Résumé de l`histoire de Mardyck à partir de l`ouvrage de Raymond

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Résumé de l`histoire de Mardyck à partir de l`ouvrage de Raymond
Résumé de l’histoire de Mardyck
à partir de l’ouvrage de Raymond de Bertrand
par Pierre Fauconnier
1986
Prologue
Que le lecteur jette un regard en arrière dans le panorama des siècles pour voir
apparaitre Jules Beson, Charlemagne, Charles Quint, Louis XIV, Pierre Le Grand et
Napoléon s'arrêtant tous à Mardyck.
Parmi les bienfaiteurs les plus importants de la ville au moyen-âge on peut citer :
Philippe d'Alsace, Jeanne et Marguerite de Constantinople, Philippe Le Bel, Robert de
Béthune, Philippe Le Hardi, Philippe Le Bon, etc...
Et sur un autre plan, comme des fléaux :
Le Normand Hasting à la tête des Barbares danois.
L'évêque Anglais Henri Spenser,
Le Maréchal François de Ternes, et d'autres personnages :
Chlodion, la Reine Brunehaut, Robert Le Frison, Philippe Le Beau,
Puis pour évangéliser : Saint-Victrice, Saint Eloi et Saint Winoc.
Les Origines
Mardick avant Jules César jusqu'à la révolution 1789
Nous écrivons Mardick (avec un i) orthographe de cette époque
An 58 avant Jésus-Christ
A l'invasion des Romains, l'eau était répandue presque sur toute la province qui se
trouve en Calaisis, St Omer, Cassel, Dunkerque. Il n'y avait que quelques collines, comme
celles de Bergues, Watten et St Omer au dessus de l'eau. La mer entourait St Omer ; en
creusant les futures fortifications, on a souvent trouvé des ancres et des débris de vaisseaux,
ainsi, une ancre fut trouvée en 1815 au pied de la montagne de Cassel dans la propriété du
Général Vandamme, elle ne pouvait provenir que d'un navire. Elle pesait 1.400 kgs et avait
un câble de 84 mètres, orienté du nord au sud.
A une époque antérieure, suivant la tradition, l‘Angleterre formait terre ferme avec la
Gaule, les territoires de Bourbourg, Saint Pierre Brouck et Cappelbrouck étaient de petites
iles.
Portus Iccius fut le premier nom probable de Mardick.
Mardick faisait partie de la Morinie qui avait pour limite le Rhin à l'est, océan au
nord et à l'ouest, au midi la rivière la Bresle, avec les villes de Beauvais, de Chalon sur
Marne et de Nancy. La population de Morinie est la plus civilisée et la plus nombreuse
(découverte d'un tombeau gaulois en 1851).
Pierre Fauconnier / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk.
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De l’avis de plusieurs historiens régionaux, la route du Puythouck, qui à partir de la
R.N. 40 (Pont-à-Roseaux) fonce en droite ligne vers le canal de Bourbourg, suivrait le
tracé de l’ancienne voie romaine qui issue de Bavay aboutissait à Mardyck, via Cassel.
An 55 avant Jésus Christ
Mardiccium... (Mardick) signifie digue de mer. Mer d'une grandeur et profondeur
immense. Au moyen âge on disait Merdick.
De l’invasion Romaine, date le premier château fort. Mardick fut reliée à Cassel par
la voie Romaine.
Le canal de Bourbourg relie de Copenaxfort à Dunkerque et par l'ancien Rietvliet
(Canal de Bergues à Dunkerque).
Sous l'ancienne voie romaine, à la hauteur du canal de Bourbourg avec le chemin du
Puydtouckstraete, il y avait un aqueduc datant des romains.
Jules César fait une expédition en Angleterre en partant de Wissant et Sangatte.
Elle s’avère être un demi échec. Alors il commande la construction d'une nouvelle
flotte, à Mardick, dans le but de monter une deuxième expédition.
