Télécharger le document

Transcription

Télécharger le document
SAISON 3
Orchestre de Pau Pays de Béarn
direction Fayçal Karoui
MUSIQUE DE CHAMBRE
BACH et après…
4
2013
Gli Incogniti
13
OCTOBRE
Ensemble baroque
THEÂTRE SAINT-LOUIS
> 14h30 / café-concert
> 15h30 / concert
BACH
BUXTEHUDE
PACHELBEL
BACH /
GOLDBERG
PROGRAMME DE SALLE
SAISON 3
direction Fayçal Karoui
Orchestre de Pau Pays de Béarn
4
LES ARTISTES
GLI INCOGNITI
Fondé par Amandine Beyer en 2006, lʼensemble prend son nom de lʼAccademia degli Incogniti
à Venise. Et de ce nom, il tente également dʼhériter lʼesprit: un goût pour lʼinconnu sous toutes
ses formes: lʼexpérimentation des sonorités, la recherche du répertoire, la redécouverte des
“classiques”.
Les ”Incogniti” ressentent un grand plaisir à travailler et jouer ensemble et dont lʼambition
première, dans cette nouvelle formation, est de transmettre une vision engagée et cohérente
des œuvres quʼils interprètent au gré de leur sensibilité et leur goût réunis. A la suite des
nombreuses récompenses qui ont salué la sortie de son premier enregistrement de lʼintégrale
des concertos pour violon de J.S. Bach, paru chez Zig-Zag Territoires en avril dernier (Choc
du Monde de la musique, 10 de Répertoire, “CD der Monat” de la revue allemande Toccata),
lʼensemble sʼest produit dans de nombreuses salles très prestigieuses, telles que l'Opéra de
Monte Carlo, lʼOpéra de Dijon, le Théâtre de la Ville (Paris), Festival Via Stellae (Espagne),
Tage Alter MusikRegensburg (Allemagne), Festival de Saintes, Festival de Lanvellec, Festival
de Sablé...La publication de son deuxième disque, NuovaStagione, consacré aux concerti,
encore inconnus, que Vivaldi a composé pour les orphelines de la Pietà à Venise, a obtenu
des critiques très élogieuses et a été salué comme “lʼenregistrement de référence de cette
œuvre”.
En 2013, date du tricentenaire de la mort de lʼArcangelo Corelli, Gli Incogniti retrouvent la
sérénité et retournent à la source de toute la musique instrumentale du XVIIIème siècle, avec
lʼenregistrement de lʼOpus VI des Concerti Grossi du “divino Arcangelo dellʼarchetto” (le “divin
Ange de l'archet !”), paru chez Zig-Zag Territoires début septembre.
< Amandine Beyer
Violon et direction
> Alba Roca
Violon
> Baldomero Barciela
Viole de gambe
> Francesco Romano
Théorbe
© Oscar Vazquez
> Anna Fontana
Orgue/clavecin
© Clara Honorato
SAISON 3
Orchestre de Pau Pays de Béarn
direction Fayçal Karoui
4
LES ŒUVRES
Jean-SébaStien bach
Johann Pachelbel
[1685-1750]
[1653-1706]
Sonate pour violon et basse continue en
Sol majeur BWV 1021 :
Adagio – Vivace – Largo – Presto
Musikalische Ergötzung (1695)
Sonate pour violon et basse continue en mi
mineur BWV 1023 (vers 1717-1723) :
Allegro – Adagio – Allemande – Gigue
Si la musique vocale de Jean-Sébastien Bach a été
bien préservée au fil des siècles, tel n’est pas le cas
de son abondante musique de chambre. Datation
et authentification de ce répertoire suscitent en
outre des divergences entre spécialistes. Parmi les
Sonates pour violon et basse continue, les seules
BWV 1021 et 1023 sont authentifiées avec certitude.
Elles virent vraisemblablement le jour lors des débuts
de Bach à Köthen, où il fut maître de chapelle entre
1717 et 1723. Comme en attestent ses Concertos
brandebourgeois, propice fut ce séjour à la musique
instrumentale : le prince Léopold d’Anhalt-Köthen
suscita, en mélomane averti, l’intérêt de Bach pour
la musique italienne profane.
