Sans titre - Michel Rivard
Transcription
Sans titre - Michel Rivard
la triste histoire de ma virginité c’était un samedi soir mes parents étaient couchés en bas dans le noir avec ma blonde on regardait la tv la tv était fermée, nous autres on la regardait pareil ma blonde était gênée quand j’lui ai dit dans l’oreille - « c’que j’m’en va te faire à soir, je l’ai jamais fait avant » elle a sauté sur le téléphone pour appeler sa maman je l’aimais, je l’aimais, je l’aimais tellement je l’ai tellement aimée que j’peux rire maintenant une coup’ d’années plus tard c’était l’université pendant le cours d’histoire j’arrêtais pas d’la regarder un ami m’avait passé son nouvel appartement la veille de l’examen, je l’invite gentiment très gentiment, un vrai gentleman elle est arrivée en retard, elle s’excuse en souriant elle a recopié toutes mes notes, elle est repartie en courant je l’aimais, je l’aimais, je l’aimais tellement jamais eu mon diplôme, mais je l’aime encore autant ça c’est la triste histoire de ma virginité tout ce que j’ai fait pour la perdre, tout ce que ça m’a coûté un p’tit coup à gauche, un p’tit coup à droite aujourd’hui j’donnerais c’que j’ai pour la retrouver j’ai toujours pas compris c’qui s’était passé vraiment par un soir de juillet, au chalet de ses parents ils nous avaient laissé la clef en disant « faites pas les fous on a déjà eu votre âge, on a confiance en vous » on s’est retrouvés tout seul, j’avais le diable au corps mais l’honneur de la famille est resté le plus fort je l’aimais, je l’aimais, je l’aimais comme un fou traitez-moi d’imbécile, j’suis d’accord avec vous ça c’est la triste histoire de ma virginité tout ce que j’ai fait pour la perdre, tout ce que ça m’a coûté un p’tit coup à gauche, un p’tit coup à droite aujourd’hui j’donnerais c’que j’ai pour la retrouver quand c’t’arrivé pour vrai, j’aime autant pas vous le dire ça s’est passé si vite, j’ai d’la misère à m’en souvenir j’sais que la fille était gentille, que j’t’ais pas trop nerveux j’ai juste avalé ma montre quand elle m’a dit « si tu veux » … elle m’appelait « mon chou » la morale de cette histoire perdez pas c’que vous avez faites plaisir à votre mère, mangez pas trop salé j’les aimais, j’les aimais, j’les aimais tellement j’les ai tellement aimées, pis j’les aime encore autant