Education bilingue: l`échec californien Enseignement bilingue: l
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Education bilingue: l`échec californien Enseignement bilingue: l
Education et Sociétés Plurilingues n°6-juin 1999 Education bilingue: l’échec californien Pascale DORENLOT Nel giugno del 1998, gli elettori dello stato della California si pronunciavano, all'occasione di un vasto referendum, per l'abbandono dell'insegnamento bilingue ispano-americano nella scuola pubblica. Alla luce delle due posizioni opposte, l'una promotrice dell'insegnamento bilingue in California, che denunciava la volontà politica di sopprimere le classi bilingui, l'altra, difesa da un giornalista e basata su un'inchiesta, che criticava i principi pedagogici dei programmi bilingui proposti, questo articolo cerca di ricostituire le vicende di una sconfitta, che non può lasciarci indifferenti. Gradiremo conoscere commenti e informazioni complementari su questo soggetto. Juni 1998 stimmte die Bevölkerung Kaliforniens im Rahmen eines regionalen Referendums gegen eine Weiterführung des bilingualen spanisch-amerikanischen Unterrichts an öffentlichen Grundschulen. Auf der Grundlage zweier unterschiedlicher Stellungnahmen zu dieser Entscheidung, die eines Befürworters des bilingualen Unterrichts in Kalifornien und die eines Journalisten, der sich kritisch über die pedagogischen Fundamente der eingeführten bilingualen Programme aüßert, versucht dieser Artikel die wesentlichen Etappen dieser pedagogischen und politischen Niederlage zu rekonstruieren. Kommentare und zusätzliche Informationen zu diesem Thema sind willkommen. Enseignement bilingue: l’échec californien Il y a un peu plus d’un an, en juin 1998, les citoyens de Californie sont appelés aux urnes pour se prononcer sur l’enseignement bilingue. La population est hispanophone à 30% avec l’espagnol pour langue maternelle, voire unique langue parlée; parmi ses élèves de primaire, 20% d’enfants ne parlant que l’espagnol. Dès les années soixante, puis massivement au cours des années soixante-dix, des programmes d’éducation bilingue furent introduits dans les écoles publiques. Pourtant, lors du référendum de l’an dernier, la très grande majorité des électeurs a voté contre une poursuite des programmes bilingues. Ultime paradoxe: avec 84% de voix s’étant exprimées pour un arrêt définitif de l’enseignement bilingue, la communauté hispanophone a voté encore plus massivement contre l’enseignement scolaire bilingue que la population californienne dans son ensemble, qui s’est prononcée contre à 80% (voir Education et Sociétés Plurilingues, n° 4, "Editorial. Politiques linguistiques et enseignement des langues", p. 2). Que s’est-il passé? Comment expliquer un tel raz de marée anti-bilingue dans une région à fort taux d’immigration, caractérisée par une longue expérience – près de 30 ans – d’éducation bilingue? “L’enseignement bilingue liquidé! L’instrument essentiel à l’intégration des enfants P. Dorenlot, L’Echec californien d’immigrés brisé! La réaction triomphante! [...] un vote hostile aux minorités, [...] un vote raciste? Pas si simple” estime Dieter Zimmer dans l’hebdomadaire libéral allemand Die Zeit, en nous invitant à examiner de plus près le scénario complexe d’un échec dont les conséquences ne sauraient nous laisser indifférents (Die Zeit du 12 nov. 1998, p. 50). Dès le départ, une confusion quant aux objectifs... James Crawford, spécialiste de l’histoire de l’enseignement bilingue en Californie et défenseur de l’enseignement bilingue, ne cache pas que, dès son lancement, la scolarisation bilingue s’est caractérisée par une confusion sur les objectifs qu’elle se promettait d’atteindre, confusion que ses promoteurs (éducateurs, chercheurs, administrations publiques, hommes politiques) se sont toujours gardé de lever. Ainsi, la loi de 1968 sur l’éducation bilingue votée par le Congrès, socle politique de l’enseignement en deux langues aux Etats-Unis, laisse d’emblée libre cours aux interprétations quant à ses buts: “S’agissait-il, [à