« Approche prophylactique de la préparation physique »

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« Approche prophylactique de la préparation physique »
« Approche prophylactique de la préparation physique »
Frédéric Aubert
I - A propos des registres d’intervention de la Préparation Physique
La Préparation Physique, aujourd’hui : une définition.
Partie intégrante de la préparation sportive, la Préparation Physique (P.P.) est l’espace
méthodologique qui étaye l’approche spécifique de l’entraînement. La somme de ses registres
d’intervention, autour de la dimension technico-tactique de la discipline, concourent au développement
de la capacité de performance du sportif en traitant les moyens physiques nécessaires à sa tâche.
La Préparation Physique est à la performance ce que la grammaire est à la poésie…
La Préparation Physique dans le système d’entraînement.
Trivialement, la P.P. est réduite à sa dimension « généralisée » en amont de toute approche
spécifique. Or, si on lui donne une fonction d’étayage en regard des adaptations spécifiques que
l’entraînement sportif se donne pour cible, on ne peut plus limiter la P.P. au seul domaine foncier, dit
« généralisé ». Désormais, les contenus génériques de la P.P. (renforcement musculaire, vitesse,
endurance, etc.) ne valent que s’ils traitent les spécificités d’une épreuve sportive.
« Toute technique sportive est sous tendue par les moyens physiques qu’elle suppose ».
Dans toute performance, la technique sportive s’inscrit dans un effort à triple tension : espace/temps,
intensité/fréquence, constance/événement. Autant d’axes de traitement supportant la capacité de
performance et le maintien de son niveau.
Ainsi, une P.P. au service du spécifique doit pourvoir aux conditions de réalisation de la tâche
sportive en s’intéressant :
- aux aspects psychomoteurs impliqués dans les apprentissages techniques ;
- aux moyens fonctionnels liés à leur amélioration ;
- aux dimensions énergétiques de l’épreuve ( intensité et endurance spécifiques).
Cette ambiguïté du rôle de la P.P. dans le système d’entraînement pose l’analyse de la tâche sportive
comme préalable à l’élaboration de ses contenus, pour mieux traiter les écarts entre le profil du sportif
et les exigences de son épreuve.
Définir les Registres d’intervention de la P.P.
A notre sens, cinq registres d’intervention relèvent des compétences du préparateur physique :
A- L’énergétique.
Le développement de la filière spécifique à l’épreuve sportive pose le problème du traitement adjuvant
des autres filières : paramétrage des efforts et calibration des séances de chaque filière énergétique
visée ; ordonnancement des efforts en capacité ou en puissance pour chacune d’elles ; influence de
l’aérobie dans « l’entraînabilité » des autres filières…
B- Le renforcement musculaire.
C’est le registre structurel incontournable de la P.P. : solliciter les territoires musculaires concernés
par la tâche sportive ; prendre en compte les régimes de contractions propres à sa réalisation ; viser
les indices de forces effectivement nécessaires...
C- La planification.
Toute la saison durant, il faut programmer la stimulation des ressources organiques et fonctionnelles
du sportif. La P.P. planifie les périodes de traitement de chacune des ressources, et veille à leur
articulation dans la dynamique des charges d’entraînement. Si l’écart entre le niveau du sportif et les
exigences de l’épreuve détermine les besoins, les objectifs de performance et le calendrier de
compétitions, quant à eux, déterminent la marge de planification. La question est de savoir combien
de temps accorde-t-on à la P.P. avant et entre les compétitions.
D- Préparation aux coordinations gestuelles spécifiques.
Prendre en compte les spécificités d’une discipline sportive dans la P.P. pousse logiquement à
l’intégration de ses formes ou techniques corporelles, comme de ses aspects bio-informationnels.
C’est en « insufflant » ces caractéristiques dans les efforts ou exercices que la P.P. se fait plus
pertinente, car ce registre élève son niveau d’implication dans l’étayage de l’entraînement spécifique.
E- Prophylaxie et reconditionnement sportif.
La traumatologie spécifique à une pratique sportive (voire la technopathie d’une discipline sportive)
doit orienter la dimension prophylactique des contenus de P.P. : proprioception, gainages articulaires,
rééquilibrations et étirements musculaires, procédures de récupération active…Dans ce registre des
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méthodes actives de prévention, le préparateur physique et le kinésithérapeute travaillent en synergie
auprès du sportif, notamment dans son reconditionnement après blessure.