En 161
Le golfe de Mardick allait jusqu’à Saint-Omer. Le Golfe avait pour nom Sinus
Mardicensus.
A marée basse, il n’y avait jamais moins de 3 mètres d'eau et il y avait toujours
beaucoup de navires dans le port.
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Dans son enceinte, il y avait des casernes d'infanterie, de cavaleries et de marine, des
logements pour les officiers civils et militaires, un château-fort et le logement d'une
population civile nombreuse.
Mardick fut évangélisée par St Justin et Ste Victorie ; ceux-ci furent les martyrs des
romains.
En 397
L'évêque de Rouen fit bâtir des monastères à Boulogne, Thérouanne, Cassel, Mardick,
Wissant et Etaples.
Mardick dépendait de la préfecture et de la juridiction de Cassel (étant le point
central du contour maritime).
Aussi longtemps que les romains occupèrent l'Angleterre, Mardick resta un port
militaire.
En 425
A Mardick, il y avait de la cavalerie Dalmate qui servait les Romains.
Le château-fort était très étendu :
500 m, de l'ouest à l'est, et également du sud au nord.
Le port se trouvait, en partie, sur le territoire actuel de Loon et se terminait à 2 kms de
la route nationale, Mardick était étendu à 500 m au sud de l'église et 1.700 m de longueur.
Les indigènes donnaient le nom de Zeedick (digue de mer) et les Romains Marais.
Construction de la première église, restauration de la chaussée jusque Cassel.
Invasion des peuples francs.
Mardick était l'un des meilleurs ports du littoral de la Morinie.
Une forte garnison s'établit à Mardick, les étrangers admiraient :
Ses nombreuses rues pavées en grés
Son beau port
La colonne militaire qui ornait la place d'Armes ses puits vastes et nombreux.
C'était un centre de la civilisation.
En 628
Mardick fit construire une tour à son église. Ce fut le premier clocher qui eut une tour
dans la région. C'est à partir de cette époque que St Nicolas devint le patron de l'église.
Vers l'an 800
Charlemagne fit fortifier Mardick et réparer la voie romaine pour combattre les
Normands.
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A ce moment, on faisait déjà des pèlerinages aux eaux saintes, de Seunthis au lieu
appelé "Cruys-Bellaert", qui, par la suite, fut incorporé dans la commune de Petite-Synthe
dont les armoiries comportent une croix et un grelot aux quatre angles (pour appeler les
fidèles à la prière).
En 817-850-860
Mardick fut prise trois fois par les Normands (sur une période de 43 ans).
En 863
Mardick était considérée comme la seule ville importante avec son port Portus Iccius,
son église et son château fort, à l'ouest : Gravelines et Calais étaient de simples villages.
C'était le centre d'importation et d'exportation vers Bergues, Bourbourg et Cassel.
En 879
Les Normands revinrent à nouveau, Baudouin Le Chauve avait laissé Mardick sans
défense.
Les gens étaient pillés, ils s'enfuyaient, emmenés en esclavage.
Lorsqu'ils priaient, ils disaient :
"De la Fureur des Normands, délivrez-nous Seigneur !".
En 921
Le golfe avait pris la dimension d'un fleuve dénommé : "L'Album Funtana" et
Mardick avait conservé son château qui servait de refuge.
En 942
Nouvelle invasion, massacre et démantèlement du château.
En 944
Reconstruction de la Ville de Mardick et de son église.
Le port était le plus actif`et le plus vivant du pays. Baudouin III autorisa les marchés
hebdomadaires et les foires.
En 968
Baudouin fit édifier une muraille autour du village. A cette date, Dunkerque devient
un Bourg.
En 988
La Ville de Mardick fut érigée en Seigneurie et à ce titre, les juges et le Bailli
rendaient la justice.
Les étrangers affluèrent à Mardick, sûrs d'y trouver protection.
