Kader et al., 2003 9 Etude bibliographique Flavonoïdes Les flavonoïdes des espèces de l’Ephedra comprennent principalement des di-Cglycosylflavones, flavonol-3-O-glycosides et proanthocyanidines (Nawwar et al., 1984). Le flavonoïde glycosylé, herbacetin 7-O-neohesperidoside ainsi que plusieurs autres flavonoïdes tels que le symplocoside, la pollenitine B, le kaempferol 3-O-rhamnoside 7-Oglucoside et l’isovitexine 2-O-rhamnoside ont été identifiés à partir de l'extrait de l'espèce Ephedra sinica par Amakura et al. (2013). L’herbacetine 8-methyl ether 3-O-glucoside-7-O-rutinoside, l’herbacetine 7-O-(6”- quinylglucoside), la vicenine II, la lucenine III, le kaempferol 3-rhamnoside, la quercétine 3rhamnoside et l’herbacetine 7-O-glucoside sont les flavonoides qui ont été isolés et identifiés de l’Ephedra alata (la plante entière). Aussi, l'herbacetin 7-O-glucoside a été rapporté dans l'espèce E. lomatolepis et l'herbacetine 8 methyl ether 3-O-glucoside de E. equisetina (Nawwar et al., 1984). Tanins Les tanins, principalement les proanthocyanidines, ont été caractérisés par des réactions colorimétriques. Ces composés sont produits en grande quantité dans les tiges de nombreuses espèces Ephedra appartenant aux deux continents, eurasien (tels que : E. intermedia, E. przewalskii, E. alata, E. distachya et E. fragilis) et américains tels que E. californica, E. nevadensiset E. torreyana (Zang et al., 2013). Ces molécules contribuent au goût astringent de l'Ephedra (Soni et al ,2004). Huiles essentielles Les principaux constituants de l’huile essentielle de E. sinica signalés par Miyazawa et al. (1997) et Wang et al. (2006) sont l’α-terpinéol, le terpinen-4-ol, le linalool, le 2,3-dihydro-2méthylbenzo-furanne, le cis-p-menth-2-ène-7-ol., le p-vinylanisole, le 3-méthyl-2-butén-1-ol, le phytol et le γ-eudesmol. En plus du tétraméthylpyrazine, qui a été approuvé ultérieurement comme alcaloïde (Hong-Xia Li et al., 2001). 10 Etude bibliographique I-2- Activité antibactérienne Les infections microbiennes ont été la principale cause de maladies tout au long de l'histoire de l'humanité. Avec l'introduction des antibiotiques, on pensait que ce problème devait disparaître. Alors que l'utilisation répandue et parfois inappropriée de ces agents , ainsi que leur utilisation extensive comme activateurs de croissance dans l'alimentation animale ont poussé les bactéries à développer des mécanismes de résistance leur permettant de survivre avec succès au cours des 50 dernières années en face d'un assaut continu d’antimicrobiens (Davies, 1994; Dzidic et al., 2008; Lowy , 2003). L'émergence de bactéries multirésistantes est un phénomène de préoccupation pour le clinicien et l'industrie pharmaceutique, car il est la principale cause de défaillance dans le traitement des maladies infectieuses (Davies, 1994). Cette situation incite de chercher de nouvelles sources de substances antimicrobiennes. Les antimicrobiens d'origine végétale ont un énorme potentiel thérapeutique. Ils sont efficaces dans le traitement des maladies infectieuses, tout en atténuant ou en évitant un grand nombre d'effets secondaires qui sont souvent associés aux agents synthétiques (Arshad et al., 2010). I-2-1- Antibiotiques Un antibiotique est une substance antibactérienne naturelle, semi-synthétique ou synthétique, capable à faible dose de tuer ou d'inhiber spécifiquement la croissance du germe par un mécanisme particulier jouant sur ses mécanismes vitaux (Okusa Ndjolo., 2012). Pour qu'il soit actif, un antibiotique doit pénétrer dans la bactérie sans être détruit ni être modifié, se fixer sur une cible et perturber la physiologie bactérienne (Benabbou, 2012). Selon la structure chimique, les antibiotiques peuvent exercer leurs effets selon différents modes: - Antibiotiques inhibant la synthèse de la paroi: β-lactamines, glycopeptides, - Antibiotiques altérant la membrane plasmique: polymixines, daptomycine, - Antibiotiques inhibant la synthèse protéique (généralement par fixation sur les ribosomes): tetracyclines, chloramphenicol, - Antibiotiques inhibant la synthèse des acides nucléiques: rifampicine, etc. (Dzidic et al., 2008). 11 Etude bibliographique I-2- 2- Méthodes de détermination de l’activité antibactérienne L'activité biologique d'un extrait est liée à sa composition chimique. Lorsque l'on parle d'activité antimicrobienne, on distingue deux sortes d'effets : une activité létale ou biocide et une inhibition de la croissance ou activité biostatique (Attou, 2011). La sensibilité des microorganismes peut varier selon le germe testé car un antimicrobien peut être biocide vis-à-vis de certaines souches, biostatique vis-à-vis d’autres ou n’avoir aucun effet (Pibiri, 2006). L’examen des données bibliographiques fait apparaître la diversité des méthodologies utilisées pour mettre en évidence l’activité antimicrobienne des extraits. Les différents protocoles peuvent être classés 1. selon le milieu dans lequel se fait la diffusion de l'extrait, soit liquide soit solide. 2.selon la nature du contact avec le germe : diffusion sur disque, ou dispersion dans un émulsionnant (Pibiri, 2006). I-2- 2-1- Aromatogramme L’aromatogramme est basée sur une technique utilisée en bactériologie médicale, appelée antibiogramme ou méthode par diffusion en milieu gélosé ou encore méthode des disques. Cette méthode a l’avantage de s’appliquer à un très grand nombre d’espèces bactériennes et d’avoir été largement évaluée par 50 ans d’utilisation mondiale (Pibiri, 2006). L’aromatogramme se réfère à la diffusion d'un agent antimicrobien d'une concentration spécifique à partir de disques dans le milieu de culture solide, qui a été ensemencé avec l'inoculum. La méthode est basée sur la détermination d'une zone d'inhibition proportionnelle à la sensibilité bactérienne à l'antimicrobien présent dans le disque. La diffusion de l'agent antimicrobien dans le milieu de culture ensemencé résulte d'un gradient de l'antimicrobien. Quand la concentration de l'antimicrobien devient si diluée qu'il ne peut plus inhiber la croissance de la bactérie testée, la zone d'inhibition est démarquée (Manuel terrestre de l'OIE, 2008). Plus le diamètre de cette zone est grand, plus la souche est sensible à l’antibiotique. Plus il est petit, plus la bactérie est résistante (Pibiri, 2006) (Figure 3). Les disques devraient être distribués de sorte que les zones d’inhibition autour des disques ne se chevauchent pas et qu'ainsi la zone d'inhibition puisse être déterminée. La méthode des disques est facile à mettre en œuvre, reproductible et ne nécessite pas d'équipement onéreux (Manuel terrestre de l'OIE, 2008) 12 Etude bibliographique Figure 3: Illustration de la méthode des aromatogrammes sur boîte de Pétri (Zaika, 1988). I-2- 2-2-Méthode de diffusion en puits Proposé par Cooper et Woodman en 1946, reprise par Shroder et Messing (1949), elle mesure une diffusion radiale de l'extrait à partir d'un puits en donnant une zone d'inhibition clair et facilement mesurable à la surface de la gélose préalablement ensemencée avec la suspension bactérienne. Elle consiste à découper un tronc circulaire vertical dans la gélose et d'y verser une solution d'extrait de concentration connu (Hellal, 2011). I-2- 2-3-Technique de micro-atmosphères Le protocole des microatmosphères est techniquement proche de celui des aromatogrammes. La différence réside principalement dans la position du disque imprégné. Dans cette technique, le disque imprégné est déposé au centre du couvercle de la boîte de Pétri, renversée pendant la durée de l’expérience. Celui-ci n’est donc plus en contact avec le milieu gélosé. Cette technique permet de mettre en évidence la diffusion des composants volatils des huiles essentielles à l’intérieur d’une boîte de Pétri (Pibiri, 2006). 13 Etude bibliographique I-2- 2-4-Méthodes de dilutions en bouillon et en gélose Le but des méthodes de dilution en bouillon et en gélose est de déterminer la concentration la plus faible de l'antimicrobien testé qui inhibe la croissance de la bactérie testée (la CMI, habituellement exprimée en mg/ml ou mg/litre) (Manuel terrestre de l'OIE, 2008). - Dilution en bouillon La dilution en bouillon est une technique dans laquelle une suspension bactérienne, à une concentration déterminée, est testée contre des concentrations variables d’un agent antimicrobien dans un milieu de culture liquide. La méthode de dilution en bouillon peut être effectuée dans des tubes contenant un volume minimum de 2 ml (macrodilution) ou dans de plus petits volumes à l’aide de plaques de microtitration (microdilution) (Manuel terrestre de l'OIE, 2008). La lecture peut être visuelle ou à l'aide d'un spectrophotomètre car le degré d'inhibition est en rapport avec la turbidité du milieu (Hellal, 2011). - Dilution en gélose La dilution en gélose implique l’incorporation d’un agent antimicrobien dans un milieu gélosé à des concentrations variables, suivie de l’ensemencement d’un inoculum bactérien défini à la surface de la gélose de la boîte. La Dilution en gélose présente comme avantage la capacité de tester plusieurs bactéries sur le même ensemble de boîtes de gélose en même temps (Manuel terrestre de l'OIE, 2008). I-2- 3- Association d'antimicrobiens Les effets antimicrobiens des associations des produits à tester, comme pour les associations d’antibiotiques, sont définis selon quatre interactions possibles : - Indifférence : l’activité d’un composé n’est pas affectée par l’autre. - Addition : l’effet de l’association est égal à la somme des effets de chaque composé étudiée isolément, à la même concentration que dans l’association. - Synergie : l’effet est significativement supérieur à la somme de l'effet de chaque composé étudiée isolément, à la même concentration. - Antagonisme : l’association diminue l’activité, elle est inférieure à la somme des effets de chaque composé pris séparément. (Pibiri, 2005). 14 I-3- Activité antioxydante Etude bibliographique Les radicaux libres sont produits dans le cadre de processus métaboliques normaux. Sous les conditions physiologiques, la production de ces radicaux au niveau cellulaire est étroitement contrôlée par un énorme système de défense dit système antioxydant (Sies, 1997). Cependant, une surproduction de radicaux libres d'un côté et (ou) une déficience du système antioxydant de l'autre côté, conduira à une augmentation significative de la production de ces radicaux, qui submergent la défense antioxydante et imposent un stress oxydatif pour le système physiologique (Martínez-Cayuela, 1995). Le stress oxydatif peut causer des dommages aux lipides, protéines ou l'ADN cellulaires, inhibant leurs fonctions normales. Le stress oxydatif est donc impliqué dans de nombreuses maladies dégénératives telles que l'athérosclérose, les maladies coronariennes, le vieillissement et le cancer (Valko et al., 2007). Par conséquent, la réduction du stress oxydatif va promouvoir nos conditions physiologiques et prévenir certaines maladies dégénératives dans laquelle les radicaux libres sont impliqués. En outre, les antioxydants ont été largement utilisés dans l'industrie alimentaire afin de prolonger la durée de conservation. Des antioxydants synthétiques, tels que le butylhydroxytoluène (BHT) et le butylhydroxyanisole (BHA) sont couramment utilisés dans l'industrie alimentaire. Cependant, il y a un large accord que les antioxydants synthétiques doivent être remplacés par des antioxydants naturels parce que certains antioxydants synthétiques ont montré de potentiels risques pour la santé, et plus particulièrement des effets cancérogènes possibles (Safer et AlNughamish, 1999). Par conséquent, il est d'une grande importance de trouver de nouvelles sources d'antioxydants sains et peu coûteux d'origine naturelle dans le but de les utiliser dans les aliments et les préparations pharmaceutiques pour remplacer les antioxydants synthétiques. L'intérêt croissant pour la substitution des antioxydants alimentaires synthétiques par des matières naturelles favorise le dépistage de nouveaux antioxydants à identifier dans les sources végétales (Moure et al., 2001). 15 I-3-1-Radicaux libres Etude bibliographique Un radical libre est une espèce chimique contenant un ou plusieurs électrons non appariés. Extrêmement instable, ce composé peut réagir avec les molécules les plus stables pour apparier son électron. L’appellation « espèces réactives d'oxygène (ERO) » inclut les radicaux libres de l’oxygène qui représentent la classe la plus importante d'espèces radicalaires générées dans les systèmes vivants: anion superoxyde (O2•-), radical hydroxyle (OH•) mais aussi certains dérivés oxygénés non radicalaires dont la toxicité est importante tels que le peroxyde d’hydrogène (H2O2). L'anion superoxyde (O2•-) et le peroxyde d’hydrogène (H2O2) sont des oxydants moins réactif que OH•, mais ils ont une durée de vie plus longue leur permettant de se déplacer à partir du site de génération et de réagir avec des molécules dans divers tissus (Valko et al., 2007; Martínez-Cayuela, 1995). A côté des ERO, il existe des ERN (espèces réactives du nitrogène) dont le représentant majeur est l'oxyde nitrique NO•. C'est un radical peu réactif impliqué dans la neurotransmission et produit lors de métabolisme de l'arginine en citrulline par les oxyde nitrique synthases (NOS). Le NO• peut se lier aux radicaux libres oxygénés pour former des molécules plus toxiques comme l'anion peroxynitrite (ONOO−), un puissant oxydant qui peut provoquer la fragmentation de l'ADN et l'oxydation des lipides (Valko et al., 2007). Le tableau 2 montre une liste de quelques espèces chimiques réactives. Tableau 2: Liste de quelques espèces réactives (Halliwell, 2006). Espèces radicalaires Espèces non radicalaires O2•- Superoxyde H2O2 Peroxyde d'hydrogène OH• Hydroxyle ROOH Peroxyde Organique ROO• Peroxyle ONOO- Peroxynitrite RO• Alkoxyle O2NOO- Peroxynitrate NO• Oxyde nitrique NO2Cl NOO • NO3• CO3•- Dioxyde de nitrogène Nitrate HNO2 ClO2 Chlorure de nitrile Acide nitreux Dioxyde de chlore Carbonate 16 Etude bibliographique I-3-2-Stress oxydatif- effets et conséquences Le métabolisme cellulaire normal de l’oxygène produit de manière continue de faibles quantités de dérivés réactifs de l’oxygène et de l'azote. Les effets bénéfiques des ERO et ERN, tels que la défense contre les agents infectieux, se produisent à des concentrations faibles à modérés. Dans certaines situations, cette production augmente fortement, entraînant un stress oxydatif que l’on définit comme un déséquilibre entre la production et la destruction de ces molécules. En revanche, le stress oxydatif est susceptible d’entraîner des dégâts cellulaires qui pourraient être à l’origine de certaines pathologies: cancer, maladies cardiovasculaires, diabète maladies neurodégénératives telle que la maladie de Parkinson et la maladie d'Alzheimer, La polyarthrite rhumatoïde et le vieillissement accéléré (Valko et al., 2007; Martínez-Cayuela, 1995). La plupart des maladies induites par le stress oxydant apparaissent avec l'âge car le vieillissement diminue les défenses antioxydantes et augmente la production mitochondriale de radicaux (Mohammedi, 2013). Oxydation de l'ADN Le radical hydroxyle est connu pour réagir avec tous les composants de la molécule d'ADN, d'endommager à la fois les bases puriques et pyrimidiques et aussi le squelette désoxyribose. Les modifications permanentes du matériel génétique résultant de ces incidents de "dommages oxydatifs" représentent la première étape impliquée dans la mutagenèse et la cancérogenèse (Valko et al., 2007; Martínez-Cayuela, 1995). L’ADN mitochondrial est la cible privilégiée des oxydations par les ERO car il est dépourvu d'histones et ne semble pas avoir de systèmes de réparation aussi efficaces que celui de l'ADN nucléaire, mais aussi du fait de sa proximité directe de l’une des principales sources d’ERO cellulaire : la chaine respiratoire mitochondriale (Servais, 2004). Oxydation des protéines Les radicaux libres peuvent réagir avec les acides aminés contenant des groupes insaturés ou de soufre tels que la phénylalanine et la cystéine. C'est le cas de nombreuses enzymes cellulaires et protéines de transport. Ces réactions donnent lieu à des perturbations structurelles dans les protéines, tels que les phénomènes d'agrégation qui sont favorisées par la formation de liaisons disulfures inter et intramoléculaire. L'oxydation des protéines ainsi, inactive les protéines, augmentent leur hydrophobicité et leur sensibilité à la protéolyse (Martínez-Cayuela, 1995). 