l’aide des programmes bilingues] de mieux assimiler les enfants ayant des difficultés en anglais? de leur apprendre cette langue le plus rapidement possible? de développer et d’encourager le bilinguisme? de remédier au fort taux d’échec scolaire des enfants issus de l’immigration? de renforcer l’estime de soi des élèves minoritaires? de promouvoir l’égalité sociale? ou un peu de tous ces objectifs à la fois?” (Crawford, 1998). Crawford est explicite: les multiples programmes d’enseignement bilingue qui se sont appuyés sur la loi de 1968, puis sur le verdict de la Cour suprème de 1974 (connu sous le nom de Lau remedies), qui imposera le développement de l’enseignement bilingue aux écoles publiques californiennes, restent flous. Deux objectifs essentiels d’une scolarisation bilingue, qui se sont cristallisés au cours des débats menés depuis 1968 sur la question: d’une part, faciliter, par le recours à un enseignement dans les deux langues, l’apprentissage de la langue majoritaire, dans le but de garantir, par une plus forte maîtrise de cette dernière, une meilleure intégration des enfants d’immigrés dans la société dominante; d’autre part, favoriser le développement de la langue maternelle au sein des institutions scolaires, ce soutien étant conçu comme un devoir des autorités publiques à l’égard des groupes minoritaires, et comme visant, tant à cultiver la fierté personnelle de ses origines chez l’enfant concerné, qu’à aboutir, au niveau de la société d’accueil dans son ensemble, au développement de tous ses potentiels linguistiques et culturels, afin d’atteindre à un idéal multilingue et multiculturel. Concernant ces deux options politiques et sociales différentes, le débat n’a jamais été explicitement tranché par les acteurs de l’enseignement bilingue, 68 P. Dorenlot, L’Echec californien estime Crawford. Pourtant, dans chaque cas, la langue maternelle des immigrés est conçue en des termes bien différents, insiste-t-il: à la perspective d’une langue maternelle concue comme un problème, un “handicap” supplémentaire à l’intégration que l’on se promettait de surmonter par l’enseignement bilingue, fait face la perspective d’une langue première conçue comme une “ressource”, que l’enseignement bilingue se donnerait pour objectif de développer, en reprenant les termes du débat californien. Cette ambiguité foncière s’est traduite, au niveau didactique des programmes bilingues adoptés, par une hésitation permanente dans le statut octroyé à la langue maternelle et les heures de classe qui devraient lui être consacrées, les options pédagogiques allant d’un enseignement “transitoire” minimal en espagnol au “maintien” de la langue maternelle le plus longtemps possible, tout au long de la scolarité primaire. En réalité, estime Crawford, les auteurs des directives des programmes bilingues adoptés par plus de 500 établissements publics du sud-ouest des Etats-Unis entre 1975 et 1980 sous le nom générique de “Transitional Bilingual Education” (TBE) se sont bien gardés de lever cette ambiguité. ...relayée par une théorie didactique aujourd’hui obsolète Plus encore, l’ambiguité a sciemment été cultivée dans les programmes TBE, et ce en toute bonne conscience, souligne Die Zeit. Car les promoteurs de l’enseignement bilingue californien se sont progressivement appuyés sur une théorie de didactique de l’enseignement bilingue, formulée à la fin des années soixante-dix par James Cummins. Selon l’hebdomadaire de Hambourg, cette théorie “arrivait à point” (Die Zeit, 12 nov. 1998, p. 50), car elle reposait sur une hypothèse qui permettait de concevoir les deux objectifs majeurs de l’enseignement bilingue décrits plus haut comme parfaitement conciliables. Plus encore: comme nécessaire l’un à l’autre. La théorie de Cummins (1979), connue sous le nom de théorie de la “facilitation”, pose l’hypothèse que l’on ne peut atteindre un niveau performant dans une langue seconde (ici l’américain) que si un niveau de maîtrise suffisant de la langue première (ici l’espagnol), est déjà