CP pagodes et dragons - Musée Cernuschi

Transcription

CP pagodes et dragons - Musée Cernuschi
Musée Cernuschi
Musée des Arts de l’Asie de la Ville de Paris
Communiqué de presse
juin 2006
Pagodes et Dragons
Exotisme et Fantaisie dans
l’Europe Rococo
Du 23 février au 24 juin 2007
L’Europe n’a pas attendu le XVIIIe siècle pour découvrir l’Extrême-Orient et ses arts. Soieries, laques et porcelaines étaient
importées en grand nombre depuis le XVIe siècle. À cette époque, aller d’Europe en Extrême-Orient était une aventure extraordinaire.
Les récits de ceux qui revenaient étaient accueillis avec émerveillement.
Mais la réaction des Européens devant l’Extrême-Orient a varié au cours des époques. Au XVIIe siècle, on a cherché à produire des
objets susceptibles de rivaliser avec ceux que l’on importait : politique commerciale d’États anxieux de voir leurs réserves de
monnaie refluer vers des contrées lointaines. C’est ainsi que les vernisseurs ont mis au point des procédés permettant d’obtenir des
objets comparables aux laques, jusqu’à ce que la découverte de kaolin en Saxe permette enfin de produire une porcelaine présentant
les mêmes qualités que celles de Chine et du Japon.
Au début du XVIIIe siècle les œuvres venues d’Orient stimulent l’imagination des artistes et des artisans occidentaux. Il en résulte
des créations originales ; l’exotisme est maintenant le support des rêves et des craintes qui hantent l’esprit du monde chrétien.
Jusqu’à la fin du XVIIe siècle, l’Antiquité classique qui avait servi de référence aux créateurs, écrivains aussi bien que peintres et
sculpteurs. Voici qu’un univers reculé, non plus dans le temps, mais dans l’espace, prend la relève. Des Chinois de fantaisie
s’installent sur les tables et les consoles ; leurs silhouettes bizarres décorent la panse des vases, leurs cérémonies et leurs habits
sont reproduits sur des tapisseries ou des décors peints ; bonbonnières et pommeaux de canne prennent la forme de Chinois. Des
pavillons chinois s’élèvent dans les jardins, des Chinois dansent sur les scènes d’opéra. C’est le règne des « pagodes », mot qu’il faut
entendre dans le sens de petite sculpture représentant une figure un peu grotesque d’inspiration chinoise.
Cet Orient de fantaisie, peuplé d’Occidentaux revêtus d’étranges costumes réputés chinois et japonais, se présente tantôt comme
un monde de pure bizarrerie, où règne l’extravagance et l’absurde, tantôt comme un monde idéal, à l’abri des vices et des violences
qui déchirent l’Europe. Le premier aspect a prédominé pendant la première moitié du siècle ; le second a pris le pas après 1750. Avec
les Encyclopédistes, la sagesse et la tolérance des Chinois sont alors vantées, en opposition avec la superstition, le fanatisme et la
brutalité des Occidentaux. Cette mode a duré jusque dans les années 1770. C’est à cette époque de légèreté et de fantaisie qu’il
convient de réserver le nom de chinoiserie. Mais derrière la futilité des bibelots et des décors se cachent des préoccupations tout à
fait sérieuses. À l’inquiétude d’une Europe qui s’est rendu compte qu’elle n’était, ni le centre du monde, ni le seul modèle de
civilisation, les chinoiseries apportent une réponse facétieuse, avant que ne se lèvent les orages romantiques.
Commissaire invité
Georges Brunel, conservateur en chef,
directeur du musée Cognacq Jay
Commissaires
Gilles Béguin, conservateur en chef, directeur du musée Cernuschi
Musée Cernuschi
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