17 Oxydation des lipides Etude bibliographique Les radicaux, hydroxyle et hydroperoxyle, sont capables d'attaquer les acides gras insaturés des phospholipides et d'autres molécules lipidiques de la membrane, initiant de cette façon, la peroxydation lipidique. Dans ce processus, le radical libre primaire arrache un atome d'hydrogène à partir d'une liaison méthylène de la chaîne de carbone. Le radical produit réagit facilement avec l'oxygène moléculaire pour former un radical peroxyle, qui peut à son tour enlever un atome d'hydrogène d'une autre molécule de lipide permettant la propagation de la chaîne de peroxydation. La peroxydation lipidique provoque de graves dommages à la structure membranaire et, par conséquent, modifie sa fluidité et sa capacité de fonctionner correctement (Martínez-Cayuela, 1995). Oxydation des glucides Les radicaux peuvent oxyder les monosaccharides, mais ils peuvent également réagir avec des polysaccharides et induire leur dépolymérisation (Martínez-Cayuela, 1995). . Le radical OH est capable de couper les molécules de sucres (désoxyribose, mannose, glucose) et de susciter ainsi des liaisons entre sucres et protéines provoquant des épaississements membranaires. La cataracte diabétique serait une conséquence de cette liaison. Les radicaux libres de l'oxygène provoquent aussi une fragmentation des polymères comme l'acide hyaluronique, glycosaminoglycane constitué de répétitions d'unités d'acide glucuroniqueN-acetylglucosamine et qui maintient la viscosité élevée du liquide synovial. Cependant, dans la polyarthrite rhumatoïde, il est dépolymérisé, sous l'effet des ERO générés par les neutrophiles. (Pasquier, 1995). I-3-3-Défense antioxydante Un antioxydant est une substance qui inhibe ou retarde significativement l’oxydation d’un substrat, alors qu’elle présente une concentration très faible dans le milieu où elle intervient (Halliwell et Gutteridge, 1990). Les composés antioxydants peuvent être recyclés dans la cellule ou bien ils sont irréversiblement endommagés, mais leurs produits d'oxydation sont moins nuisibles, ou peuvent être en outre convertis en substances inoffensives (Matkowski, 2008). Notre organisme est équipé de tout un système complexe de défenses antioxydante enzymatiques et non enzymatiques, localisé dans les compartiments intra- et extracellulaires. (MartínezCayuela, 1995). 18 - Système enzymatique Etude bibliographique Toutes les cellules dans les organismes eucaryotes contiennent de puissantes enzymes antioxydantes. On en compte trois principales, Superoxyde dismutase, Catalase et Glutathion peroxydase (Sies, 1997). Toutes trois présentes dans le cytoplasme, la mitochondrie et le milieu extracellulaire (Mohammedi, 2013). -Superoxide dismutase (SOD): Catalyse la dismutation de l'anion superoxyde (O2.-) en peroxyde d'hydrogène et en oxygène moléculaire: .- O2 + O2.- + 2H + → H2O2 + O2 -Catalase (CAT): Catalyse la transformation du peroxyde d’hydrogène en eau et en oxygène moléculaire lorsque la concentration intracellulaire de celui-ci est très élevée: 2 H2O2 → 2 H2O + O 2 - Glutathion peroxydase (GPx): Joue un rôle très important dans la détoxification de l'organisme du peroxyde d'hydrogène et des hydroperoxydes organiques résultants de l'oxydation du cholestérol ou des acides gras en couplant la réduction de ces dérivés réactifs avec l'oxydation de substrats réducteurs comme le glutathion (GSH): H2O2 + 2 GSH → ROOH + 2 GSH → GSSG + 2 H2O GSSG + ROH + H2O Comparativement à la catalase, la glutathion peroxydase présente une forte affinité pour le substrat H2O2. La glutathion réductase (GR), quant à elle, a pour rôle de régénérer le GSH à partir du GSSG tout en utilisant le NADPH comme un cofacteur (Martínez-Cayuela, 1995): GSSG + NADPH, H+ → 2 GSH + NADP+ Ces enzymes ont une action complémentaire sur la cascade radicalaire au niveau de l'anion superoxyde O2.- et du H2O2, conduisant finalement à la formation de l'eau et de l'oxygène moléculaire (Figure 4). Figure 4: Schéma du mécanisme réactionnel invoqué dans la détoxification enzymatique (Piquet et Hebuterne, 2007). 19 - Etude bibliographique Système non enzymatique Il existe un certain nombre de petites molécules, largement distribué dans les systèmes biologiques, qui peut piéger les radicaux libres (Martínez-Cayuela, 1995). Ce groupe renferme de nombreuses substances hydro- ou liposolubles endogènes synthétisées par les cellules, parmi lesquelles on peut citer le glutathion (GSH), l'acide urique, la taurine et l'hypotaurine (Pincemail et al., 2002). D’autres composés exogènes apportés par l'alimentation peuvent aussi jouent le rôle des antioxydants, tels que la vitamine E (tocophérol), la vitamine C (acide ascorbique), les caroténoïdes et les flavonoïdes (Valko et al., 2007). De plus, la prévention de l'initiation de réactions en chaîne comprend la fixation d'ions métalliques, des ions de fer et de cuivre en particulier. Ainsi les protéines (ferritine, transferrine et céruloplasmine) sont d'une importance centrale dans le contrôle de l'état rédox de l'organisme (Sies, 1997). I-3-4-Principaux tests d’activité antioxydante Il y a une augmentation parallèle de l’intérêt des antioxydants et de l'application des méthodes pour estimer l'efficacité de ces substances (Gioti et al., 2007). De nombreuses méthodes sont utilisées pour l’évaluation de l’activité antioxydante d'un produit pur ou d'un mélange. La plupart de ces méthodes sont basées sur la coloration ou la décoloration d’un réactif dans le milieu réactionnel. Les propriétés antioxydantes des extraits peuvent être évaluées in vitro grâce à plusieurs méthodes telles que; ORAC (oxygen radical absorbance capacity), ABTS (acide 2,2’-azinobis (3 éthylbenzothiazoline-6- sulfonique)), FRAP (Ferric Reducing Antioxidant Power) et DPPH (2,2diphenyl-1-picrylhydrazyl) (Thaipong et al., 2006). Récemment, les mesures de l’activité antioxydante peuvent être aussi effectuées grâce aux modèles basés sur les cultures cellulaires (Wolfe et al., 2008). 20 Etude bibliographique I-4-Métabolites secondaires I-4-1-Alcaloïdes Le terme d'alcaloïde a été introduit par W. Meissner au début de XIX e siècle pour désigner des substances naturelles réagissant comme des bases, comme des alcalis (de l'arabe al-qali, la soude et du grec eidos, l'aspect). Plus de 12000 alcaloïdes ont été isolés depuis la découverte de la morphine (Croteau et al., 2000). I-4-1-1-Définition Un alcaloïde est un composé organique d'origine naturelle (le plus souvent végétale), azoté, plus ou moins basique, de distribution restreinte et doté, à faible dose de propriétés pharmacologiques marquées. Le regroupement d'un tel ensemble est par ailleurs confirmé par des réactions communes de précipitation avec les « réactifs généraux des alcaloïdes» (Bruneton, 2009). I-4-1-2-Nomenclature Dans ce groupe de composés, la nomenclature systématique est peu utilisée. L'utilisation des noms triviaux est dominante. Ce dernier, se termine typiquement par "ine" (Popl et al., 1990) ; il dérive du nom du genre ou de l'espèce, du nom vulgaire, de l'effet physiologique, de l'aspect physique de l'alcaloïde ou du nom de celui qui l’a découvert (Abed, 2003). I-4-1-3-Classification Les alcaloïdes sont généralement classés selon leurs précurseurs biogénétique communs et la position de l'atome d'azote, en: - alcaloïdes vrais: Les alcaloïdes vrais contiennent ordinairement un azote hétérocyclique dans leurs structures qui dérivent des acides aminés. - Pseudo- alcaloïdes Les pseudo-alcaloïdes présentent le plus souvent toutes les caractéristiques des a1ca1oïdes vrais mais ce ne sont pas des dérivés des acides aminés. Il s'agit dans la majorité des cas connus d'isoprénoïdes et l'on parle alors d'alcaloïdes terpéniques: monoterpéniques, sesquiterpéniques, ou diterpéniques. Dans ce groupe on connait également des substances issues du métabolisme de l'acétate, c'est le cas de la coniine, principe toxique de la ciguë. 21 - Proto- alcaloïdes Etude bibliographique Les proto-alcaloïdes sont des amines simples dont l'atome d'azote n'est pas inclut dans un système hétérocyclique mais forme plutôt des groupements aminés latéraux. Ils sont biosynthétisés à partir des acides aminés (Aniszewski, 2007). I-4-1-4-Propriétés physico-chimiques Les alcaloïdes se caractérisent principalement par: - Masse moléculaire variant de 100 à 900 Dalton. - La quasi-totalité des structures connues comprenant dans leur formule de l'oxygène, sont des solides cristallisables, rarement colorés. Les autres, non oxygénés, sont liquides à la température ordinaire. - Presque toujours capables de dévier la lumière polarisée. - Les bases sont très peu ou insolubles dans l'eau, solubles dans les solvants organiques apolaires et dans les alcools à titre élevé. - La basicité est un caractère très variable, elle dépend de la disponibilité du doublet libre de l'azote. Des groupements électro-attracteurs adjacents à l'atome d'azote diminuent la basicité alors que des groupements électro-donneurs l'exaltent. - La basicité des alcaloïdes permet la formation des sels avec des acides minéraux ou organiques, et qui sont plus stables à la chaleur, la lumière et à l'oxygène que les formes de bases libres. - Grâce à la capacité qu'ont les alcaloïdes de se combiner avec des métaux et des métalloïdes, la caractérisation des alcaloïdes est possible avec des réactions de précipitation par des réactifs généraux des alcaloïdes (Bruneton, 2009). I-4-1-5-Distribution Les alcaloïdes sont présents essentiellement chez les Angiospermes dont la plupart sont des Dicotylédones. Cependant, de nombreux alcaloïdes ont également été trouvés chez des Monocotylédones (Liliacées, Poacées) et même chez des Gymnospermes (Ephedra). Les Ptérydophytes sont rarement alcaloïdifères (Bruneton, 2009). Les plantes à alcaloïdes ne renferment que très rarement un seul alcaloïde, même si elles contiennent parfois un composé très majoritaire (ex.; hyoscyamine de la feuille de belladone) mais, il n'est pas rare que plusieurs dizaines d'alcaloïdes soient présents dans une même drogue, voir des centaines (cas de la pervenche de Madagascar). 22 Etude bibliographique Généralement, tous les alcaloïdes d'une même plante ont une origine biogénétique commune, et ils existent généralement sous la forme, soluble, de sels d'acides végétaux (citrate, malate, tartrate, benzoate…etc.) ou sous celle d'une combinaison avec les tanins (Bruneton, 2009). Les alcaloïdes sont exceptionnels chez les bactéries et assez rares chez les champignons (Bruneton, 2009). Les structures alcaloïdiques existent aussi rarement chez les animaux. Dans certains cas, ce sont des produits formés à partir des alcaloïdes contenus dans les végétaux inclus dans la ration alimentaire de l'animal (ex.; castoramine de castor) et dans d'autres cas, ils semblent être des produits du métabolisme de l'animal, c'est en particulier le cas chez des Amphibiens Urodèles ou Anoures (Krief, 2003; Bruneton, 2009). I-4-1-6-Localisation La synthèse des alcaloïdes s'effectue généralement dans des sites précis (racines en croissance, cellules spécialisés de laticifère… etc.). Ils sont ensuite transportés dans leurs sites de stockage. Les alcaloïdes sont le plus souvent localisés dans les tissus périphériques; assises externes des écorces de tige et de racine, téguments des graine, etc. et rarement dans les tissus morts. Au niveau cellulaire, la synthèse des alcaloïdes a lieu au niveau du réticulum endoplasmique et le stockage dans les vacuoles (Krief, 2003). La nature et la teneur en alcaloïdes peut être très inégale selon les organes d'une même plante; certains pouvant en être dépourvus (Bruneton, 2009). I-4-1-7-Origine biosynthétique Pour les alcaloïdes vrais, le précurseur est un acide aminé; ornithine, lysine, phénylalanine, tyrosine, tryptophane, histidine, acide anthranilique (Figure 5). La formation de l'alcaloïde peut nécessiter l'intervention d'une seule molécule d'acide aminé (hygrine), de deux molécules de même acide aminé (quinolizidines), plus rarement de deux acides aminés différents (tubulosine) ou de plusieurs molécules du même acide aminé (spartéine). Les réactions d’oxydation, d’alkylation, d’estérification, d’éthérifications, etc., justifient la diversité structurale des alcaloïdes. Dans le cas particulier des alcaloïdes terpéniques, les précurseurs ont une origine strictement terpénique (Bruneton, 2009). La figure 6 montre un exemple de biosynthèse de certains dérivés de phénylalanine. 23 Etude bibliographique Figure 5: Principaux hétérocycles de base et leurs précurseurs (Bruneton, 2009). 24 Etude bibliographique Figure 6: Exemple de biosynthèse de certains dérivés de phénylalanine (Dewick, 2002). I-4-1-8-Intérêts des alcaloïdes - Fonctions au niveau du producteur: Comme pour beaucoup d'autres métabolites secondaires, on ne sait pratiquement rien du rôle des alcaloïdes dans les végétaux. La toxicité de certaines, laisse supposer des rôles de protection contre les prédateurs (Krief, 2003). Certains auteurs estiment que ce sont des métabolites terminaux «déchets inutiles». D'autres les désignent comme des métabolites intermédiaires (Bruneton, 2009). - Actions pharmacologiques: Leurs propriétés pharmacologiques concernent des domaines variés; - Dépresseurs (morphine, scopolamine) ou stimulants (caféine, strychnine) au niveau du système nerveux central - Sympathomimétiques (éphédrine), parasympathomimétique (pilocarpine) au niveau de système nerveux autonome - Anesthésiques locaux (cocaïne), antipyrétique (quinidine), anti-tumoraux (ellipticine), anti-paludiques (quinine)…etc. (Bruneton, 2009). 25 Etude bibliographique I-4-2- Polyphénols: Flavonoïdes Sous la désignation de composés phénoliques, on désigne un vaste ensemble de substances qui possèdent un noyau benzénique auquel est directement lié au moins un groupement hydroxyle, libre ou engagé dans une autre fonction, éther, ester, hétéroside. Leur définition prend aussi en compte, l'origine biogénétique du noyau aromatique. Par conséquent, un composé phénolique est un dérivé non azoté dont le ou les cycles aromatiques sont principalement issus de l’acide shikimique ou/et de celui d'un polyacétate (Bruneton, 2009). Les composés phénoliques sont fort répandus dans le règne végétal ; on les rencontre dans les racines, les feuilles, les fleurs, les fruits et l'écorce. Ces composés représentent 2 à 3% de la matière organique des plantes et dans certains cas même plus (Attou, 2011). Différents facteurs externes et internes (lumière, rayonnement U.V., température, hormones, agents pathogènes ...etc.) sont fortement impliqués dans la régulation spatio-temporelle de l'expression du métabolisme phénolique, se traduisant par des différences qualitatives et quantitatives considérables entre les espèces, les organes et les stades physiologiques. Dans la vacuole, ils se trouvent sous formes simples et solubles ainsi que les formes polymérisées plus ou moins solubles (tannins). Par contre, les formes insolubles (lignines, formes liées à la subérine, la cutine et à des macromolécules glucidiques) sont directement associées à la paroi (Macheix, 1996). Au niveau de la plante, ils participent à des structures essentielles comme la lignine, à l'arôme et la coloration de certains tissus, à la germination, la croissance et la floraison ou encore à la protection de la plante vis-à-vis de son environnement biologique (agents pathogènes, prédation) ou physique (rayonnement U.V.). Par ailleurs, ce sont des paramètres importants de la qualité organoleptique des produits végétaux consommés par l'homme (Macheix, 1996). Les composés phénoliques sont également dotés de nombreuses activités pharmacologiques; antiinflammatoire, antifongique, antimicrobienne, antioxydante…etc. (Bruneton, 2009). Cette famille de composés chimiques correspond à une très large gamme de structures chimiques et ils peuvent être classés selon plusieurs paramètres. Une classification tenant compte du nombre d’atomes de carbone (consignée dans le tableau 3 ci-dessous) a été proposée par Harbonne et Simmonds en 1964 (Chebrouk, 2009). 26 Etude bibliographique Tableau 3: Les principales classes de composés phénoliques. Parmi toutes ces structures polyphénoliques, les flavonoïdes constituent une classe importante dans le domaine pharmacologique. Le terme « flavonoïde » désigne une très large gamme de composés naturels appartenant à la famille des polyphénols. Ce sont des pigments quasiment universels des végétaux et qui sont responsables de la coloration des fleurs, des fruits et parfois des feuilles. Tous les flavonoïdes (plusieurs milliers) possèdent le même élément structural de base, à savoir l’enchaînement 2phénylchromane (Bruneton, 2009). I-4-2-1-Structure et classification Les flavonoïdes possèdent un squelette de base à quinze atomes de carbone constitué de deux cycles en C6 (A et B) reliés par une chaîne en C3 (Grotewold, 2006). L'enchaînement propanique est le plus souvent sous forme d'hétérocycle pyranique, à l'exception de deux groupes; les chalcones et les aurones (Attou, 2011). (Figure 7) 27 Etude bibliographique Figure 7: Squelette de base et numérotation adoptée des flavonoïdes Les diverses classes de flavonoïdes diffèrent en fonction de la cyclisation et du degré d’insaturation et d’oxydation du cycle C alors que les composés individuels au sein d’une même classe diffèrent par la substitution des cycles A et B (Balasundram et al., 2006). Les principales classes de flavonoïdes sont représentées sur la figure 8. Les flavonoïdes sont souvent hydroxylés en position 3, 5, 7, 3', 4' et / ou 5'. Fréquemment, une ou plusieurs de ces groupes hydroxyles sont méthylés, acétylés, sulfatés ou prénylés. Dans les plantes, les flavonoïdes sont souvent présents sous forme d’O- ou C-glycosides. Les formes libres, sans sucres attachés, sont appelées génines. Les O-glycosides sont de loin les plus fréquents. Ils portent leurs substituants sur les groupements hydroxyles de la génine, généralement situé à la position 3 ou 7. Alors que pour les C-glycosides, la liaison se fait directement avec un carbone de la génine, généralement les C-6 ou C-8. Les sucres les plus rencontrés sont le rhamnose, le glucose, le galactose et l'arabinose. Deux disaccharides très courants sont aussi fréquemment trouvés, le néohespéridose et le rutinose. Les sucres sont souvent en outre substitués par des résidus d'acyles tel que l’acétate et le malonate (Rijke et al.,2006). 