Comportement du consommateur face aux - URAM
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Comportement du consommateur face aux - URAM
Proceedings of the Marketing Spring Colloquy (MSC) Unit of Research & Applications in Marketing (URAM) Special Volume: 2016, Vol. (5), pp: 105-119 E-ISSN: 2490-4376 Conference Paper Comportement du consommateur face aux produits écologiquement emballés Majda BEN AYED, Néji BOUSLAMA FSEGT, University de Tunis El Manar E-mail : [email protected] Comportement du consommateur face aux produits écologiquement emballés Résumé : L’objet de ce travail de recherche est de proposer un modèle composé de variables qui expliquent l’impact de l’attitude environnementale sur le comportement responsable du consommateur. Dans ce cadre, un ensemble de variables interviennent. Le concept de conviction de contrôle s’intègre afin de modérer la relation entre attitude et comportement. Finalement, des hypothèses sont proposées pour être testées ultérieurement. Mots clés : Emballage écologique, conscience environnementale, normes personnelles, comportement responsable. Consumer behavior face ecologically packaged products Abstract: The purpose of this research is to propose a model comprised of variables that explain the impact of environmental attitude on the responsible behavior of consumers. In this context, a set of variables involved. The concept of belief in control fits to moderate the relationship between attitude and behavior. Finally, hypotheses are proposed to be tested later. Key words: Sustainable Packaging, environmental awareness, personal norms, responsible behavior. *Paper presented at the 5th Conference of URAM. Hammamet, Tunisia. 9-10 May, 2014 Proceedings of the Marketing Spring Colloquy (URAM), Vol. 5. May, 2016. 105 Majda BEN AYED, Néji BOUSLAMA Comportement du consommateur face aux produits écologiquement emballés Introduction : Les consommateurs prennent de plus en plus conscience des effets que peuvent engendrés les produits ainsi sont devenus de moins en moins tolérants à l’égard des emballages inutiles d’où une forte attention est consacrée aux caractéristiques environnementales de l’emballage. En effet, ils estiment un emballage recyclable, facile à trier, réduit au minimum, pas excessif. Ces exigences doivent être prises en compte dans la conception pour présenter de nouvelles offres intégrant la dimension environnementale. Le défi est d’arriver à mettre sur le marché des produits dont l’emballage est plus respectueux à l’environnement d’où les consommateurs veulent voir un verdissement des rayons par la présente des offres vertes traduisant la prise de connaissance environnementale et apportant une réponse aux nouvelles attentes des consommateurs . En effet, des entreprises cherchent à innover par des solutions plus durables et responsables. La décision d’achat des consommateurs ne dépend plus seulement du prix mais avec l’interaction de la variable écologique qui se considère comme un autre critère qui doit être pris en considération. Le consommateur prend conscience de ses excès d’emballages, alors il s’oriente vers la recherche de l’emballage idéal qui diminue en taille au fur et à mesure de la consommation de son contenu. A cet égard, dans une logique concurrentielle, le choix de l’emballage est parmi les stratégies de différenciation qui fait de l’emballage un support marketing majeur. (Pinet .B, 2004) affirme que selon les consommateurs, un emballage idéal est celui qui protège parfaitement le produit et qui soit simple à trier. Donc, à partir de ce phénomène qu’il faut s’en sortir par une solution optimale et penser véritablement à l’emballage durable. La satisfaction des attentes des consommateurs se concrétise par la présentation d’une offre durable, a pour but d’avoir un positionnement significatif et surtout « pour dire au consommateur que l’objet qu’il a entre les mains n’est pas un déchet mais c’est de la matière à recycler » (Peltier.F, 2007), comme il peut être aussi une ressource renouvelable. Pour minimiser la gravité du