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Le port était en extension et recevait la laine des moutons anglais.
En 1038
Mardick était très prospère grâce à son voisinage avec Sanctum qui devint le village
de Sintonis ou Synthe.
On construisit le chemin des Flamands ou vlaminckstraete qui sépara, par la suite,
Mardick de Synthe.
La Flandre entière était très prospère à la mort de Baudouin de Mons.
Sa veuve, la comtesse Richiede qui était pro wallonne pressura les Flandres.
Son beau-frère, Robert le Frison, de langue flamande, débarqua à Mardick et chassa
la comtesse ainsi que le Roi de France, Philippe 1er, son allié.
Robert devint, pour les flamands, le défenseur de leurs droits et de leur nationalité.
En 1087
Mardick, ville florissante, était à l'apogée de sa prospérité.
Son port était le seul capable de recevoir de grands navires marchands et de guerre.
Les ports de Dunkerque et Gravelines n'existaient pas.
A Mardick, le marché aux poissons se trouvait au nord de l'église, le marché aux
bestiaux à l'est, le marché aux grains au Sud (place de la République de nos jours).
Les rues étaient nombreuses, étroites et tortueuses.
Les maisons étaient basses, construites en bois, couvertes de chaume.
Les fondations étaient de pierres ou de briques.
Quelques noms de rue :
- Des boutiques "Winckelstraete",
- Du Phare "Vierboetestraete"
- Rue Basse "Leeghestraete",
- Du Canal "Lunstraete" ou rue féodale l'ancienne chaussée Romaine,
- Des Chats "Cattestrsete",
- Du Nord "Noorstraete",
- Du Camp "Heirstraete",
- De 1'église "Kerkestraete",
- De la brasserie "Brauweriestraete",
- Rue sans fin "Straete Zonder End",
- De Loon ou du moulin,
- Du "Puythouckstraete" ou du coin aux grenouilles,
Voie romaine :
- Des flamands" Vlaminckstraete",
- Du Roi "Koningstraete“,
- Des morts "Doodwegh",
- Du "Baillienwstraete".
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La ville avait près de 6000 âmes sans compter les habitants de la banlieue. Sa forme
était celle d'un carré oblong : du sud au nord de 1.100 mètres et de l'orient à l'occident de
1700 mètres. Elle possédait un hôpital très ancien.
En 1150
Déclin de Mardick, suite à l'obstruction qui s'était formée à quelques lieues de là,
dans le lit du fleuve : Album Funtana (vestige du Sinus Mardiccesis ou golfe de Mardick). Les
alluvions étaient tellement importantes que le fleuve finit par se gonfler sur le territoire de
Cappelbrouck. L'eau s'écoula par l'Aa qui était plus directs. La rivière "Le Mardick Gracht"
n'était plus qu'un simple watergang ; c'est l'Aa qui se jette à la mer à Gravelines.
En 1168
Mardick devient ville libre ; elle a son sceau et le droit de tonlieu : ce qui autorise ses
habitants à voyager et à vendre des marchandises sans payer de droits.
Sur le sceau était inscrit : Sigillum Scabinorum et Burgencisium de Mardick : ce qui
veut dire seconds échevins des bourgeois de Mardick.
Cet affranchissement est l'un des plus anciens de Flandre et par ce fait, la population
de Mardick augmenta.
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En 1180
On se mit à construire une nouvelle église en remplacement de l'ancienne qui était en
ruine.
Tout le monde, pour avoir des indulgences, apportait des matériaux : les hommes, les
femmes et les enfants qui en avaient la force, apportaient, soit une planche, soit une pierre.
Les travaux allaient très vite, au milieu des chants et des rires. L'église avait 3 nefs, elle était
construite en briques et en pierres blanches de St Omer. Elle était moins grande que
l'ancienne et pouvait contenir 600 personnes. Il fallut 15 ans pour la terminer.