28 Etude bibliographique Figure 8: Les diverses classes de flavonoïdes d’après Buneton (2009). I-4-2-2-Extraction, séparation et identification Les flavonoïdes sont des solides cristallisés dont la teinte varie du blanc ivoire au jaune vif (Bouhadjer, 2005). Dans la nature, les flavonoïdes sont généralement glycosylés. Ces sucres ainsi que les groupements hydroxyles augmentent leur solubilité dans l’eau et les alcools, la méthylation et l'estérification rendent les flavonoïdes lipophiles (Attou, 2011). Les génines sont pour la plupart, solubles dans les solvants organiques apolaires; lorsqu'elles ont au moins un groupe phénolique libre, elles se dissolvent dans les solutions d'hydroxydes alcalins (Bruneton, 2009). L’extraction peut s'effectuer par des mélanges hydro-alcooliques, les solutions obtenues sont évaporées sous vides et, lorsque le milieu ne contient que de l'eau, on précède à une série d'extractions liquide-liquide par de l'éther de pétrole qui élimine la chlorophylle et les lipides, par 29 Etude bibliographique du diéthyléther qui extrait les génines libres et puis par l’acétate d’éthyle qui entraine la majorité des hétérosides. Les sucres libres restent dans la phase aqueuse avec, les hétérosides les plus polaires (Bruneton, 2009). La séparation et la purification des différents flavonoïdes sont fondées sur les techniques chromatographiques (CP, CCM, HPLC, CPG). L’identification se fait par différentes méthodes telles que la chromatographie couplées aux techniques spectroscopiques, la spectrophotométrie UV/Visible, la spectrométrie de masse et la spectroscopie RMN (Bruneton, 2009). Tous les flavonoïdes contiennent au moins un cycle aromatique et, par conséquent, absorbent efficacement la lumière UV. Le premier maximum, qui se trouve dans la plage de 240 à 285 nm, est dû au cycle A et le second maximum, qui est dans la plage de 300 à 550 nm, est due au cycle C. Le maximum d'absorption est influencé par la substitution de ces cycles (Rijke et al., 2006). I-4-2-3-Distribution et localisation A l'exception de quelques flavonoïdes qui ont été isolés d’un corail marin, Fchinophora lamellosa et d’un petit nombre de champignons y compris Aspergillus candidus, seules les plantes ont la capacité de biosynthétiser les flavonoïdes (Iwashina, 2000). Ils sont fréquents chez les Bryophytes, les Ptéridophytes et les Gymnospermes, mais la diversité structurelle est maximale chez les Angiosperme (Bruneton, 2009). Les formes hétérosidiques des flavonoïdes, hydrosolubles, s'accumulent dans les vacuoles et, selon les espèces, se rencontrent dans les cellules épidermiques des fleurs, les parenchymes des tiges et des racines, l'épiderme ou répartis entre la mésophylle et l'épiderme des feuilles. Les génines seules, en particulier les flavonoïdes simples et polyméthylés, sont présentes dans les exsudats farineuss de certaines plantes, dans les cuticules des feuilles, écorces et bourgeons, ou sous forme de cristaux dans les cellules de cactus, espèce Asptrophytum (Bruneton, 2009; Iwashina, 2000). La forte tendance des plantes taxonomiquement proches à produire les mêmes types de flavonoïdes, ont fait des flavonoïdes des marqueurs chimiotaxonomiques de choix pour la classification végétale (Bruneton, 2009). 30 Etude bibliographique I-4-2-4- Biosynthèse des Flavonoïdes Les différentes classes de flavonoïdes sont biogénétiquement et structurellement apparentées (Manach et al., 2004). Le cycle A est formé à partir de trois molécules de malonylcoenzyme A (malonyl-CoA), issues du métabolisme du glucose. Les cycles B et C proviennent eux aussi du métabolisme du glucose mais par la voie du shikimate (Balasundram et al., 2006). Après désamination d’un acide aminé essentiel, la phénylalanine par la phényl ammonia lyase (PAL) qui conduit à la formation du cinnamate, ce dernier est ensuite transformé en acide coumarique puis en 4-coumaroyl-coenzyme A, respectivement sous l'action de l’enzyme cinnamate-4-hydroxylase (C4H) et la CoA-ligase (4CL) (Bensegueni, 2007). L’étape clé de la formation des flavonoïdes est la condensation, catalysée par la chalcone synthase, de trois molécules de malonyl- coenzyme A avec le 4- coumaroyl- coenzyme A, aboutissant à la formation de 4,2',4',6' tétrahydroxychalcone. Sous l'action de la chalcone isomérase, la fermeture stéréospécifique du cycle C conduit à la seule (2-S)-flavanone: la naringénine. Cette chalcone peut également se cycliser en aurone. Il est le précurseur commun de toutes les classes de flavonoïdes (Bruneton, 2009; Manach et al., 2004). Des étapes ultérieures, surtout de réarrangement, oxydation, alkylation, glycosylation et d'acylation, amènent les flavonoïdes à la forme définitive dans laquelle ils se trouvent in vivo (Chebrouk, 2009). Le cas particulier des flavonoides C-méthylés s’expliquerait par la présence d’une méthylchalcone synthase qui catalyserait la réaction de condensation entre méthymalonyl-CoA et le 4-coumaroyl-CoA pour donner la chalcone méthylée correspondante qui par suite des réactions conduirait aux autres flavonoides C-méthylés (Portet, 2007). La figure 9 ci-dessous présente un schéma de biosynthèse des flavonoïdes. 31 Etude bibliographique AS Figure 9: Biosynthèse des flavonoïdes (Portet, 2007). CS : chalcone synthase; CI : chalcone isomérase; F3H : Flavanone 3-hydroxylase; IFS: isoflavone synthase; DFR: dihydroflavonol réductase; AS: anthocyanine synthase. R=-H, -OH ou -OCH3 OG= -O-sucre 32 Etude bibliographique I-4-2-5-Intérêts des flavonoïdes Fonctions au niveau du producteur Les flavonoïdes jouent un rôle important dans les plantes: - Pigmentation des tissus végétaux, fleurs, fruits et parfois des feuilles, - Grâce à la coloration des fleurs, ils exercent un effet attracteur sur les insectes et les oiseaux pollinisateurs, assurant par ce biais une étape fondamentale de la reproduction, - Composés de défense en repoussant certains insectes et prédateurs par leur goût désagréable, - Protection contre les rayonnements UV, - Impliqués dans la production de nodules racinaires comme un système de fixation de l'azote après l'infection par le Rhizobium chez les Fabacées (Rijke et al., 2006). - Impliqués dans les processus de germination, floraison, tuberisation et croissance racinaire (Macheix, 1996). Actions pharmacologiques Les flavonoïdes reçoivent une attention considérable à cause de leur importance thérapeutique. Les flavonoïdes peuvent jouer un rôle important dans la prévention de nombreuses maladies associées au stress oxydatif tels que le cancer, les maladies cardiovasculaires et les maladies neurodégénératives. En général, parce que l'atome d'hydrogène phénolique est beaucoup plus facilement prélevable, les composés phénoliques, sont capables de concurrencer très efficacement avec un substrat oxydable pour les radicaux libres. Le radical flavonoïde ainsi formé est stable et interrompt les évènements de dégradation cellulaire initiés par l’attaque radicalaire (Bruneton, 2009; Manach et al., 2004; Rustaiyan et al., 2011). Les isoflavones présentent une similitude structurale avec les oestrogènes. Bien qu'ils ne soient pas de nature stéroïdienne, ils ont des groupes hydroxyle en positions 7 et 4' dans une configuration analogue à celle des groupes hydroxyle dans la molécule d'œstradiol. Ce qui leur confère des propriétés pseudohormonales, grâce à la capacité de se lier aux récepteurs d'oestrogène, et ils sont par conséquent classés comme phyto-oestrogènes (Manach et al., 2004; Rijke et al., 2006) En règle générale, les flavonoïdes sont, in vitro, des inhibiteurs enzymatiques: inhibition de la hyaluronidase, par les flavones et surtout par les proanthocyanidols ce qui permettrait de conserver l’intégrité de la substance fondamentale de la gaine vasculaire; Inhibition de la catéchol-O-méthyltransférase, ce qui augmenterait la quantité de catécholamines disponibles et 33 Etude bibliographique donc provoquerait une élévation de la résistance vasculaire; inhibition de l’aldose-réductase, impliquée dans la pathogénie de la catarate, par le quercitroside et méthoxyflavones; inhibition de la protéine- kinase, notamment par le lutéolol; inhibition de la 5-lipoxygénase et donc de la production des leucotriènes médiateurs de l'inflammation et des manifestations allergiques (Bruneton, 2009). Plus rarement par contre, les flavonoïdes peuvent stimulés une activité enzymatique, c'est le cas de la proline-hydroxylase. Cette stimulation favorise l'établissement de pontages entre les fibres de collagène, renforçant ainsi leur solidité et leur stabilité, s'opposant à leur dénaturation (Bruneton, 2009). Autres propriétés pharmacologiques sont aussi attribués aux flavonoïdes; vasculoprotecteurs en diminuant la perméabilité des capillaires et en renforçant leur résistance. Ils sont hépatoprotecteurs, antispasmodiques, hypocholestérolémiants, diurétiques, antibactériens, antiviraux, anticancérigènes et antimutagènes (Bruneton, 2009). 34 II-1-Matériel végétal Matériel et méthodes La reconnaissance botanique de la plante a été faite par Monsieur Eddoud Amar du département des sciences biologiques de l'université Kasdi Merbah de Ouargla. Le matériel végétal utilisé correspond à la partie aérienne composée des rameaux et des feuilles de l’espèce Ephedra alata alenda réduites en écailles et la partie souterraine. La récolte s'est effectuée le 7/11/ 2014 au niveau de la localité de N'Goussa (wilaya de Ouargla). Le séchage s'est fait à la température ambiante, à l'abri de la lumière et de l’humidité afin d'éviter la dégradation des principes actifs et le développement des moisissures (Catier et Roux, 2007). Après séchage, les deux parties de la plante ont été broyées séparément et stockées soigneusement dans un endroit sec en vue de leurs analyses. II-2-Présentation du site de récolte Ouargla est située dans le sud-est de l'Algérie, à 800 km de la capitale Alger , de l'État n° 30 dans la division administrative de l'Algérie. Elle s'étend sur une superficie de 163 230 km2, et compte actuellement 21 communes regroupées en 10 Daïras. Limitée au nord par Djelfa, el-Oued et Biskra, à l'est par la Tunisie, au sud par les wilayas de Tamanrasset et Illizi et à l'ouest par Ghardaïa (annuaire statistique pluri-annulaire-1998, 2004,2008-, 2009), elle demeure l'une des collectivités administratives les plus étendues: les coordonnées géographiques sont 31° 57' 10" Nord latitude et 5° 19' 54" Est longitude; avec une altitude 157 m (Benameur-Saggou, 2009). Les données climatiques sont présentés dans le tableau 4. 35 Matériel et méthodes Tableau 4: Données climatiques de la région d’Ouargla de 1958 à 2014 (Tutiempo, 2015). Année T TM Tm PP V RA SN TS FG TN GR 1958 22.2 29.1 15.8 - 13.3 28 0 1 3 0 0 1966 22.2 29.6 15.1 - 10.0 18 0 2 0 0 0 1983 22.9 30.4 - 102.87 - 5 0 1 1 0 0 2000 23.2 30.5 15.9 163.04 - 9 0 7 0 0 0 2001 24.5 31.7 16.8 - 13.9 8 0 4 0 0 0 2003 23.9 30.5 16.7 42.40 13.7 13 0 4 2 0 0 2004 23.6 30.2 16.8 114.29 13.7 27 0 10 1 0 0 2006 24.0 30.9 16.8 26.42 13.6 23 0 4 3 0 0 2007 23.7 30.8 16.4 12.94 14.5 14 0 7 0 0 0 2008 23.8 30.9 16.6 49.04 14.2 16 0 6 3 0 0 2009 23.6 30.8 16.0 123.44 - 25 0 7 1 0 0 2010 24.5 32.0 16.9 24.13 14.1 19 0 10 0 0 0 2011 23.6 30.8 15.8 337.83 14.3 10 0 10 2 0 0 2012 24.1 31.3 16.0 54.63 13.1 17 0 6 0 0 1 2013 24.1 31.2 16.5 33.52 14.1 14 0 8 0 0 0 2014 24.5 31.7 16.9 31.74 13.7 9 0 5 0 0 1 T: Température moyenne annuelle TM: Température maximale moyenne annuelle Tm: Température minimale moyenne annuelle PP: Précipitation totale annuelle de pluie et/ou neige fondue (mm) V: Vitesse moyenne annuelle du vent (Km/h) RA: Total jours de pluie durant l’année SN: Total jours de neige durant l’année TS: Total jours de tempête durant l’année FG: Total jours de brouillard durant l’année TN: Total jours de tornades ou nuages en entonnoir durant l’année GR: Total jours de grêle durant l’année 36 II-3-Enquête ethnobotanique Matériel et méthodes D'après la littérature, l'Ephedra est une plantes de grande importance à l'échelle mondiale. Elle est connue depuis des milliers d'années et occupe une place importante dans la médecine traditionnelle surtout chinoise. A l'époque contemporaine, elle a reçu un intérêt supplémentaire comme plante efficace pour la perte de poids et l'amélioration des performances physiques (Abourashed et al. 2003; Caveney et al., 2001). En vue de rendre compte de la valeur de cette plante, représentée dans la région de Ouargla par l'espèce E.alata, une enquête ethnobotanique est lancée auprès de la population. Au cours de cette enquête 137 personnes de 26 à 90 ans (38 hommes et 98 femmes) de différentes régions, Ouargla, Touggourt, El-oued, Ghardaïa et Adrar ont été questionnées. (La fiche d'enquête est présentée en Annexe 1). II-4-Tests phytochimiques préliminaires La partie aérienne ainsi que la partie souterraine de l'Ephedra alata alenda réduites en poudre ont subi différentes tests chimique afin de mettre en évidence la présence ou l'absence des principales familles de métabolites secondaires. Mais avant cela, différents extraits ont été préparés selon Daniel (2013). Préparation des extraits Différents extraits sont préparés à partir de la poudre de la plante selon la solubilité des métabolites à mettre en évidence: -Un extrait éthéré; préparé par macération pendant 3 h dans un flacon bouché et bien protégé de la lumière d’1g de la poudre dans 10 ml d'éther diéthylique. Après filtration cet extrait est destiné à la détection des composés de faible polarité tels les stéroïdes et les terpénoïdes, les triterpènes en l'occurrence (Daniel, 2013). - Un extrait hydroéthanolique; préparé par macération pendant 3 h dans un flacon bouché et bien protégé de la lumière, de 1 g de la poudre dans 10 ml d'éthanol à 50%. Après filtration cet extrait est destiné à la détection des composés polaires tels les sels d'alcaloïdes, les hétérosides cardiotoniques et les polyphénols y compris les tanins et les flavonoïdes (Daniel, 2013). -Une décoction à 1%, préparée par ébullition dans l'eau pendant 30 minutes, est destinée à la détection des saponosides (Daniel, 2013). -Une infusion à 10 % destinée à la mise en évidence des sucres réducteurs (Daniel, 2013). 37 Matériel et méthodes 1-Caractérisation des alcaloïdes On met 3 ml d'extrait éthanolique dans deux tubes à essai, auxquels on ajoute 1 goutte d'HCl concentré, et puis 2 gouttes de réactif de Dragendorff pour le premier tube et 2 gouttes de réactif de Bouchardat pour le deuxième. La présence des alcaloïdes est révélée par l'apparition de précipité orangé avec le réactif de Dragendorff et brun rougeâtre avec le test de Bouchardat (Koffi et al., 2009) (Hammoudi, 2009 2-Caractérisation des polyphénols La réaction au chlorure ferrique (FeCl3) permet de caractériser les polyphénols. A 2 ml de l'extrait éthanolique, une goutte de solution aqueuse de chlorure ferrique à 5% est ajoutée. L’apparition d’une coloration bleu-noirâtre ou verte plus ou moins foncée, indique la présence de polyphénols. (Koffi et al, 2009) 3-Caractérisation des tanins La caractérisation des tanins était faite par la réaction au chlorure ferrique. A 30 ml de l'extrait éthanolique nous avons ajouté 15 ml du réactif de Stiasny (10 ml de formol à 40% plus 5 ml d'HCl concentré), puis chauffé au bain-marie à 90°C pendant 15 mn. L'obtention d'un précipité montre la présence de tanins catéchiques. Nous avons filtré et saturé le filtrat avec 5 g d'acétate de sodium pulvérisé. Le développement d’une teinte bleu noire après l'addition de 1 ml d’une solution de FeCl3 à 1% indique la présence de tanins galliques (Togola, 2002). 4-Caractérisation des flavonoïdes Deux tests pour la confirmation du résultat ont été réalisés: 1-A partir d'1 g de la plante réduite en poudre, on prépare un macérât de 24h dans 15 ml d'HCl 1%. À 10 ml de filtrat, on ajoute du NH4OH jusqu'à basicité. L'apparition d'une coloration jaune indique la présence des flavonoïdes (Abed, 2009). 2-Trois ml de macérât alcoolique sont versés dans un tube à essai. Quelques gouttes d'alcool chlorhydrique sont additionnées à cette solution ainsi que quelques copeaux de magnésium (Réaction dite à la cyanidine). Les colorations suivantes se développent en présence des flavonoïdes: *Rouge cerise pour les noyaux de type flavonol; *Orangé pour les noyaux de type flavone; *violet pour les noyaux de type flavanone (Daniel, 2013). 38 Matériel et méthodes 5-Caractérisation des dérivés anthracéniques Les dérivés anthracéniques se trouvent dans les plantes soit sous forme de génine libre ou sous forme combinée d'hétérosides anthracéniques. Le résidu de la poudre épuisé par l'éther servira à la mise en évidence des dérivés hétéro-osidiques, alors que le filtrat s'utilisera pour la détection des formes libres. (Togola, 2002) -Anthraquinones libres A 1 ml de l'extrait éthéré est ajouté 1 ml de NH4OH à 10 %, après agitation, le développement d’une couleur rouge indique la présence des dérivés anthracéniques libres. -O-hétérosides A la poudre épuisée (1 g dans 10 ml d'éther diéthylique) sont ajoutés 10 ml d'H2O plus 1 ml d'HCl concentré. L'ensemble est chauffé à 90C° au bain marie pendant 15 minutes. Après refroidissement sous un courant d'eau froide et une filtration, 5 ml de CHCl3 sont ajouté à 5 ml de filtrat. A la phase organique séparée, on ajout 1 ml de NH4OH à 25%. L'apparition d'une coloration rouge plus ou moins intense indique la présence des O- hétérosides. -O-hétérosides à génine réduite A 5 ml de filtrat aqueuse précédent sont ajouté 2 à 3 gouttes de FeCl3 à 10 %. Chauffer au bain marie pendant 5 minutes. Après refroidissement sous courant d'eau froide, extraire ensuite avec 5 ml de CHCl3. Ajouter 1 ml de NH4OH à 25% à la phase organique. L'apparition d'une coloration rouge plus intense qu'au départ indique la présence des anthranols ou anthrones. -C-hétérosides La solution aqueuse, épuisée par le dichlorométhane (DCM) dans le test des O-hétérosides, est ajoutée à 5 ml d'eau et 1 ml de FeCl3 à 10%. Après chauffage au bain marie pendant 30 minutes, on extrait avec 5 ml de CHCl3, on récupère la phase organique et on lui ajoute 1 ml de NH4OH à 25%. L'apparition de coloration rouge indique la présence des C-hétérosides. 