problème, des responsables évoquent la solution de l’emballage écologique qui doit relier les qualités esthétiques, fonctionnelles sans recours aux matières polluantes dans leur fabrication .En effet, l’emballage écologique doit être fonctionnel adapté aux attentes des consommateurs. En effet, les consommateurs acceptent un produit qui offre du bon rapport qualité /prix, de la commodité et qui préserve l’environnement alors le recours à un emballage considéré comme une ressource puissante pour l’avantage concurrentiel est indispensable. Proceedings of the Marketing Spring Colloquy (URAM), Vol. 5. May, 2016. 106 Majda BEN AYED, Néji BOUSLAMA Dans ce cadre, il ne s’agit pas d’éliminer l’emballage mais d’éviter la mise sur le marché du suremballage d’où il s’agit d’agir en faveur du développement durable et dans la logique de réduction des déchets. Notre article s'articule autour la présentation d'un cadre conceptuel qui englobe les déterminants qui expliquent le comportement environnemental responsable spécifiquement le choix de l'emballage écologique. 1. Rôle des normes dans le comportement écologique La norme est définie comme étant l’acceptation partagée d’une règle qui est une prescription en ce qui concerne la façon de percevoir, de penser, de sentir et d’agir. La norme est aussi « une croyance que des personnes influentes pensent qu’on devrait ou non emprunter le comportement à réaliser ». (Dépitre, 2002) En effet, la norme nécessite qu’un groupe composant une communauté s’accordent sur une vision en question, qui sera considérée comme une règle dictée par les membres du groupe en général avec l’émergence des principes d’approbation et de désapprobation. Les travaux antérieurs postulent que les préoccupations normatives jouent un rôle clé dans l’explication et le passage à un comportement environnemental. 1.1. Les normes personnelles Les normes personnelles jouent un rôle important dans le passage d’un niveau social à un niveau écologique (Guido, 2010). Plusieurs chercheurs se rendent compte pour l’utilisation du modèle de l’activation des normes (Tanner, 1999). Cette théorie a pour but de mener une explication de comportement environnemental, elle s’intéresse au processus psychologique du comportement altruiste. En effet ce modèle d’activation des normes est utilisé dans divers domaines environnementaux comme la conservation des énergies (Osterhus, 1997), le payement pour la protection de l’environnement (Guagnano, 2001 ; Dietz et Stern, 1994), comportements proenvironnementaux (Nordlund et Garvill, 2002). Selon la théorie de l’activation des normes, les normes personnelles sont définies comme étant « des sentiments d’obligation morale à accomplir ou s’abstenir de toutes actions spécifiques » (Schwartz et Howard, 1981). Les normes personnelles agissent lorsque l’individu reconnait que ne pas agir d’une manière environnementale aura des conséquences néfastes pour les autres et pour l’environnement (De Groot.J, Steg.L, 2007d). (Thogersen, 1999) dans son travail, étudie les liens existants entre les normes personnelles et le choix par les consommateurs d’emballages respectueux à l’environnement. Il montre que la force des normes personnelles dépend des normes sociales, de la conscience que ces consommateurs ont du problème et de la confiance dans l’efficacité de leur action. Proceedings of the Marketing Spring Colloquy (URAM), Vol. 5. May, 2016. 107 Majda BEN AYED, Néji BOUSLAMA Le problème des déchets des emballages est devenu le centre d’intérêt de différents acteurs (Bech-Larsen ,1996 ; Thogersen, 1996).Par conséquent, les consommateurs sont désormais conscients des conséquences de leur choix d’emballages (Dunlup, 1981). En effet, dans un contexte environnemental, l’obligation d’éviter les déchets d’emballages peut provenir soit du raisonnement moral ou de la conformité avec d’autres attentes perçues. Alors, les consommateurs qui cherchent à éviter les déchets des emballages c’est en fonction de leurs normes personnelles intériorisées. (Stern, 2000) propose la théorie VBN (values, beliefs, norms), il affirme que seules les valeurs ne permettent pas le passage à l’action, alors il y ajoute les croyances et les normes pour agir .Par conséquent, le passage à l’action suppose l’ajout du sentiment d’obligation morale, ce sentiment d’obligation affecte le choix du produit vert. projection de ce que nous sommes et on peut le rendre meilleur qu’en s’améliorant soi-même. La vrai révolution est d’abord intérieure d’origine psychique et mental ». L’émergence de la composante psychologique a un effet sur les conduites propres envers l’environnement. En effet, la conscience écologique permet aux individus de percevoir les menaces envers l’environnement et de se sentir plus impliqués aux problèmes. Par conséquent, ils se prédisposent par une veille aux phénomènes environnementaux. Selon la revue de la littérature, la conscience est considérée comme un antécédent des normes (Watley et Mai ,2004). Dans son travail (Webster ,1975) souligne qu’un individu à forte conscience est celui qui « prête à adopter un comportement qui n’est pas partagé par l’ensemble de sa communauté ayant peu ou pas de jugement sur les valeurs ou les actions des autres ». (Robert.B, Giebssen.B ,2011) postulent que l’obligation de se comporter d’une manière responsable et acheter des produits verts est considéré comme un devoir moral. A l’instar de la multitude des problèmes écologiques, les consommateurs sont devenus conscients de la gravité de la situation planétaire et qu’une action néfaste nuit à l’environnement. H1 : les normes personnelles influencent positivement le choix d’emballages respectueux à l’environnement par les consommateurs. Certains consommateurs expriment une conscience aux questions écologiques et sont prêts à disposer leur argent et acheter les produits verts même s’ils sont plus chers (Cowe et williams, 2000), et assurent que l’action directe auprès des consommateurs sous forme de boycott est en hausse. 1.1.1. Les antécédents personnelles des normes a-La conscience des conséquences (Alphandéry et al, 2006) Soulignent que « le monde extérieur n’est qu’une Cette prise de conscience signifie que les clients savent bien qu’il existe des produits emballés écologiquement. Proceedings of the Marketing Spring Colloquy (URAM), Vol. 5. May, 2016. 108 Majda BEN AYED, Néji BOUSLAMA Le problème des déchets des emballages est devenu le centre d’intérêt de différents acteurs (Bech-Larsen, 1996 ; Thogersen, 1996). La conscience environnementale est une condition nécessaire de développement des normes morales pour des actions respectueuses de l’environnement. H2 : plus la conscience des conséquences est forte, plus les normes personnelles sont fortes. b-Sentiment de responsabilité La responsabilité est considérée comme un type de relation entre l’homme et son environnement, concerne un devoir qu’ont les êtres humains envers le maintien de la diversité du vivant et des systèmes de vie. Dans le cadre environnemental, la notion de responsabilité renvoie à la responsabilité individuelle du consommateur par le fait de répondre à ses actes. Ainsi, un consommateur responsable est celui qui cherche à faire un acte en question justement. En effet, « le consommateur responsable semble accorder une grande importance à la notion de justice vis-à-vis à l’environnement et les générations futures ». Dans la même lignée, les consommateurs sont considérés responsables s’ils ont la possibilité de choisir dans l’offre les produits durables proposés et qui répondent aux besoins (Thogersen, 2005). (Jonas, 1990) assimile la notion de responsabilité dans une version proactive, c’est-à-dire qu’un consommateur s’interroge sur les conséquences de ses actes avant de décider. Des travaux de recherches limitent la notion de responsabilité aux seules considérations écologiques. (Kaiser et Shimorda ,1999; Stern et Dietz ,1995) soulignent que 55% des consommateurs, leur comportement écologique est expliqué par le déclenchement du sentiment de responsabilité. (Osterhus, 1997) postule que le sentiment de responsabilité prédit le comportement responsable de consommation de l’électricité. L’attribution personnelle de responsabilité s’exprime par un sentiment de responsabilité des conséquences négatives issues d’un comportement inadapté .Par conséquent, un individu doit changer ses conduites afin de résoudre le problème et se recoure à la cohérence entre l’être et l’agir (Sauvé, 2000). H3 : plus le sentiment de responsabilité est fort, plus les normes personnelles sont fortes. 