Après les travaux de désenvasement du port, les anglais nombreux à Mardick, firent
construire une halle renfermant à la fois la maison municipale, la chambre de justice ainsi
que les comptoirs nécessaires au déballage des marchands de place.
Tout cela, Mardick le devait à Philippe d'Alsace.
En 1200
Une tempête combla le port en une nuit, ensevelissant les quelques bateaux qui s'y
trouvaient.
De 1202 à 1204
Eut lieu le déblaiement du port.
En 1205
Philippe Auguste pénétra en Flandre par Gravelines et Mardick. Plusieurs corps
d'Armées, chargés de butin, traversèrent Mardick.
Après la bataille de Bouvines, les Flamands ayant été battus, Philippe Auguste, dans
le traité de paix, exigea de ne pas augmenter l'importance de certaines villes de Flandre.
Mardick et les fortifications, faute de soin, tombèrent en ruines, Gravelines eut le même sort.
En 1218
Jeanne de Flandre confirma les privilèges accordés précédemment.
En 1227
Mardick comptait 3000 habitants. Les guerres et les rivalités des villes de Bourbourg,
Gravelines, Dunkerque et Bergues, avaient porté préjudice à Mardick. Mardick avait le droit
de récupérer les épaves de navires non réclamés.
Vers 1240
On construisit 2 moulins à vent à Mardick.
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En 1250
La Comtesse Marguerite de Constantinople assigna Mardick à fournir 15.000
harengs saurs à l'hôpital Notre-Dame à Seclin, ce qui prouvait que Mardick était capable de
le faire et que son commerce était florissant.
En 1254
La population de Mardick était de 4.000 âmes.
En 1262
La cure de Mardick valait celle de Dunkerque.
En 1273
La comtesse Marguerite légua à la Charité du St Esprit de la ville de Mardick, dix
livres par année pour les pauvres et aux religieuses du couvent des Dunes, la ferme de Synthe
(375 hectares) y compris le droit de pêche.
La digue du Comte Jean de Namur fut construite de 1282 à 1285.
En 1302
Mardick chassa les Français. Après de nombreuses négociations, les Flamands eurent
des conditions de vie un peu moins dures.
Mardick n'avait plus que 2.000 habitants en 1309.
En 1310
Mardick était devenue une ville libre, elle avait acquis ce droit par les traités de paix
de 1305, 1307 et 1309. Elle dépendait de Bruges : c'est dans cette ville que se traitaient les
affaires de province. Les bourgeois et les manants de Mardick se rendaient à l'armée et
payaient les impôts.
En 1317
Mardyck n'avait plus que 1.000 à 1.020 habitants (pour 254 maisons), car tous ceux
qui vivaient de la mer étaient partie à Dunkerque ou à Gravelines.
Cependant, Mardick était exempt de tonlieu.
En 1322
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Toute la Flandre, Mardick compris, se révolta contre Robert de Cassel. Celui-ci
demanda aide au roi de France, Philippe de Valois. Les Flamands furent battus devant
Cassel et par la suite, Mardick fut condamnée à payer 200 livres.
En 1339
La Flandre fit alliance avec l'Angleterre et Mardick signa également. Ceci équivalait
à déclarer la guerre à la France. La milice de Mardick se joignit aux troupes anglaises et la
bataille eut lieu à St Omer. Les troupes anglo-flamandes furent battues et les flamands se
sauvèrent chez eux.
En aout 1345
La paix fut signée.
En 1346
Les anglais mirent le siège devant Calais et en août 1347, Calais capitula. Pendant le
siège, tout le matériel et les vivres venant de Dunkerque, transitaient par Mardick.
En 1380
Les Gantois s'étaient révoltés, et demandèrent aide à Mardick mais voyant que l'armée
française était supérieure, les gens de Mardick s'emparèrent de leurs chefs et les livrèrent au
Roi de France qui les fit décapiter.
