Préambule à propos d`Internet Le jeu est nécessaire au psychisme
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Préambule à propos d`Internet Le jeu est nécessaire au psychisme
Préambule à propos d’Internet Le jeu est nécessaire au psychisme comme il a une utilité sociale. S’il y a certes, parfois, matière à s’inquiéter de la tournure que prend la consommation d’écran, la cause principale de la préoccupation des parents est bien souvent liée au fait que les parents sont peu ou moins initiés et manquent de contrôle. On se trouve donc, pour certaines familles, dans un schéma inhabituel où ce sont les enfants qui détiennent un savoir et il y a une bascule du pouvoir. 2 types d’addictions peuvent se développer avec les écrans : 1- Des addictions classiques, comme la dépendance aux jeux d’argent et de hasard 2- Des addictions comportementales dont les symptômes sont comparables, mais qui sont plutôt en fait de l’ordre de la compulsion (pas de substance) : Jeux en réseaux, groupes de discussions, chats, forums. En terme psychologique, l’addiction suppose de ne pas pouvoir contrôler sa passion et d’en souffrir. On envisage également les conséquences sur la famille et l’environnement social comme critères déterminants. 3 principaux types de cyberdépendance véhiculés par Internet : 1- achats compulsifs (concerne plus les femmes) 2- cybersexe 3- jeux excessifs (casino virtuel) Population particulièrement vulnérable : Les personnes pour qui la vie réelle est plus compliquée que la vie virtuelle et pour lesquelles cette vie réelle génère à priori plus d’angoisses que de gratifications. Ces personnes se sentent souvent impuissantes face à la difficulté réelle ou seulement perçue, et préfère se réfugier dans ce monde virtuel dans lequel leur « problème » ne se manifeste pas. Introverti Socialisation difficile Difficultés d’apprentissage Hyperactivité 2 dimensions apparemment opposées : 1 A. Soit une activité répétitive et prévisible: l’objet de l’addiction vise en 1er lieu à procurer une sensation de rassurante, comme s’évader d’un monde hostile, d’une réalité difficile à supporter (sorte de phobie scolaire ou sociale), apparait plutôt dans une famille dysfonctionnelle. B. Soit survient à l’occasion d’un événement ponctuel, et l’ordinateur fait alors office de refuge Impact neuro-biologique de l’ordinateur et des écrans sur notre corps : - Tous les symptômes de l’addiction (compulsion : on ne peut pas se raisonner ; obsession : jamais assez) ; affecte le sommeil (quantité = manque, qualité = trouble), désordres alimentaires ; fatigue cérébrale, perte de concentration => chute des résultats scolaires ; rupture de lien social ; perte de contrôle de ses impulsions, augmentation de l’agressivité. Pourquoi les ados comme cible idéale ? - - comportement exploratoire (recherche de plaisir, sensations fortes, prise de risques, recherche de limites). Ces sensations étaient jadis trouvées dans la pratique du sport beaucoup moins courante auj. chez les jeunes. changement de mode relationnel avec son entourage ordinateur est un moyen d’autonomisation, de conformité et d’appartenance au groupe (de pairs) La dynamique relationnelle familiale peut favoriser ces situations : - - ambiance émotionnelle froide/distante, climat familiale désengagé (chacun de son côté, peu ou pas de rituels instaurés sur la durée) hyper valorisation de la trajectoire individuelle : difficulté de maturation socioaffective chez les jeunes privés de vraies relations sociales. Peu de frontières clairement définies. Peu d’autonomisation dans les familles dites enchevêtrées (enfants trop couvés, trop protégés –conduits en voiture à l’école, pas de contribution aux tâches ménagères- au point qu’ils craignent les situations d’incertitude et de prise de risque, quand ils se sentent en situation d’infériorité. La famille d’expat avec son réseau familial souvent plus restreint, dans un pays où il y peut y avoir un manque de repères. 2 La recherche scientifique confirme que l’exposition excessive aux écrans affecte le développement du cerveau, surtout chez les jeunes. Il est donc exact de dire que l’excès d’écrans affecte le développement de l’enfant. Les parents ne savent pas toujours évaluer par eux-mêmes ce qui peut être « trop », ou peut-être y-at-t-ils quelques raisons inavouables pour maintenir la situation en l’état : 1. L’enfant s’occupe « tout seul » et offre ainsi un peu de répit aux parents. 