Ils vivent la nuit - Le 15e jour du mois

Le 15e jour du mois, mensuel de l'Université de Liège
Janvier 2017 /260
Ils vivent la nuit
Un film de et avec Ben Affleck
Avec aussi Sienna Miller, Zoe Saldana, Chris Cooper...
À voir aux cinémas Churchill, Le Parc et Sauvenière
À Boston, en 1926, malgré la prohibition, l'alcool coule à flots dans les speakeasies. Joe, le plus jeune fils
du commissaire adjoint Thomas Coughlin, est déterminé à se faire une place au sein de la pègre. Il tombe
dans la criminalité en braquant le bar clandestin d'un caïd local. Pire encore, il séduit la maîtresse de ce
caïd. La vengeance de ce dernier ne se fait pas attendre : Joe est emprisonné. Derrière les barreaux, il fait
la connaissance d'un vieux parrain, Maso Pescatore, qui se charge de son "éducation". La "carrière" de Joe
va alors décoller...
Le film (ou la série) de gangsters se porte de mieux en mieux visiblement : après une très longue traversée
du désert, le genre a réussi à revenir sur le devant de la scène ces dernières années, de manière
contemporaine (Les Sopranos, exemple canonique) ou traditionnelle (Gangster Squad, l'excellent Lawless
ou encore la série de Martin Scorsese Boardwalk Empire). Les plus pessimistes verront peut-être dans ce
regard vers le passé (sans qu'il s'agisse pour autant de nostalgie) une quête de repères dans une société
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Le 15e jour du mois, mensuel de l'Université de Liège
qui n'en a plus ; qu'importe ces considérations douteuses, le fait est que le genre a le vent en poupe, et c'est
très bien comme ça.
Ils vivent la nuit ne va pas révolutionner le cinéma, ni même le marquer de son empreinte, disons-le.
Convenu, très académique, un poil long, le dernier film de Ben Affleck manque d'un certain souffle épique,
d'une certaine maestria pour transcender son récit, comme chez Coppola, Scorsese ou Hillcoat. Le casting
n'est pas toujours au diapason, et on regrettera un certain conformisme propre au cinéma hollywoodien,
comme toujours.
Dès lors, où est l'intérêt du film ? Eh bien, partout ailleurs : les décors sont splendides, la musique
envoûtante, le scénario efficace (adaptation du maître du polar Dennis Lehane); l'image superbe est signée
Robert Richardson (l'un des meilleurs chefs opérateurs américains depuis 40 ans) et quelques scènes
d'action sont littéralement impressionnantes. Surtout, Ben Affleck est un réalisateur qui s'affirme de plus en
plus, gagnant en maturité à chacun de ses films (Gone baby gone, The Town et Argo) ne manquant pas
de tacler, de plus en plus fort, son Amérique natale. C'est aussi, à défaut d'être un grand auteur, un artisan
efficace qui sait comment divertir son public sans le prendre pour un mouton. Et Ils vivent la nuit de devenir
alors, à défaut d'un grand film, un très bon divertissement.
Si vous voulez remporter une des dix places (une par personne) mises en jeu par Le 15e jour du
mois et l'ASBL Les Grignoux, il vous suffit de téléphoner au 04.366.48.28, le mercredi 25 janvier,
entre 10 et 10h30, et de répondre à la question suivante : quel film réalisé par Ben Affleck était déjà
une adaptation de Dennis Lehane ?
Bastien Martin
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