Le bouquet Ifremer
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Le bouquet Ifremer
Basse-Normandie www.ifremer.fr/envlit/region/basse_normandie Le bouquet Nom scientifique : Palaemon serratus (source photo : IFREMER) Bien que les apports soient très faibles en tonnage, le bouquet est l’une des espèces à plus forte valeur commerciale unitaire de Normandie. Produit de luxe, il fait l’objet d’une pêche ciblée en automne et qui concerne particulièrement les côtes Nord et Ouest du Cotentin. ■ Les différents métiers qui ciblent cette espèce Cette espèce est pêchée au casier à petit maillage ou parfois, de manière dérogatoire, avec un petit chalut spécifique employé sur les platiers rocheux (Grandcamp). Cette espèce inféodée aux fonds accidentés est également recherchée par la pêche à pied de loisir lors des grandes marées. ■ La distribution et la biologie de l’espèce En Atlantique, le bouquet vit de l’Ecosse au Maroc et en Méditerranée, de la Grèce à Gibraltar. C’est une espèce côtière et nocturne qui ne dépasse pas les 50 mètres de profondeur et qui vit soit sur les fonds rocheux, dans les crevasses, soit sur les herbiers. Le développement récent des sargasses (algue brune) en Manche a procuré un abri supplémentaire aux juvéniles. La maturité sexuelle est atteinte à un an environ. Les plus jeunes crevettes se trouvent à faible profondeur, près de la côte et pondent en début d’été. Les individus plus âgés passent l’hiver plus au large et reviennent à la côte en avril. Les femelles âgées pondraient deux fois pendant la période hiver-printemps ce qui conduirait à des éclosions printanières et estivales, une troisième ponte pouvant intervenir à l'automne. La longévité est courte : elle pourrait atteindre 4 ans en Méditerranée, mais ne dépasserait pas 2 ans en Manche. La croissance pondérale des femelles (jusqu’à 15 grammes) est nettement plus forte que celle des mâles qui ne dépassent pas 7 grammes. La croissance est maximale pendant la période estivale. Les crevettes sont omnivores et se nourrissent aussi bien d’algues que de petites proies vivantes. Elles sont également nécrophages, ce qui permet leur capture au casier. ■ Caractéristiques des apports (Fig. 1 et 2) La production officielle française en Manche était de près de 220 tonnes en 2003. Elle est probablement très sous-évaluée, les débarquements se faisant pratiquement toujours hors criée et dans une multitude de petits ports dispersés tout le long du littoral. Cette espèce très côtière est ciblée par les plus petites unités de la flottille bas-normande. Compte tenu de son prix de vente très élevé, les revenus que procure cette espèce ne sont pas négligeables pour ces unités et une forte concurrence pour la ressource existe localement avec la pêche de loisir. Fig. 1 : Principaux quartiers de débarquement de bouquet en tonnes (données de 1993-1995 - en vert clair : captures réalisées en Manche) Fig. 2 : Origine des apports de bouquet en Manche (données de 1993-1995) Le bouquet Laboratoire Environnement Ressources de Normandie 2 2004 ■ Saisonnalité de la pêche (Fig. 3) Compte tenu des déplacements côte/large de cette espèce et des particularités de son habitat, sa pêche est très saisonnière. Plus de 60 % des captures de bouquet sont réalisées en automne. Fig. 3 : Saisonnalité des apports en pourcentage annuel 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% ■ 62% 17% 18% 3% Printemps Eté Automne Hiver Réglementation des captures Les captures de bouquet sont réglementées par l’arrêté n° 67/2003 pris par la Direction Régionale des Affaires Maritimes du Havre et validant la délibération professionnelle (EXP/CR10/2002 du 27/09/02 du Comité régional des Pêches de Basse Normandie). La pêche est ouverte le 1er août et fermée le 28 février de l'année suivante, la taille minimale est fixée à 5 cm en longueur totale. Le bouquet Laboratoire Environnement Ressources de Normandie 3 2004