En 1383
Sous couvert de religion, les Anglais prennent fait et cause pour le Pape de Rome
Urbain VI. Les Français étant pour celui d'Avignon Clément VII. Les Anglais prennent les
villes de Gravelines, ensuite de Mardick pour les piller, puis saccagèrent et brulèrent
également Dunkerque ; 9.000 flamands furent tués au cours de la bataille des Dunes à
Petite Synthe. Ensuite, les troupes de Charles VI, Roi de France, viennent au secours des
Français et chassent les Anglais. Mais l'eau de mer a inondé l'arrière pays.
En 1399
Mardick n'avait plus que 600 habitants, mais elle gardait tous ses privilèges.
En 1404
Philippe le Hardi protégeant le bourg, on comptait 800 habitants et 300 maisons.
Ensuite Jean Sans Peur, fait élever une nouvelle digue dénommée, toujours, du Comte
Jean, terminée en 1419.Une rue longe cette digue.
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En 1436
Les Anglais pillèrent la ville et repartirent emportant plus de 1200 chariots ramassés
dans la région.
A cette période les habitants demandèrent à l'évêque de Thérouanne l'autorisation de
changer de patronyme, car le 10 septembre 1309 avait eu lieu la canonisation de Nicolas de
Tolentino, et sa fête était ainsi fixée au 10 septembre.
Mais celle de St Nicolas de Myrrede Lycie était le 6 décembre.
L'évêque refusa la modification du patronyme et on fixa la fête communale de St
Nicolas au 10 septembre.
La vieille statue de bois saint Nicolas, patron de la paroisse, qui se trouve placée dans la
nouvelle église est l’un des derniers vestiges de l’ancien sanctuaire sinistré en 1944
(Photo « La Voix du Nord »)
En 1450
Les gantois s'étant révoltés envahirent et pillèrent Mardick.
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En 1495
Des bandes de partisans, à nouveau, pillèrent Mardick.
En 1496
Les échevins de Mardick obtinrent de ne plus payer l'hôpital de Seclin, en harengs,
car le nombre de pêcheurs avait diminué. Ils donnèrent 18 livres parisis au lieu des
15.000 harengs.
La période qui suivit fut tragique car par suite des pillages successifs bien peu
d'habitants y demeurèrent.
En 1504
Philippe Le Beau, étant roi de Castille, la Flandre devint une province Espagnole. Il
fit construire un fort "Le Fortelet" sur un terrain de 5 hectares et demi. Par dévotion, les
pêcheurs firent bâtir une chapelle dédiée à la Vierge Marie.
L'agriculture prenant de l‘extension, on utilisa les rues et les maisons désaffectées.
En 1550
Un ouragan détruisit le pont de Mardick, il resta un pont de pierre "Schondtsbrugghe"
sur la rivière : Mardickgracht.
En 1558
Les troupes françaises, commandées par le Maréchal de Thermes ayant repris Calais
aux Anglais, assiégèrent Mardick bousculant les Espagnols ; le bourg et le port furent
dévastés, l'église complètement brulée. Il en fut de même pour Dunkerque. Mais à l'arrivée
des armées du Comte d‘Egmond, les Français se retirèrent emportant un lourd butin et
ensuite furent battus à Gravelines. Les habitants de Mardick se replièrent sur Synthe, alors
peu peuplée et dont l'église était connue sous le nom de Sintemplum.
En 1559
Synthe est divisée en 2 paroisses, la Grande et la Petite Synthe : celle-ci avait depuis
1455 une chapelle dénommée "Sancta Capella". St Omer est élevée en évêché.
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En 1563
Mardick possède un nouveau sceau, plus petit que celui de 1168 disparu.
A partir de 1566
Nouveau pillage des habitations c'est la période de la réforme et des guerres de
religions (1561-1583).
Le duc d’Albe, gouverneur de la Flandre, fit périr 18.600 personnes pendant
l'inquisition.