39 Matériel et méthodes 6-Caractérisation des hétérosides cardiotoniques Test de Tedrose 10 ml du macérat alcoolique est extrait avec 10 ml d'un mélange de CHCl3/C2H5OH, la phase organique est séparée pour subir une évaporation dont le précipité est dissout dans 3 ml d'acides acétique glacial, après l'ajout de quelques gouttes de FeCl3 puis de 1 ml d'H2SO4, l'absence de la couleur vert-bleue dans la phase acide indique l'absence des cardénolides (Abed, 2009; Hammoudi, 2009). Test de trichlorure d'antimoine Un extrait de l'alcool éthylique 70 % est évaporé à basse pression, au précipité obtenu on ajoute le réactif de trichlorure d'antimoine (préparé dans le chloroforme), l'absence d'une coloration violette indique l'absence des cardénolides (Abed, 2009). 7-Caractérisation des stérols et triterpènes Réaction de Liebermann-Burchard 5 ml de l'extrait éthéré sont évaporés à sec, le résidu est repris par 5 ml de chloroforme, la solution est transférée dans 2 tubes à essai, puis 1 ml de l'anhydride acétique est ajouté à l'un des tubes. Ensuite 1 ml d'acide sulfurique est ajouté au fond de chaque tube avec précaution et sans agitation. L'absence d'une coloration mauve tirant au vert après quelques minutes dans le premier tube indique l'absence des stéroïdes, l'apparition à l'interface d'un anneau rouge brunâtre dans le deuxième tube indique la présence des noyaux terpéniques. (Daniel, 2013; Saeed et al., 2012; Bruneton, 1999). 8-Caractérisation des composés réducteurs Introduire 2 ml d’extrait (infusé à 10%) dans un tube, ajouter 2 ml de liqueur de Fehling (1ml réactif A et 1ml réactif B) et incuber l’ensemble 8 min. dans un bain marie bouillant. L’apparition d’un précipité rouge brique indique la présence des composés réducteurs (Azzi, 2013). 9-Caractérisation des saponosides: Indice de mousse L'indice de mousse est fourni par le degré de dilution d'un décocté aqueux de la drogue qui, dans des conditions déterminées, donne une mousse persistante. 40 Matériel et méthodes A 1 g de poudre grossière, on ajoute 100 ml d'eau bouillante. Porter à l'ébullition pendant 30 min et filtrer. Dans une série de 10 tubes à essai de 1,3 cm de diamètre, introduire successivement 1, 2, 3..., 10 ml de décocté et ajuster le volume de chaque tube à 10 ml avec de l'eau distillée. Agiter chaque tube dans le sens de la longueur pendant 15 s à raison de deux agitations par seconde, après l'avoir bouché avec le pouce. Laisser reposer pendant 15 min et mesurer la hauteur de la mousse produite dans chaque tube. L´indice de mousse (I) est calculée par la formule suivante : I = 1000 /N N est le numéro du tube à partir duquel la hauteur de mousse est égale à 1 cm. La présence de saponines dans la plante est confirmée avec un indice supérieur à 100 (Azzi, 2013; Pharmacopée française, 1989) II-5-Extractions II-5-1-Extraction des alcaloïdes Puisque le genre de la plante porte le nom d'un alcaloïde, l'éphédrine, qui semble être le responsable de la plupart des activités pharmacologiques de la plante (Abourashed et al., 2003), un intérêt supplémentaire a été donné à l'étude des alcaloïdes surtout de point de vue analytique (CCM et GC-MS) en vue de la mise en évidence de cet alcaloïde ou de l'un de ses dérivés. II-5-1-1-Principe de l'extraction des alcaloïdes Les alcaloïdes sont des composés organiques à caractère basique qui existent habituellement dans les plantes à l'état de combinaisons salines et dont l’extraction est basée sur la différence de leurs solubilités en milieu acide et en milieu alcalin: *-Les alcaloïdes, à pH basique, sont sous forme de bases insolubles ou peu solubles dans l'eau, et solubles dans les solvants organiques apolaires et les alcools à titre élevés. *- En milieu acide, les alcaloïdes sont à l'état de sels fortement solubles dans l'eau et les alcools dilués, ils sont par contre insolubles dans les solvants organiques apolaires (Bruneton, 2009). 41 Matériel et méthodes II-5-1-2-Extraction des alcaloïdes totaux La méthode d'extraction préférentiellement employée pour l'extraction des alcaloïdes est celle qui se déroule dans un milieu alcalin, appelée aussi la méthode (Stas–Otto) (Bruneton, 1999). Les étapes suivies sont citées ci-dessous : - la plante réduite en poudre est délipidée par macération dans de l’éther de pétrole à température ambiante pendant 24h. - le marc est humecté avec NH4OH 5% aussi pendant 24h à température ambiante. L'addition de la base a pour but de déplacer les alcaloïdes de leurs combinaisons salines; les bases alcaloïdiques ainsi libérées peuvent être extraites par un solvant organique. - les alcaloïdes sont extraits à chaud sous reflux au Soxhlet par le dichlorométhane (5 cycles). - concentration de la phase organique sous pression réduite. - extraction liquide-liquide avec de l'eau acidulée (H2SO4 à 2%) jusqu’à épuisement total. L'épuisement est vérifié par le réactif de Mayer, - ajustement du pH de la phase aqueuse à 9 avec de l'NH4OH, - extraction liquide-liquide par le DCM jusqu’à épuisement total, - les fractions organiques sont récupérées dans un erlenmeyer, déshydratées avec du sulfate de sodium anhydre puis filtrées. - évaporation de la phase organique sous pression réduite à 40 °C et récupération des alcaloïdes basiques totaux II-5-1-3-Extraction sélective de l'Ephédrine En se basant sur les informations fournies par la littérature concernant l’éphédrine qui est un alcaloïde volatil, ces composés peuvent être extraits par entrainement à la vapeur d’eau après alcalinisation du milieu avec une base fixe (chaux, soude, magnésie) (Manske et Holmes, 1969; Javillier, 1959). Contrairement à la règle générale de la solubilité des alcaloïdes, l’éphédrine sous forme de base libre présente une solubilité dans l’eau, en plus de sa solubilité dans l’alcool, le CHCl3 et l’éther (Manske et Holmes, 1969). Nous avons donc tenté de l'extraire sélectivement par hydrodistillation en utilisant un appareil de type Clevenger et ce après sa libération de ses combinaisons salines par une base forte (pKa de l'éphédrine=9.96). Pour diminuer sa solubilité dans l'eau de façon importante lors de l’extraction liquide -liquide, nous avons saturé la phase aqueuse avec du NaCl. Le protocole adopté pour cette extraction est comme suit : 42 Matériel et méthodes - la partie aérienne réduite en poudre (350 g) est délipidée avec de l'éther de pétrole à la température ambiante pendant 24h; - le marc, après séchage à l'air libre, est alcalinisé avec une base forte, nous avons utilisé le NaOH à 5% pendant 24h à la température ambiante dans un récipient bien fermé pour empêcher l’évaporation des composés volatils. - le mélange contenant les alcaloïdes sous forme de bases libres a subit une hydrodistillation afin de ne récupérer que les alcaloïdes volatils. - ensuite, le distillat saturé avec de le NaCl, est soumit à une extraction liquide-liquide avec le DCM jusqu'à épuisement totale vérifié par le réactif de Mayer. - La phase organique contenant la forme libre des alcaloïdes est évaporée l’évaporateur rotatif à 40 C° après séchage par Na2SO4. II-5-2-Extraction des composés phénoliques La méthode utilisée est celle de l'extraction par macération avec un gradient de polarité croissante, en utilisant des solvants de plus en plus polaires. Les systèmes de solvants de polarité croissante utilisés sont : le cyclohexane (C-Hex), le dichlorométhane (DCM), l'acétate d'éthyle (AcOEt) et le méthanol(MeOH). Les extractions sont répétées pour chaque solvant trois fois après macération pendant 24h à chaque fois. Les extraits organiques subissent en suite une évaporation sous pression réduite à une température de 40 °C. Après séchage total à l'air libre, les extraits sont pesés afin de déterminer les rendements (Diallo et al., 2004). 43 II-6- Activités biologiques Matériel et méthodes II-6-1-Activité antibactérienne Plusieurs études dans le monde ont signalé l’Ephedra comme une plante antimicrobienne (Yan et al., 2012; AL-Qarawi et al., 2013; Shahidi Bonjar, 2004; Mohamed Soltan et Kamal Zaki , 2009; Bussmanna et al., 2008; Bussmanna et al., 2010; Parsaeimehr et al., 2010). Alors que Peu d’étude sur le plan local (Chebouat et al., 2014) (Kessal et Bouafia., 2003) et surtout aucune recherche n’a ciblé l’effet des parties aérienne (rameaux et feuilles réduites en écailles) et souterraine séparément. Nous avons donc décidé de l'étudier en testant l'activité de différents extraits de l'Ephedra alata alenda sur deux souches à GRAM négatif et une souche à GRAM positif. II-6-1-1-Souches ciblées Staphylococcus aureus Cocci, à GRAM positif, de la famille des Micrococcaceæ, immobile et disposées en grappe de raisins, présente sur le corps et les muqueuses, et souvent responsable d’infections graves communautaires et nosocomiales (20 % des cas). Cette bactérie est responsable d’infections des plaies, de la peau et du sang. Elle peut entraîner aussi des abcès, des ostéites, des endocardites, des gastro-entérites et des infections pulmonaires. L'espèce Staphylocoque doré acquiert facilement des résistances aux antibiotiques (Perry et al., 2004; Lowy, 1998). Pseudomonas aeruginosa Bacille à GRAM négatif mobile, opportuniste, fréquemment incriminée dans les infections nosocomiales grâce à sa capacité de persister dans les milieux hospitaliers, sa résistance naturelle et son pouvoir d´acquisition de multiples mécanismes de résistance aux antibiotiques. Au cours des deux dernières décennies, l´augmentation de la prévalence des infections à P. aeruginosa multirésistants (PAMR) a été rapportée par plusieurs centres hospitaliers à travers le monde (Chinbo et al., 2014). P. aeruginosa est impliquée dans les infections des plaies et de l’appareil respiratoire, infections des voies urinaires et les septicémies (Perry et al., 2004). Escherichia coli Bacille à GRAM négatif, appartient à la famille des Enterobacteriaceae, largement impliqué dans les infections des voies urinaires, dans la péritonite, septicémies, cholangite et d'autres gastro-entérites (Paterson, 2006). 44 Matériel et méthodes II-6-1-2-Méthode de détermination de l’activité antibactérienne L'activité antibactérienne de nos extraits s'est testée en utilisant la méthode de diffusion sur disques en milieu gélosé. La gélose Mueller-Hinton stérile est coulée dans des boites Pétrie stériles à 4 mm d'épaisseur et laissée se gélifier. A partir d'une culture jeune de 24 h, un inoculum de turbidité d'environ 0.5 McFarland (108 UFC/ml) est préparé à partir des colonies bien isolées dans de l'eau physiologique stérile. L’ensemencement de l’inoculum est réalisé en surface (ensemencement en nappe). Des disques stériles en papier Whatman N°3 de 5 mm de diamètre sont imprégnés avec l'extrait à tester, préparé dans le DSMO à 30 µg d'extrait/disque (10µL d'une préparation de 3 mg/ml), afin d'obtenir des résultats comparables avec celui du témoin positif (Nitroxaline 30 µg/disque). Le témoin négatif était un disque imprégné avec le DMSO. Ensuite, les disques sont appliqués avec une légère pression à l’aide d'une pince stérile afin d'assurer le contact avec la surface de la gélose. Les boites sont incubées à l'étuve à 37°C en position inversée durant 24 h (Parsaeimehr et al., 2010). L’absence de croissance bactérienne se traduit par un halo translucide autour du disque dont le diamètre est mesuré et exprimé en centimètre. Les écart-types ont été calculés à partir de trois séries d'expériences. II-6-2-Activité antioxydante De multiples études antérieures ont ciblé l'activité antioxydante de différentes espèces de l'Ephedra, alors qu'aucune étude n'a évalué le potentiel antioxydant des extraits de l'E.alata alenda de la région d'Ouargla. Nous avons donc choisi d'investiguer son pouvoir antioxydant en utilisant deux tests différents. II-6-2-1-Test du piégeage du radical libre DPPH II-6-2-1-1-Principe du test D'un point de vue méthodologique, le test au radical libre DPPH• est recommandé pour des composés contenant des groupes -SH, -NH et –OH. Le 2,2-diphenyl-1-picrylhydrazyle possède un électron non apparié sur un atome d’azote. Ce radical ne forment pas des dimères, il reste donc sous sa forme monomère qui est relativement stable (Popovici et al., 2009). 45 Matériel et méthodes La réduction du DPPH• par un agent antioxydant en DPPH-H induit une perte de sa couleur violette foncée qui va se transformer en jaune pâle (Molyneux, 2004) (figure 10). Cette réaction qui s’effectue à température ambiante pour éliminer tout risque de dégradation thermique des molécules thermolabiles (Popovici et al., 2009) peut être suivie spectrophotométriquement en mesurant la diminution de son absorbance entre 515-518 nm. (Molyneux, 2004) Figure 10: Mécanisme réactionnel intervenant lors du test DPPH•entre l'espèce radicalaire DPPH• et un antioxydant (AH) II-6-2-1-2-Protocole de l'activité anti-radicalaire par le test DPPH L’activité anti-radicalaire des différents extraits a été testée par la méthode du radical libre DPPH. Pour chaque extrait et pour chaque concentration, 100 μL d'extrait préparé dans le méthanol est additionné à 3.9 ml de solution DPPH préparée à 63.4 µM dans de méthanol. L’absorbance est mesurée au spectrophotomètre après 30min à la longueur d’onde de 515 nm. Le pourcentage d'inhibition du DPPH est déterminé par la formule suivante : Pourcentage d’inhibition= [(Absorbance du contrôle -Absorbance du test)/Absorbance du contrôle] x100 Où le contrôle est préparé, en parallèle, en mélangeant 100μL de méthanol avec 3.9 ml de la solution méthanolique de DPPH. Pour pouvoir valoriser le pouvoir anti-radicalaire de nos extraits, l'activité antioxydante de l'acide ascorbique est mesurée de la même façon que l’échantillon (Gramza-Michałowska et Człapka-Matyasik, 2011). Pour mieux caractériser le pouvoir antioxydant de nous extraits, nous avons introduit le paramètre IC50. 46 Matériel et méthodes L’indice IC50 montre les concentrations de l’antioxydant qui sont nécessaires pour faire décroitre la concentration initiale du DPPH• avec 50%. La capacité antioxydante d'un composé est d'autant plus élevée que son IC50 est petite (Popovici et al., 2009). Les résultats sont exprimés en g/L et les écart-types ont été calculés à partir de trois séries d’expériences. II-6-2-2-Test de FRAP (Ferric Reducing Antioxidant Power) II-6-2-2-1-Principe du test Ce test est basé sur la réduction d'un complexe tripyridyltriazine ferrique] en un complexe tripyridyltriazine ferreux par un antioxydant (AH), à un pH de 3.6 qui maintient la solubilité du fer. Lors de la réduction du complexe ferrique en complexe ferreux une coloration bleue intense apparaît, ce qui permet de suivre la réaction en mesurant l’absorbance du produit à 593 nm (Figure 11). Figure 11: Mécanisme réactionnel intervenant lors du test FRAP entre le complexe tripyridyltriazine ferrique Fe(III)-TPTZ et un antioxydant (AH). II-6-2-2-2-Protocole du test de l'activité antioxydante via le test FRAP Le réactif de FRAP est constitué du mélange suivant : 25 ml de Tampon acétate (pH 3.6), 2.5 ml TPTZ (10 mM) préparé dans l'HCl à 40 mM, et 2.5 m FeCl3-3H2O (20 mM). 150 μL d’extrait de différentes concentrations préparé dans le méthanol, sont ajouté à 2850 μl de la solution du FRAP. La lecture est réalisée après 30 min à 593 nm contre un blanc constitué de 150 µL de méthanol et 2850 µL de solution de FRAP (Thaipong et al., 2006). 47 Matériel et méthodes Des courbes d’étalonnage de l’acide ascorbique et de la quercétine sont utilisées pour calculer le potentiel antioxydant. Les résultats sont exprimés en mg équivalent en acide ascorbique/ g d'extrait (mg EQ/ g d'extrait) et mg équivalent en quercétine/ g d'extrait (EAA/ g d'extrait). Tous les dosages ont été répétés trois fois. II-7-Dosage quantitatif des composées phénoliques Cette analyse permet d’avoir une idée de la teneur en polyphénols de la plante. Le dosage des phénols totaux a été effectué par une méthode adaptée par Singleton et Rossi en 1965 avec le réactif de Folin-Ciocalteu, tandis que les flavonoïdes ont été quantifiés par le dosage avec le trichlorure d’aluminium (Ayoola et al., 2008). II-7-1-Détermination de la teneur en composés phénoliques totaux (CPT) Le réactif de Folin- Ciocalteu est composé d’un mélange d’acide phosphotungstique (H3PW12O40) et d’acide phosphomolybdique (H3PMo12O40). Ce dernier quand il réagit avec les composées phénoliques, se réduit en oxyde bleu de tungstène (W8O23) et de molybdène (Mo8O23) qui absorbe fortement à une longueur d'onde de 765 nm. 200 μL de chaque extrait préparé dans le méthanol, sont introduits dans des tubes à essais. Puis, 1 ml du réactif Folin-Ciocalteu, dilué dans l'eau à 10 %, sont ajoutés. Après 2 minutes, on ajoute 4 ml de carbonate de sodium (Na2CO3) à 2 % (m/v) (favoriser un milieu alcalin pour déclencher la réaction d'oxydoréduction). Les solutions sont maintenues à l'obscurité pendant 2 heures à température ambiante. La lecture de l'absorbance de chaque solution est effectuée à une longueur d'onde de 765 nm contre un blanc constitué de 1 ml du réactif de Folin-Ciocalteu et 4 ml de Na2CO3. Les courbes d’étalonnage des références, l’acide ascorbique et de la catéchine sont réalisées avec la même méthode et utilisées pour quantifier le contenu phénolique total (CPT). Les résultats sont exprimés en mg EAG/g d’extrait et en mg EC/g d’extrait (Ozkan G et al. 2010). Tous les dosages ont été répétés trois fois. II-7-2-Dosage des Flavonoïdes La quantification des flavonoïdes a été effectuée avec la méthode du trichlorure d'aluminium. L'AlCl3 forme un complexe jaune avec les flavonoïdes qui absorbe dans le visible à 420 nm. Le flavonoïde utilisé comme référence dans cette méthode est la rutine. 