L`Echo du Roussillon- le vélo une priorité pour les
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L`Echo du Roussillon- le vélo une priorité pour les
L’Écho du Roussillon | lundi 22 septembre 2014 | N°167 2 ÉCONOMIE ÉDITO Le new Gaullisme M. Valls semblait souhaiter le retour de N. Sarkozy. Les ténors de la droite, Juppé et Fillon en tête n’en sont pas enchantés. Tel est le paradoxe actuel. La gauche espère que les affaires et le côté déjà vu de l’ancien président la sauveront. Les leaders de droite s’attendent à un âpre combat. Ils entonnent l’air du passé pour espérer exister. Leur problème est qu’ils sont dans le même cas. Tous espéraient un second couteau à la tête de l’UMP avant les primaires. N. Sarkozy chef du parti changerait la donne. Son analyse présentée pour justifier son retour est bonne. La France doit se rassembler et utiliser tous ses talents pour rester un grand pays. Tout le monde est d’accord. Fort de son expérience, de son amour du pays, il serait le seul capable d’unir, de moderniser et de redynamiser la France. De Gaulle était revenu à 68 ans. Rendez-vous le 29 novembre. Pierre Ginabat Société éditrice du quotidien « L’Écho du Roussillon » et du site internet www.lecho-du-roussillon.com : SAS Méditerranée Presse, 948 chemin de la Fauceille, 66 100 PERPIGNAN. Président de la SAS Méditerranée Presse : Pierre Ginabat Directeur de la publication et de la rédaction : Pierre Ginabat Imprimerie : Rotimpres Commission paritaire : 0619 C 92357 ISSN : en cours Le vélo, une priorité pour les entreprises Depuis plus de trois mois, l’entreprise Sotranasa participe au projet gouvernemental « Vélo et indemnité kilométrique ». Le principe : rembourser au tarif de 25 centimes par kilomètre les employés qui décident de prendre leur vélo plutôt que leur voiture. A u boulot à vélo. Depuis plus de trois mois, l’entreprise perpignanaise Sotranasa participe au projet gouvernemental « Vélo et indemnité kilométrique » lancé par le ministère des Transports en mars dernier. L’objectif de ce projet est simple : inciter les employés à prendre le vélo plutôt que la voiture en leur proposant d’indemniser leurs trajets, à hauteur de 25 centimes par kilomètre roulé. Dix-neuf entreprises en France, une seule dans tout le Languedoc-Roussillon ont été sélectionnées pour participer à cette expérimentation. « Parmi elles, trois seulement sont issues du BTP », précise Mathieu Faye, assistant qualité sécurité environnement depuis quatre ans chez Sotranasa et initiateur du projet. « Bénédicte Navarro, la directrice, a tout de suite dit oui car elle est très impliquée dans toutes les démarches concernant le développement durable », raconte celui qui s’est passionné du deuxroues lors d’un voyage en Scandinavie pendant l’été 2013. « Patrons comme employés arrivaient à vélo. J’ai trouvé que l’on vivait mieux ensemble car ça enlevait les barrières sociales, les marqueurs sociaux. » Alors, de retour en France, il décide lui aussi d’enfourcher ce moyen de déplacement durable. « En mars 2014, j’ai lu que le secrétaire d’État en charge des Transports B. Navarro, et son père, J.-P. Navarro, fondateur de Sotranasa. PHOTO K.L. B. Navarro, J.-M. Henric et M. Fayet dressent un bilan de mi-parcours. PHOTO K.L. (Frédéric Cuvillier à l’époque) lançait ce plan d’action de mobilité active ». Cohésion sociale Dossier envoyé, dossier aussitôt sélectionné. Sotranasa s’est depuis le mois de juin lancée dans l’expérience de l’indemnité kilométrique. Et ce jusqu’au mois de décembre. Entre-temps, les dix-neuf entreprises participantes sont tenues de tenir un cahier des charges bien précis afin d’évaluer l’évolution de la part des déplacements domicile-travail à vélo, quels sont les modes de déplacement abandonnés au profit du vélo ou encore les facteurs favorables ou défavorables à l’efficacité de la mesure. « À la fin de l’expérimentation, nous analyserons également les arrêts de travail, qui devraient logiquement être plus bas », ajoute Mathieu Faye. Quant à la mise en place de l’indemnité, elle est plutôt simple. L’employé qui décide d’utiliser son vélo n’a qu’à indiquer le nombre de kilomètres entre son domicile et son travail. Ensuite, le calcul du nombre de trajets se fait sur sa bonne foi. Par ailleurs, le comptage se fait quatre fois par jour. À mi-parcours, et dans le cadre de la semaine européenne de la mobilité, l’heure est donc au premier bilan, « positif » selon Mathieu Faye. Tant du point de vue des « conversions » Chiffre clés Nombre de km au total : 2413 Nombre de km moyen : 4, 4 Nombre de trajets effectués : 542 Prime distribuée : 583,60 euros Prime moyenne : 25 euros par cycliste et par mois Coût total pour l’entreprise : 1027,36 euros Emissions de CO2 évitées : 675kg Consommation de pétrole évitée : 265 litres au vélo que du point de vue humain. « Nous avons une plus grande cohésion puisque désormais nous nous croisons au petit abri de vélo et cela permet de nouer des liens avec des personnes que nous ne serions pas amenés à croiser », indique-t-il. Mais à Perpignan, et dans les communes environnantes, des travaux restent encore à faire, notamment au niveau de l’aménagement des voies cyclables. Par exemple, Mathieu Faye raconte que « certains de nos employés disent avoir peur de traverser la ville, notamment ceux qui habitent au nord de Perpignan et qui doivent traverser la Têt ». « Ce dont nous souffrons, c’est que nos équipements sont éparpil- lés-ici et là », concède Jean-Michel Henric, élu délégué à la mobilité de la Ville de Perpignan. Un manque de continuité donc, qui empêche les Perpignanais d’enfourcher plus souvent leurs deux roues. Or, prendre davantage le vélo permettrait de « décongestionner le centre-ville » et est une mesure incontestable « pour la santé ». « Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), 100 000 décès prématurés sont liés à la pollution atmosphérique », atteste Mathieu Faye. Besoin pour les entreprises Les aménagements sont devenus d’autant plus nécessaires que « la question des transports est un réel sujet d’actualité pour les entreprises », comme le souligne JeanPierre Navarro, P.-D.G.fondateur de Sotranasa et président de la Chambre de commerce et d’industrie des Pyrénées-Orientales. « Nous sommes aujourd’hui au démarrage et j’espère que cela servira d’émulsion pour les autres. » D’ailleurs, pour s’adapter aux besoins de ses employés, il envisage notamment d’installer des douches pour que ses salariés puissent se rafraîchir après avoir pédalé. Karen Latour