1.2. Les normes subjectives Les normes subjectives sont définies par (Fishbein et Ajzen, 1975) comme: « a person’s perceptions the most people who are important to him think he should or shouldn’t perform the behavior in question ». La norme subjective est un prédicteur de comportement, c’est une pression sociale perçue en faveur de l’adoption ou la non adoption d’un comportement. Ces normes comprennent les croyances normatives et les croyances de rôle quand à l’adoption d’un comportement consistant en la perception du degré Proceedings of the Marketing Spring Colloquy (URAM), Vol. 5. May, 2016. 109 Majda BEN AYED, Néji BOUSLAMA d’approbation de la norme chez des personnes significatives. Par conséquent les pressions sociales des parents ,des amis ou de toute personne relevant du groupe de référence de l’individu ont un impact sur la réalisation ou non du comportement . (Becker.M, Félonneau.M-L ,2011) soulignent que « l’adhésion à une norme sociale pro-environnementale est plus associée aux valeurs de dépassement de soi, tandis que la clairvoyance à l’égard de cette norme est plus liée aux valeurs d’affirmation de soi » Ainsi, la protection et le respect de l’environnement est devenue une norme sociale qui s’installe dans la vie des personnes. Nous supposons donc que : H4 : les normes subjectives influencent positivement le choix des emballages respectueux à l’environnement par les consommateurs. 2. Relation comportement entre attitude et Dans la littérature, les chercheurs accordent trois dimensions pour le concept de préoccupation pour l’environnement (cognitive, affective, conative). La dimension cognitive se rapporte aux connaissances subjectives liées aux conséquences de ses actions sur l’environnement. Elle se décompose en 3 niveaux : connaissances subjectives liées à des problèmes environnementaux globaux connaissance d’un domaine environnemental spécifique connaissance d’un produit écologique (Zaiem .I et Najjar.H, 2007) La dimension affective rassemble des réponses émotionnelles relatives à un produit écologique et la dimension conative est considérée comme la tendance d’agir pour participer à une écologie propre par l’achat, s’intéresse alors à apporter une contribution personnelle à l’amélioration de l’environnement. (Dembkowski et Hammer ,1994). Les 3 dimensions de l’attitude décrivent la préoccupation pour l’environnement (composante cognitive, composante affective et composante conative). La composante cognitive est définie par (Filser ,1994) comme « une dimension qui comprend les informations dont l’individu dispose sur le produit, (le croyances), Les croyances regroupent l’ensemble des informations concernant le produit dont l’individu dispose quand il recherche une solution au besoin ressenti. Elles forment la composante cognitive de l’attitude, puisqu’elles concernent seulement les connaissances accumulées autour du produit ». En effet, nous prenons en considération dans ce travail, la vision de (Bamberg, 2003) soulignant que « les chercheurs perçoivent la préoccupation pour l’environnement comme une attitude centrée sur l’évaluation cognitive et affective, la troisième composante est la plupart du temps confondue avec le comportement lui-même ». 