Bruche : des graines perforées

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Bruche : des graines perforées
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Bruche : des graines perforées
La bruche (Bruchus rufimanus) est un coléoptère de 3,5 à 5 mm de long,
spécifique à la féverole. Elle se développe dans toutes les zones de culture
françaises. Les parcelles situées près des silos semblent les plus exposées. La
bruche est active à partir d’une température d’environ 20°C. Les journées à plus
de 25°C lui sont très favorables.
Symptômes et dégâts
Des graines colonisées puis trouées
La bruche présente une seule génération par an. L’adulte pond sur les gousses
de féverole. Lorsque la larve éclot, elle pénètre directement dans la gousse sans
se « balader ». Elle se développe à l’intérieur d’une graine pour donner un
adulte. En cas de pression élevée, plusieurs larves peuvent cohabiter dans même graine.
Pour s’extraire, à la récolte ou au stockage, l’adulte perfore la graine et laisse un trou parfaitement rond. Il
gagne ensuite une zone d’hivernage.
La bruche, contrairement aux charançons des céréales, ne se reproduit pas dans les grains au stockage.
Aucune nouvelle attaque n’est à craindre.
Des qualités visuelle et germinative altérées
Peu préjudiciable pour le rendement de la féverole, la bruche l’est davantage pour la qualité des graines.
Pour le débouché alimentation humaine, le seuil de graines bruchées ne doit pas dépasser 1 à 3 % suivant
les contrats. La qualité germinative peut être altérée, donc il faut être attentif pour le débouché semences.
Lutter contre la bruche de la féverole
Période d’observation
Surveiller du stade jeunes gousses 2 cm sur le premier étage fructifère jusqu'à fin floraison + 10 jours.
Lutter en végétation
La lutte contre la bruche sur féverole vise les adultes, avant qu’ils ne pondent. Ne traiter contre la bruche que
pour un déboucher en alimentation humaine dans les régions qui sont concernées, où ma pression bruche
est faible. Ailleurs, il est inutile de traiter, le niveau de contrôle au champ étant insuffisant (même avec des
applications répétées à chaque période d'activité de ponte).
Les bruches se déplacent beaucoup et sur de grandes distances. Lutter collectivement est donc
indispensable au sein d’un bassin de production destinée à l'alimentation humaine. Les solutions
disponibles ne permettent qu’une protection unique en floraison. Pour une efficacité maximale, elle
est à positionner en début de la période, au stade jeunes gousses 2 cm lorsque les températures
maximales journalières sont supérieures ou égales à 20°C pendant au moins 2 jours consécutifs. Utiliser un
volume de 150 à 200 l/ ha pour assurer une bonne protection de la partie supérieure des plantes.
Un programme de recherche est en cours, pour identifier les composés organiques volatils liés à l’attractivité
des bruches par la féverole, afin de mettre au point des pièges à bruches.
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Tableaux des produits insecticides homologués (PDF 95 Ko)
Mise à jour : février 2016
Spécialités commerciales, doses homologuées, mentions abeille, DAR,
ZNT...
Lutter au stockage
Pour être commercialisés, les lots de féverole doivent être exempts d’insectes vivants. Les bruches devront
donc être éliminées par une intervention au stockage, ce qui contribue aussi à réduire les populations l’année
suivante.
Pour être efficace, ce moyen de lutte doit être pratiqué rapidement après la récolte et généralisé. Aussi, il est
conseillé de ne pas stocker à la ferme et de livrer à un organisme stockeur équipé pour traiter les lots
rapidement après la livraison.
Deux types de produits sont homologués :
• des fumigants à base de phosphure d’aluminium ou de magnésium. La fumigation détruit les larves à
l’intérieur des grains et ne laisse aucun résidu, ni sur les grains ni dans l’environnement. Elle nécessite des
silos étanches et un opérateur agréé,
• un insecticide de contact à base de deltaméthrine. Le K- OBIOL ULV 6 est plus facile à utiliser que la
fumigation, mais il ne tue les insectes qu’après leur sortie du grain. Quelques insectes vivants peuvent donc
encore sortir au moment de la vente.
En revanche, un chauffage à air chaud permet d’une part de ramener l’humidité des grains à 14 % mais
également de détruire les bruches. La température recommandée varie de 50 à 70°C selon la durée du
traitement.
Fiche - Lutte au stockage
Lutte contre les bruches de la féverole au stockage
Maîtriser la bruche au stockage pour satisfaire les clauses contractuelles
et réduire les populations de bruches au champ pour les années suivantes.
Télécharger la fiche "Lutte contre les bruches au stockage"
Page rédigée par Terres Inovia à partir de son expertise et des publications d’ARVALIS ‐ Institut du végétal et
de l’UNIP.
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