48 Matériel et méthodes 2 ml de chaque solution fille de la rutine ou de l'extrait, est ajouté à 2 ml de trichlorure d'aluminium (AlCl3) à 2% (m/v) dans le méthanol. Après incubation à l'obscurité pendant 1heure à température ambiante, le dosage s’effectue par spectrophotométrie UV/Visible à 420 nm (Ayoola et al., 2008). Tous les dosages ont été répétés trois fois. Le contenu total en flavonoïdes a été obtenu à partir de l'équation de régression de la courbe d'étalonnage de la rutine, réalisé avec la même méthode, et exprimée en mg d'équivalents de rutine/ g d'extrait (mg ER/ g d'extrait). II-8-Analyses statistiques Toutes les analyses statistiques ont été faites avec le logiciel R. les données sont analysées avec le test paramétrique ANOVA suivi du test de multi-comparaison Tukey. Les analyses de corrélations sont effectuées avec le test de Pearson, une valeur de P supérieure à 0.05 signifie l'absence de corrélation, par contre une valeur de P inferieure à 0.05 signifie la présence de corrélation dont le sens est déterminé par le coefficient de corrélation (r) qui varie dans l'intervalle [-1, +1]. Une valeur positive de r signifie une corrélation positive, une valeur négative avec une valeur de P<0.05 signifie que les deux paramètres sont inversement corrélés. Les écart-types ont été calculés à partir de trois séries d’expériences. II-9-Analyses chromatographiques II-9-1-Chromatographie sur couche mince En dépit du développement des techniques d'analyse plus fines et plus sensibles, cette méthode demeure une technique de routine largement utilisée dans les laboratoires vu son faible coût de revient. La simplicité de sa réalisation, la valeur des informations apportées ainsi que son utilisation aussi bien à l'échelle analytique qu'à l'échelle préparative sont des facteurs qui la rendent reste très intéressante. Il s’agit d’une méthode physique de séparation, dans laquelle les composés à séparer sont distribués différemment, selon leurs caractéristiques particulières entre deux phases, l’une stationnaire et l'autre mobile. Cette dernière se déplace à travers la première phase dans une direction définie (Popl et al., 1990). 49 Matériel et méthodes II-9-1-1-Mise en œuvre de l’analyse par CCM Un volume de 10µl de chaque extrait solubilisé dans le DCM est déposé. Les extraits contenant des sels d'alcaloïdes sont solubilisés dans le MeOH. Le développement des chromatogrammes s’effectue en phase normale sur des plaques d’aluminium Silica gel 60 F254 (Merck) dans des cuves en verre saturées avec l’éluant approprié. En vue d’avoir une idée sur la composition de nos extraits alcaloïdiques ainsi que de comparer leur compositions, les extraits alcaloïdiques de partie aérienne obtenus par les deux protocoles d'extraction ainsi que celui des racines sont séparés sur CCM en se basant sur les conditions opératoires de séparation décrits dans la littérature Randerath (1971), Baerheim Svendsen et Verpoorte (1983), Flieger (2000) et Komsta et al. (2014) (tableau 5). Tableau 5: Conditions chromatographiques de séparation des alcaloïdes Phase stationnaire Phase mobile Gel de Silice MeOH Gel de Silice MeOH-DCM (5:5) Gel de Silice CHCl3-DEA (9:1) Gel de Silice C-Hex-DEA (9:1) Gel de Silice C-Hex-CHCl3-DEA (5:4:1) Gel de Silice CHCl3-Acétone-DEA (5:4:1) Gel de Silice n-BuOH-eau-Acide formique (7:2:1) Gel de Silice Toluène-AcOEt-DEA (7:2:1) Gel de Silice Toluène-CHCl3-EtOH (28,5:57:14,4) Gel de Silice CHCl3-Dioxane-MeOH-NH4OH-Acétonitrile (3,5:15:2:1,5:15) Pour la mise en évidence de la pseudoéphédrine, l'isomère le plus probable dans l’espèce étudiée selon Sievers (1938, in Henry A.T., 1949), la pseudoéphédrine a été extraite à partir du médicament Humex, sous deux formes : chlorhydrate de pseudoéphédrine et base libre. Les deux formes sont éluées ainsi que les extraits issus d’Ephedra alata avec les deux phases mobiles proposées respectivement par Wagner et Bladt (1996) et Al-khateeb et al. (2014): AcOEt- 50 Matériel et méthodes Cyclohex-MeOH-NH4OH (70:15:10:5) et n-BuOH-Acide acétique-eau (4:1:5). Le gel de silice 60 F254 a été utilisée comme phase stationnaire. Pour mettre en évidence les composés phénoliques dans les extraits obtenus par des solvants de polarité croissante ainsi que les composés terpéniques soit dans les extraits apolaires ou dans celui obtenu par hydrodistillation, deux phases mobiles ont été utilisées respectivement: 1-AcOEt-Acide formique-acide acétique glacial-Eau (100:11:11:26) 2-C-Hex-AcOEt (7:3) L’observation des plaques CCM s’effectue sous UV (254 et 356 nm), et en lumière visible après pulvérisation des réactifs : Dragendorff, ninhydrine ou vanilline sulfurique selon la nature de constituants à révéler. II-9-2-Chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de mass, GC-MS La chromatographie en phase gazeuse est plus appropriée pour la séparation des composés volatils. Elle permet aussi l'analyse des mélanges complexes dont les constituants peuvent différer par leur nature et leur volatilité (Rouessac et Rouessac, 2004). Le couplage de cette méthode de séparation à la technique spectrométrique SM (spectroscopie de masse) sert à toutes sortes d’analyses dans le but de déterminer la nature, la composition et même la structure éventuellement d’échantillons divers (JACOB, 2010). Dans le but d'analyser la composition de l'extrait des alcaloïdes totaux de l'E.alata alenda, nous avons procédé à une analyse GC-MS dont les conditions expérimentales sont présentées cidessous; II-9-2-1-Conditions expérimentales utilisés en GC-MS - Programmation de température: 60°C; puis élévation à raison de 25°C/mn jusqu'à 100°C, puis élévation à raison de 0.5°C/mn jusqu'à 110°C, puis élévation à raison de 1°C/mn jusqu'à 120°C. - Température d'injection : 280°C -Température de la source: 250°C -Energie d'ionisation (impact électronique): 70 eV -Gaz vecteur: Hélium (He) - Débit du gaz vecteur: 1.0 ml/min -intervalle de masse (m/z): 40.0 : 550.0 51 Matériel et méthodes Les spectres de masse obtenus sont ensuite comparés avec ceux des produits de référence contenus dans les bibliothèques informatisées disponibles (Bibliothèques de spectres NIST 2002, WILEY 7) en utilisant le logiciel Chemstation, AMDIS, NIST MS search 2002. 52 Résultats et discussions III-1-Enquête ethnobotanique Peu d'informations par rapport aux questions posées sont recueillies à l’issue de cette enquête, dont la fiche est présentée en annexe. Selon les résultats de l'enquête ethnobotanique (figure 12), l'importance de la plante semble être ignorée par la population, dont 57.66 % ignorent totalement la plante et 16.79 % même s'ils connaissent le nom de la plante, ils n’ont aucune idée de son utilisation en médecine traditionnelle. Parmi les 25.55 % qui connaissent au moins une ou plusieurs des utilisations de la plantes, 25.71 % l'utilisent soit comme pâturage ou pour le chauffage et la cuisson. En Arabie Saoudite, l’Ephedra est l'une des plantes de parcours les plus répandues. Elle a été utilisée comme pâturage pour de nombreux animaux attirés notamment par l’arôme acceptable de cette espèce (AL-Qarawi et al., 2012). Ignorent la plante Ignorent l'utilisation connaissent une ou plusieurs utilisations de la plante 25.55 % 16.79 % 57.66 % Figure 12: Répartition en pourcentage de l'échantillon enquêté selon la connaissance de la plante et de ses utilisations. 53 Résultats et discussions La minorité des personnes qui connaissent l'une ou plusieurs des utilisations médicinales de la plante présentent une moyenne d'âge de 52.71 ans (figure 13). Celle-ci est plus élevée par rapport aux deux autres groupes. Benkhnigue et al., (2011) ont noté effectivement que les personnes les plus âgées ont plus de connaissances sur les plantes médicinales par rapport aux autres classes d'âges. Aussi, dans l’étude de Hammoudi (2015), les personnes âgées de 41-60 ans sont celles qui utilisent le plus les plantes. La connaissance des usages des plantes médicinales et leurs propriétés sont généralement acquises suite à une longue expérience accumulée et transmise d’une génération à l’autre. Mais dans notre cas, où la plante et ses utilisations ne sont pas bien connues, son ethnopharmacologie risque de disparaitre avec cette moyenne d'âge élevée. Moyenne d'age (ans) 60 39.97 48.61 52.71 40 20 0 Ignorent la plante Ignorent l'utilisation connaissent une ou plusieurs utilisations de la plante Figure 13: Répartition en moyenne d'âge de l'échantillon selon la connaissance de la plante et de ses utilisations. 54 Résultats et discussions La plupart de ces utilisations de l'E.alata selon l'échantillon de notre enquête est en accord par rapport à celles de l'Ephedra dans le monde, et surtout dans le cas des problèmes de l'appareil respiratoire et l'atténuation des douleurs. L’Ephedra est traditionnellement utilisée en Chine pour l’asthme bronchique, le rhume, la grippe, la fièvre, la congestion nasale, l’œdème, les maux de tête, diaphorétique, antiallergique, antitussif, ….etc (Ling et al., 1995; Abourashed et al., 2003; Limberger et al., 2013; Ma et al., 2007; Soni et al., 2004). Au Maroc, l’Ephedra alata Dec. est utilisée pour lutter contre le diabète (Ghourri et al., 2013). En Egypte, E.alata est utilisée en médecine traditionnelle comme dépurative, antiasthmatique et agent astringent (Nawwar et al., 1984). Selon l'enquête ethnobotanique de Ould El Hadj et al. (2003) en Algérie, E. alata s’utilise contre la grippe, la coqueluche et la faiblesse. Nous regroupons dans la figure 14, les quelques applications de cette plante en fonction du taux d’utilisation, selon notre enquête. Rhume, Rhume, asthme, asthme, toux taux et autres problèmes respiratoires problèmes respiratoires analgésique et antipyrétique anti douloureux et antipyrétique Fréquence % 40 35.29 35 anti-inflammaoire Cancers Antimicrobienne 30 25 20 23.53 14.71 15 Diabète Diarrhées Diarrhée Maladies rénales 10 5 0 8.82 5.88 5.88 2.94 2.94 les maladies traitables par l'E.alata Figure 14: Fréquences de différentes utilisations de l'E.alata selon l'enquête ethnobotanique 55 Résultats et discussions III-2- Tests phytochimiques préliminaires Les résultats des tests phytochimiques préliminaires sont présentés dans le tableau 6 ci-dessous; Tableau 6: Mise en évidence de la présence ou de l'absence de certaines familles de métabolites secondaires dans l'E.alata alenda Partie de plante Partie aérienne Partie souterraine Alcaloïdes + + Polyphénols + + *Tannins catéchiques + - *Tannins galliques - + Flavonoïdes + - *Anthraquinones libres - - *O-hétérosides + - *O-hétérosides à génine réduite + - *C-hétérosides - - Stérols - - Triterpènes + + composés réducteurs + + Hétérosides cardiotoniques - - + (indice de mousse=500) + (indice de mousse=167) Métabolites Tannins Dérivés Anthracéniques Saponosides Le screening phytochimique a mis en évidence divers métabolites secondaires dans les deux parties de la plante: alcaloïdes, polyphénols, tanins (catéchiques dans la partie aérienne et galliques dans la partie souterraine), composés réducteurs, saponosides et terpènes. Les 56 Résultats et discussions flavonoïdes et les dérivés anthracéniques O-hétérosides à génine réduite sont caractérisés selon les tests phytochimiques comme étant présents uniquement dans la partie aérienne. La sous espèce E.alata alenda de la région de Ouargla est donc riches en métabolites secondaires, la plupart de ces résultats sont conformes à ceux de Kessal et Bouafia (2003) sur la même espèce de la région de Ouargla. L'abondance en principes actifs confère à la plante des propriétés pharmacologiques remarquables (Konkon et al., 2006). Ce qui pourrait justifier ses multiples indications thérapeutiques et pour lesquelles elle est utilisée en tradithérapie. Une note à signaler c'est que les deux partie de la plante se différent dans leur composition en certains métabolites secondaires à savoir, les tannins galliques et catéchiques, les flavonoïdes et les dérivés anthracéniques. Les croyances chinoises prétendent que la partie aérienne et souterraine de l’Ephedra ont des effets opposés (Hikino et al., 1982), cela est peut être du à la différence en leur composition chimique signalée par ces tests. Il est néanmoins nécessaire de confirmer ces résultats par des études phytochimiques approfondies. En effet ces tests préliminaires manquent souvent de spécificité. III-3- Extractions Les tests préliminaires réalisés au préalable ont permis de mettre en évidence la présence des alcaloïdes et des composés phénoliques dans les deux parties de la plante (aérienne et souterraine). Les deux classes précédentes de métabolites secondaires sont connues pour leur importance biologique. Les alcaloïdes (à faibles doses) sont dotés de propriétés pharmacologiques et toxicologiques marquées alors que les composés phénoliques présentent une large gamme d'activités biologiques (Bruneton, 2009; Ikan, 1991). Notre choix s’est donc porté sur ces deux familles de composés qui ont été obtenus par différentes méthodes d'extraction spécifiques en vue d’évaluer certaines activités biologiques. Les résultats sont reportés sur le tableau 7. La partie aérienne présente des rendements d'extraction plus importants que la partie souterraine. En ce qui concerne les alcaloïdes, le rendement en alcaloïdes totaux des deux parties, nous a dirigé à choisir la partie aérienne pour tenter d'extraire sélectivement l'éphédrine ou ses dérivés. Pour les extractions par macération dans des solvants de polarité croissante, les rendements augmentent avec la polarité du solvant. 57 Résultats et discussions Tableau 7: Rendement et aspect des extraits. Partie aérienne Mode d’extraction Partie souterraine Rendement (%) aspect rendement(%) aspect 0.96 Cristallisé 0.14 Huileuse Alcaloïdes totaux Cristaux bien Extraction sélective de l'éphédrine 0.91 isolés d'un extrait huileux Cyclohexane 0.53 pâteuse 0.13 pâteuse Dichlorométhane 0.66 pâteuse 0.27 pâteuse Acétate d'éthyle 1.02 Poudreuse 0.36 Poudreuse Méthanol 16.21 Poudreuse 3.24 Poudreuse Les extraits apolaires qui contiennent la chlorophylle et d'autre composés apolaires présentent un aspect pâteux, celui polaire (MeOH) ou à polarité moyenne (AcOEt) sont poudreux. Les alcaloïdes extraits par la méthode Stas-Otto qui permet une purification successive en jouant sur le pH et la polarité des solvants, sont généralement à l'état de cristaux. L'extrait obtenu par le protocole suivi pour l’extraction sélective des alcaloïdes volatils notamment l’éphédrine est bien cristallisé et son rendement est comparable avec celui obtenu par la méthode Stas-Otto. Le succès de la méthode pour l'extraction sélective de l'éphédrine ou ses dérivés ne peut être vérifié qu'après des analyses chromatographiques. III-4-Activités biologiques III-4-1-Activité antibactérienne Les résultats de l'activité antibactérienne testée par la méthode de diffusion sur disques en milieu gélosé a permis d'obtenir les résultats consignés dans le tableau 8. Pour faciliter la discussion des résulats, l'analyse statistique des données présentés dans ce tableau s’est faite par le test ANOVA suivi par le test Tukey. 58 Résultats et discussions Tableau 8: Effet des différents extraits de l'Ephedra alata alenda sur les trois souches bactériennes (zone d'inhibition en cm) Souche Staphylococcus aureus Pseudomonas aeruginosa Escherichia coli ATCC 27923 ATCC 25853 ATCC 25922 C-Hex-T 2.5±0.42 0.73±0.06 0.83 ±0.12 DCM-T 2.1±0.57 0.77±0.12 0.7±0.1 AcOEt-T 1.9±0 1.03±0.12 0.73±0.15 MeOH-T 1.35±0.07 0.97±0.15 0.88±0.29 Alc-T 1.9±0 0.87±0.06 0.73±0.06 Alc-Vol-T 1.95±0.07 0.9±0.17 0.80±0 C-Hex-R 1.75±0.21 0.7±0.1 0.77±0.06 DCM-R 1.5±0.14 0.73±0.12 0.72±0.03 AcOEt-R 2±0.42 0.7±0 0.58±0.03 MeOH-R 1.3±0 0.73±0.06 0.8±0.17 Alc-R 2.5±0.42 0.77±0.06 0.7±0.1 Nitroxaline 1.5±0.14 1.95±0.071 1.5±0.14 Extrait 59 Diamètre de zone d'inhibition Résultats et discussions 2.5 2 1.89 *** 1.5 1 1.06 0.63 0.5 0 S. aureus E.coli ***: Différence très hautement significative par rapport à S. aureus; p-value <0.001 P. aeruginosa les trois souches testées Figure 15: Sensibilité des trois souches envers les différents extraits de l'Ephedra alata alenda. Nos résultats illustrés par les figures 15 à 18, montrent que : Staphylococcus aureus, bactérie à GRAM positif, est plus sensible de façon très hautement significative par rapport aux deux autres souches P.aeruginosa et E.coli, bactéries à GRAM négatif, qui présentent le même niveau de sensibilité. Pour Pseudomonas aeruginosa (Figure 16), les différents extraits forment entre eux un groupe homogène du point de vue pouvoir inhibiteur, c'est-à-dire qu'ils inhibent la croissance de Pseudomonas aeruginosa avec la même puissance, sauf que l'extrait AcOEt de la partie aérienne est significativement plus actif que les deux extraits de la partie souterraine; AcOEt et C-Hex. Comparativement au témoin positif, les extraits montrent un faible pouvoir inhibiteur. On constate aussi un faible pouvoir inhibiteur des extraits contre la croissance de Escherichia coli comparativement au témoin positif (Différence très hautement significative). Les différents extraits forment là aussi, un groupe homogène du point de vue pouvoir inhibiteur. Ce qui signifie qu'ils inhibent la croissance de Escherichia coli avec la même puissance (figure 17). 