L’évolution de la P.P. vers des contenus de plus en plus spécifiques implique que les préparateurs
physiques seront eux-mêmes issus du sport qui les réclame. A charge pour eux de se former dans les
registres d’intervention qui fondent la compétence première du préparateur physique, pour mieux les
transposer aux exigences spécifiques de leur sport.
Remarque .
A notre sens, la diététique et la préparation mentale sortent des prérogatives du préparateur physique.
Chacune fait l’objet d’une formation propre et génère des postes à part entière dans l’équipe
d’encadrement. Comme le kinésithérapeute, diététicien et préparateur mental ont leur registre
d’intervention dans la préparation sportive. Néanmoins, en regard de la discipline, le préparateur
physique se doit d’être informé dans ces domaines afin d’orienter le sportif en difficulté, sans que le
traitement de situations aiguës ne lui incombe.
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II- Approches prophylactiques de la préparation physique:
des réponses méthodologiques
PROHYLAXIE (subst.): ensemble des mesures prise pour éviter la survenue d’une maladie, son extension ou son
aggravation. – terme apparu en 1793, issu du milieu médical relatif à une approche méthodologique - .
Prophylactique (adj.) : qui prévient la maladie, préventif – terme apparu en 1537, relatif à un effet, qualifiant une
action ou son résultat.
D’une part, on notera que le terme relatif à la méthode est apparu plus de 2 siècles après celui qualifiant un
résultat, temps nécessaire à la systématisation de la prophylaxie en méthode. D’une autre, au delà de ce phénomène
dans le milieu médical, la prophylaxie est un concept qui s’étend à d’autres domaines comme l’informatique (mesure
antivirus, sauvegarde, etc.), le bâtiment et la métallurgie (traitement anticorrosion des matériaux et surfaces)...Dés
lors, il n’est pas étonnant que la méthodologie de l’entraînement, à son tour, s’approprie le concept s’agissant « de
l’ensemble des mesures et principes méthodologiques permettant d’éviter ou de diminuer l’apparition de blessures
engendrées par la pratique sportive ». Ainsi, pour toute discipline sportive, il y aura une approche prophylactique de
l’entraînement intéressant la traumatologie spécifique à sa pratique.
C’est une évidence, l’objectif majeur d’une bonne préparation physique est de limiter les risques de
blessures. Cette « condition prophylactique » doit se traduire méthodologiquement dans tous les
registres d’intervention de la préparation physique : l’évaluation des ressources physiques du sportif,
le renforcement musculaire, le développement des filières bioénergétiques, la préparation aux
coordinations spécifiques, et la programmation des contenus d’entraînement. Pour se faire, la trame
commune de ces registres d’intervention est l’adéquation des contenus d’entraînement avec les
exigences et contraintes physiologiques de la discipline sportive.
Dans le choix de ses méthodes et techniques d’une part, et dans la mise en œuvre sur le terrain
d’autre part, le préparateur physique doit multiplier ses approches prophylactiques.
Les protocoles d’échauffement et de retour au calme
A chaque contenu d’entraînement doit correspondre un protocole d’échauffement idoine : chaque
domaine ou type de séance d’entraînement doit avoir son traitement propre de la mise en activité. En
effet, les dimensions bioénergétiques, structurelle et coordinative dans la pratique sportive ont des
implications variables en fonction du thème de la séance. De plus, le respect de cette relation
méthodologique a de bonnes conséquences sur l’approche mentale du sportif pour sa séance. De
façon générique, on peut retenir les séquences du protocole de base :
- stretching à froid (tendons) et/ou mobilisation segmentaire (synovie);
- jogging lent ou activation cardio-respiratoire progressive ;
- gammes techniques de faible intensité visant les groupes musculaires spécifiques ;
- étirements allant du plus profond et passif au plus dynamique et actif ;
- exercices de séquences techniques partielles, ou globales à intensité progressive.
