1587 mort de marie stuart

Transcription

1587 mort de marie stuart
1587
MORT DE MARIE STUART
Elisabeth 1ère, reine d’Angleterre, pourrait faire exécuter secrètement
sa cousine Marie Stuart pour raison d’Etat. Mais la loi qu’elle a fait voter en
1585, punissant de mort toute personne ayant participé à un complot contre
elle, lui donne une arme légale.
En octobre 1586, elle choisit donc de faire comparaître l’ex-reine
d’Ecosse devant une commission spéciale.
Marie Stuart a 44 ans au moment de son procès. Fille de Jacques V
d’Ecosse, reine de France durant un an, catholique ; elle revient dans son
pays natal en 1561, à l’âge de 19 ans, après la mort de son époux François
II, pour retrouver un royaume agité par la Réforme.
Elle se remarie avec son cousin Henri Stuart Darnley, dont elle a un
fils, mais Darnley est assassiné, probablement par lord Bothwell que Marie
épousera peu après. Ces péripéties servent de prétexte au soulèvement de
la noblesse protestante.
Contrainte d’abdiquer, Marie Stuart se réfugie chez sa cousine, la
protestante Elisabeth d’Angleterre, qui la tient en résidence surveillée. L’exreine est une exilée encombrante.
Arrière-petite-fille d’Henri VII, elle a des droits sur la Couronne
d’Angleterre puisque Elisabeth n’a pas encore d’enfants. D’autre part,
princesse catholique, elle porte les espoirs des « papistes », qui n’ont jamais
reconnu le mariage d’Henri VIII et d’Anne de Boleyn, dont est née Elisabeth.
Marie se trouve au centre d’intrigues avec l’Espagne, visant à la placer sur le
trône.
Sa résidence surveillée, se change en détention lorsque naissent les
rumeurs d’un complot. Captive au château de Chartley, Marie est sous la
surveillance d’un geôlier impitoyable. On lui interdit toute visite, toute
correspondance.
Or, un beau jour, elle reçoit un billet signé d’un certain Gifford, qui
lui propose de lui servir de contact avec des amis de Paris.
1
Ayant été reine de France, Marie Stuart trouve sa place dans ces résumés.
Larousse – France-Loisirs
1587
MORT DE MARIE STUART
Gifford doit faire la liaison avec un fanatique catholique, Babington,
qui brûle de servir Marie et d’assassiner Elisabeth.
Le plan du complot comprend le débarquement des Espagnols en
Angleterre, le soulèvement des catholiques et la libération de la reine. Marie
Stuart reprend espoir.
En réalité, le piège se referme. Le 16 août 1586, au cours d’une
partie de chasse, des cavaliers l’obligent à les suivre. Pendant qu’ils la
retiennent, le château de Chartley est fouillé de fond en comble, sans
résultat.
Babington et ses comparses sont arrêtés et ils avouent tous sous la
torture. Elisabeth décide alors de faire inculper sa cousine de tentative
d’assassinat sur sa personne.
Est-elle coupable ? Une chose est certaine ; la reine d’Ecosse a été
victime d’une machination, fomentée par le secrétaire d’Etat d’Elisabeth,
Walsingham qui a employé un homme à lui, Gifford.
Les pièces à conviction sont bien évidemment des lettres, ou plutôt
des copies, les originaux ayant été brûlés.
Marie récuse ses juges ; elle est reine d’Ecosse, cousine d’Elisabeth,
non sa sujette, et elle ne se considère pas justiciable des lois anglaises.
Marie comparaît néanmoins le 14 octobre devant une commission
triée sur le volet :
« Je vois bien des juges, mais pas un seul en ma faveur »
Devant le ton de ses juges, elle se retranche très vite dans le
silence. Le 25 octobre, la commission, à l’unanimité moins une voix,
proclame l’accusée coupable, sentence équivalant, selon la loi de 1585, à la
peine de mort.
La condamnée doit attendre quatre mois l’exécution de sa sentence.
Pendant ce délai terrible, elle demeure prisonnière à Fotheringay. Des
Larousse – France-Loisirs
1587
MORT DE MARIE STUART
pressions, venues de France, une lettre de la condamnée elle-même,
n’arrivent pas à faire fléchir la reine.
Le 7 février 1587. Marie est prévenue qu’elle sera exécutée le
lendemain. Au patin du supplice, la reine d’Ecosse a revêtu une très belle
robe de satin noir à traîne.
Crucifix en main, elle s’agenouille devant le billot, tandis qu’on lui
bande les yeux. Le bourreau, troublé, frappe d’un bras mal assuré. Il lui faut
s’y reprendre à deux fois. Puis il saisit les cheveux pour soulever la tête et la
montrer aux témoins ; mais il ne garde en main qu’une perruque couvrant
quelques rares cheveux gris.
Les lèvres, affirme le médecin, remuent encore quelques minutes.
Le petit chien de Marie, retrouvé blotti sous elle, ne veut pas bouger.
Larousse – France-Loisirs

Documents pareils