Vers 1577
Les habitants de Mardick restaurent leur église qui par manque d'argent sera plus
petite que celle antérieure.
Les soldats du Fortelet ne reçoivent plus leur solde et se ravitaillent chez l'habitant,
causant bien des difficultés.
En 1598
La voie et des constructions romaines sont encore visibles.
En 1622
Le Roi d'Espagne, Philippe IV, fait construire un nouveau fort : long de 900 m (de
l'est à l'ouest) et large de 700 m (du nord au sud) qui pourra héberger 3 à 4.000 soldats.
Au bourg, au sud du fort, logeront 2.000 hommes.
En 1634
La population du bourg est descendue à 500 habitants.
Il y a 2 moulins à vent situés à 60 m des dernières maisons.
La brasserie a repris son activité et livre une importante quantité de boisson.
Le curé de l'église de Mardick, située au milieu du bourg, assure aussi la fonction de
maître d'école. Il est rémunéré en argent ou en nature. Il cultive les terres dépendant de
l'église (3 hectares, 78 ares), engrange les récoltes et perçoit les dîmes (1 poule ou 5 sous par
ménage, les plus pauvres).
En 1645
Les troupes Françaises, venant de Gravelines, assiègent le Fort de Mardick mais sont
repoussées.
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En 1646
Reprise de l‘attaque Française, les défenseurs Espagnols du Fort capitulent, laissant
libre la route vers Dunkerque ou les Espagnols rendent les armes le 11 octobre. La région
sera Française pendant 6 années. Une médaille à l'effigie de Louis XIV est frappée pour
cette victoire.
En 1652
Les troupes Espagnoles reprennent Dunkerque puis Mardick et son fort.
En 1657
Les armées françaises (aidées par les 6.000 hommes de la flotte Anglaise) venant de
Calais investissent Gravelines puis Mardick qui subit des actions les plus répréhensibles de la
part des soldats de Turenne (octobre).
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En 1658, (le 23 juin)
A Dunkerque, (assiégée depuis le printemps), les Espagnols capitulent. Louis XIV
remettra la ville et Mardick aux Anglais. Le Roi, Mazarin et Turenne logent à Mardick.
Ensuite, Gravelines est reprise par les Français.
En 1662
Louis XIV rachète Dunkerque et les environs aux Anglais. Le 2 décembre, Louis XIV
est reçu à Mardick, avec grande allégresse, lors d'une visite à Dunkerque.
En 1663
Louis XIV ordonne, en juin, l'usage de la langue Française.
A la suite de la séparation des paroisses de Synthe, puis du détachement du fort, le
territoire de Mardick est ainsi réduit à 185 hectares.
L'église possédait alors 14 pièces de terre à Mardick, 12 à Loon et 11 à Grande
Synthe ; la table des pauvres de Mardick en avait 15.
En 1670
Louis XIV fait venir de Cucq (village près de Montreuil sur Mer) 4 familles de marins
: les Bénard, Everard, Zonnekindt et Godin (30 personnes) ; elles sont logées dans des
huttes et pouvaient cultiver une parcelle de terrain, parcelles aménagées après la destruction
de l'ancien fort.
Une importante population d'inscrits maritimes se développe rapidement.
En 1672
Les villageois n'ayant pas payé la dîme à l‘hôpital de Seclin, celui-ci leur intente un
procès, mais arrête les poursuites devant la pauvreté des pêcheurs.
En 1675
L'église est restaurée.
En 1692
Mardick n'ayant plus assez d'habitants perd son titre de ville.
En 1707
Louis XIV décrète le recensement des hommes en état de porter les armes soit 51 à
Mardick et 39 au Fort, 7 hommes sont affectés, chaque jour, au corps de garde de
Vlaminskstraete.
