Scène de crime - WordPress.com

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LAURIE DASNOIS
Scène de crime
Le monde est par nature tellement fou, qu’il serait être fou par un autre
tour de folie que de n’être point fou.
Blaise Pascal, Pensées.
Le corps accapare toutes mes attentions. Entre rêve, fiction, méditation et cauchemar, la prestance du corps me captive.
En tant qu’artiste plasticienne, je m’efforce de faire preuve de discipline et de patience pour la réalisation de chacune de mes œuvres.
Cette marque d’investissement, de maîtrise et de justesse me vient
d’une formation initiale en danse contemporaine et en danse butô.
Chaque projet artistique m’engage personnellement dans des mises
en scènes éprouvantes et parfois improbables. Ainsi, je jongle entre
un travail de broderie qui réclame attention et constance, un travail
de peintures murales qui réclame un engagement du corps jusqu’à la
contorsion, ou encore, un travail photographique dans lequel il est
amusant de manipuler et d’orchestrer le corps et l’espace. Je donne un
sens performatif à chacun de mes projets plastiques.
Le spectateur se heurte à de multiples émotions contradictoires face
aux œuvres que je présente. Cette confusion découle d’une esthétique
excessive, et parfois décalée, de mon travail.
• Laurie Dasnois est artiste. Établie à Lille, elle a intégré l’École supérieure d’art et
design de Valenciennes.
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Laurie Dasnois
La volonté de perturber les sens émotifs du spectateur résonne avec
la représentation qu’il en est fait du corps. Pourvu qu’il soit beau et
plein de grâce mais pourvu que ce corps évoque chez le spectateur le
malaise et la violence.
Récemment, un spectateur aguerri m’a interrogée sur l’exécution des
postures dans lesquelles je contorsionnais mon corps, pour la réalisation de la série photographique Gravity. Il me demandait s’il avait été
difficile ou douloureux de réaliser ses poses, pour le moins curieuses.
On se contentera de dire que pour ma part j’ai été formée à cette
souplesse, en revanche un spectateur non-initié rencontrera, effectivement, quelques malaises, juste en imaginant se mouvoir ainsi. La
poésie est, pour moi, une forme de violence.
Mais si nous voulons parler de souffrance, de douleur et même de
violence, physique ou mentale, il s’agira de discuter de mon œuvre
intitulée Scène de crime.
Il s’agit d’une installation qui prend forme entre 2010 et 2011,
conjointement à trois autres œuvres. L’ensemble de ces quatre pièces
constitue un processus, intitulé Dernier sommeil.
Pour évoquer rapidement l’histoire de ces pièces, j’ai éprouvé le besoin
de retranscrire physiquement le contenu de mes anciens carnets de
rêves, ou plutôt de cauchemars.
Les arts plastiques m’ont permis de matérialiser et rendre palpable
ce que j’exprimais par les émotions du corps en danse. Un geste est
éphémère, volatile et immatériel alors qu’un dessin ou morceau de
tissu que je vais broder est concret et tangible.
L’installation de Scène de crime découle de cette volonté d’exprimer
plastiquement toute la morbidité que renfermaient ces carnets.
Dans un premier temps, nous tenterons de décrire l’enchaînement des
pièces de Dernier sommeil pour ensuite décrire en quoi l’installation
de Scène de crime est synonyme de violence.
En quoi cette pièce est-elle à la fois séduisante et rebutante pour le
spectateur ?
Nous nous intéresserons enfin au double sens que dissimule Scène
de crime.
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Scène de crime
Un processus de deuil
Je tente de trouver des solutions pour moi-même, c’est ma thérapie personnelle.
Le fait que ce soit de l’art me protège. L‘art me donne le droit de faire ces choses.
Sophie Calle
Au cours d’un déménagement, ce sont tous mes anciens carnets de
rêves poussiéreux qui ont revu le jour. Ces carnets correspondaient à
la période durant laquelle je faisais de l’apnée du sommeil.