Contrairement aux Sonates pour violon et clavecin
BWV 1014-1019, entièrement notées, les BWV
1021 et 1023 laissent la place à l’imprévu. Puisque
la basse chiffrée n’est que schématique, d’une
part, au claviériste de faire preuve de ses talents
d’improvisateur ; par ailleurs, l’effectif n’est pas figé,
puisque peuvent s’adjoindre violoncelle ou viole de
gambe. Si l’une et l’autre sonates témoignent d’une
grande clarté structurelle, elles diffèrent toutefois.
La première relève de l’italienne sonata da chiesa
(sonate d’église) : quatre mouvements alternant
tempos lents et vifs dans la logique baroque du
contraste ; la seconde s’apparente davantage à la
partita : plus libre (le prélude initial se divise en une
toccata et un adagio), elle inclut des mouvements de
danse, une Allemande et une Gigue. Les deux œuvres
se ressemblent en revanche par leur écriture : bien
que les instruments dialoguent, la prééminence
échoit au violon. La “mélodie accompagnée”
caractérise ainsi les deux mouvements lents de
la BWV 1021, d’allure improvisée et dans lesquels
le violon évoque la voix, la vigoureuse Gigue de la
Sonate BWV 1023 et, en général, les passages les
plus virtuoses. A l’époque où le maître compose,
cette tendance tend à s’inverser : on développe de
plus en plus la partie de clavier, préfiguration de la
prédilection à venir pour le pianoforte.
Marie-Anne Le Roy
Partie IV en mi mineur : Sonata adagio –
Aria – Courant – Aria – Ciacona/ Partie
V en Ut majeur : Sonata – Aria – Treza –
Ciaccona
Le recueil des Musikalische Ergötzung est l’une des
rares œuvres de Johann Pachelbel qui ait été éditée
de son vivant, en 1695. Après avoir acquis une solide
réputation de virtuose au fil de ses stations dans les
villes d’Eisenach, d’Erfurt, de Stuttgart et de Gotha,
où il a occupé de prestigieux postes d’organiste, le
musicien vient alors d’être appelé à l’église SaintSebald, la plus importante de Nuremberg, lieu de sa
naissance. Il y officiera jusqu’à sa mort. Si Pachelbel
est connu et reconnu par ses contemporains pour
sa musique d’église, la publication de ses pièces
pour deux violons et basse continue montre qu’il est
également un compositeur de musique de chambre
apprécié.
Intitulé Musikalische Ergötzung bestehend in 6
verstimmten Partien – “Délectation musicale
consistant en 6 parties désaccordées” – le recueil
a sans doute été conçu pour le divertissement et
le plaisir de la cour ou de la ville. Les “parties” qui
le composent sont des pièces assemblées dans
l’esprit de la suite de danses et introduites par un
mouvement de sonate. Pachelbel prend pourtant
bien des libertés avec le modèle traditionnel : dans la
partie IV, il n’est guère que la Courante qui se réfère
expressément aux mouvements habituels de la
suite, et le compositeur introduit dans ses “parties”
des airs ainsi qu’une pièce au rythme ternaire du nom
de “treza”. Le terme verstimmt, “désaccordé”, fait
référence quant à lui à la technique de la scordatura,
qui consistait à modifier l’accord des cordes
du violon de manière à réaliser plus facilement
certains intervalles et à produire des effets sonores
particuliers.
Sophie Picard
SAISON 3
direction Fayçal Karoui
Orchestre de Pau Pays de Béarn
4
LES ŒUVRES
Sonates BuxWV 253 (1694), 271 et 273
(vers 1680)
plus qu’improvisation notée. Cette manière de
composer, qui laisse libre court à l’inventivité
illustre parfaitement ce que les contemporains de
Buxtehude désignaient parfois par le terme de stylus
phantasticus.