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En 1714
A la suite du traité d'Utrecht, les Anglais ont fait obligation de barrer le port de
Dunkerque, à hauteur de la rue du quai, par un batardeau de terre de 25 m de large. Mais les
eaux de l'intérieur ne peuvent plus s'écouler, aussi pour remédier, à l'inondation, on conçoit
de creuser un important canal à partir de l'écluse de Bergues par Petite-Synthe et s'incurvant
vers la mer. Il aura 6 km de long, 80 m de large et 6 m 50 de profondeur avec 2 écluses de 14
et 8 m, bordé de 2 jetées vers le nouveau port de Mardick. Pour ce travail, on utilisera 18
bataillons de chacun 685 hommes soit 12.330 soldats et de nombreux ouvriers.
Le Tsar de Russie viendra admirer ce chef d'œuvre !
Mais les Anglais exigeant le respect du traité de 1313, Philippe d'Orléans, Régent, est
obligé de détruire la grande écluse.
Vers 1718
L'usage du Français remplacera définitivement le Flamand, d'autant que les habitants
du hameau de Fort-Mardick ne parlent que le Français.
En 1737
Le bourg, de 331 hectares (dont 39 de bancs de sables) n'avait plus que 47 familles.
En 1752
Un nouveau presbytère, bâti en briques et couvert de tuiles fut inauguré.
En 1766
On décomptait 120 habitants pour 26 feux.
En 1778
Sur demande du curé, les grosses réparations du presbytère sont payées par les
notables.
En 1782
Le projet d'une route pavée, entre Dunkerque et Gravelines, est mis à l'étude, les
travaux débutent en 1787 à partir de Dunkerque. En 1789, on est à Grande Synthe et en 1792
à Mardyck.
En 1789
Le curé, Martin Palmaert est élu député à 1'Assemblée Nationale de mai à juillet.
La paroisse est desservie par un vicaire. Les biens de l'église sont déclaré biens
nationaux et vendus. Le privilège de la chasse, réservé aux nobles est aboli et la chasse
supprimée.
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En 1790
Le hameau de la concession des pécheurs est décrété :
- Commune de Fort-Mardyck.
Les cloches de l'église (sauf une) sont enlevées et fondues.
En 1792
Le curé Palmaert s‘exile aux Pays-Bas.
La chapelle de Notre Dame des Dunes de Mardyck est démolie.
En 1795
Arrive un nouveau curé "résidant" le citoyen Alexandre Crépin.
Les cultivateurs reprennent leurs travaux agricoles et les ventes au marché.
En 1398
Bonaparte, allant de Gravelines à Dunkerque, s'arrête à Mardyck.
En 1800
Le 25 août, devant la menace d'invasion par les Anglais, 150 soldats prennent position
à Mardyck.
La commune de Fort-Mardyck est supprimée et annexée à Mardyck puis à GrandeSynthe.
En 1804
Il y a à Mardyck :
- 120 maisons,
- 130 ménages,
- 617 habitants
- et 2 brigades de douane.
En 1807
Les travaux de la route pavée, interrompus en 1792 à Mardyck, reprennent jusque
Gravelines.
Mardyck fournit à Napoléon, empereur, un grand nombre de soldats.
En 1815
L'abdication de Napoléon fit craindre un partage du nord de la France entre les
Anglais et les Hollandais.
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En 1816
La nuit du 21 décembre, des voleurs travestis emportèrent de la ferme de Louis
Chaveron, 240 pièces de 6 livres (5 Fr).
Ils furent découverts car une des pièces avait été marquée et furent condamnés aux
travaux forcés à perpétuités, mais graciés en 1854.
En 1827
La population était de 700 habitants, 139 ménages pour 136 maisons.
Entre 1830 et 1850
On découvrit, en deux endroits, une médaille de bronze du portrait de l'Empereur
Vespasien, décédé en 79 et une deuxième de Dioclétien, décédé en 305 ; puis des débris de
poteries gallo-romaines.