Néanmoins, répétons le, on ne s’échauffe pas pour une séance de musculation comme pour une
séance de P.M.A., ou de vitesse…
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De la même manière, à chaque contenu d’entraînement doit aussi correspondre une sortie de séance
appropriée. Le premier objectif du retour au calme (warm down ou cool down) vise à recouvrer un état
fonctionnel et organique proche de celui d’avant séance. Or, cette séquence d’entraînement est trop
souvent éludée. Le second objectif est d’activer les processus de rétablissement du potentiel
physiologique et psychologique du sportif, comme un pont méthodologique jeté vers la séance
suivante. Oublier le retour au calme est une mauvaise « sortie » de la séance d’entraînement, ce qui
est antinomique de l’assimilation de la charge par le sportif.
Comme pour l’échauffement, son protocole dépend directement du corpus de la séance : une séance
énergétique de haute intensité réclamera une séquence aérobie (resynthèse des lactates) ; une
séance de musculation exige une restitution des longueurs musculaires ; une séance particulièrement
stressante suppose une sortie à base de relaxation…A contrario, il faut éviter les étirements profonds
après un travail pliométrique qui aura lésé les structures tissulaires ; il faut leur préférer les techniques
de balnéothérapie, notamment en alternant les bains froids et les jets d’eau chaude par associer l’effet
mécanique de l’hydro-massage et le drainage par la vasomotricité .
Contribution des efforts en aérobie à l’assimilation de la charge d’entraînement.
Le principe de régénération active s’appuie sur le drainage sanguin et lymphatique des tissus pour
favoriser leur élimination des déchets organiques liés à la catabolise musculaire, aux micros
déchirures, aux ecchymoses, voire aux inflammations. De plus, il s’agit de débarrasser les muscles de
tout lactate à l’issue des séances spécifiques et/ou énergétiques intenses. L’idéal serait de
systématiser ce principe juste après l’effort de compétition, et de recommencer le lendemain même.
Pour atteindre cet objectif, la sollicitation des processus aérobies suppose un niveau d’intensité
minimum, proche de 80% de la P.M.A., durant une dizaine de minutes. C’est à cette condition que
l’augmentation du flux sanguin la régénération par oxygénation et drainage des tissus solliciter par le
travail. Par ailleurs, on attribue aux ressources aérobies le pouvoir d’augmenter la capacité
d’entraînement des sujets. En effet, l’assimilation des charges travail passe par le rôle tampon des
processus aérobie.
Les techniques d’étirements musculaires
Les étirements musculaires participent de la prophylaxie dans la PP. Cependant, il y a autant de
techniques d’étirement que d’objectifs différents dans les moments méthodologiques nécessitant une
forme et/ou une fonction particulière de la souplesse musculaire :
- La disponibilité musculaire préalable à l’activité. La spécificité des mouvements, dans les amplitudes
articulaires, rythmes gestuels et tensions dynamométriques, oriente le niveau de souplesse à
rechercher lors de l’échauffement.
- Par ailleurs les étirements dits « à froid », passifs et en postures prolongées, sont appropriés pour
atteindre les tendons avant que les muscles ne soient échauffés. A ce titre, le traitement préventif et
curatif des tendinites a recours à la technique d’étirements sous contraction excentrique.
- A chaud, les étirements peuvent être poussés avec une tension extérieure ou ajoutée, puis actif avec
temps respiratoire, et enfin lancés pour préparer aux tensions élastiques des mouvements. Les gains
en flexibilité sont obtenus par l’alternance de contracter et de relâcher (technique de stretching),
parfois en y ajoutant une aide extérieure.
- Le étirements de fin séance (post effort), quant à eux visent davantage la restitution des longueurs
musculaires que le gain de souplesse. En effet, il est dangereux de rechercher à améliorer sa
souplesse musculaire sur un squelette meurtri par l’exercice, et ce d’autant plus que celui aura été
intense.
Le traitement proprioceptif des gainages articulaires…
Tous les étages articulaires sollicités par une technique sportive nécessitent un traitement
proprioceptif dans le cadre du renforcement musculaire, avec un rappel dans le cadre de
l'échauffement. La proprioception est une mise enjeu des coordinations réflexe des muscles périarticulaires. En prévention des tendinites tout d’abord, et des entorses ensuite, le principe est de ne
pas laisser aux seuls ligaments le rôle de stabilisateur articulaire, car c’est le tonus musculaire qui doit
assurer l’élasticité du mouvement pour limiter les risques sur les co-aptions articulaires.