atteint. “Une théorie parmi d’autres, qui attendait d’être empiriquement prouvée”, comme cela arrive souvent dans la recherche, estime Die Zeit. Mais les preuves empiriques n’ont jamais pu être réunies. Bien au contraire: d’autres expériences didactiques ont depuis lors montré que le développement d’un niveau de maîtrise poussé en deux langues ne nécessitait pas d’atteindre un niveau d’abstraction préalable important dans la langue première. La théorie de Cummins est née en réaction aux pratiques scolaires existant jusque-là vis-à-vis des enfants issus de l’immigration, pratiques dites de 69 P. Dorenlot, L’Echec californien “submersion”, visant à confronter l’enfant immigré à l’enseignement majoritaire sans transition aucune, selon la loi injuste du “surnage ou coule”, poursuit Die Zeit. Elle était à ce titre légitime, et susceptible, à l’épreuve des faits, d’être affinée ou reformulée. Mais sans attendre des preuves empiriques quant à la nécessité de l’établissement d’une compréhension abstraite des structures de la langues première avant l’exposition à une langue seconde, la plupart des programmes d’enseignement bilingues introduits en Californie se sont, en quelque sorte rétroactivement, inspirés de la théorie de Cummins. Jusqu’à aujourd’hui, la très grande majorité d’entre eux prévoit un enseignement primaire d’abord essentiellement fourni en langue espagnole, et devant laisser ensuite graduellement la place à un enseignement anglophone. “Si théoriquement la transition doit être atteinte en trois ans, dans les faits, il n’en est rien, et les enfants hispanophones des écoles californiennes restent fréquemment jusqu’à la fin de leur sept ans de scolarité primaire dans des classes hispanophones. Résultat: à douze ans, ils se retrouvent perdus dans les classes anglophones des lycées [qui, eux, n’offrent plus d’enseignement bilingue]. Conséquence: un taux d’interruption de la scolarité élevé et, pour la vie, des jobs mal payés: 46% des Hispaniques quittent le lycée avant terme, contre 12% des enfants noirs et 9% des blancs”, résume Die Zeit. L’institutionalisation de l’enseignement bilingue: une arme à double tranchant Malgré l’absence de fondements empiriques, les programmes de TBE, inspirés de la théorie de Cummins, ont été, sous le coup d’une constellation politique favorable, rapidement mis en place et soutenus par des moyens financiers considérables, estimés par Die Zeit à quelque 8 milliards de dollars de fonds publics par an. Mais cette institutionalisation rapide de l’enseignement bilingue s’est révélée être une arme à double tranchant. Crawford parle à ce titre du “paradoxe” de l’enseignement bilingue aux Etats-Unis. Introduit rapidement et massivement dans un contexte politique favorable, sa légitimité est ténue car directement dépendante des changements politiques. Surtout, massivement soutenu par des fonds publics, l’enseignement bilingue est devenu très vite redevable de “résultats” concluants, de preuves quant à sa supériorité par rapport à l’enseignement traditionnel monolingue. C’est là que l’ambiguité sur les objectifs de la TBE a resurgi avec force, pour se retourner contre les promoteurs de l’enseignement bilingue. En effet, au début des années 1980, la conjoncture politique change aux Etats-Unis et les premières critiques à l’égard de l’enseignement bilingue tel qu'il est pratiqué, formulées par le 70 P. Dorenlot, L’Echec californien camp conservateur, touchent à la question restée ouverte des objectifs de la TBE. Celle-ci est accusée de poursuivre en fait “des objectifs diamétralement opposés au but premier de l’assimilation” (Crawford, 1998). Des évaluations des programmes bilingues de l’apprentissage de l’anglais sont réclamées, et celles-ci s’avèrent, à première vue, catastrophiques. Au début des années 1980, le Congrès restreint progressivement les moyens mis à disposition des TBE et limite explicitement les objectifs de l’enseignement bilingue au seul but de soutenir l’apprentissage de l’américain. La conception de la langue maternelle