En cette période, un plan cadastral fut établi pour Mardyck, Grande-Synthe et PetiteSynthe (sous le hameau des pécheurs de Fort-Mardyck).
En 1834
La population n'est plus que de 348 habitants et 78 ménages ; il y avait 42 gardes
nationaux et 55 électeurs municipaux.
Le nouveau curé Pierre Caniva de Dunkerque, constatant le délabrement de l'église et
de son mobilier organisa des quêtes qui, en 7 ans, apportèrent 8.000 F qui permirent de faire
restaurer et orner l‘église.
L`ancienne église, qui fut totalement détruite en 1944, avait vu sa construction débuter
au l6e siècle. Elle contenait statues et boiseries très anciennes
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En 1847
La population avait légèrement augmentée ; les cultivateurs envoyaient leurs enfants
aux écoles des villes, ceux des ouvriers allaient à l‘instituteur du village.
le service postal devient journalier
On dénombrait alors :
- 6 cabaretiers,
- 5 épiciers,
- 2 cordonniers,
- 1 débit de tabac,
- 3 maréchaux-ferrants,
- 2 charpentiers,
- 1 maçon,
- 1 meunier, de "Schottwall" au Pont à Roseaux
- 1 garde-champêtre,
- 4 gardes particuliers,
- un joueur de violon,
- 17 fermiers dont 7 importants,
- des cultivateurs et des journaliers.
En 1848
Le conseil municipal refuse de verser au curé, l'allocation annuelle de 200 F pour le
service des messes des dimanches et des fêtes, puis, sur réclamation, il accorda la moitié,
ensuite il la rétablit en fin 48.
Les nouvelles mettaient plusieurs jours pour parvenir ainsi après la révolution de
février, Louis Philippe abdique le 24 et c'est la proclamation, à Paris, de la IIème
République, Louis Napoléon Bonaparte étant président, alors que le dimanche 27, la messe
fut encore dite en 1'honneur de Louis Philippe.
Bien qu'il n'y eut aucune agitation, le syndic fut destitué et remplacé par un
"Républicain" :
Francois Everaert (24.2.1848).
Le 18 avril, un arbre de la Liberté fut planté et le curé chanta le "Domina Salvana"
républicain, puis il y eut une distribution de rafraichissements par la municipalité.
A la fin de l'année, une nouvelle cloche remplaça l'ancienne inutilisable, et les
tableaux du chemin de croix venaient orner l'église.
Une grande foule venue de la commune et aussi des environs assista à cette fête, à
laquelle participa la musique de Gravelines.
La population parle le Français (sauf 4 familles flamandes).
Il y a 413 habitants :
- 221 hommes
- 192 femmes ou filles)
Pour 995 ménages.
- Dont 17 Belges
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Voici quelques éléments de distance, à vol d'oiseau, du clocher de Mardyck
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3 km 200 à la Tour de Grande Synthe,
3 km 300 à Loon Plage
5 km 200 à Petite Synthe,
5 km 300 à Craywick
8 km
au clocher de Saint Georges (en ruine et ex-prison)
L’église Saint-Nicolas reconstruite
La nouvelle église, d’un style moderne, comporte une nef unique d’une seule partie.
Le plafond est en chêne clair. La tour latérale reliée au bâtiment par une galerie vitrée
est surmontée d’un clocher très effilé du modèle de l’église Saint-Zéphyrin, à Rosendaël
Les vitraux lumineux et modernes, représentent des saints vénérés dans la région.
Le chemin de croix en pierre noire, œuvre du sculpteur Morlaix est remarquable.
Ainsi, le sein de la terre de Mardyck renferme, probablement encore, d'autres
richesses.
Nul doute que, dans l’avenir, de nouvelles fouilles profondes pourront amener des
découvertes et confirmeront des particularités historiques . . .
Ou qui sait ? . . . des objets susceptibles d‘enrichir nos musées.
Résumé du livre de Raymond de Bertrand
par Pierre Fauconnier
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