60 Diamètre de zone d'inhibition 2.5 Résultats et discussions Pseudomonas aeruginosa 1.95 2 1.5 1.03 0.97 0.87 0.90 0.70 0.73 0.73 0.77 1 *** 0.70 0.73 0.77 0.5 0 ***: Différance très hautement significative par rapport au témoin Nitroxaline; p-value <0.001 Les différents extraits de l'Ephedra alata alena Figure 16: Pouvoir inhibiteur des différents extraits de l'Ephedra alata alenda sur la croissance de Pseudomonas aeruginosa Diamètre de zone d'inhibition 1.8 1.6 1.4 1.2 1 0.8 0.6 0.4 0.2 0 Escherichia coli 1.50 *** 0.88 0.83 0.70 0.73 0.80 0.73 0.80 0.77 0.72 ***: Différance très hautement significative par rapport au témoin Nitroxaline; p-value <0.001 0.70 0.58 Les différents extraits de l'Ephedra alata alenda Figure 17: Pouvoir inhibiteur des différents extraits de l'Ephedra alata alenda sur la croissance de Escherichia coli 61 Résultats et discussions Staphylococcus aureus Diamètre de zone d'inhibition 3.5 3 2.5 2 1.5 1 0.5 0 2.5 2.5 2.1 1.95 1.9 1.9 1.75 1.5 1.35 2 1.5 1.3 Les différents extraits de l'ephedra alata alanda Figure 18: Pouvoir inhibiteur des différents extraits de l'Ephedra alata alenda sur la croissance de Staphylococcus aureus C-Hex-T: Extrait cyclohexane de la partie aérienne/ C-Hex-R: Extrait cyclohexane de la partie souterraine DCM-T: Extrait dichlorométhane de la partie aérienne/ DCM-R: Extrait dichlorométhane de la partie souterraine AcOEt-T: Extrait acétate d'éthyle de la partie aérienne/ AcOEt-R: Extrait acétate d'éthyle de la partie souterraine MeOH-T: Extrait méthanolique de la partie aérienne/ Alc-T: Alcaloïdes totaux de la partie aérienne/ MeOH-R: Extrait méthanolique de la partie souterraine Alc-R: Alcaloïdes totaux de la partie souterraine Alc-Vol-T: Alcaloïdes volatils de la partie aérienne Les résultats de la figure 18 montrent un important pouvoir inhibiteur pour tous les extraits, aucune différence significative comparativement au témoin positif n’est constatée. Du point de vue pouvoir inhibiteur, les différents extraits forment, entre eux, un groupe homogène. C'est-àdire qu'ils inhibent tous la croissance de Staphylococcus aureus avec la même puissance. Les alcaloïdes ont donnés des activités comparables à celles des autres extraits et parfois même supérieures, comme c'est le cas pour l'extrait alcaloïdiques de la partie souterraine (Alc-R=2.5 cm) et les extraits alcaloïdiques de la partie aérienne (Alc-Vol-T=1.95 cm et Alc-T=1.9 cm) qui présentent des zones d'inhibitions plus importantes que celles du témoin positif (1.5 cm) même si sur le plan statistique cette différence reste non significative. Les résultats montrent donc la résistance des bactéries à GRAM négatif à nos extraits par rapport à la bactérie à GRAM positif ciblée. 62 Résultats et discussions Selon Kessal et Bouafia (2003), l'extrait méthanolique de la plante entière de l'E. alata de la région de Ouargla, a montré des zones d'inhibition de 9.63 mm, 7.31mm et de 15.32mm contre E.coli, P. aeruginosa et S. aureus respectivement. Les extraits AcOEt et DCM des fleurs et des feuilles toujours de l'E. alata de la région de Ouargla, ont montré que le meilleur pouvoir d'inhibition a été contre S. aureus comparativement à E.coli et P. aeruginosa (Chebouat et al., 2014) L'extrait éthanolique d’E. americana du nord du Pérou a donné des zones d'inhibition de 22mm, 8mm et des MIC de 32 et 64 mg/ml contre la croissance de S.aureus et E.coli respectivement (Bussmanna et al., 2008; Bussmanna et al., 2010). Dans les travaux de Parsaeimehr et al. (2010), le meilleur pouvoir inhibiteur de l'extrait méthanolique de la partie aérienne de trois espèces iraniennes d'Ephedra; E. procera, E. strobilacea, E. pachyclada étaient contre P. aeruginosa. En effet, la plus grande résistance des bactéries à GRAM négatif par rapport aux bactéries à GRAM positif est un phénomène connu (Gupta, 2011) car en plus des mécanismes de résistance communs entre les deux groupes (l'inactivation directe de la molécule active par l'action de différentes enzymes, l'expulsion active des antibiotiques par les pompes à efflux et l'altération de la sensibilité à l'antibiotique par modification de cible (Dzidic et al., 2008)) la membrane externe de l'enveloppe cellulaire des bactéries à GRAM négatif semble constituer une barrière efficace à haut niveau de résistance (Nikaido, 1989). Au niveau de cette barrière, à la place de glycérophospholipide habituel des membranes biologiques ordinaires, on trouve le LPS (Lipopolysaccharide). Ce dernier forme grâce à sa fraction polysaccharidique un réseau polaire autour de la bactérie empêchant ainsi la pénétration des molécules hydrophobes. De même, grâce à sa fraction lipidique (le lipide A) constituée de 6 à 7 molécules d'acides gras saturés, lui conférant ainsi une certaine rigidité, les composés hydrophiles ne peuvent donc passer cette barrière qu'à travers des protéines canaliculaires de très petite taille remplies d'eau appelées les porines (Nikaido, 1994; Nikaido, 1989; Dzidic et al., 2008). Cette voie utilisée par la cellule essentiellement pour apporter les nutriments du milieu extérieur, peut être exploité aussi par les antibiotiques, pour cela des mutations génétiques portées sur les chromosomes ou les plasmides diminuant le nombre de copies ou la taille de porines se produisent en vue d'augmenter le niveau de résistance (Nikaido, 1989; Dzidic et al., 2008; Carattoli, 2009). Malgré qu'à GRAM posititve, Staphylococcus aureus est peut être la bactérie pathogène de la plus grande préoccupation en raison de sa virulence intrinsèque, sa capacité à provoquer une large éventail d'infections menaçant la vie, et sa capacité à s'adapter à différentes conditions 63 Résultats et discussions environnementales (Lowy, 2003). Aussi rapidement que de nouveaux antibiotiques sont introduits, les staphylocoques sont capables de devenir efficacement résistantes (Herman et Dewulf, 2011). Des rapports récents sur des isolats de Staphylococcus aureus présentant une résistance intermédiaire ou complète à la vancomycine présagent une époque chimiothérapeutique dans lequel des antibiotiques bactéricides efficaces contre cet organisme ne peuvent plus être facilement accessibles (Centers for Disease Control and Prevention (CDC), 2002) Alors que les agents anti-staphylocoques efficaces existent encore, leur durée de vie est susceptible d'être limitée. Donc, de nouvelles approches à la thérapie et la prévention vont devenir de plus en plus importantes. Notons que nos résultats contre cette souche sont très importants; tout les extraits de l'Ephedra alata alenda de la région de Ouargla ont donné de trés forte effet contre cet agent pathogène (figure 17). En cherchant la partie de la plante la plus impliquée dans cette activité, l’analyse statistique par le test ANOVA suivi du test Tukye montre que la partie aérienne est, de façon très hautement significative (p=0.0004301), la plus active contre les trois souches ciblées. (tableau 9) Tableau 9: Effet des deux parties de la plante dans l'activité antibactérienne. Moyenne de zone d'inhibition en cm Partie aérienne Partie souterraine 1.20 1.08 La partie aérienne est significativement dotée d'une activité antibactérienne plus importante par rapport à la partie souterraine. La composition chimique ainsi que la physiologie des deux parties sont très différentes, ce qui peut expliquer cette différence en activité contre les bactéries ciblées. 64 III-4-2-Activité antioxydante Résultats et discussions III-4-2-1-Pouvoir de piégeage du radical libre DPPH . . L'évaluation de l'activité anti-radicalaire de nos extraits via le test DPPH a conduit aux résultats illustrés par les figures 19 (a-f). Figure 19 (a-f): Courbes d'étalonnage de l'acide ascorbique et des différents extraits de l'E.alata alenda. 65 Résultats et discussions L'IC50 de chaque extrait est déduit à partir de l'équation de régression correspondant à sa courbe d'étalonnage et exprimé en g/L. En réalité, l'expression de l'IC50 en g/L pose un problème de difficulté de comparaison entre les études. Pour s'affranchir de l'influence de différentes conditions opératoires (volumes et concentration de DPPH utilisés) nous avons exprimé nos résultats et ceux de la littérature dans l'unité standard (mg/g de DPPH) (Popovici et al., 2009). De plus, pour déterminer une relation de corrélation entre les résultats fournis par les deux tests DPPH et FRAP, les résultats (tableau 10) sont exprimés en mg équivalent en acide ascorbique/ g d'extrait (mg EAA/ g d'extrait). Tableau 10: Valeurs de l’IC50 exprimée dans différentes unités IC50 mg EAA/g g/L mg/g de DPPH / 0.088±0.003 89.95±3.39 MeOH-T 333.37±15.76 0.26±0.013 271.14±13.00 MeOH-R 279.26±12.31 0.32±0.014 323.62±14.48 AcOEt-R 192.42±2.54 0.46±0.006 469.12±6.24 AcOEt-T 35.23±1.38 2.5±0.099 2564.84±102.16 Alcaloïdes-R 11.55±0.16 7.62±0.107 7814.23±110.40 Extrait d'extrait Acide ascorbique Pour les autres extraits apolaires et ceux d’alcaloïdes de la partie aérienne (tableau 11), nous n’avons pas déterminé l'IC50. La concentration maximale utilisée (10 mg/ml) n'a pas suffit d’atteindre l’IC50, ce qui reflète bien leur faible pouvoir réducteur du radical DPPH. Tableau 11: Extraits à faible pouvoir réducteur du radical DPPH. Extraits % d'inhibition avec 10 mg/ml Alcaloïdes-T C-Hex-T C-Hex-R DCM-T DCM-R 2.18 34.8 26.23 46.75 35.5 66 Résultats et discussions L'analyse statistique des valeurs de l’IC50 des différents extraits avec le test ANOVA suivi par le test Tukey, a permis de classer leur pouvoir anti-radicalaire par ordre décroissant. Les données brutes du tableau 10 sont donc illustrées graphiquement sur la figure 20 ci-dessous pour faciliter leur discussion. L'extrait MeOH-T et MeOH-R forment statistiquement un groupe homogène, c'est-à-dire qu'ils ne diffèrent pas significativement. Ils ont donc le même pouvoir inhibiteur de DPPH. IC50 en g/l 9 7.62 8 7 6 5 4 2.50 3 2 1 0.09 0.26 0.32 0.46 Vit-C MeOH-T MeOH-R AcoEt-R 0 AcoEt-T Alcaloides-R Les différentes extraits de l'E.alata alenda ***: Différence très hautement significative avec l'extrait suivant; p-value <0.001 Figure 20: Comparaison de l'IC50 de différents extraits avec celui de l’acide ascorbique. La vitamine C présente un pouvoir anti-radicalaire très puissant par rapport à nos extraits. De toute façon, selon Moure et al. (2001), Les antioxydants naturels indiquent souvent un pouvoir antioxydant inférieur à celui des antioxydants synthétiques. Les extraits méthanoliques et l'extrait AcOEt des racines présentent les valeurs les plus faibles de l'IC50 et donc une activité anti-radicalaire plus importante comparativement aux autres extraits. Nous notons que l'activité de l'acide ascorbique, qui est un puissant antioxydant, est très importante comparée à celles de nos extraits, qui demeurent tout de même modérément actifs par rapport aux extraits des autres espèces du même genre, c’est le cas notamment des extraits polaires. L'IC50 de l’extrait aqueux des tiges de l'E.pachyclada iranienne est de 693.75 mg/g de . DPPH (Ghasemi et al., 2014), alors que l'extrait éthanolique des feuilles de l'E.gerardiana du désert froid de l'Himalaya dans la région de Ladakh, a montré une activité de piégeage du DPPH 67 Résultats et discussions . avec une IC50 997.5 mg/g de DPPH (Kumar et Singh, 2011). Les deux valeurs précédentes reflètent une activité anti-radicalaire très faible comparativement à celle obtenue pour les extraits méthanoliques de l'E.alata alenda de la région de Ouargla (tableau 9). Par ailleurs, l'activité anti-radicalaire de l'extrait méthanolique (MeOH à 80%) de l'E.sinica . chinoise testée par le test ABTS + s’est révélée être très faible, sa valeur était de 49.5 mg E. Trolox /g d'extrait. III-4-2-2-Pouvoir antioxydant estimé par le Test de FRAP L'analyse de l'activité antioxydante des extraits de l'E.alata alenda via le test FRAP (figures 21 (a-b) nous a permis de déduire le pouvoir antioxydant des différents extraits exprimé en mgEAA/g et mgEQ/g d'extrait, à partir de l'équation de régression correspondante. Figure 21 (a-b): Courbes d'étalonnage de l'acide ascorbique et de la quercétine L'analyse statistique de ces données (tableau 12), avec le test ANOVA suivi par le test Tukey, a permis de classer le pouvoir antioxydant des extraits par ordre décroissant ainsi que de déterminer la partie de la plante la plus active en terme de pouvoir antioxydant. Les données brutes de ce tableau sont illustrées graphiquement (figure 22). 68 Résultats et discussions Tableau 12: Pouvoir antioxydant des différents extraits de l'E.alata alenda selon le test FRAP mgEAA/g d'extrait mgEQ/g d'extrait MeOH-T 419.12±6.02 225.52±3.10 AcOEt-T 67.62±4.32 35.82±2.23 DCM-T 11.28±0.95 6.01±0.49 C-Hex-T 3.84±0.20 2.17±0.10 MeOH-R 276.29±20.26 147.18±10.45 AcOEt-R 131.46±1.54 69.68±0.80 DCM-R 9.95±1.01 5.32±0.52 C-Hex-R 4.77±0.62 2.65±0.32 Alcaloïdes -Volatils-T 0.30±0.02 0.25±0.01 Alcaloïdes-T 3.31±0.65 1.8±0.34 Alcaloïdes-R 78.25±2.43 42.23±1.25 mg EAA/g d'extrait 450 419.12 400 350 300 276.29 250 200 150 100 131.46 78.25 67.62 50 11.28 9.95 0 4.77 **: Différence très significative avec l'extrait suivant; p-value <0.01 ***: Différence très hautement significatif avec l'extrait suivant p-value <0.001 3.84 3.31 0.30 Différents extraits de l'E.alata alenda Figure 22: Pouvoir antioxydant de différents extraits de l'E.alata alenda classés par ordre décroissant C-Hex-T: Extrait cyclohexane de la partie aérienne/ C-Hex-R: Extrait cyclohexane de la partie souterraine DCM-T: Extrait dichlorométhane de la partie aérienne/ DCM-R: Extrait dichlorométhane de la partie souterraine AcOEt-T: Extrait acétate d'éthyle de la partie aérienne/ AcOEt-R: Extrait acétate d'éthyle de la partie souterraine MeOH-T: Extrait méthanolique de la partie aérienne/ MeOH-R: Extrait méthanolique de la partie souterraine 69 Résultats et discussions Les extraits de même couleur forment un groupe homogène, c'est-à-dire qu'ils ne diffèrent pas significativement. Ils présentent le même niveau de pouvoir antioxydant estimé par le test FRAP. Les extraits polaires présentent l'activité la plus importante, alors que les extraits apolaires ainsi que ceux des alcaloïdes de la partie aérienne présentent des activités très faibles. A noter que les alcaloïdes ne sont pas réputés pour être de bons antioxydants. Selon Parsaeimehr et al. (2010), l’activité antioxydante des extraits méthanoliques (90%) des parties aériennes obtenus de 3 espèces d'Ephedra iranienne : E. procera, E. pachyclada et E.strobilacea testée par la méthode de FRAP était de 464.43, 452.82 et 467.33 mg EQ/ g d'extrait respectivement. Ces valeurs sont plus importantes par rapport à celle de l'extrait méthanolique de la partie aérienne de l'E.alata alenda, 225.52±3.10 mg EQ/ g d'extrait. La partie souterraine est de façon très hautement significative la plus responsable de l'activité antioxydante de l'E.alata alenda (tableau 13). Tableau 13: Contribution des parties aérienne et souterraine à l'activité antioxydante. Moyenne en mg EAA/g Partie aérienne Partie souterraine 84.245 100.146 d'extrait Il est important de noter que l’analyse par le test de Pearson a montré une relation de corrélation positive entre les résultats fournis par les différents extraits par les deux tests DPPH et FRAP (P<0.05, r = 0.92). Song et al. (2010) en travaillant sur des plantes chinoises, parmi elles l'Ephedra, ont aussi trouvé cette corrélation entre les capacités antioxydantes mesurées par le test FRAP et le test . anti-radicalaire ABTS + . L'effet antioxydant en piégeant le radical DPPH est attribué soit à la capacité de libération d'hydrogène ou au transfert d'électrons par les composés antioxydants. (Ghasemi et al.,2014; Popovici et al., 2009). La corrélation constatée entre les résultats fournis par les deux tests . DPPH et FRAP pour nos extrait signifie probablement que nos extraits exercent leurs effets . antioxydants, en réduisant le DPPH et le TPTZ selon le même mécanisme en l’occurrence le transfert d'électrons. 70 Résultats et discussions Comme l'activité antioxydante des plantes est en grande partie attribuée à leur composition phénolique (Moure et al., 2001), nous avons évalué ultérieurement les teneurs en polyphénols et en flavonoïdes dans nos extraits pour vérifier si ces teneurs corrèlent avec l’activité antioxydante évaluée. III-5-Dosage quantitatif des composées phénoliques III-5-1-Teneur en composés polyphénoliques totaux (CPT) La quantification des polyphénols des extraits de l'E.alata alenda, obtenus par macération par des solvants de polarité croissante, avec la méthode de Folin-Ciocalteu a conduit aux résultats illustrés par la figure 23(a-b); d'où l'on déduit les teneurs en CPT des différents extraits exprimées en mg EAG/g d'extrait et mg EC/g d'extrait à partir de l'équation de régression correspondante. Figure 23 (a-b): Courbes d'étalonnage de l'acide gallique et de la catéchine. 