Subsidences dynamiques sèches » ou comment faire du
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Subsidences dynamiques sèches » ou comment faire du
« Subsidences dynamiques sèches » ou comment faire du très chaud sans l’aide du changement climatique. 3 exemples vécus, directement ou indirectement : Cambrai-Epinoy (59), le 3 Août 1986 : Chaude après-midi anticyclonique d’été, classique pour le Nord avec des températures qui culminent vers 28°C en début d’après-midi, sauf que je serai tiré de ma torpeur d’appelé du contingent par le bruit de l’enregistreur de températureI qui brusquement se mit en butée. Après être sorti pour vérifier qu’il ne s’agissait pas d’un problème de capteur, j’ai appuyé sur le bouton magique qui décalait l’échelle de 20 ou 30°C. Si on scrute les données de la Publithèque de Météo-France, on ne peut se rendre compte du phénomène car, à l‘époque, on ne conservait que les données tri-horaires via le Compte Rendu Quotidien (CRQ) rempli au stylo à encre. Si les carnets d’observation, ou mieux les bandes des enregistreurs de température, ont été conservés alors on aurait les données à pas de temps fin.. De plus, comme on faisait de la « vraie » observation humaine à l’époque, j’ai remarqué pendant le phénomène que la couleur du ciel s’était légèrement assombri. C’était net à l’horizon ou la légère brume blanchâtre était devenue bleuâtre. Ce phénomène a duré environ 3h, avec des fluctuations sensibles. L’amplitude maximale, vers le haut, a été de +7°C. Creuse (23), nuit du 1er au 2 Août 2001 : de très fortes fluctuations de température ont été enregistrées dans le réseau de stations automatiques RESALIM, sur une majorité de postes de la Creuse. D’autres départements situés en amont vers le Sud-Ouest ont également été touchés. Les données horaires permettent de voir les fluctuations, mais les données semihoraires que nous avions à l’époque étaient encore plus nettes quant au caractère brusque de ces évolutions. Ce phénomène a duré environ 5h. Les stations touchées sont réparties un peu au hasard et les fluctuations vers le haut ont atteint +8 à +10°C, on a atteint ponctuellement +30°C en fin de nuit !. Comme il s’est estompé au lever du jour, il n’a pas été remarqué par la population. Région de Dunkerque (59), le 19 Juillet 2006 : Chaude journée anticyclonique, lors de la mini-réplique de 2003, avec des températures qui culminent normalement vers 28°C en bord de mer, ce qu’on peut vérifier la veille et le lendemain dans la Publithèque. Sauf que, ce jour là à partir de la fin de matinée, de violentes fluctuations à la hausse vont se produire. La température, en bordure de Mer du Nord je le rappelle pour les nuls en géographie, a dépassé les 38°C faisant de Dunkerque la ville la plus chaude de France ! On pourrait prétendre que le fait que la brise ne se soit pas établie explique le phénomène. Je prétends qu’on mélange la cause et l’effet car si on regarde le poste de Steenvoorde à 15km au Sud, on voit qu’il a atteint 36°C. S’il ne s’agissait que d’advection d’air continental, la température de Dunkerque aurait du s’en approcher mais pas la dépasser de 2°C. Le phénomène a duré environ 7h et les fluctuations ont pu atteindre +8 à +10°C. Ce phénomène s’est produit en plein jour, dans une zone peuplée et réceptive au phénomène de canicule. Le résultat c’est qu’il a engendré un début de panique routière suite à la fusion du bitume dans une zone ou les habitants n’y sont absolument pas habitués. A ma connaissance, le phénomène n'a pas été étudié sérieusement via modélisation, cependant il est certain que les mouvements horizontaux sont largement insuffisants pour expliquer le phénomène. Il ne peut s'agir que de descente rapide d'air chaud et sec (d'où le terme de subsidence dynamique sèche que j'avais proposé en 2009) ce qui est le contraire de ce qui se produit habituellement dans l'atmosphère. A suivre... Vincent CAILLIEZ, Guéret, 19/07/2015