2. Il est plus facile de « laisser couler » plutôt que d’entrer dans un rapport de force/lutte de pouvoir avec ses enfants afin qu’ils restreignent le temps passé devant les écrans. 3. Le parent ne réalise pas nécessairement que les écrans sont addictifs. 4. Le parent trouve une justification : mon enfant acquiert des compétences (que je n’ai peut-être pas moi-même). Rôle des parents Comprendre que la tentation est facile et qu’il faut soi-même (en tant que parent) être raisonnable pour être un bon modèle pour son enfant. Prévenir en instaurant une discipline telle que pas d’ordinateur dans la chambre avant le lycée ; le travail informatique se fait sur la table de la cuisine ou de la salle à manger ; pas de télévision, de téléphone portable dans la chambre (les chargeurs se trouvent dans l’entrée) ; possibilité de rédiger un contrat entre les parents et le jeune. Poser des limites en terme d’âge (pour un compte Facebook, abonnement prépayé, ou forfait bloqué), d’horaires (possibilité de brancher l’arrivée internet sur un programmateur qui coupe la connexion a une heure donnée le soir et ne la rétablit que le lendemain matin), de durée (l’enfant devrait passer plus de temps avec des amis en chair et en os qu’avec des amis virtuels ; règle possible : pas avant la fin des devoirs et pas au détriment du sommeil), de lieux (pas pendant les repas, pas lorsqu’on est invité …). Pour prévenir les risques, instaurer des routines de vie familiale (tel que diner systématiquement en famille), inscrire autant que possible les jeunes à des activités de socialisation pendant leur temps libre (sport, hobby), passer du temps de loisir (« quality time ») avec eux et les impliquer davantage dans le fonctionnement du foyer, en les responsabilisant avec des activités gratifiantes. Eduquer les enfants sur ce qui n’est pas acceptable (poster des photos humiliante sans accord préalable, dire du mal de quelqu’un, commettre un plagiat lors d’un devoir) sur la toile, (ou encore se sentir contraint(e) de rencontrer des personnes ou fournir des informations à caractère privé : âge, 3 adresse, téléphone) ne pas leur donner accès au numéro de carte bancaire, ni SS# pour les Américains. Informer de l’existence de prédateurs, des sites commerciaux malhonnêtes qui cherchent à faire dépenser de grosses sommes d’argent (numéros surtaxés, offre de logiciels plus performants…). A noter que l’image des femmes dans ces jeux est souvent dégradante, et qu’il a également beaucoup de violence et le jeune en situation d’addiction ne fait plus la différence entre le virtuel et le réel. Superviser l’activité (sites pour adultes, jeux violents ne correspondants pas à la catégorie d’âge) que l’enfant ne soit ni victime ni l’auteur de harcèlement, d’intimidation ou de racket. Ne pas autoriser de sorties (et surtout seul(e) pour retrouver des inconnus. En résumé pour prévenir ou rétablir la situation: 1. Se réunir et discuter d’un plan acceptable de réduction du temps d’écran. Recueillir les suggestions pour occuper le temps autrement (ce qui facilitera la concession du temps d’écran). 2. Créer un endroit ou déposer les engins électroniques— corbeille ou espace avec des chargeurs ou les équipements sont déposés a certaines heures du jour et de la nuit. 3. Etablir de nouvelles routines. Commencer avec une fois dans la journée (au moment du diner par ex.) et ajouter petit à petit de nouvelles périodes. 4. Accorder à votre enfant des moments de disponibilité et du temps seul à seul. Les enfants auront plus tendance à tenir compte de vos limites s’ils se sentent entendus. 5. Soyez fermes sur vos limites, mais avec gentillesse. Changer ce type d’habitude est difficile. Soyez prêt(e) à décevoir, à générer de la colère et de la tristesse. Maintenez vos limite tout en étant en empathie avec ce que ressent votre enfant– Jane Nielsen (Discipline Positive) Auteurs à consulter sur ce thème : Marc Valleur Serge Tisseron Références : www.actioninnocence.org www.jeu-excessif.ch www.riennevaplu.org www.swissgamers.net www.hopital-marmottan.fr/laguilde/ 4