D’une certaine manière, le gainage d’une articulation relève d’une stratégie en terme de renforcement
musculaire, mais aussi en terme de placement segmentaire et de forme de corps. La proprioception
est comparable à la tactique, puisqu’elle constitue une réponse fonctionnelle et organique aux
déséquilibres et porte à faux dans le mouvement. Le gainage est une capacité que l’on doit renforcer,
la proprioception est une habileté que l’on doit entraîner.
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…et de la sangle abdominale.
Outre les règles de juste placement pour solliciter cette région musculaire, la synergie entre le psoasiliaque et les abdominaux implique de ne pas bloquer les pieds pour fermer le tronc sur les jambes et
de veiller aux justes placement et débattement du bassin.
Chaque plan musculaire nécessite un type d’exercice :
- transverse : exercices respiratoire profond en quadrupédie et isométrie ;
- obliques : isométrie et mouvements croisés opposant latéralement les membres inférieurs et
supérieurs ;
- grands droits : du plus court au plus ouvert ; fermeture jambes sur tronc et inversement, pour
solliciter les parties sus et sous ombilicales.
L’enchaînement de séries de mouvements complémentaires et différents (abdominaux différentiels et
à assiettes variables) évite de spécialiser les muscles de la sangle abdominale dans une forme de
travail.
Au travers des principes de renforcement musculaires à visée prophylactique.
Le renforcement musculaire est un vecteur privilégié dans le rééquilibrage des groupes musculaires
agonistes/antagonistes autant que dans le rapport de latéralité. Pour cela, il faut d’abord être éclairée
par le bilan de force iso cinétique du sportif, afin de connaître établie la nature et le niveau des
carences. Par ailleurs, l’amélioration des ressources structurelles visant à étayer la technique
gestuelle du sportif passe nécessairement par l’analyse des contraintes biomécaniques susceptibles
de générer les blessures en cas de mauvaise exécution. C’est à ces deux conditions que le
renforcement musculaire peut ensuite contribuer à développer le potentiel de performance.
Dans les principes et moyens d’individualisation de l’entraînement.
L’individualisation des contenus d’entraînement est un principe méthodologique prépondérant. Ne pas
le respecter est souvent la première source de traumatisme. Quelques axes à retenir :
- le niveau d’intensité de le développement des qualités physiques se fait à partir d’une évaluation
individuelle : à chacun ses pourcentages de charge, de vitesse et de distance en fonction de son
niveau physique.
- la capacité de récupération et d’assimilation des charges d’entraînement est propre à chacun : par
exemple, les réactions physiologiques ne sont pas uniformes au lendemain d’une séance de
musculation ou de haute intensité dans une filière bioénergétique. L’observation de ces réactions est
à la base de l’ajustement individuel d’un programme de préparation sportive.
- la forme et la nature des feedback doivent être individualisée pour garantir la compréhension et
l’acceptation des contenus d’entraînement. La charge mentale et affective est différente d’un sujet à
l’autre face aux exigences d’une même tâche sportives, d’une même consigne de réalisation, des
mêmes conseils ou remédiations dans l’activité…
~~
III- A propos de logique d’articulation des contenus d’entraînement
La dynamique des charges d’entraînement relève pour l’essentiel des principes généraux de
l’entraînement : progressivité / alternance / fréquence / transfert / spécificité / etc. Cependant, au
regard des exigences de chaque discipline, la liaison entre des contenus de séance de nature
différente au sein des micro-cycles doit ensuite être interrogée.
En effet, l’optimisation d’une charge d’entraînement ne pose pas seulement le problème des temps
forts et des temps faibles dans la programmation ; mais, à l’instar de la diététique, elle pose la
question de ce qui est « digeste par et assimilable pour » l’organisme du sportif en fonction de la
disposition et de l’articulation des contenus d’entraînement (c.e.): quoi avant ou après une séance de
musculation ? Quand placer une séance de vitesse? Quelles sont les conditions d’assimilation d’un
travail de puissance anaérobie lactique ? Comment optimiser le travail technique dans un microcycle ?