2.1. Lien entre comportement Proceedings of the Marketing Spring Colloquy (URAM), Vol. 5. May, 2016. connaissance et 110 Majda BEN AYED, Néji BOUSLAMA Plusieurs chercheurs s’intéressent à étudier la relation entre la composante cognitive et le comportement .Ainsi, ils trouvent des liens significatifs entre les deux variables (Maloney et al ,1975 ; Stone et al, 1995 ; Laroche et al ,2002). Cependant,(Berton,1994) dans son travail, n’a pas trouvé un lien significatif . Ce tableau résume des liens existants entre la connaissance et le comportement, selon la revue de la littérature, comme suit : Tableau 1, (voir annexe) (Schan et Holzar, 1990) soulignent que les consommateurs préoccupés par l’environnement ont plus de connaissances environnementales que les personnes qui ne sont pas concernées par les problèmes environnementaux. Différents modèles ont été proposés, ces dernières décennies, pour détecter les facteurs qui ont un impact que ce soit positif ou négatif sur le comportement environnemental responsable Ainsi, (Ramsey et al ,1981) proposent un modèle qui se compose de connaissance, prise de conscience et action. Il en découle, un individu informé et receveur des données relatives à l’environnement, devient plus conscient du problème environnemental et aura un comportement environnemental responsable. Dans cette lignée, (Hungerford et Volk, 1990) soulignent que « si l’on informait bien les gens, ceux-ci deviendront plus conscients des problèmes environnementaux et par conséquent, plus motivés à agir de façon responsable envers l’environnement ». D’où, plus l’individu a de connaissances environnementales, plus il est susceptible d’adopter un comportement environnemental. La connaissance suffisante du problème environnemental et de ses solutions est considérée comme l’une des facteurs internes qui incitent les individus à agir et à respecter l’environnement. Ainsi, nous supposons que : H5: plus la connaissance environnementale est forte, plus les individus sont susceptibles d’adopter un comportement environnemental responsable 2.2. Lien entre sensibilité écologique et comportement La sensibilité écologique est issue d’un mécontentement concernant la situation environnementale et le souci d’y préserver pour les générations futures (Barde.J, 1992). Selon (Gravel et Pruneau, 2004) la sensibilité écologique se compose de 4 indices : L’éveil environnemental, le désir d’en apprendre davantage sur l’environnement, la volonté d’agir en faveur de l’environnement, le passage à l’action environnementale. La sensibilité environnementale est un précurseur au comportement environnemental responsable (Sia et al, 1986) (Chawla ,1998) annonce que la sensibilité environnementale est « une prédisposition à avoir le goût d’apprendre au sujet de l’environnement, au sentiment Proceedings of the Marketing Spring Colloquy (URAM), Vol. 5. May, 2016. 111 Majda BEN AYED, Néji BOUSLAMA d’être concerné par cet environnement et à agir pour le conserver ». 3. Rôle modérateur de la conviction de contrôle : Les consommateurs sont inquiets à l’égard des problèmes environnementaux (Bridget.M, Simintiras.A-C, 1995). Les convictions de contrôle remplissent la fonction de variable modératrice, elle influence la force du lien entre l’attitude et le comportement (Gierl et Stumpp, 1999). Dans son étude, (Nik.R, 2009) souligne que 70% des répondants affirment leur sensibilisation au nombre de produits verts dans un supermarché en Malaisie. Les individus perçoivent de plus en plus les menaces sur l’environnementale et se sentent plus impliqués à la cause environnementale. Ainsi, ils justifient cette implication à l’égard de l’environnement par une prise de conscience du problème de pollution ou de déchet en le considérant comme le problème le plus important ce qui traduit une sensibilité environnementale ce qui pousse les individus à agir afin de le préserver . Selon (Schwepker et Cornwell, 1991), la sensibilisation croissante au problème des déchets des emballages peut entraîner des changements des attitudes et des comportements. Les consommateurs sont prêts à faire des modifications en leurs comportements et achètent des produits en grand format avec moins d’emballage (des produits attractifs et qui n’ont pas d’excès d’emballages, des produits recyclables avec des emballages biodégradables). Ainsi, nous supposons que : H6: plus la sensibilité environnementale est forte, plus les individus sont susceptibles