(Dossier complémentaire casting)

Transcription

(Dossier complémentaire casting)
DOSSIER COMPLEMENTAIRE
Monsieur Lendemain ne chante plus
de
Françoise Merle
Mise en Lecture Vagabonde : Françoise Merle
Ariane Pick & Françoise Viallon-Murphy
Les Lectures Vagabondes
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[email protected]
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Monsieur Lendemain
DOSSIER COMPLEMENTAIRE
• Résumé >
p. 3
• Notes >
p. 4
• Liste des personnages >
p. 5
• Biographie >
p. 6
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MONSIEUR LENDEMAIN > RESUME
Un espace dévasté où apparaissent, dans des nuages de fumée, les derniers signes
d’une institution culturelle en déroute. Un bureau, des fauteuils, des plantes vertes
fanées et des dossiers de subvention qui traînent partout, poussiéreux et défaits
comme les comédiens de la compagnie Mirbeau en attente de leur révélation.
La Sinistre, directrice des Réactions culturelles chargée du théâtre, est en crise.
Harcelée tant par les compagnies de théâtre moribondes qui cognent à la porte que
par Mister Prick, son supérieur hiérarchique spécialiste du va et vient, elle s’agite
pour éliminer les artistes et cherche des solutions pour éviter l’implosion définitive du
système. Elle est assistée dans sa lourde tâche par Monsieur Lendemain, sous-fifre
grotesque, ancien chanteur lyrique qui a perdu sa voix dans des circonstances peu
avouables et qui s’est recyclé pour servir le système qui l’a détruit. Sinistre entretient
sa libido grâce à une machine souvent défaillante – ce qui n’arrange rien.
Marie Mirbeau, directrice de la compagnie de la fable, se bat pour survivre et
répondre aux pressions constantes de son équipe. Elle est mère de famille – ce qui
n’arrange rien. Sa fille, Lila, qui rêve de théâtre comme en rêvait Copeau… a pour
compagnon de déroute un ange exilé du paradis, Nathanaël, qui se console de sa
mélancolie en jouant de l’accordéon – ce qui n’arrange rien.
Et ce qui n’arrange rien du tout, c’est que, sur la scène, un chœur de comédiens erre
en attente de subventions et de renaissance, ET qu’un couple de clowns, Elle et
Louis, sans emploi ni domicile, y errent aussi. Quelle triste farce. Mais comme c’est
drôle !
Françoise Merle, janvier 2012
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NOTES
Le texte de la pièce est composé de fragments de mémoire, d’événements vécus,
transformés par l’alchimie de l’imaginaire en une fable étrange et fantastique,
dissonante, grotesque et noire. Il n’y a là aucune intention de départ. Le travail s’est
fait tout seul, métamorphosant spontanément un drame vécu en comédie aux
accents excentriques, et empruntant, sans que je n’en aie eu conscience au moment
de l’écriture, des traits à l’univers de Kafka (Le Procès/ La Colonie Pénitentiaire) et
Jarry (Ubu Roi).
Si cette fable est une transposition d’événements vécus au cours de ma carrière
d’artiste, elle n’a d’intérêt que parce qu’elle rejoint l’histoire des autres : artistes ou
non-artistes, représentants de l’institution, comédiens, tous sont en crise, égarés,
sans repères.
De quel théâtre s’agit-il ? Du nôtre, de la société du spectacle, représentée ici par
une scène dévastée encombrée des signes d’une bureaucratie déficiente et malade.
C’est un drame écrit par un clown. Ce que ce clown a retenu du spectacle de la
réalité, du théâtre du pouvoir aux prises avec l’absurdité et l’impuissance de sa
fonction et des démêlés d’êtres humains avec ce pouvoir, c’est une cacophonie, un
pathétique charivari. Tous les personnages pris dans l’engrenage d’une machine en
dysfonctionnement s’agitent vainement, l’âme paralysée par la peur paradoxale
d’être éjectés de la machine qui les martyrise.
Du haut en bas de l’échelle, chacun craint celui dont il se pense dépendant et
cherche à bien faire, soit pour sauver sa peau, soit pour obéir à un idéal - sans
lendemain.
Les gens de l’Institution, enfermés dans leur blockhaus où sur leurs bureaux
s’entassent les dossiers, exigés des artistes pour différer le moment d’une
impossible décision les concernant, sont tout aussi pathétiques et grotesques que
ceux qui, obéissants, ne cessent de justifier leur désir de création sur des feuillets
agrafés qui finiront par brûler pour nourrir la machine. Ces dossiers envahissent
l’espace (cf Le Procès Kafka/ Orson Welles), poussiéreux, jamais lus, tout comme le
chœur d’acteurs : poussiéreux, jamais lus. Tous, objets et personnages confondus,
sont éparpillés sur scène comme sous l’effet d’une explosion atomique.
Cette machine, métaphorisée dans la pièce par un objet insolite évoquant l’univers
de Marcel Duchamp, sert à alimenter la libido de la Sinistre des Réactions
Culturelles, à bout de nerfs et de force, et qui obéit elle-même aux injonctions
anarchiques du grand ordonnateur, Mister Prick.