Mon médecin m’avait conseillé de tenir par écrit des carnets de rêves,
pour combattre ma phobie de mourir en dormant. On me comptait
alors onze ans lorsque j’ai entrepris cette démarche.
Scène de crime
Après la lecture de chacun des trente-six carnets et la sélection des cauchemars qui m’ont particulièrement marquée, il a d’abord été fructueux de réaliser une série de dessins aux traits réalistes. Ces dessins
sont invariablement réalisés en rouge et noir.
Ces allégories, pour le moins morbides, ont ensuite alimenté les
images faites dans Scène de crime.
Cette installation se compose de trente-six taies d’oreillers, dont vingt
que j’ai brodées, et d’un matelas rouge, sur lequel est dessinée la silhouette d’une victime, que l’on peut penser assassinée.
Comme si on piquait dans une poupée vaudou, je pique l’aiguille
dans le tissu afin de chasser l’aspect morbide de mes nuits.
On découvre, sur les oreillers brodés, des familles décapitées ou pendues,
une femme condamnée à mourir en cage, une autre enterrée vivante, etc.
Scène de crime, 2011 / Détail d’une taie d’oreiller brodée / Nightmare, dessin préparatoire, 2011
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Laurie Dasnois
J’inflige une violence d’ordre moral au regard du spectateur. Je manipule ses émotions tel un marionnettiste.
Le « je » narcissique n’est évoqué à aucun moment dans la pièce et
chaque dessin peut faire référence aux propres cauchemars des visiteurs. Ainsi, cette pièce devient universelle.
Envolée funèbre
Suite à ce rituel, chacun des trente-six carnets ont été brûlés puis mis
sous scellés, à l’intérieur de bocaux, comme des cendres dans des urnes
funéraires. Cet autodafé a été immortalisé par une photographie, intitulée Envolée funèbre.
On distingue une femme debout au centre d’un lit, telle une ombre
fantomatique. Le lit, défait, contraste avec le décor qui se révèle plus
sombre. Il est disposé au milieu d’une forêt clairsemée, synonyme de
mythologies, de contes et de légendes urbaines.
Le personnage féminin habite un décor théâtralisé, empreint d’une
élégance baroque. J’incarne ce personnage.
L’ensemble de la photographie est réalisé en noir et blanc. Seul mon
corps, habillé d’une nuisette rouge, est rendu en couleur. Ce parti pris
est voulu pour distinguer le monde réel, du monde des rêves.
Symboliquement, je jette les cendres pour me libérer de la hantise
de mes nuits. Mon corps s’efface progressivement de la photographie
pour évoquer cette libération. J’évacue et je fais le deuil d’une partie
de moi-même.
Au-delà du simple exorcisme, que représente cette libération, le travail
que je propose est à la fois une réflexion sur ses propres expériences
tragiques et une critique acerbe de la superficialité dans laquelle s’enfonce l’humain.
Qui va aux enterrements ? La famille, les amis, les voisins et des inconnus. Quels besoins ont ces étrangers de venir à un événement tragique
qui ne les concerne pas ? Ils ne viennent pas par compassion, pour
prier et encore moins pour le défunt. Ils viennent s’exhiber, attiser
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Scène de crime
leur soif de curiosité ou boire la tristesse des proches du disparu. Ils
sont des voyeurs.
Le voyage
Parallèlement, j’ai conçu une installation sonore intitulée Le voyage.
Cette pièce se compose d’une tente en partie montée, ou démontée.
L’envers de la double toile de la tente est brodé de phrases que le
spectateur ne peut aucunement lire et comprendre. De cette façon,
je partage avec le public des bribes de mes cauchemars tout en les
gardant renfermées.
Un son entêtant résonne bruyamment dans la salle, celui d’un compte
à rebours qui s’arrête brutalement quand le spectateur s’approche trop
près de la tente.