Autant de questions qualitatives qui poussent la réflexion au delà de la seule dynamique quantitative
des charges d’entraînement et qui débouchent sur d’autres logiques de programmation…
Logique sportive , au plan séquentiel de la tâche et/ou de la chronologie de l’épreuve.
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- Pour les épreuves multiples ou combinées, lorsque l’enchaînement du micro-cycle suit l’ordre
chronologique et réglementaire des épreuves (décathlon/heptathlon ; pentathlon moderne ; concours
de gymnastique ; combiné nordique ; etc.) - Pour les spécialités, c’est la décomposition de l’épreuve en phases qui peut organiser la suite de
séances : le départ du sprint un jour, la vitesse lancée un jour suivant (100m) ; la course d’élan – la
technique d’impulsion – le travail du saut global (sauts athlétiques) ; le soulevé et l’épaulé, puis le
squat et le jeté (haltérophilie).
Néanmoins, cette décomposition peut intervenir dans le contenu d’une et même séance (départ puis
vitesse lancée) ; dans ce cas, la rupture est souvent de mise (inversion du traitement des phases)
pour privilégier une logique de gestion des ressources. Par ailleurs, soulignons que cette logique est
inopérante et dénuée de sens dans la pratique des sports collectifs et duels pour lesquels le scénario
est fondamentalement aléatoire.
Logique bioénergétique : ordonnancement des enchaînements de charges au plan de
filières énergétiques:
- « intra filière », dans la chronologique puissance/ capacité; la logique de développement est
inhérente au rôle de la filière traitée dans la performance et/ou le processus de préparation.
- « inter filières », dans leurs rapports d’étayage, de priorité ou d’incompatibilité : les conditions de
développement d’une filière énergétique passent souvent par le traitement d’une ou des deux autres ;
l’ordonnancement peut être soit consécutif, soit alternatif, soit simultané.
Par ailleurs, le traitement en capacité de la filière anaérobie alactique peut s’associer à celui de la
puissance aérobie, comme pour le coureur de 400m.
Néanmoins, il faut pointer les incompatibilités comme autant d’impasses méthodologiques, voire de
« sorties de route » annoncées…
Quelques principes :
* Ne pas associer le développement de la puissance de deux filières voisines ; notamment, viser
l’amélioration de la vitesse en même temps que celle de la puissance anaérobie lactique conduit à
dégrader la première et expose au risque de blessures musculaires.
* Par conséquence, la filière anaérobie lactique doit être développée consécutivement à l’amélioration
des deux autres : être vite pour optimiser le relais de la filière lactique – être puissant en aérobie pour
assimiler et réitérer les charges lactiques .
* Le travail de la vitesse doit se faire sur fond de fraîcheur ; ce principe incite à programmer la vitesse
en début de microcycle ou suite à un repos relatif.
Logique organique : articulation des séances de musculation avec celles d’énergétique.
Soit on poursuit un objectif d’étayage de l’énergétique par le structurel (ex. : travail de la force
explosive en amont du traitement de la vitesse – puissance anaérobie alactique) ou inversement (ex. :
vitesse courte avant force explosive ou max.); soit il s’agit de tamponner un travail de renforcement
musculaire en facilitant son assimilation par une sollicitation bioénergétique (ex. : aérobie au
lendemain d’un travail de force).
Logique fonctionnelle : relation du travail spécifique et technique avec le structurel et le
bioénergétique.
- il s’agit des conditions dans lesquelles on place le sportif pour ses séances de technique ou de
spécifique : disponibilité sur fond de fraîcheur (cas des apprentissages pointus) ; « affûté » par un
travail musculaire pour optimiser le rendement gestuel ; sollicité en amont pour confronter le sportif
fatigué à sa tâche spécifique…
Ainsi pour le sprint, on peut distinguer le choix d’une séance de force explosive la veille d’une séance
de départ, et celui de proposer cette séance de départ sur fond de fraîcheur suivie d’un rappel de
puissance (en fin de séance ou le lendemain).
Logique d’apprentissage (psychomotrice) : spécifique du type d’habileté sportive (ouverte/ fermée)
, du type de production (athlétique ou de formes), et du moment d’intégration des apprentissages
(éducatifs de remédiation ou stabilisation spécifique).
