Itw president SNCM - Chambre de Commerce et d`Industrie d
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Itw president SNCM - Chambre de Commerce et d`Industrie d
Suite au jugement du Tribunal de Commerce de Marseille du 10 juin 2015 relatif aux offres de reprises de la SNCM Interview de Jean-André Miniconi, Président de la CCI 2A Corse-Matin, 11juin 2015 « Sur la décision à proprement parler, je suis tout d'abord surpris dans la mesure où l'on tenait deux offres, celles de Daniel Berrebi et de Patrick Rocca, et donc un potentiel repreneur. Or, le jugement rendu est double. D'une part, le tribunal a jugé que la liquidation n'était pas à l'ordre du jour, et que la société SNCM avait les moyens de poursuivre son activité jusqu'à septembre. D'autre part, il a clairement indiqué que les offres des repreneurs n'étaient pas satisfaisantes. Mais, au bout du compte, on se rend compte que l'on rentre, encore, dans une nouvelle période d'incertitude. Rien n'a véritablement été éclairci. Rien ne dit, non plus, que la compagnie pourra continuer jusqu’en septembre, malgré l’assurance contraire du tribunal qui prend, là, un risque. Autre incertitude, cette fois du point de vue de l’Europe. Bruxelles qui préconisait une sortie rapide du dossier, va-t-elle autoriser la CTC à payer la dotation de continuité territoriale ? Incertitude toujours, du côté de la saison touristique. On sait, en effet, que l’état des réservations n’est pas à son meilleur niveau. Et ce faisant, il y a un vrai danger, sans pour autant jouer les Cassandre, à voir surgir des remous sociaux dont les effets peuvent se manifester à tout moment au cours de la saison. J'espère que les entreprises insulaires ne vivront pas avec cette épée de Damoclès au-dessus de leur tête. En tout cas, nous ne sommes pas à l'abri, même si actuellement les préavis de grève qui avaient été lancés ont été levés. Nous pourrions nous retrouver avec des propositions moins favorables. Sans compter que la trésorerie de la SNCM, déjà sur le fil, a toutes les chances de se dégrader un peu plus durant les deux mois estivaux, même avec les recettes engendrées par la haute saison, ce qui posera nécessairement des problèmes. Car, un repreneur doit pouvoir prévoir, avant la basse saison, un fonds de roulement pour passer l'hiver et procéder à l’entretien des navires. Parmi les offres et les intentions de dernière minute figuraient à la fois un projet de reprise ferme d'un patron insulaire, Patrick Rocca ainsi qu'un possible plan issu d'un consortium de chefs d'entreprises implantés sur le territoire de l’île. La chambre de commerce tient à dire qu'elle est à la disposition des corses pour les appuyer. L'objectif étant, qu'en septembre, ce soit une proposition émanant d'acteurs insulaires qui puisse émerger. Dans cette optique, je préconise une union de toutes les forces vives de l’île, la CCI étant prête à jouer un rôle de catalyseur. Comme beaucoup, je ne peux que m'interroger sur une arrivée aussi tardive de la CMN dans le lot des offres de reprise. À mes yeux, la compagnie, respectable au demeurant, joue un jeu trouble en prenant le parti de faire repousser au 25 septembre la décision de la juridiction marseillaise, avec en cas de liquidation, une situation dont elle portera la responsabilité. Si tout cela est calculé pour, à terme, racheter les bateaux, le fils me semble un peu gros. Et puis, la question reste posée, l'offre de la méridionale sera-t-elle meilleure ? Que veut la CMN au juste, jouer les facilitateurs comme elle la dit et faire un tour de table avec les entreprises Corses ou d'autres investisseurs? Il s'agira de savoir si la discontinuité demandée par Bruxelles sera respectée, des soucis d'ordre juridique peuvent refaire surface. En tout état de cause, peu d'éléments sont de nature à rassurer. On se souvient que Transdev qui avait eu une position très dure en affirmant qu'elle ne rajouterait pas d'argent, avait mis en garde contre une éventuelle liquidation. Nous demanderons aux principaux acteurs de clarifier leur position. »