La pièce n’est en fait pas accessible. Elle est brouillée et il n’est pas
permis d’entrer dans le voyage. Le spectateur est invité à rester sur le
pas de la porte.
Le voyage évoqué résonne comme un danger, un sursis ou une
condamnation à mort.
Cette pièce rappelle sadiquement au spectateur que son heure tourne.
Aucune présence de vie n’est éternelle.
Dream baby Dream
Au travers de Dream baby dream, j’ai tenté de figer nos obsessions,
hantises et désirs inassouvis dans le monde réel.
Dans une envie de partage et d’échange, j’ai interrogé mes proches,
parents et collègues, sur leurs propres expériences fantasmagoriques.
Il n’est tenté aucune interprétation aux songes de mes voisins. Je gravis
leur imagination afin de mettre une image sur ce qui est impalpable.
Mon goût prononcé pour le surréalisme et mon sens de la composition quasi picturale créent des univers hyperréalistes où les situations
semblent paradoxalement incongrues. Un pied dans le réel et l’autre
dans le rêve, je m’amuse à manipuler les corps et les esprits au travers
de mes mises en scène.
D’un côté, le réel est représenté, net et sans artifice, par des personnes
chaque fois endormies dans leur propre lit.
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Laurie Dasnois
D’un autre côté, on distingue une masse fantomatique, propre à
l’imaginaire du dormeur.
Il s’agit de mise en scène et de photographie plasticienne. Il en est de
même pour tous mes projets photographiques.
On retrouve cette dualité et cette mise en scène dans les photographies de Duane Michals, que j’affectionne tout particulièrement dans
mon travail.
La beauté de la violence
Être une artiste signifie guérir continuellement ses propres
blessures et en même temps les explorer sans cesse. Annette Messager
La violence de Scène de crime exprime une certaine colère, de la cruauté
et de la barbarie, mais c’est dans un acte raisonné et méditatif que la pièce
se réalise. J’associe la violence à un acte qui se doit d’être retenu et passif.
C’est dans la douceur et le raffinement que sont proposées des scènes
que l’on peut juger digne d’un film d’horreur.
Attachés à l’esthétique sanglante des films de Quentin Tarantino et
Roberto Rodriguez, notamment dans Sin city, c’est l’unique couleur
rouge et des tons neutres qui animent Scène de crime.
La violence est parfois silencieuse tout comme la mort, dont cette
œuvre fait le décor.
De la même manière que certains artistes, comme Sophie Calle, j’exhibe ma vie. Ce sont mes expériences qui nourrissent mon travail
plastique. L’art est ma vie et ma vie est mon art.
L’art a pour moi une fonction thérapeutique. J’exorcise mes difficultés
à trouver la paix. Je ne vais pas dévoiler ma vie sexuelle, comme Tracy
Emin, ou ma vie sentimentale, comme Sophie Calle. Ce sont mes
frayeurs, ma folie, mes inquiétudes et mes tourments que j’expose.
Si mon travail peut être catégorisé comme étant une mythologie personnelle, je pense m’en différencier. Au-delà de signifier ma seule histoire personnelle, il résonne comme un pur acte de résilience et je
tente de porter un regard critique sur notre société. Je construis mon
art sur des traumatismes de la vie, que je détourne en quelque chose de
positif et de constructif. C’est par Scène de crime que j’ai ouvert le bal.
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Scène de crime
J’envisage Scène crime, sinon comme une catharsis, davantage comme
un acte féministe. Je suis une femme et j’en assume tous les contours.
La broderie est une technique et une pratique typiquement féminine. Elle
est synonyme de la femme élégante, soignée et bien tenue, de la femme
serviable et « raccommodeuse », et, soit dit en passant, de la femme au foyer.
C’est en tant qu’artiste féministe que je cherche à séduire le regard
du spectateur, dans un humour noir et décalé. Annette Messager a su
mettre en évidence cet engagement en art.