Dans une recherche d’assimilation des éducatifs techniques et progressions de remédiation, la
question se pose d’optimiser leur articulation avec les c.e. spécifiques répétés dans la configuration de
l’épreuve (par exemple pour le saut en longueur : éducatifs techniques de sauts le lundi, et travail du
saut global sur élan complet le mercredi)
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Mis en forme
Dans les sports collectifs ou d’ensemble, la logique collective versus individuelle, interroge sur
l’emboîtement du temps d’entraînement de chaque poste avec celui du collectif. Ainsi, la séquence de
technique individuelle, le travail de ligne (avant et arrière) et celui du collectif total sont distincts mais
interdépendants.
De la sorte, en athlétisme pour le relais 4x100m, on distingue la préparation individuelle du sprinter,
son travail technique de relayeur, et enfin le travail collectif des charnières qui composent le relais.
Bien d’autres logiques peuvent émerger des spécificités d’une discipline. Somme toute, et en
guise de conclusion, la logique prophylactique * doit traverser chacune des logiques énoncées. Elle
est multiple pour cette raison : l’articulation d’une séance avec celles qui l’encadrent doit répondre à
une logique d’assimilation de la charge à court ou moyen terme. L’optimisation de l’entraînement
passe par cette préoccupation prophylactique. Plus le sportif s’entraîne plus le manquement à cette
logique sera cher payé.
bibliographie sur le thème :
« Préparation physique Approche prophylactique »
AP1- « Echauffement du sportif »; Dr G. PASQUET et coll., éd. Amphora, 2004 (304p)
AP2- « Réadaptation motrice du sportif» ; Dr. Mario LLORET, éd. Amphora, 1998 (303p)
AP3- « Stretching au service des sportifs » ; M. PIA , éd. Amphora, 19 (p)
AP4- « Sport stretch » ; M. J. ALTER, Human Kinetics 1998 (223p)
AP5- « Gymnastique de la colonne vertébrale » ; A. SCHMAUDERER, éd. Vigot, 2004 (48p)
AP6- « Un dos et des abdominaux plus forts » ; D. & G. BRITTENHAM, éd. Vigot, 1998 (230p)
AP7- « Aquajogging- Aquamoving- Aquarunning » ; J.-M. LAMARQUE, éd. DésIris, 2001 (128p)
AP8- « Entraînement mental du sportif » ; H. LE DEUF, éd. Amphora, 2002 (158p)
AP9- « Traumatologie du sport en pratique médicale courante » ; J.GENETY, E. BRUNET-GUEDJ, éd. Vigot,
1976 (328p)
AP10- « Getting in Shape »; B. ANDERSON, E. BURKE, B. PEARL, Shelter publications 1994 (212p)
AP11- « Stretching » ; B. ANDERSON, Shelter publications 2000 (223p)
AP12- « Récupération du sportif blessé » ; E. VIEL, M. ESNAULT, éd. Masson, 2003 (188p)
AP13- « Prévention du surentraînement- évaluation et technique de récupération » ; G. KENTTÄ, P. HASSMEN,
éd. Masson, 2002 (131p)
AP14- « La pubalgie –prévention et traitement » ; C. GAL, éd. Frison –Roche, 1998 (246p)
AP15- « Le sport est-il bon pour la santé ? » ; Dr S. CASCUA, éd. Odile Jacob, 2002 (242p)
AP16- « Médecine du sport » ; J.-M. FERRET, H. KOLECKAR, éd. Boiron, 2000 (478p)
AP17- « Anatomie pour le mouvement- tome 1 : introduction à l’analyse des techniques corporelles » ; B.CALAISGERMAIN, éd. DésIris, 1999 (300p)
AP18- « Anatomie pour le mouvement- tome 2 : bases d’exercices ; B. CALAIS- GERMAIN, éd. DésIris, 2002
(302p)
AP19- « Anatomie et science du geste sportif » ; R. WIRHED, éd. Vigot ,1985 (103p)
AP20- « Le stretching global actif, au service du geste sportif »; N. GRAU, C.A. 2002 ( 175p)
Mis en forme
Mis en forme
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