des immigrés comme ressource supplémentaire, digne d’être développée, est abandonnée au niveau politique. C’est le début du “English only mouvement”. Des résultats “catastrophiques”, qui demandent à être différenciés Die Zeit reproduit les résultats de l’étude évaluative la plus récente effectuée sur les programmes TBE de Californie, celle de Christine Rossell (1996), une politologue de l’université de Boston, qui reprend l’ensemble de la recherche évaluative effectuée depuis trente ans dans ce domaine. Son premier verdict: la plupart des 300 études effectuées ne répondent pas aux critères scientifiques les plus évidents. Du coup, elle n’a pu retenir que 72 d’entre elles pour nourrir sa méta-analyse. Concernant l’apprentissage de l’anglais, les résultats n’en sont pas moins éloquents: “Pour la lecture de l’anglais, les enfants soumis à des programmes TBE ne montrent une supériorité que dans 22% des cas, dans 55% des cas les résultats sont équivalents [au niveau atteint par les enfants hispanophones soumis à un enseignement monolingue] et dans 33%, ils obtiennent des résultats plus mauvais que dans les classes régulières. Concernant la grammaire, les enfants des programmes TBE ne sont meilleurs que dans 7% des cas, pour les mathématiques, dans 9%. Un fiasco” conclut Die Zeit. Une contre-étude a été fournie par Jay P. Greene (1998), qui, sur la base des mêmes études évaluatives que celles utilisées par Rossell, arrive a priori à des résultats opposés. Mais, souligne Die Zeit, cette impression est trompeuse. Greene n’a eu recours qu’ à 11 des 72 évaluations utilisées par Rossell et parmi ces onze, beaucoup ne sont pas des programmes TBE classiques, dans lesquels les enfants ont été soumis à un enseignement de transition long: ils incluent toute forme d’enseignement comprenant à un moment de la scolarisation, aussi furtif soit-il, un enseignement en langue première. Et ces enseignements bilingues plus courts, moins fréquents que les TBE classiques, offrent de meilleurs résultats quant à l’apprentissage de l’anglais. 71 P. Dorenlot, L’Echec californien Les résultats positifs de Greene ne sont donc pas antinomiques à ceux de Rossell, estime Die Zeit, en ce sens que cette dernière montre également que les enfants de certains programmes bilingues, parmi les 72 qu’elle a pris en compte, obtiennent effectivement des scores meilleurs que ceux des classes monolingues traditionnelles, concernant la maîtrise de l’anglais. Il s'agit en particulier de ceux qui, justement, ne s’apparentent pas à la TBE classique (transition longue, sur plusieurs années), mais à une transition courte et un enseignement en langue maternelle limité au tout début de la scolarisation. Ce point est très important, puisqu’il tend à montrer que dans le cas californien ce n’est pas l’enseignement bilingue en général, mais bien une forme particulière d’enseignement, la TBE effectivement pratiquée, qui doit être sujette à critique et sans doute à révision. De plus, les données sur l’échec scolaire des enfants hispanophones nécessitent d’être interprétées avec soin. Les taux élevés d’interruption de la scolarité, cités plus haut, ne peuvent être lus comme l’expression directe de l’échec d’un programme d’enseignement, car de nombreux facteurs contribuent à ces chiffres. Rappelons que les enfants hispanophones sont issus pour leur très grande majorité de milieux défavorisés, c’est à dire dans lesquels l’apprentissage scolaire n’est pas relayé par un soutien parental et où l’échec scolaire n’est pas non plus jugé de la même manière que dans des catégories plus aisées. Une volonté politique évidente d’éradiquer la TBE, mais des erreurs non moins massives de la part des promoteurs de l’enseignement bilingue Si les vingt dernières années de l’enseignement bilingue en Californie sont vraisemblablement caractérisées par une volonté politique évidente de limiter, voire de supprimer la TBE, un mouvement dont le référendum californien de 1998 a constitué l'aboutissement, estime Crawford, les conditions dans