Fiche menuiseries extérieures
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Fiche menuiseries extérieures
Rénovation des menuiseries extérieures Ce qu’il faut savoir 1. Fenêtres et portes-fenêtres 1.1. Choix du type de travaux Une fenêtre ou porte-fenêtre est constituée d’un dormant (cadre fixé dans le mur) et d’ouvrants, également appelé battants ou vantaux. Lors d’une rénovation, 2 possibilités s’offre à vous : - - Si le dormant existant est en bon état, on peut le conserver et fixer le nouveau dormant dessus. Avantages : travaux rapides, pas de raccord de plâtrerie ou de peinture à faire. Inconvénients : risque de performance thermique et acoustique atténuées car le dormant existant peut constituer un pont thermique et phonique ainsi qu’une source potentielle d’infiltrations d’air, diminution du clair de jour (surface de vitrage) ; Si le dormant est en mauvais état ou que l’on recherche la performance, mieux vaut opter pour une rénovation totale de la fenêtre avec dépose de l’ensemble de la fenêtre existante, y compris du dormant. 1.2. Choix du type de fenêtre Afin de pouvoir comparer la performance thermique de différentes fenêtres, il est important de connaître le coefficient de transmission thermique Uw de la fenêtre qui tient compte de la performance de la menuiserie (Uf) ainsi que de la performance du vitrage (Ug). A noter que plus Uw est petit, plus la fenêtre est isolante. 1.2.1.Le cadre : bois, pvc, alu, mixte ? D’un point de vue thermique, mieux vaut opter pour un cadre en bois ou en PVC qui permettront une meilleure isolation thermique qu’un cadre en aluminium, même s’il est conçu avec rupteur de pont thermique. Les plus performants (mais aussi les plus chers) sont bien souvent les cadres mixtes en bois/alu ou PVC/alu. De plus, le capot aluminium assure une protection efficace de la menuiserie contre les intempéries (pluies battantes, UV,…), ce qui apporte deux avantages : limiter l’entretien et augmenter la durée de vie de la fenêtre. D’un point de vue « écologique », mieux vaut éviter le PVC, à la fabrication et à l’élimination polluantes, ainsi que les bois exotiques, responsables de la déforestation et d’importantes émissions de CO2 pour leur transport jusqu’en France. Le meilleur choix est donc constitué par les menuiseries en bois d’une essence locale (chêne, pin, mélèze, épicéa,…) avec, à l’extérieur, une isolation sous le capot aluminium afin d’augmenter la performance de l’ouvrant et du dormant. 1.2.2.Le vitrage : double, triple, à isolation renforcée ? Le double vitrage à isolation renforcée est aujourd’hui la référence lorsque l’on fait construire ou que l’on rénove. L’espace entre les deux vitrages est rempli d’un gaz, très souvent de l’Argon, et le vitrage intérieur a reçu un traitement « faible émissivité » permettant de réduire encore plus les AJENA, Energie et Environnement – mai 2009 - GB déperditions thermiques à travers le vitrage. Ce type de vitrage, associé à une menuiserie performante, permet d’atteindre un Uw compris entre 1,1 et 1,6 W/m².K, ce qui est compatible avec l’exigence de performance thermique globale d’un Bâtiment Basse Consommation. Il est également possible d’opter pour des fenêtres à triple-vitrage, notamment pour des projets de maisons passives ou pour des projets de Bâtiments Basse Consommation. Aujourd’hui, les fenêtres avec triple vitrage ont un Uw compris entre 0,7 et 0,9 W/m².K. Le gain en isolation par rapport à un double vitrage participe à obtenir une bonne performance thermique du bâtiment. En rénovation, cela peut permettre de compenser un point faible de l’isolation, au niveau d’un plancher bas par exemple. Les bureaux d’études thermiques sont à même de quantifier les économies d’énergie générées par de tels travaux d’isolation. Attention ! Le triple vitrage ainsi que le double vitrage spécial « protection solaire » sont à éviter sur la façade exposée au sud. Ils réduisent en effet la quantité de chaleur gratuite apportée par le soleil à travers la fenêtre ! C’est pour cela que sur une façade sud, où l’on cherche à maximiser les apports solaires, c’est le double vitrage qui assure le meilleur compromis entre isolation et optimisation des apports solaires. 