d’adopter un comportement environnemental responsable. C’est un concept élaboré par (Rotter, 1966) dans le cadre de la théorie de l’apprentissage social pour évoquer les différentes relations causales que les individus établissent entre l’obtention d’un résultat et leur propre conduite. Deux types d’individus, ceux qui ont un locus de contrôle interne et ceux qui ont un locus de contrôle externe. Le concept de conviction de contrôle n’est pas un trait de personnalité stable, son rôle est de faire une distinction entre l’attitude passive et l’attitude active. (Burns, 1984) souligne que la conviction de contrôle « se réfère à l’attitude générale de la personne vis à vis d’elle même, vis à vis de ses propres comportements et vis à vis de sa capacité d’influencer les évènements ». (Pettus. A &Giles M.B, 1987) souligne que le contrôle interne est lié positivement à une plus grande préoccupation pour l’environnement. La prise en compte de la variable écologique dans les convictions du consommateur induit à une modification dans le degré de désirabilité du produit. Par ailleurs, le choix du produit ne se limite plus à une liste de fonctionnalité traduisant une solution immédiate, mais elle aboutit aussi bien à un potentiel de performances intégrant la dimension environnementale La conviction interne fait l’objet de différentes recherches antérieures qui étudient son rôle dans l’explication du Proceedings of the Marketing Spring Colloquy (URAM), Vol. 5. May, 2016. 112 Majda BEN AYED, Néji BOUSLAMA comportement écologique. Selon (Kinnear ,1974) plus les individus ont une conviction de contrôle favorable à la réduction du problème de pollution, plus ont une attitude favorable envers l’environnement. Le comportement du choix de l’emballage écologique doit obéir à une force de conviction de contrôle qui influence la relation entre attitude et comportement. Alors nous supposons que : H7 : plus les convictions de contrôle internes sont fortes, plus la relation entre attitude en faveur de l’emballage respectueux et le comportement environnemental est forte. 4-b /La mesure de connaissance écologique : Concernant la mesure de la dimension cognitive, nous adaptons l’échelle de mesure de (Tonglet.M, Philips.P-S et Read.A-D, 2004) composée de 7 items. 4-c/La mesure de sensibilité écologique : La sensibilité écologique est mesurée par l’échelle de (Thevenot.G, 2008) composée de 11 items et administré sous forme d’échelle de Likert à 5 points de (pas du tout d’accord à tout à fait d’accord). Le choix de cette échelle est justifié par sa bonne cohérence interne avec un alpha de cronbach qui dépasse 0,80. Voici en synthèse le modèle proposé : 4-d/La mesure de la conscience des conséquences : Figure 1 , (voir annexe) 4/Les échelles de mesure : 4-a/La mesure de l’attitude envers le produit emballé d’une manière écologique : Nous prenons en considération dans ce travail, la vision de (Bamberg, 2003) soulignant que « les chercheurs perçoivent la préoccupation pour l’environnement comme une attitude centrée sur l’évaluation cognitive et affective, la troisième composante est la plupart du temps confondue avec le comportement lui-même ». Pour la mesure de l’utilisation de l’emballage écologique l’échelle de (Akremi.A et al, 2003) est sélectionnée, se compose de 3 items. Afin de mesurer la conscience des conséquences, l’échelle à 3 énoncés de (Schwepker et Cornwell, 1991) est sélectionnée. Le recours à cette échelle est dû à son test dans des travaux antérieures .Pour chaque énoncé le répondant doit indiquer son avis à l’aide d’une échelle de Likert à 5 points allant de (pas du tout d’accord à tout à fait d’accord). 4-e/La mesure du sentiment de responsabilité : Le sentiment de responsabilité est mesuré par l’échelle de (Steg et al ,2005), c’est une échelle pertinente composée de 4 items et a un alpha de crombach égal à 0,77 4-f/La mesure des normes personnelles : Proceedings of the Marketing Spring Colloquy (URAM), Vol. 5. May, 2016. 