De la même manière que certaines femmes utilisent leur corps comme
une arme pour séduire et attirer les hommes dans leur filet, je maquille
mon art pour qu’il soit séduisant. C’est dans un apparat pompeux que
je dévoile toute la violence qui m’habite.
C’est une partie intime de moi que je partage avec le public dans cette
œuvre. Je ne dois pas me compromettre. C’est donc dans la douceur
et avec une certaine retenue que je m’exprime.
J’aveugle le spectateur sur la réelle nature de cette pièce. Je convoite
et séduis le spectateur en exposant mes troubles nocturnes. La morbidité de mes cauchemars est rendue aveuglante. Entre l’attraction et la
répulsion, je cherche à fasciner le spectateur.
Des visiteurs me disent parfois avoir envie de s’assoupir dans le lit,
pour s’y blottir et se reposer. Le visiteur n’a donc pas peur d’être submergé par la violence décrite sur les taies et de prendre la place du
mort, dont la silhouette est brodée sur le matelas.
Cela dit, il s’agit bien là d’une première impression, car une fois que
le spectateur a découvert l’envers du décor, sa voix se mue pour laisser
place à un silence, presque religieux, et au malaise.
Ce mutisme soudain et ce trouble répondent à la surprise de pouvoir trouver profondément beau une scénographie qui se révèle très perturbante.
L’homme est conditionné dès sa naissance à une forme de violence,
mais il n’est pas moral d’en apprécier toute la dureté.
La particularité de mon art consiste à rendre la violence étonnamment
belle et gracieuse.
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Laurie Dasnois
La paix, fille de guerre
C’est un double combat que je mène avec Scène de crime. C’est tout
d’abord, une façon littérale de m’exprimer quant à mes propres
peurs, mais c’est aussi ma manière de scander un message humanitaire et pacifiste.
La paix intérieure
Sois sage, Ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille ! Charles Baudelaire
Le monde des rêves est un univers séduisant, piquant, fascinant, etc.
Nous pouvons y mettre en œuvre nos abstractions les plus délirantes.
Nous perdre. Se retrouver. Mourir et pourtant vivre dans un autre espace.
Si c’est la mort et le crime qui prédominent dans cette installation,
c’est ma fulgurante envie de vivre que je traduis. Comme beaucoup
d’occidentaux, j’ai peur de la mort.
Ne pouvant pas épargner ma vie de son trépas final, je me suis interdite d’y songer.
Dites à une personne de ne pas penser qu’elle a peur et, de façon
incontournable, ses angoisses remonteront à la surface.
C’est dans mon sommeil que s’est invitée la mort. On m’a d’abord
diagnostiqué une apnée du sommeil. Puis, les cauchemars ont déposé
bagages. Je me voyais mourir, assassinée, chaque nuit.
Mon enfance a baigné dans l’angoisse de dormir, de peur de rester prisonnière des bourreaux qui harcelaient mes nuits. Et mon manque de
sommeil n’a pu qu’aggraver mes tourments, jusqu’à me cloisonner dans
une catatonie, de type cataleptique, aujourd’hui soignée et révolue.
On me questionne souvent sur mon état psychologique actuel. Je ne
suis pas psychotique, ni même paranoïaque. Mais la folie est un sujet
qui me séduit. La question de la folie m’a d’ailleurs retenue dans un
projet photographique que j’ai mené dans un centre psychiatrique,
avec des patients diagnostiqués schizophrènes.
C’est en mettant de nouveau la main sur ces carnets de rêves, une
quinzaine d’années plus tard, que j’ai décidé de raviver mes souvenirs.
Les images que je fais, parlent d’elles-mêmes, il n’y a aucune psychanalyse à tirer de cette œuvre. Elles ne sont que figuratives. Le seul jugement que l’on portera sera celui que je sous-entends sur notre société.