1.3. Choix du type d’installation Généralement, les fenêtres sont installées soit au nu intérieur du mur, c’est-à-dire que le dormant affleure le bord intérieur du mur (cf. ci-dessous illustration n°1), soit plus ou moins au milieu de l’épaisseur du mur (cas des murs anciens épais). Mais lorsque l’on prévoit par la suite d’isoler les murs par l’extérieur, il est fortement recommandé de poser les nouvelles fenêtres au nu extérieur du mur, le dormant affleurant alors le bord extérieur du mur (cf. page suivante illustrations n° 2). Isolation Extérieure 160mm Mur Déperditions thermiques importantes Isolation 30mm seulement Dormant de la fenêtre posé au nu intérieur du mur Ext. Cas n°1 : isolation thermique des murs par l’extérieur et pose des fenêtres au nu intérieur du mur AJENA, Energie et Environnement – mai 2009 - GB Int. Mur Isolation Extérieure 160mm Pont thermique limité Dormant de la fenêtre posé au nu extérieur du mur Ext. Int. Cas n°2 : isolation thermique des murs par l’extérieur et pose des fenêtres au nu extérieur du mur Ce type de pose au nu extérieur du mur permettra de limiter fortement les déperditions thermiques au niveau de l’encadrement de la fenêtre. Lorsque l’isolant recouvre en partie le dormant (ce qui n’est pas le cas sur la figure ci-dessus), le pont thermique est encore plus réduit. 1.4. L’étanchéité à l’air Au moment du choix de la pose de la fenêtre avec l’artisan, veiller bien à étudier comment assurer l’étanchéité à l’air sur le pourtour de la fenêtre. Généralement, l’espace entre la menuiserie et la maçonnerie est comblé avec une mousse expansive à base de polyuréthane puis le surplus est coupé au cutter. Outre son lourd impact environnemental, il faut savoir qu’une mousse polyuréthane coupée n’est plus étanche à l’air et va donc laisser passer des courants d’air, sources d’inconfort et de consommations de chauffage élevées. Il faut donc utiliser des adhésifs ou membranes spécifiques assurant l’étanchéité à l’air de manière durable, en plus de cette mousse polyuréthane ou d’un autre isolant (comme le chanvre par exemple). L’objectif final est d’avoir une bonne étanchéité à l’air entre la menuiserie et le mur. Mise en œuvre de l’adhésif spécifique Résultat, avec le parement recouvrant l’adhésif AJENA, Energie et Environnement – mai 2009 - GB 1.5. Cas des portes-fenêtres Suivant leur taille, les portes-fenêtres peuvent avoir différents systèmes d’ouverture : coulissant, coulissant à frappe ou à galandage (c’est-à-dire qu’à l’ouverture la baie disparaît dans le mur). D’un point de vue performance thermique, mieux vaut éviter les baies vitrées coulissantes ou à galandage. Les joints brosses assurant l’étanchéité à l’air s’usent en effet très rapidement et sont alors des sources d’infiltration d’air. Il est donc conseillé d’opter pour des baies vitrées coulissantes à frappe : l’ouverture de ce type de fenêtre se fait en déportant d’abord l’ouvrant vers l’intérieur, puis en le faisant coulisser sur le coté pour dégager l’ouverture. L’étanchéité à l’air est alors très correcte car il y a un joint périphérique qui est plaqué entre l’ouvrant et le dormant au moment de la fermeture de la fenêtre. 1.6. Les classements 1.6.1.Cekal Le vitrage peut être caractérisé par un classement « TR », comme « Thermique Renforcée », selon son coefficient de transmission surfacique Ug, exprimé en W/(m².K). Privilégiez les vitrages classés TR8 (Ug =1,2) ou TR9 (Ug =1,1). 1.6.2.Acotherm Ce label est plus intéressant que le précédent car il prend en compte l’ensemble de la menuiserie, c’est-à-dire le vitrage et les huisseries (ouvrants et dormant). Les menuiseries peuvent ainsi être caractérisées par un classement « Th » selon la valeur de leur coefficient de transmission surfacique Uw, exprimé en W/(m².K). Privilégiez ainsi les menuiseries classées Th10 (1,4<Uw<1,6) ou Th11 (Uw<1.4). 1.6.3.AEV Les performances de base des menuiseries extérieures, testées par un laboratoire agréé par le CSTB, sont liées aux paramètres suivants : - A, la perméabilité à l'air : classes A1 (la moins performante) à A4 (la plus performante) E, l'étanchéité à l'eau : classes E1 (la moins performante) à E9 (la plus performante) V, la résistance au vent : classes V1 (la moins performante) à V5 (la plus performante) Les classes optimales sont fonctions de la zone géographique, de la hauteur par rapport au sol et du milieu (centre-ville, village, rase campagne, etc.). 2. Les volets et stores Les volets, qu’ils soient battants ou roulants, apportent aux fenêtres un surcroît d’isolation non négligeable, notamment du fait de la lame d’air emprisonnée entre le volet et la fenêtre. Mais attention les coffres de volets roulants peuvent être des sources d’infiltration d’air ou de défaut d’isolation ; ce détail est à soigner. Les fenêtres sur les façades Ouest sont souvent cause de surchauffe en été. Prévoyez donc un store extérieur sur ces fenêtres afin de limiter la hausse de température dans votre logement. 3. Portes d’entrée Lors du changement de vos fenêtres, n’oubliez pas de remplacer également votre porte d’entrée. Et tout comme pour les fenêtres, privilégiez les portes en bois massif ou en bois/alu. Elles peuvent être isolées avec du polyuréthane ou du liège et leur coefficient Uw est alors bien souvent proche de 1,1 ! AJENA, Energie et Environnement – mai 2009 - GB