71 Résultats et discussions Tableau 14: Teneur en polyphénols totaux des différents extraits de l'E.alata alenda obtenus par macération dans des solvants de polarité croissante mg EAG/g d'extrait mg EC/g d'extrait MeOH-T 291.45±4.37 214.66±3.23 AcOEt-T 114.79±0.83 84.29±0.61 DCM-T 14.02±0.28 10.27±0.21 C-Hex-T 4.11±0.32 2.95±0.23 MeOH-R 276.08±4.00 203.32±2.95 AcOEt-R 300.67±20.17 221.47±14.89 DCM-R 12.43±0.53 9.09±0.39 C-Hex-R 2.69±0.07 1.90±0.05 L'analyse statistique de ces données (tableau 14), avec le test ANOVA suivi par le test Tukey, a permis de classer ces extraits par ordre décroissant de leur richesse en polyphénols, ainsi que de constater la partie de la plante la plus riche en polyphénols. Les données brutes ainsi analysées sont illustrées graphiquement dans la figure 24. Les extraits de même couleur forment un groupe homogène, c'est-à-dire qu'ils ne diffèrent pas significativement, ils ont donc le même niveau de teneur en CPT. Les extraits polaires sont les plus riches en composés phénolique totaux. Ce résultat est à l'instar d'autres plusieurs études. Par exemple; Moure et al. (2001) dans leurs travaux sur Gevuina avellana hulls trouvent que le rendement de l'extraction des polyphénols était plus élevé pour les solvants les plus polaires. 72 Résultats et discussions 350 mg EAG/ g d'extrait 300.67 291.45 300 276.08 250 200 150 114.79 100 50 14.02 12.43 4.11 2.69 DCM-T DCM-R C-Hex-T C-Hex-R 0 AcoEt-R MeOH-T MeOH-R AcoEt-T *: Différence significativeavec l'extrait suivant; p-value <0.05 ***: Différence trés hautement significatif avec l'extrait suivant; p-value <0.001 Les extraits de l'E.alata alenda Figure 24: Teneur en polyphénols totaux des différents extraits de l'E.alata alenda classés par ordre décroissant Les extraits méthanolique (MeOH à 90%) de la partie aérienne de 3 espèces d'Ephedra iranienne; E. procera, E. pachyclada et E.strobilacea ont montré une teneur plus faible que celle estimée dans notre étude. Ces valeurs était de 126.68, 131.93 et 146.56 mg EC/ g d'extrait respectivement par rapport à 214.66±3.23 mg EC/ g d'extrait méthanolique de la partie aérienne de notre plante (Parsaeimehr et al., 2010). Par ailleurs, l'extrait méthanolique (MeOH 80%) de l'Ephedra sinica chinoise a montré une teneur très faible en polyphénols totaux 27.70 ± 0.89 mg EAG/g d'extrait par rapport à 291.45±4.37 mg EAG/g d'extrait obtenus pour notre plante (Song et al., 2010). Le stress environnemental, sécheresse, pauvreté de sol en nutriments ainsi que le fort ensoleillement, peuvent contribuent à l'augmentation du nivaux de la production des composés phénoliques dans certaines plantes (Timmermannet al., 1984). Ce qui peut expliquer la richesse de l'Ephedra alata alenda de notre région saharienne en composés phénoliques par rapport aux autres espèces d'Ephedra dans le monde. Les racines sont très hautement significativement les plus riches en CPT, comme elles sont aussi les plus actives du point de vue pouvoir antioxydant (tableau 15). 73 Résultats et discussions Tableau 15: Teneur en polyphénols totaux dans les parties aérienne et souterraine de l'Ephedra alata alenda Moyenne en mg EAG/g Partie aérienne Partie souterraine 106.095 147.968 d'extarit III-5-2-Teneur en flavonoïdes La quantification des flavonoïdes des extraits de l'E.alata alenda, obtenus par macération dans les solvants de polarité croissante, avec la méthode du trichlorure d'aluminium a conduit aux résultats illustrés par la figure 25. Nous avons pu quantifier ainsi les flavonoïdes des différents extraits exprimés en mg ER/g d'extrait à partir de l'équation de régression. Figure 25: Courbe d'étalonnage de la rutine 74 Résultats et discussions Tableau 16: Teneur en flavonoïdes dans les différents extraits de l'E.alata alenda obtenus par macération dans des solvants de polarité croissante mg ER/g d'extrait MeOH-T 11.29±0.12 AcOEt-T 143.38±5.49 DCM-T 128.69±2.38 C-Hex-T 29.53±0.94 MeOH-R 11.54±0.99 AcOEt-R 10.7±0.13 DCM-R 102.13±1.67 C-Hex-R 3.74±0.62 L'analyse statistique de ces données (tableau 16), avec le test ANOVA suivi par le test Tukey, a permis de classer ces extraits par ordre décroissant en fonction de leur richesse en flavonoïdes, ainsi que de déterminer la partie de la plante la plus riche. Ces données brutes sont illustrées graphiquement pour faciliter leur discussion sur la figure 26 ci-dessous. mgERut/g d'extrait 160 140 120 100 80 60 40 20 0 143.38 128.69 102.13 29.53 11.54 AcoEt-T DCM-T DCM-R 11.29 10.70 C-Hex-T MeOH-R MeOH-T AcoEt-R 3.74 C-Hex-R Les extraits de l'E.alata alenda obtenus par macération aux solvants à polarité croissante Figure 26: Teneur en flavonoïdes des différents extraits de l'E.alata alenda classés par ordre décroissant C-Hex-T: Extrait cyclohexane de la partie aérienne/ C-Hex-R: Extrait cyclohexane de la partie souterraine DCM-T: Extrait dichlorométhane de la partie aérienne/ DCM-R: Extrait dichlorométhane de la partie souterraine AcOEt-T: Extrait acétate d'éthyle de la partie aérienne/ AcOEt-R: Extrait acétate d'éthyle de la partie souterraine MeOH-T: Extrait méthanolique de la partie aérienne/ MeOH-R: Extrait méthanolique de la partie souterraine 75 Résultats et discussions Les extraits de même couleur forment un groupe homogène, c'est-à-dire qu'ils ne diffèrent pas significativement, ils ont le même niveau de teneur en flavonoïdes. Les extraits apolaires se sont avéré les plus riches en flavonoïdes. Un résultat similaire est obtenu par Hammoudi (2015) pour l'extrait d'hexane de Salvia chudaei et l'extrait chloroformique de Tecrium polium qui ont présenté des teneurs plus élevées en flavonoïdes comparativement aux extrait plus polaires. L'extrait moyennement polaire AcOEt de la partie aérienne a quant à lui présenté une teneur comparable à celle de l'extrait DCM de la partie aérienne. Selon Bruneton (1999), les génines sont, pour la plupart, solubles dans les solvants organiques apolaires. Les lipophiles des tissus superficiels des feuilles (ou des frondes) sont directement extraits par des solvants moyennement polaires (dichlorométhane). Les flavonoïdes glycosylés et les aglycones plus polaires sont extraits avec les alcools ou avec un mélange alcool/eau. Cela pourrait expliquer que les flavonoïdes extraits de l'E.alata alenda par cette méthode, et qui se concentrent surtout dans les extraits apolaires, sont probablement surtout des formes libres, aglycones. La partie aérienne est très hautement significativement la plus riche en polyphénols de type flavonoïdes (tableau 17). Mais les racines aussi présentent une teneur en flavonoïdes, ce résultats n'est pas confirmé par les tests préliminaires, cela peut être expliqué par la faible sensibilité de ces tests. En plus, les flavonoïdes dosés ici se concentrent surtout dans les extraits apolaires, alors qu'on a essayé de les révélé, préalablement avec les tests préliminaires, à partir d'un extraits alcoolique. Tableau 17: Teneur en flavonoïdes dans les parties aérienne et souterraine de l'Ephedra alata alenda Moyenne en mg ER/g Partie aérienne Partie souterraine 78.22 32.025 d'extarit Les résultats montrent donc une répartition contradictoire entre les flavonoïdes et les polyphénols totaux; les premiers se concentrent surtout dans les extraits apolaires de la partie aérienne alors que les seconds bien qu’ils soient présents dans toute la plante, ils sont rencontrés majoritairement dans les extraits polaires de la partie souterraine. Selon le test Pearson, il n’y a pas de corrélation constatée entre la répartition de CPT et des flavonoïdes (P>0.05, r = -0.46). 76 Résultats et discussions Vundać et al. (2007) ont constatée l'absence de corrélation entre la teneur des polyphénols totaux et celle des flavonoïdes des différents extraits de 7 espèces de Stachys. Aussi Athamena et al. (2010) n'ont pas trouvé une corrélation entre les teneurs des polyphénols et des flavonoïdes des extraits du cumin. Dans la littérature, il n’est pas rare de trouver des teneurs en flavonoïdes supérieures à celles des polyphénols totaux (Ayoola et al., 2008; Athamena et al., 2010; Hammoudi, 2015). Cela peut s’expliquer probablement par le fait que les deux méthodes de dosage utilisées Folin-Ciocalteu et trichlorure d'aluminium ne sont pas spécifiques et qu'ils peuvent donner des résultats peu exacts en réagissant avec d'autres composés y compris les protéines, sucres, amines aromatiques,..etc (Prior et al., 2005; Chebrouk, 2009) en plus de la différence des unités d'expression des résultats. III-6-Corrélations entre les activités biologiques et les dosages chimiques Selon Bruneton (2009) la famille de composés phénoliques est dotée de nombreuses activités biologiques y compris anti-inflammatoires, antifongique, antimicrobienne, antioxydante…etc. Nous avons donc cherché des relations de corrélations positives entre ces composés et les activités biologiques testées. III-6-1-Activité antioxydante et teneur en polyphénols totaux et en flavonoïdes Comme les extrais polaires de la partie souterraine de la plante ont montré l’activité antioxydante la plus importante, ils étaient également les plus riches en CPT, nous avons donc voulu vérifier s’il y’a une corrélation positive entre l'activité antioxydante et la teneur en composés phénoliques totaux de notre plante. Une corrélation positive est trouvée entre la teneur en CPT et l'activité antioxydante via le test FRAP (p<0.05, r = 0.85) et le test DPPH. (p<0.05, r = 0.86). Dans la littérature plusieurs études ont constaté cette corrélation, Song et al. (2010) Popovici et al. (2009) Athamena et al. (2010)…etc. La forte corrélation positive constatée entre la capacité antioxydante et le contenu phénolique suggère que les composés phénoliques de cette plante sont les constituants qui contribuent majoritairement à son activité antioxydante. 77 Résultats et discussions Par contre une absence de corrélation a été signalée entre la teneur en flavonoïdes, qui se concentrent surtout dans les extraits apolaires de la partie aérienne, et l'activité antioxydant testée par les deux méthodes DPPH. (P> 0.05, r =-0.89) et FRAP (P>0.05, r = -0.4581). Ayoola et al. (2008) ainsi que Vundać et al. (2007) rapportent une faible corrélation entre les flavonoïdes et l'activité antioxydante via le test DPPH. Des études sur la relation entre la structure chimique des composés phénoliques et leur pouvoir piégeur des radicaux libres ont montré que l'activité anti-radicalaire est dépendante du nombre, de la position et de la nature des substituants notamment de types : groupements hydroxyles, méthoxyles, glycosylés ainsi que le degré de polymérisation (Popovici et al., 2009). Par exemple, les flavonoïdes les plus hydroxylés sont les plus facilement oxydés (Hagerman et al., 1998) Nous pouvons suggérer d’après nos résultats, que les flavonoïdes présents dans nos extraits ne sont pas dotés d’un important pouvoir antioxydant. Cette activité est peut être due à d'autres classes de composés phénoliques y compris les tanins mis en évidence dans nos tests préliminaires réalisés sur notre plante. D’ailleurs, l'Ephedra en général est connue pour sa richesse en tanins qui sont les responsable de son gout astringent (Zang et al., 2013; Soni et al., 2004). Hagerman et al. (1998) ont démontré la capacité antioxydante la plus élevée de tanins condensés et hydrolysables en piégeant les radicaux péroxyle par rapport aux composés phénoliques simples. III-6-2-Activité antibactérienne et teneur en polyphénols totaux et en flavonoïdes La partie aérienne s'est présenté comme la partie la plus riche en flavonoïdes et dont les extraits étaient les plus actifs sur les souches bactériennes ciblées, nous avons donc cherché une éventuelle corrélation entre ces deux paramètres. Le test de Pearson a montré l'absence de cette corrélation (P>0.05, r = 0.20), (P>0.05, r = 0.409) (P>0.05, r = -0.27) envers S. aureus, P. aeruginosa et E. coli respectivement. Le test de Pearson entre les polyphénols totaux et l'activité antibactérienne montre aussi l'absence de corrélation; (P>0.05, r = -0.48), (P>0.05, r = 0.23) (P>0.05, r = -0.02) envers S. aureus P. aeruginosa et E. coli respectivement. Ce qui implique qu'il existe d'autres molécules dans nos extrais, autres que les composés phénoliques, incriminés dans cette activité. 78 Résultats et discussions III-6-3-Relation entre l'activité antioxydante et l'activité antibactérienne Les antioxydants naturels ou de synthèse, sont connus pour avoir une large gamme d'activités biologiques, antiallergique, antitumorale, antifongique, antimicrobienne….etc (Moure et al. 2001). Nous avons donc cherché s'il y a une corrélation entre l'activité antioxydante et l'activité antibactérienne. Le test de Pearson confirme l'absence de cette corrélation (P>0.05, r = 0.44). Ce qui signifie que l'activité antibactérienne de nos extraits n'a pas de relation avec l'activité antioxydante, par conséquent, nous pouvons dire que les composés à haut potentiel antioxydant ne sont pas les mêmes composés directement impliqués à l’activité antibactérienne. III-7-Analyses chromatographiques III-7-1- Chromatographie sur couche mince III-7-1-1-Analyse par CCM des extraits alcaloïdiques Le tableau 18 ci-dessous montre les résultats de la CCM des extraits alcaloïdiques de partie aérienne obtenus par les deux protocoles d'extraction (Stas-Otto et hydrodistillation) ainsi que celui de la partie souterraine obtenus par la méthode Stas-Otto. D'après ces résultats, les extraits alcaloïdiques semblent peu complexes, il révèle au maximum 3 taches pour la partie aérienne avec répétition d'une tache de forte intensité révélée toujours avec la ninhydrine, dont les valeurs de Rf sont montrées en gras dans le tableau. Une forte similitude en composition est révélée entre les extraits d’alcaloïdes obtenus par les deux protocoles d'extraction. Pour les racines, avec ces systèmes de séparation, l'extrait alcaloïdiques semble contenir une seule tache révélée avec le réactif de Dragendorff. 79 Résultats et discussions Tableau 18: Résultats de CCM des extraits alcaloïdiques de l'E.alata alenda Extrait Eluant MeOH MeOH-DCM (5:5) CHCl3-DEA (9:1) C-Hex-DEA (9:1) C-Hex-CHCl3-DEA (5:4:1) CHCl3-Acétone-DEA (5:4:1) n-ButOH-eau-Acide formique Alcaloïdes volatils de Alcaloïdes totaux de Alcaloïdes totaux de la partie aérienne la partie aérienne la partie souterraine Rf Rf Rf 0.26** 0.26** 0.78** 0.78** 0.89* 0.92* 0.25** 0.25** 0.90* 0.94* 0.96** 0.96** 0.47* 0.47* 0.34** 0.34** 0.87* 0.91* 0.37** 0.37** 0.93*** 0.93*** 0.41* 0.41* 0.91* 0.91* 0.5* 0.5* (7:2:1) 0.59* 0.24* Toluène-AcOEt-DEA (7:2:1) 0.88* 0.94* Toluène-CHCl3-EtOH 0.9* (28,5:57:14,4) 0.75* CHCl3-Dioxane-MeOH- 0.27** NH4OH-Acétonitrile 0.93* (3,5:15:2:1,5:15) 0.95* 0.24* 0.94* 0.9* 0.27** 0.025* 0.05* 0.14* 0* 0* 0.14* 0.087* 0* 0* 0.0125* 0.95* *: fluorescence sous UV à 356 nm et/ou extinction de la lumière UV à 254 nm et réaction positive avec Dragendorff **: Extinction de la lumière UV à 254 nm et réaction positive avec la ninhydrine ***: Extinction de la lumière UV à 254 nm et réaction positive avec la ninhydrine et avec Dragendorff 80 Résultats et discussions Le tableau 19 ci-dessous montre les résultats de l’analyse par CCM de la pseudoéphédrine (extraite à partir du médicament) et des extraits obtenus à partir d’Ephedra alata alenda; Tableau 19: Résultats de CCM des extraits alcaloïdiques de l'E.alata alenda et de la pseudoéphédrine Extrait Alcaloïdes volatils Alcaloïdes totaux Alcaloïdes totaux de la partie de la partie de la partie aérienne aérienne souterraine Rf Rf Rf Rf 0.43** 0.43** 0.43** 0.43** PSE Eluant AcOEt-C-Hex-MeOHNH4OH (70:15:10:5) 0.19* n-BuOH-Acide acétique-Eau (4:1:5) 0.33*** 0.33*** 0.33*** (alcaloïdes bases libres) 0.38*** n-BuOH-Acide acétique-Eau (4:1:5) (sels d'alcaloïdes) 0.33*** 0.58*** 0.58*** 0.58*** 0.66** 0.66** PSE: Pseudoéphédrine *: fluorescence sous UV à 356 nm et/ou extinction de la lumière UV à 254 nm et réaction positive avec Dragendorff **: Extinction de la lumière UV à 254 nm et réaction positive avec la ninhydrine ***: Extinction de la lumière UV à 254 nm et réaction positive avec la ninhydrine et avec Dragendorff Remarque: La faible quantité de l'extrait racinaire n’a pas permis l'obtention de la forme sel de ses alcaloïdes. Les résultats montrent clairement la possibilité de présence de l'isomère PSE dans les deux parties de notre plante (figure 27 A). Nous avons noté une intensité des taches nettement plus importante pour les extraits de partie aérienne. Selon Caveney et al. (2001) les racines des espèces chinoises sont connues pour être très pauvre en éphédrine et ses isomères. 