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Scène de crime
Le rêve, la folie, la fiction et ma vie sont les meilleurs terrains de jeu pour
émettre une opinion et théoriser sur la complexité de l’être humain.
La bonté de l’homme
Ma vie est mon seul enseignement.
Gandhi
Reconnaissons que la vie est d’une extrême violence.
L’acte même de la naissance est violent.
L’accouchement est une épreuve pour la femme qui hurle sa souffrance et pour l’homme qui doit constater l’agonie de l’être aimé
et voit sa femme se décrépir devant ses yeux. Combien d’hommes
abandonnent le combat tant le spectacle est insupportable pour eux.
L’enfant, quant à lui, s’époumone de douleur à sa première bouffée
d’air. Mais la naissance évoque, chez chacun d’entre nous, une réjouissance et de l’attendrissement.
On pourrait qualifier Scène de crime de scène d’accouchement.
L’homme, ensuite, se bat la majeure partie de sa vie, pour parvenir à
trouver une paix qu’il estimera convenable.
Alors, je me bats. Je profère la violence pour éliminer cette violence.
Mais c’est dans le pacifisme, le calme et la méditation que je mène
mon combat.
Au-delà de figurer mes cauchemars dans Scène de crime, c’est la folie
humaine dont je fais le dessin. J’émets mon point de vue sur l’être humain. L’homme est beau mais il est aussi doté d’une extrême violence.
Je ne suis pas bouddhiste, ni même religieuse. Je crois tant bien que
mal en la noblesse de l’être humain, quelle que soit la forme de violence qui l’anime. Et ce malgré les événements qui nous touchent
actuellement. Nous devons vivre convenablement et dissimuler nos
peines, c’est la meilleure vengeance.
Je ne fais rien d’autre que de mettre une image sur un acte. Mais c’est
par la prise de conscience que l’on guérit un mal. Bien sûr, l’homme
est conscient de sa cruauté, mais je tends à espérer, qu’à mesure de
répétition, l’homme entendra et grandira.
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Conclusion
Fais de ta vie une œuvre d’art.
Andy Warhol
Le lit est un élément central dans le travail de Dernier sommeil.
Il évoquera chez le spectateur le repos, l’apaisement, la douceur, la
légèreté, la sexualité et une quantité d’autres images positives.
Ces premières images sont vite évacuées par la violence qui leur fait face.
C’est en suscitant des images positives dans l’esprit du spectateur que
je gagne son intérêt et que je peux délivrer un point de vue, pour le
moins, macabre.
Mes œuvres sont séductrices et elles envoûtent le spectateur afin de
captiver son attention. Il est bien là, tout le vice de la femme séductrice. Cette représentation, erronée, de la femme, est un manque
d’élégance, qui se révèle profondément machiste.
La tragédie est un fondement de ma pratique plastique. Mais, comme
nous l’avons décrit, il s’agit de détourner des éléments de ma vie pour
soumettre au regard du spectateur un certain ordre de violence.
Ainsi, j’ai évacué mon angoisse de mourir au travers de Scène de crime
et dans les différentes œuvres de Dernier sommeil. J’ai tenté de rendre
transparent et transcendant le handicap. Aujourd’hui je m’engage à
figurer toute la colère et la fulgurante violence que j’éprouve à la suite
d’un grave accident de la voie publique, dont je porterai les séquelles
physiques toute ma vie. Mais, c’est avec élégance, bienséance et dans
un humour noir que je dépeins mes traumatismes.
Il réside une violence en chacun de nous, et c’est par les arts plastiques
que je l’évacue.
Comment partager un événement traumatisant, tout en proposant
des images empreintes de légèreté ?
À quel moment l’œuvre autobiographique devient-elle universelle et
autonome ?
Mon travail plastique apporte des éléments de réponses à ces deux
questions. Chaque création tente d’étayer mon champ d’action, et
finalement, tente d’éloigner totalement le spectateur de l’impasse dans
laquelle suffoque le sujet.
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