Sophie Picard
Sonate pour violon, viole de gambe et
basse continue en Sol majeur (BuxWV
253) : Lento – Vivace – Adagio – Allegro –
Largo – Arioso
jean-sébastien bach
[1685-1750]
johann gottlieb goldberg
[env. 1637-1707]
Sonate pour deux violons, viole de gambe
et basse continue en Sol majeur (BuxWV
271) : Allegro – Adagio et Allegro – Adagio
a 3 – Allegro – Adagio Solo – Allegro –
Allegro
Sonate pour violon, viole de gambe et
basse continue en la mineur (BuxWV 272) :
Sonata – Allegro – Adagio – Allegro
Il n’a pas été nécessaire à Dietrich Buxtehude de
voyager autant que Johann Pachelbel pour connaître
une notoriété égale à celle de son homologue du sud
de l’Allemagne. Vers l’âge de 30 ans, il est nommé
organiste à l’église Sainte-Marie de Lübeck, fonction
qu’il exerce jusqu’à sa mort en 1707. Pendant les
quarante années de son service, il marque de son
empreinte la vie musicale bien au-delà des frontières
de la ville hanséatique et attire nombre de musiciens
venus étudier à ses côtés. Parmi eux se trouve le
jeune Jean-Sébastien Bach, qui réalise en 1705 un
long voyage pour rencontrer son modèle.
Buxtehude écrit certes pour les offices religieux mais
son activité se déploie aussi dans le domaine de la
musique profane : dans la société bourgeoise de
Lübeck, les pièces de musique de chambre du maître
de Sainte-Marie étaient très appréciées, d’autant
qu’elles se prêtaient également à une pratique privée,
ou “amateur”. De fait, les sonates, dont certaines ont
été publiées dans les années 1690, ont probablement
été composées pour être jouées soit à l’église
(Kirchenmusik) – la basse continue est alors réalisée
par l’orgue –, soit “au dîner” (Tafelmusik) et dans ce
cas, la basse continue est confiée au clavecin.
Les passages fugués, les canons ou les variations
sur ostinato rigoureux côtoient les sections très
libres et virtuoses, où la musique ne semble
[1727-1756]
Sonate pour deux violons et clavier en Do
majeur, BWV 1037 : Adagio – Alla breve –
Largo – Gigue : Presto
L’histoire des publications de la Sonate BWV 1037
illustre les atermoiements des éditeurs quant à sa
paternité : d’abord attribuée par Breitkopf et Härtel, en
1761, à Johann Gottlieb Goldberg, elle fut republiée
trois ans plus tard sous le nom de Jean-Sébastien
Bach et considérée comme telle pendant deux
siècles. En 1953, Alfred Dürr s’en prend à l’“autorité
de la chose acquise”, soutenant qu’il s’agit de l’œuvre
du jeune virtuose Goldberg. Quoi qu’il en soit, ce nom
est resté célèbre aujourd’hui pour l’Aria avec Trente
Variations, dite “Variations Goldberg”.
L’effectif de la “sonate en trio” – deux violons et
une basse – provient d’Italie : ce choix témoigne
de l’influence, dans les contrées germaniques,
d’Arcangelo Corelli (1653-1713) ou de Tomaso
Albinoni (1671-1751). Elle suit par ailleurs le schème
d’une sonata da chiesa (sonate d’église), avec lequel
le compositeur prend des libertés : il préfère, à titre
de mouvement conclusif, la Gigue, plus typique
d’une sonata da camera (sonate de chambre).
Chaque mouvement met en valeur les possibilités
de l’instrument, tantôt par des lignes mélodiques
des plus ornées, comme le mouvement lent initial,
tantôt par la vigueur qu’il requiert, à l’exemple de
la fugue finale. Chacun se distingue en outre par
ses particularités rythmiques : repérable est la
figure syncopée de l’Adagio, énoncée d’abord par
le second violon. Prouesse d’écriture, l’Alla breve
est bâti sur une triple fugue : trois “sujets” (courts
thèmes) s’y combineront selon des techniques
contrapunctiques des plus élaborées.
Marie-Anne Le Roy
Lic. n°1-1024822/ 2-1024823/ 3-1024824 • Conception graphique : Aspiole Communication
dietrich buxtehude

Documents pareils