lesquelles cette campagne a abouti (un vote massif en faveur de l’arrêt des programmes bilingues, en particulier au sein de la communauté hispanophone concernée) montrent à l'évidence que des erreurs non moins importantes ont été commises par les promoteurs de l’enseignement bilingue. Celles-ci sont, nous semble-t-il, de deux ordres: un problème de communication, doublé d’un laxisme quant à la qualité de l’enseignement fourni. D’une part, le maintien de l’ambiguité sur les objectifs de l’enseignement bilingue a contribué à un double isolement des promoteurs du bilinguisme. Face aux milieux politiques tout d’abord, qui imposent brusquement un objectif au détriment de l’autre, et réclament des résultats positifs. Face à la communauté hispanophone ensuite, dont la majorité souhaite un enseignement qui garantisse à ses enfants avant tout de meilleures chances d’intégration et qui visiblement ne comprend pas les 72 P. Dorenlot, L’Echec californien objectifs des classes bilingues. D’autre part, à l’institution rapide des TBE a fait place, semble-t-il, un laxisme chez les enseignants et responsables pédagogiques des programmes, qui s’est traduit par une absence de vigilance concernant les résultats obtenus. S’en remettre à la théorie de Cummins une fois pour toutes fut une erreur grave, d’autant que très vite des théories concurrentes ont remis en cause ses hypothèses didactiques et que d’autres programmes d’enseignement bilingue ont vu le jour, accompagnés d’études évaluatives plus prometteuses, qui invitaient à revoir les propres programmes d’enseignement. Cette auto-vigilance se serait faite plus facilement, si les objectifs de l’enseignement bilingue avaient été établis d’emblée de façon plus claire. Il n’en fut rien. Conséquence: dans le cas californien, une chance de promotion massive de l’enseignement bilingue pour les enfants issus de l’immigration a sans doute été perdue. En guise de conclusion Les problèmes soulevés par le cas californien ne sont evidemment pas étrangers aux pays européens. En Europe aussi, les fondements politiques concernant l’enseignement bilingue, en particulier des populations minoritaires ou issues de l’immigration, sont ténues. A titre anecdotique, j’ai moi-même rencontré un fonctionnaire européen qui avait promu au sein de la Commission Européenne la conclusion de directives visant à favoriser l’institution de classes bilingues dans les pays membres, mais qui – luimême fils d’immigrés kurdes en France – m’avoua n’avoir jamais envoyé ses propres enfants dans des établissements bilingues, “car ils ont d’abord une société à conquérir” – celle du pays d’accueil, s’entend. Certes, le processus d’intégration européenne paraît propice, à terme, à l’introduction d’un enseignement bilingue dès les classes maternelles et primaires, mais il concernera très vraisemblablement les langues majeures de l’Union: anglais surtout, allemand et français peut-être, et, dans une bien moindre mesure, italien et espagnol. L’enseignement bilingue concernant les langues des populations issues de l’immigration et les langues dites mineures (régionales ou de petits pays) restera, lui, et pour longtemps sans doute, beaucoup plus difficile à légitimer. Bibliographie / Pour en savoir plus (sites Internet) “The Anti-Bilingual Education Initiative". In: Democracy in Action: A Newsletter of The Democracy Center, Fall 1997. http://www.democracyctr.org/diaFall1997/unzinitiative.html Chavez, Linda: "Keeping Bilingual-Education Programs Intact Makes for Lucrative Business". Chicago Tribune, May 27, 1998. http://www.onenation.org/0598/052798f.html 73 P. Dorenlot, L’Echec californien Crawford, James: Language Politics in the USA: The Paradox of Bilingual Education, 1998. http://ourworld.compuserve.com/homepages/JWCRAWFORD/paradox.htm Crawford, James: "Summing up the Lau Decision: Justice is never simple", in: Susan Sather (Ed.): Revisiting the Lau decision: 20 years later, p. 81-86, Oakland, CA, ARC Associates, 1996. 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