Le sous-fifre de Sinistre, c’est Monsieur Lendemain, qui ne chante plus. Personnage
de Fritz Lang retrempé par Jacques Tati, il éveille davantage la compassion que la
haine. Nous sommes tous en puissance des Monsieur Lendemain, comme nous
sommes tous, tous les personnages de la pièce.
Le langage que parlent les personnages de l’Institution, c’est encore une fois une
transcription, fort exacte, mais comme déplacée, de ce que ma mémoire en a retenu.
En disant « un mot pour un autre », ils ne font qu’avouer leurs intentions cachées ou
leurs angoisses : c’est un langage-lapsus. Comme celui des clowns.
Les « artistes », eux, s’expriment, selon le cas, dans une langue assez proche de
celle que nous utilisons ordinairement, avec toutefois des glissements, soit vers un
lyrisme excessif, soit vers une trivialité due à l’épuisement.
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LISTE DES PERSONNAGES
I. Les institutionnels (dans l’ordre hiérarchique)
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Mister Prick , grand archevêque du Saint Dollar Libre et des Réacteurs de la
Culture Communicante, sans âge, silhouette maigre, plutôt John Cleese
(Monty Python). Il dirige tout sans rien connaître, agité, beau parleur, obsédé,
showman.
Sinistre, ministre des Réactions Culturelles, la cinquantaine mal vécue,
fumeuse, a rêvé et rêve toujours d’être actrice, une Deneuve sans le charme
et sans le talent. Diction syncopée, à bout de nerfs. Marionnette claudicante
sur des talons usés.
Monsieur Lendemain, plutôt la quarantaine, sorte de Monsieur K (Kafka), voix
perchée, un Martin Wuttke dans Arturo UI (Brecht, Heiner Müller). Cheveux
gras, gominés, petit costume serré, chaussures noires déformées. Il court
dans tous les sens pour accomplir sa tâche de sous-fifre. Rêve d’autre chose.
Le serviteur de scène, jeune homme, frais émoulu sortant d’une école de
Commerce, Clinquant, cravaté, couleurs pétantes, diction précipitée.
L’huichier, plutôt vieux, personnage courtelinesque, farcesque. (fausses
moustaches, etc).
II. Les gens de la compagnie Mirbeau
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Marie Mirbeau, directrice de la compagnie, quarante à cinquante ans, lourde,
généreuse voire christique, animée d’idéal mais épuisée, mère dévouée et
égarée. Un côté militante humaniste un peu agaçant par moment.
Lila, sa fille, quinze à dix-huit ans, passionnée, belle, animée. Une jeune
première tchekhovienne. Une Mouette.
Le chœur des acteurs, intermittents. Un groupe d’acteurs uniformisé par le
système, aucune personnalité remarquable, fondus dans la grisaille, abattus.
Portent un dossard avec un numéro. Perdus, sans vigueur. Tous les âges.
Tous en tenue de travailleur d’usine (Meyerhold).
III. Les autres, de l’univers onirique.
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Nathanaël, ange exilé du paradis. Certainement un homme de théâtre, mort,
forme errante, jouant de l’accordéon, ombre de Lila. Sans âge.
Elle et Louis, clowns. Couple de clowns de cirque, sans emploi et sans
domicile fixe, figures poétiques, enfants du paradis. Sans âge.
L’infirmière-fantôme. Ombre d’elle-même. Epuisée, répétant les mots appris,
robotisée.
Personnage particulièrement kafkaïen.
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L’AUTEURE : FRANÇOISE MERLE > BIOGRAPHIE
Auteure et metteure en scène, formatrice d’acteurs et professeure de Lettres.
Elève de Tania Balachova, Richard Monod, Bernard Dort, Augusto Boal, Ludwig Flaszen,
Serge Reggiani en chant et Gene Robinson en danse, Françoise Merle fut d’abord comédienne
au Théâtre du Soleil, sous la direction d’Ariane Mnouchkine (1967/69).
Pédagogue de théâtre, elle a enseigné à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques
du Théâtre (ENSATT), à l’École de l’Acteur Florent, à L’École Régionale d’Acteurs de
Cannes (ERAC), à l’Université d’Aix en Provence, à l’École du Théâtre National de Bretagne
à Rennes, au Théâtre du Peuple à Bussang, et a dirigé de très nombreux ateliers et stages. Elle
a été le professeur de Muriel Mayette, Laurence Masliah, Marie-Armelle Deguy, François
Morel, Julien Boisselier, Christophe Garcia, Irina Dalle, Frédérique Loliée, et bien d’autres.
Metteure en scène, elle a notamment dirigé Delphine Seyrig dans Letters home et des acteurs
français et étrangers dans une vingtaine de mises en scène.
Spécialiste du clown et du jeu masqué, elle prépare actuellement un ouvrage sur sa
méthode de direction d’acteur L’Acteur ou le Mystère de l’Être, une méthode.
Auteure, elle a publié Bauxite, chez Gallimard (La Série Noire). Elle écrit pour le théâtre.
Ariane PICK ET Françoise VIALLON-MURPHY
Responsables des Lectures Vagabondes*
Les Lectures Vagabondes
[email protected]
* Les Lectures Vagabondes sur rueduconservatoire.fr
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