Le diacre dans la pastorale du mariage

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Le diacre dans la pastorale du mariage
@ Supplément Célébrer 392 sur le site www.liturgiecatholique.fr NOTE PASTORALE -­‐MARIAGE-­‐ 9/9 AUTEUR : S. KERRIEN Droits réservés : Célébrer -­‐ SNPLS -­‐ Éditions du Cerf Le diacre dans la pastorale du mariage Les notes préliminaires du Rituel du mariage sont peu loquaces sur la place du diacre dans la célébration sacramentelle : « De même il appartient au diacre, qui en a reçu la faculté du curé ou de l’ordinaire du lieu, de présider la célébration du sacrement, y compris en donnant la bénédiction nuptiale ». (N° 24) S’en tenir à la seule célébration consisterait à confiner le diacre dans un rôle de suppléance du curé et de l’enfermer dans un seul aspect de la pastorale du mariage. Il convient donc, sans lui ôter son rôle de présidence de la célébration, de le situer d’une autre façon, plus en lien avec la spécificité du ministère diaconal. Accueillir les demandes Les différents agents pastoraux témoignent souvent de leur désarroi, voire de leur malaise face aux demandes ou aux motivations de certains couples lorsqu’ils prennent contact avec l’Église pour la célébration de leur mariage. La demande sacramentelle est souvent l’occasion pour des « gens du seuil » de venir frapper à la porte de l’Église, non sans crainte d’être jugés ou accueillis du bout des lèvres. Ils ne sont pas à l’aise avec l’institution, n’ont souvent plus les mots pour exprimer des attentes qu’il faut savoir décrypter. Parce que sa mission propre est d’être attentif à toutes les pauvretés, d’avoir un souci particulier pour ces « gens du seuil », le diacre pourrait prendre en charge, après un premier accueil par le secrétariat paroissial, une rencontre avec les couples qui viennent demander le mariage. Son expérience d’époux et de père de famille ne le situe pas en vis-­‐à-­‐vis des demandeurs de la même manière que le prêtre qui représente davantage l’institution ; elle le situe en compagnon d’humanité. Même si cette perception n’est pas tout à fait juste (de nombreux prêtres savent prendre cette posture d’accueil), beaucoup de couples voient le diacre comme plus accessible, plus capable d’entendre l’expérience humaine et de décrypter leur demande. Ceci dit, il y aurait un réel danger à faire du diacre l’interlocuteur unique. Il n’est propriétaire ni du sacrement, ni de sa pastorale mais il peut se montrer un intermédiaire efficace entre la demande des couples et la proposition de l’Église. Dès lors, une paroisse pourrait confier au diacre l’accueil des couples et le suivi de la pastorale du mariage tant dans la préparation que dans l’après-­‐ mariage. Accompagner la pastorale familiale Nous l’avons déjà dit. Un des enjeux de la pastorale et de la proposition de la foi se situe dans la mise en place d’une pastorale familiale qui coordonne les différents mouvements de la famille, l’éveil à la foi, la catéchèse et le catéchuménat. Il s’agit bien de proposer aux couples, après leur mariage, de poursuivre le chemin engagé soit au sein d’un mouvement, soit à l’occasion de l’éveil à la foi et de la catéchèse de leurs enfants. Le ministère diaconal trouverait là un terrain privilégié pour @ Supplément Célébrer 392 sur le site www.liturgiecatholique.fr exercer sa mission spécifique d’annonce de la Parole et d’accompagnement des familles dont on sait combien la vie est aujourd’hui difficile. Vivant eux-­‐mêmes une vie de couple, un diacre et son épouse pourraient mettre en œuvre, soit à l’échelon paroissial soit à l’échelon diocésain, une pastorale familiale plus coordonnée, plus axée sur l’accueil et l’accompagnement des couples, plus articulée à la proposition de la foi. Il y aurait probablement à inventer une pastorale un peu nouvelle, davantage en prise sur la réalité de la vie des couples d’aujourd’hui, plus attentive à ces couples qui mènent une vie simple et ordinaire et auxquels l’Église pourrait proposer un chemin de vie à la fois humaniste et catéchétique. Des outils existent déjà ; les artisans de leur mise en œuvre manquent. Les diacres y trouveraient certainement une juste place. Penser, aujourd’hui, la pastorale du mariage, c’est ouvrir la totalité du chemin avec ses portes d’entrée et ses sorties possibles, sur lequel des acteurs variés seront autant de compagnons de route pour les couples.