81 Résultats et discussions Selon Wagner et Bladt (1996) le Rf, de l'éphédrine ou ses dérivés, doit être compris entre 0.4 et 0.5 en utilisant la phase mobile AcOEt-C-Hex-MeOH-NH4OH (70:15:10:5), dans notre cas cette valeur était bien comprise dans cet intervalle, elle était de 0.43. Selon Al-khateeb et al. (2014); la phase mobile n-BuOH-Acide acétique-Eau (4:1:5) permet la séparation de la forme sel des deux énantiomères (chlorhydrate d'éphédrine et chlorhydrate de pseudoéphédrine). Pour nos extraits, deux taches mal résolues ont été révélées à la ninhydrine, l'une migre au même niveau que la PSE et l'autre juste en dessus (figure 27 B). Figure 27: chromatogrammes des extraits alcaloïdiques avec la PSE sous forme de base libre (A) et sous forme de sels (B) III-7-1-2-Analyse par CCM des extraits phénoliques Le tableau 20 montre les résultats de l’analyse CCM des extraits phénoliques. Selon Wagner et Bladt (1996), les couleurs que nous avons obtenus sous UV sont des couleurs caractéristiques des composés phénoliques. D'après Lamnaouer (2002) et Lhuillier (2007), les composés phénoliques révélés sont probablement: Pour la couleur violette: C5-OH flavanols, flavanones, 5, 6, 7 tri-OH flavonols, flavones, chalcones; 82 Résultats et discussions Pour la couleur bleu: C5-OH flavanones, flavonols substitués en C3 et sans -OH en C5, acides phénoliques. Et probablement les tanins, révélés en rouge à la vanilline sulfurique (V.S). La majorité de ces composés ont été identifiés dans le genre Ephedra par Nawwar et al. (1984), Amakura et al. (2013), Zang et al. (2013). 83 Résultats et discussions Tableau 20: Résultats de CCM de quelques composés phénoliques Phase stationnaire: gel de silice Phase mobile: AcOEt-Acide formique-Acide acétique glacial-Eau (100:11:11:26) c-Hex-T Rf V.S c-Hex-R Rf V.S 0.0 Orange 0.0 Orange DCM-T DCM-R AcOEt-T AcOEt-R Couleur sous UV V.S Rf 0.0 Verte - 0.0 0.45 Verte - - 0.82 Orange 0.89 Rf Couleur sous UV V.S Rf Couleur sous UV 0.0 Bleu - 0.49 Violette 0.22 Violette - 0.64 Bleu 0.75 - Couleur sous UV Rf 0.18 Violette 0.69 Verte Rf MeOH-T MeOH-R Couleur sous UV Couleur sous UV V.S Rf - Rouge 0.0 Verte Rouge 0.27 Bleu - 0.15 Bleu - - Orange 0.54 Verte - 0.27 - - - Orange 0.71 Verte - 0.82 - Orange 0.89 - Orange 0.89 V.S Orange 84 Résultats et discussions III-6-1-3-Analyse par CCM des extraits apolaires Plusieurs couleurs révélées à la vanilline sulfurique (V.S) caractéristiques des terpènes sont observées pour nos extraits (tableau 21). Il s’agit des extraits apolaires des parties aérienne et souterraine ainsi que celui obtenu par hydrodistillation. Notons que selon Wagner et Bladt (1996), ces couleurs sont le bleu, le vert, le jaune brun, le marron et le rouge. Tableau 21: Résultats de CCM de quelques composés terpéniques. Phase stationnaire: gel de silice Phase mobile: C-Hex-AcOEt (7:3) C-Hex-T C-Hex-R DCM-T DCM-R Extrait d'hydrodistillation Rf Couleur à Rf la V.S 0.0 B.Violette Couleur à Rf la V.S 0.0 0.32 B.Violette 0.19 B.Violette J-Brune Couleur à Rf la V.S 0.0 Verte Verte 0.91 Verte Rf la V.S 0.0 B.Violette J-Brune Couleur à la V.S 0.0 0.09 B.Violette 0.06 B.Violette 0.33 0.62 B.Violette 0.45 B.Violette 0.22 B.Violette 0.22 0.93 Couleur à 0.48 Rouge Bleu Marron 0.32 B.Violette 0.38 B.Violette 0.62 B.Violette 0.87 Verte B.Violette: Bleu- Violette/ J-Brune: Jaune- Brune Les résultats de l’analyse par CCM des différents extraits de la plante étudiée ont permis de confirmer ceux des tests chimiques préliminaires, notamment la présence des composées phénoliques et terpéniques dans l’espèce. Ils ont également montré la présence de la pseudoéphédrine de façon majoritaire dans les extraits de la partie aérienne comparativement à celui de la partie souterraine. III-7-2-Chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de mass, GC-MS L'analyse de l'extrait d’alcaloïdes totaux de la partie aérienne par chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse, a donné le chromatogramme représenté par la figure 28 ci-dessous. 85 Résultats et discussions Abundance TIC: 2.D 16.05 6500000 6000000 5500000 5000000 4500000 4000000 3500000 15.72 3000000 2500000 2000000 1500000 16.41 1000000 15.14 500000 20.22 18.64 21.58 4.00 6.00 8.0010.00 12.00 14.00 16.00 18.00 20.00 22.00 24.00 26.00 28.00 30.00 Time--> Figure 28: Chromatogramme de l'extrait alcaloïdique de l'E.alata alenda obtenu par GC/MS. A cause de la mauvaise séparation des pics, l'identification des composés de notre extrait est difficile. Néanmoins, le pic majoritaire au temps de rétention 16.05 min est identifié à la pseudoéphédrine et ce à l'aide du logiciel Chemstation, AMDIS, NIST MS search 2002, en utilisant les bases de données des bibliothèques de spectres NIST 2002, WILEY 7. La formule moléculaire de la pseudoéphédrine est C10H15NO et sa structure est représentée sur le spectre de référence (figures 29 et 30). 58 100 HN HO 50 42 0 77 63 91 105 117 40 60 80 100 (replib) Pseudoephedrine, (+)- 120 131 146 140 160 180 Figure 29: spectre de référence de la pseudoéphédrine 58 100 50 42 77 85 105 117 0 120 100 80 40 60 (Text File) Scan 2224 (16.050 min): 2.D 132 148 140 176 160 180 Figure 30: Spectre correspondant au pic de tR 16.05 min 86 Résultats et discussions Selon Al-khateeb et al. (2014), les alcaloïdes majoritaires de l’Ephedra alata de l'Iraq sont les deux isomères (-) éphédrine et (+) pseudoéphédrine avec une prédominance de la (+) pseudoéphédrine. Alors que selon Sievers (1938) seule la pseudoéphédrine a été identifiée dans l’E.alata alenda de Maroc (HENRY T.A., 1949). 87 Conclusion Ce travail dont l’objectif était de contribuer à la valorisation de l'une des espèces de la famille des Ephedraceae, Ephedra alata alenda de la région d’Ouargla, nous a permis d’aboutir à des résultats intéressants qu’on peut résumer comme suit : Selon l'enquête ethnobotanique, cette plante semble peu utilisée par la population, dont 57.66 % ignorent totalement la plante et 16.79 % connaissent la plante mais ignorent ses utilisations et seulement 25.55% connaissent au moins l'une de ses utilisations. Cette dernière tranche représente une moyenne d'âge d’environs 53 ans. La plupart des utilisations citées est en accord avec celles rapportées dans la littérature comme pour les problèmes de l'appareil respiratoire et l'atténuation des douleurs avec des fréquences d'utilisation de 35.29 % et 23.53 % respectivement. Cette plante est prescrite aussi pour les affections inflammatoires (14.71%), microbienne (5.88 %), cancer (8.82 %), diabète (5.88 %), diarrhée (2.94 %) et les maladies rénales (2.94%). Le screening phytochimique a mis en évidence diverses classes de métabolites secondaires dans les deux parties de la plante: alcaloïdes, polyphénols, tanins (catéchiques dans la partie aérienne et galliques dans la partie souterraine), composés réducteurs, saponosides et terpènes. Les flavonoïdes et les anthraquinones O-hétérosides à génine réduite sont caractérisés selon les tests phytochimiques uniquement dans la partie aérienne. Les polyphénols et les alcaloïdes se sont révélés être présents dans les deux parties de la plante. Chaque extrait a été caractérisé par son aspect et son rendement par rapport à la drogue sèche. Les rendements de l'extraction sélective de l'éphédrine et des alcaloïdes totaux de la partie aérienne étaient de 0.91 % et 0.96 % respectivement. Celui des alcaloïdes totaux des racines était plus faible (0.14%). L'extraction des composés phénoliques par macération dans des solvants de polarité croissante à montré des rendements plus importants pour la partie aérienne. Les résultats de l'activité antibactérienne ont montré la forte sensibilité de Staphylococcus aureus aux différents extraits (moyenne de zone d'inhibition de 1.89±0.088 cm) et la faible sensibilité des bactéries à GRAM négatif ciblées dont Escherichia coli et Pseudomonas aeruginosa (moyenne de zone d'inhibition de 0.63± 0.044 cm et 1.06±0.28 cm respectivement). Les résultats sont évalués comparativement à un témoin positif, le nitroxaline. La partie aérienne s’est révélé significativement la plus active contre les bactéries ciblées par rapport à la partie souterraine. Cette plante s’est montrée riche en composés phénoliques (291.45±4.37 mg EAG/ g d'extrait) et dotée d’un pouvoir antioxydant (271.14±13.0 mg/g de DPPH, et 225.52±3.10 88 Conclusion mgEQ/g d'extrait (pour l'extrait méthanolique de la partie aérienne). Cet effet est plus important par rapport à celui de plusieurs espèces d'Ephedra, cité dans la littérature. L'activité antioxydante ainsi que la teneur en composés phénoliques, augmentent avec la polarité des solvants, où la partie souterraine est la plus riche en CPT et a la plus importante activité antioxydante. Ces deux variables sont statistiquement corrélées (p<0.05) ce qui montre que les polyphénols sont les composés les plus impliqués dans l'activité antioxydante de la plante. Par contre les flavonoïdes, qui sont concentrés essentiellement dans les extraits apolaires de la partie aérienne, sont dotés de faible pouvoir antioxydant (P> 0.05). Cette activité est peut être dû à d'autres classes de composés phénoliques comme les tanins mis en évidence dans notre plante par les tests préliminaires. . La corrélation constatée entre les résultats fournis par les deux tests DPPH et FRAP pour nos extrait suggère que nos extraits exercent leurs effets antioxydants, en réduisant le DPPH. et le TPTZ selon le même mécanisme en l’occurrence le transfert d'électrons. L'absence de corrélations entre l'activité antibactérienne présentée au préalable, et la teneur en CPT ainsi que la teneur en flavonoïdes implique qu'il existe d'autres molécules dans nos extraits, incriminées dans cette activité. D'autre part, nous avons relevé l'absence de corrélation entre les activités antibactérienne et antioxydante. La partie aérienne, selon les deux protocoles d'extraction, est plus riche en alcaloïdes totaux et contient de la (+) pseudoéphédrine comme alcaloïde majoritaire. Les racines aussi sont supposées contenir la (-) éphédrine et la (+) pseudoéphédrine, d’après les analyses par CCM mais avec de faibles quantités par rapport à la partie aérienne. Les tests biologiques réalisés dans cette étude n’ont pas permis de montrer toute l’importance de cette plante, mais l’identification de la pseudoéphédrine comme composé majoritaire permettra de signalé l'importance de la plante qui semble ignorée par la population. L'isolement de ce composé et la confirmation d’une part de sa responsabilité dans l’activité antibactérienne et d’autre part l'évaluation des extraits alcaloïdiques dans un spectre d’activités biologiques plus large rentre parmi les perspectives qui peuvent être envisagées dans la continuité des travaux entamés. Par ailleurs l'analyse chromatographique et la caractérisation par les méthodes spectroscopiques plus poussées des constituants des extraits alcaloïdiques permettraient de comparer la composition chimique. 89 Références bibliographiques 1- Abdel-Kader M.S., Kassem F.F., Abdallah R.M., 2003- Two Alkaloids from Ephedra aphylla growing in Egypt. Natural Product Sciences, Vol. 9; N° 2, pp. 1-4. 2- Abourashed E.A., El‐Alfy A.T., Khan I.A. et Walker L., 2003- Ephedra in perspective–a current review. Phytother. Res., Vol. 17, PP. 703-712 3- Agostinho D., 2013- Investigation Phytochimique de plantes utilisées en médecine traditionnelle au Mozambique: Ptaeroxylon obliquum Radlk. Pyrenacantha kaurabassana Baill. Monadenium lugardiae N.EBr. Thèse de doctorat." Pharmacognosie / Sciences de la Vie et de la Santé ". Université François_Rabelais De Tours. 157p. 4- Al-Khalil S., Alkofahi A., El-Eisawi D., Al-Shibib A., 1998- Transtorine, a New Quinoline Alkaloid from Ephedra transitoria. J. Nat. 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Figure 32: Mise en évidence de la présence des O- hétérosides à génine réduite dans la partie aérienne (extrait à droit) et leur absence dans la partie souterraine (extrait à gauche). 103 Contribution à l’étude de quelques activités biologiques des extraits de Ephedra alata de la région de Ouargla Résumé: La présente étude s’inscrit dans le cadre de la contribution à la valorisation d'une plante médicinale de la région de Ouargla, Ephedra alata alenda, dotée d’une grande importance pharmacologique dans le monde et réputée par sa résistance à la sécheresse. Selon l'enquête ethnobotanique, l'importance pharmacologique de la plante semble être ignorée par une grande partie de la population, mais les quelques utilisations citées par les sujets questionnés, ayant une moyenne d'âge élevé, sont en accord avec celles de l'Ephedra citées dans la littérature. L’étude phytochimique a montré la présence de divers métabolites secondaires dans les deux parties de la plante tels que les alcaloïdes, les polyphénols, les tanins, les saponosides et les terpènes. La méthode de diffusion sur disques en milieu gélosé, a montré une forte activité des extraits de la plante contre la croissance de Staphylococcus aureus, et une faible activité inhibitrice de la croissance de Pseudomonas aeruginosa et Escherichia coli ; la partie aérienne étant la plus active. L'évaluation du potentiel antioxydant des extraits par deux méthodes différentes : le test de DPPH et le test FRAP, ont révélé une activité anti-radicalaire plus importante de cette plante par rapport aux autres espèces de ce genre dans le monde. La teneur en composés phénoliques totaux (CPT) est plus importante dans les extraits polaires de la partie souterraine. Le test de Pearson a montré l'existence d'une corrélation positive entre la teneur en CPT et l'activité antioxydante via les deux tests. Par contre, il n'y a pas de corrélation entre la teneur en flavonoïdes et celle des CPT, ni entre la teneur en flavonoïdes et l'activité antioxydante des différents extraits. Ces trois dernières, ne sont pas corrélées avec l'activité antibactérienne des extraits de la plante. La partie aérienne, selon les deux protocoles d'extraction, est plus riche en alcaloïdes et contient de la (+) pseudoéphédrine comme alcaloïde majoritaire. Mots clés: Ephedra alata alenda, enquête ethnobotanique, activité antibactérienne, DPPH, CPT, corrélation positive, (+) pseudoéphédrine, alcaloïdes. Contribution to the study of some biological activities of extracts of Ephedra alata from Ouargla region Abstract: This study is part of the contribution to the valorization of a medicinal plant of Ouargla region, Ephedra alata alenda, endowed with great pharmacological importance around the world and renowned for its high tolerance to water deficiency. According to the ethnobotanical survey, the pharmacological importance of the plant seems ignored by the population, but few uses cited by the surveyed subjects which have a higher average age, come match those of Ephedra around the world. The phytochemical screening had identified various secondary metabolites in both parts of plant; alkaloids, polyphenols, tannins (catechin in the aerial part and gallic in the underground part), reducing compounds, saponosides and terpenes. The disk diffusion method in agar medium showed strong activity of plant extracts against the growth of Staphylococcus aureus, and low inhibitory activity of Pseudomonas aeruginosa and Escherichia coli growth. The aerial part was the most active. The evaluation of the antioxidant potential of extracts by two different methods: DPPH and FRAP tests, revealed a higher antiradical activity of the plant compared to other species of this genus around the world. The TPC content was higher in the polar extracts of the underground part. Pearson's test showed the existence of a positive correlation between the content of TPC and antioxidant activity via the two tests. For against, flavonoids do not exhibit a correlation relationship nor with the content of TPC or with the antioxidant activity of different extracts. These last three are not correlated with the antibacterial activity of the plant extracts. The aerial part, according to the two extraction protocols, is richer in alkaloids and contains the (+) pseudoephedrine as the major alkaloid. Keywords: Ephedra alata alenda, ethnobotanical survey, antibacterial activity, DPPH, TPC, positive correlation, (+) pseudoephedrine, alkaloids. اﻟﻤﺴﺎھﻤﺔ ﻓﻲ دراﺳﺔ ﺑﻌﺾ اﻟﻨﺸﺎطﺎت اﻟﺒﯿﻮﻟﻮﺟﯿﺔ ﻟﻤﺴﺘﺨﻠﺼﺎت Ephedra alataﻣﻦ ﻣﻨﻄﻘﺔ ورﻗﻠﺔ ﻣﻠﺨﺺ: ﺗﻨﺪرج ھﺬه اﻟﺪراﺳﺔ ﻓﻲ إطﺎر اﻟﻤﺴﺎھﻤﺔ ﻓﻲ ﺗﺜﻤﯿﻦ ﻧﺒﺘﺔ طﺒﯿﺔ ﻣﻦ ﻣﻨﻄﻘﺔ ورﻗﻠﺔ ،Ephedra alata alenda ،اﻟﻤﻌﺮوﻓﺔ ﺑﺨﺼﺎﺋﺼﮭﺎ اﻟﺼﯿﺪﻻﻧﯿﺔ ﻋﺒﺮ أﻧﺤﺎء اﻟﻌﺎﻟﻢ و اﻟﻤﺸﮭﻮرة ﺑﺘﺤﻤﻠﮭﺎ ﻟﻨﻘﺺ اﻟﻤﯿﺎه. ﺣﺴﺐ اﻟﺪراﺳﺔ اﻻﺳﺘﻘﺼﺎﺋﯿﺔ اﻻﺛﻨﻮﻧﺒﺎﺗﯿﺔ ،ﺗﺒﺪو اﻷھﻤﯿﺔ اﻟﺼﯿﺪﻻﻧﯿﺔ ﻟﻠﻨﺒﺘﺔ ﻣﺠﮭﻮﻟﺔ ﻋﻨﺪ اﻷھﺎﻟﻲ ،ﻟﻜﻦ اﻻﺳﺘﻌﻤﺎﻻت اﻟﻘﻠﯿﻠﺔ اﻟﻤﺬﻛﻮرة ﻣﻦ طﺮف اﻷﺷﺨﺎص اﻟﻤﺴﺘﺠﻮﺑﯿﻦ و اﻟﻠﺬﯾﻦ ﯾﻤﺜﻠﻮن ﻣﺘﻮﺳﻂ ﻋﻤﺮ ﻋﺎﻟﻲ ،ﺗﻮاﻓﻖ اﺳﺘﻌﻤﺎﻻت اﻟﻨﺒﺘﺔ ﺣﻮل اﻟﻌﺎﻟﻢ. اﻟﻔﺤﺺ اﻟﻜﯿﻤﯿﺎﺋﻲ ﺳﻤﺢ ﺑﺘﺤﺪﯾﺪ ﻋﺪة ﻣﺮﻛﺒﺎت ﺛﺎﻧﻮﯾﺔ ﻓﻲ اﻟﺠﺰﺋﯿﻦ اﻟﺘﺮاﺑﻲ و اﻟﮭﻮاﺋﻲ ﻟﻠﻨﺒﺘﺔ .اﻟﻘﻠﻮﯾﺪات ،اﻟﺒﻮﻟﯿﻔﯿﻨﻮﻻت، الﻋﻔﺺ ،اﻟﺼﺎﺑﻮﻧﯿﻦ واﻟﺘﺮﺑﯿﻨﺎت . طﺮﯾﻘﺔ اﻻﻧﺘﺸﺎر ﻋﻠﻰ اﻟﻘﺮص ﻓﻲ وﺳﻂ ﺟﯿﻠﻮزي أظﮭﺮت ﻓﻌﺎﻟﯿﺔ ﻗﻮﯾﺔ ﻟﻤﺴﺘﺨﻠﺼﺎت اﻟﻨﺒﺘﺔ ﺿﺪ ﻧﻤﻮ ﺑﻜﺘﯿﺮﯾﺎ Staphylococcus ;aureusو ﻓﻌﺎﻟﯿﺔ ﺿﻌﯿﻔﺔ ﺿﺪ ﻧﻤﻮ ﺑﻜﺘﯿﺮﯾﺎ Pseudomonas aeruginosaو Escherichia . coliاﻟﺠﺰء اﻟﮭﻮاﺋﻲ ھﻮ اﻷﻛﺜﺮ ﻓﻌﺎﻟﯿﺔ ﺿﺪ ﻧﻤﻮ اﻟﺒﻜﺘﯿﺮﯾﺎ. ﺗﻘﯿﯿﻢ اﻹﻣﻜﺎﻧﯿﺔ اﻟﻤﻀﺎدة ﻟﻸﻛﺴﺪة ﺑﻄﺮﯾﻘﺘﯿﻦ ﻣﺨﺘﻠﻔﺘﯿﻦ ،اﺧﺘﺒﺎر DPPHو اﺧﺘﺒﺎر ,FRAPأظﮭﺮ ﻧﺸﺎط ﻣﻀﺎد ﻟﻠﺠﺬور اﻟﺤﺮة ﻋﺎﻟﻲ ﻟﻠﻨﺒﺘﺔ ﻣﻘﺎرﻧﺔ ﺑﺄﻧﻮاع أﺧﺮى ﺣﻮل اﻟﻌﺎﻟﻢ .اﻟﻤﺴﺘﺨﻠﺼﺎت اﻟﻘﻄﺒﯿﺔ ﻟﻠﺠﺰء اﻟﺘﺮاﺑﻲ ﻣﻦ اﻟﻨﺒﺘﺔ ھﻲ اﻷﻏﻨﻰ ﺑﺎﻟﻤﺮﻛﺒﺎت اﻟﻔﯿﻨﻮﻟﯿﺔ اﻟﻜﻠﯿﺔ ) . (CPTأظﮭﺮ اﺧﺘﺒﺎر ﺑﯿﺮﺳﻮن وﺟﻮد ﻋﻼﻗﺔ طﺮدﯾﺔ ﺑﯿﻦ ﻣﺤﺘﻮى CPTواﻟﻨﺸﺎط اﻟﻤﻀﺎد ﻟﻸﻛﺴﺪة ﻋﻦ طﺮﯾﻖ اﻻﺧﺘﺒﺎرﯾﻦ .ﻋﻠﻰ اﻟﻌﻜﺲ ،اﻟﻔﻼﻓوﻧﯾدات ﻟﯿﺴﺖ ﻣﺮﺗﺒﻄﺔ طﺮدا ﻻ ﻣﻊ ﻧﺴﺒﺔ CPTوﻻ ﻣﻊ اﻟﻨﺸﺎط اﻟﻤﻀﺎد ﻟﻸﻛﺴﺪة ﻟﻤﺨﺘﻠﻒ اﻟﻤﺴﺘﺨﻠﺼﺎت .ھﺬه اﻟﺜﻼث اﻷﺧﯿﺮة ﻻ ﺗﺮﺗﺒﻂ ﻣﻊ اﻟﻨﺸﺎط اﻟﻤﻀﺎد ﻟﻠﺒﻜﺘﯿﺮﯾﺎ. اﻟﺠﺰء اﻟﮭﻮاﺋﻲ ،وﻓﻘﺎ ﻟﺒﺮوﺗﻮﻛﻮﻟﻲ اﻻﺳﺘﺨﻼص اﻟﻤﺴﺘﻌﻤﻠﯿﻦ ،ھﻮ اﻷﻏﻨﻰ ﺑﻤﺮﻛﺒﺎت اﻟﻘﻠﻮﯾﺪات و ﯾﺤﺘﻮي ﻋﻠﻰ )(+ pseudoéphédrineﻛﻘﻠﻮﯾﺪ رﺋﯿﺴﻲ. اﻟﻜﻠﻤﺎت اﻟﻤﻔﺘﺎﺣﯿﺔ’Ephedra alata alenda :دراﺳﺔ اﺳﺘﻘﺼﺎﺋﯿﺔ اﺛﻨﻮﻧﺒﺎﺗﯿﺔ ،اﻟﻨﺸﺎط اﻟﻤﻀﺎد ﻟﻠﺒﻜﺘﯿﺮﯾﺎ, CPT ،DPPH ،ﻋﻼﻗﺔ طﺮدﯾﺔ’ ’(+) pseudoéphédrineﻗﻠﻮﯾﺪ