113 Majda BEN AYED, Néji BOUSLAMA Afin de mesurer les normes personnelles, nous choisissons l’échelle de (Steg etal, 2005).C’est une échelle de mesure élaborée de 8 items, se caractérise par son ajustement pertinent et son utilisation fréquente dans différents travaux (Garling et al ,2003). La pertinence de cette échelle se manifeste à travers une valeur satisfaisante d’alpha de cronbach de 0,89. 4-g/La mesure des normes subjectives : Afin de mesurer les normes subjectives, l’échelle de mesure de (Ajzen ,2002) est utilisée, composée de 3 items et administré sous forme d’échelle de Likert à 5 points (pas du tout d’accord, plutôt pas d’accord, sans opinion, plutôt d’accord, tout à fait d’accord) .Cette échelle est dérivée des travaux de (Triandis, 1977) et utilisée dans le travail de (Jansson et al, 2011). 4-h/La mesure du comportement environnemental : En effet, afin de mesurer le comportement environnemental, nous choisissons l’échelle de mesure de (Zaiem.I, 2005), c’est une échelle élaborée de 8 items, le test de fiabilité montre un résultat satisfaisant avec un alpha de cronbach égal à 0,95. 4-i/La mesure de conviction de contrôle : Les individus qui ont une attitude favorable envers l’emballage écologique, ont une conviction de contrôle interne. L’échelle de mesure de (Gierl.H, Stumpp.S, 1999) est choisie et composée de 2 items. Conclusion La détérioration de l’environnement est devenue de plus en plus soucieuse à cause d'une croissance rapide du rythme de consommation des ressources et des habitudes des consommateurs. L'un des problèmes environnementaux est l'augmentation de tonnage des déchets d'où l'orientation vers l'emballage écologique est indispensable. Dans le choix du produit, le consommateur est face à un certain nombre de critères de sélection .Aujourd’hui, le critère écologique fait partie de la pensée et même de la décision tout en prenant en compte l’alternative environnementale .D'où la volonté de protéger l’environnement est fonction de la prise de conscience du phénomène environnemental et de la reconnaissance du problème. Notre travail de recherche s’intègre dans le cadre de comportement de consommateur, a pour but d'encourager les consommateurs à réduire la quantité des déchets issus de la consommation afin d’économiser les ressources. Pour y arriver nous proposons un cadre conceptuel ainsi qu'un modèle pour comprendre le comportement environnemental responsable .Les hypothèses proposées seront testées empiriquement .Les variables seront mesurées en utilisant comme outil de collecte des données le questionnaire, Proceedings of the Marketing Spring Colloquy (URAM), Vol. 5. May, 2016. 114 Majda BEN AYED, Néji BOUSLAMA après le traitement statistique nous discuterons des résultats obtenus. . Bibliographie Alphandéry.P, Bitoun.P, Dupont.Y(2007) «L'équivoque écologique », Les éditions la découverte, pp:1-224. Bamberg S. (2003), «How does environmental concern influence specific environmentally related behaviors? A new answer to an old question», Journal of Environmental Psychology, 23, 1, pp. 2132. 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May, 2016. 117 Majda BEN AYED, Néji BOUSLAMA Les annexes: Tableau (1) Auteurs Connaissance (Maloney et al, 1975) Connaissances globales Comportement Résultat de l’étude Comportement Significatif et positif environnemental mais faible Recycler Significatif et positif -recyclage Significatif mais environnementales (Stone et al, 1995) Connaissances globales environnementales (Laroche et al, 2002) Connaissance de l’environnement (Benton ,1994) (Ling et Yee ,1997) - achat Connaissance de Comportement l’environnement environnemental Connaissance Comportement faible négatif Significatif et positif 118 Majda BEN AYED, Néji BOUSLAMA Figure (1) Modèle proposé de la recherche Conscience envers l’emballage respectueux Sentiment de Normes Comportement personnelles environnemental responsabilité responsable Normes sociales Attitude envers l’emballage respectueux Connaissance environnementale Sensibilité environnementale Convictions de contrôle Proceedings of the Marketing Spring Colloquy (URAM), Vol. 5. May, 2016. 119