le transport Fluvial sur le canal de l`ourcq le réseau portuaire en Île
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le transport Fluvial sur le canal de l`ourcq le réseau portuaire en Île
Fret Fluvial ¦ Janvier 2011 - Février 2012 Fret Fluvial ¦ Janvier 2011 - Février 2012 Le Réseau portuaire en Île-de-France © Mairie de Paris / J.Y Jadot Le transport fluvial sur le canal de l’Ourcq Le canal de l’Ourcq représente une formidable opportunité pour développer le trafic fluvial. Long de 130 km et traversant des zones urbaines denses, il est en capacité de répondre à des problématiques particulières en Île-de-France. C’est pourquoi Paris et le Département de la Seine-Saint-Denis ont consacré deux ateliers à cette question, en janvier 2011 et février 2012, rassemblant l’ensemble des acteurs concernés : les villes, les structures intercommunales, la Région et les Départements, mais aussi des institutionnels, des chargeurs et des transporteurs ont pu débattre des nombreuses perspectives à venir et des enjeux du fret dans la métropole parisienne. Réalisation graphique : strateact’ 2012 © Port de Paris Retrouvez l’intégralité de ces échanges sur paris.fr/metropole 3 © Mairie de Paris Janvier 2011 / Février 2012 Fret Fluvial ¦ Janvier 2011 - Février 2012 Le fret fluvial un enjeu économique Dans un contexte de lutte contre le réchauffement climatique, de recherche de sécurité énergétique et de préservation de la qualité de l’air, la France a affiché des ambitions conséquentes en matière de réduction du trafic routier. Le Grenelle de l’environnement a défini l’objectif d’augmenter la part du transport non routier et non aérien des marchandises de 14% à 25% d’ici 2022. La traduction au niveau local de ces mesures est nécessaire. C’est ainsi que les plans « climat énergie » adoptés par la Seine-Saint-Denis et Paris ont mis à l’ordre du jour le développement du trafic fluvial comme alternative « écologiquement » soutenable au tout routier. Des filières à développer en harmonie avec le tissu urbain Le trafic fluvial est en progression constante : +20% en 10 ans. Pesant environ 60M de tonnes, il a augmenté de 7,7% en 2010. Le Havre, premier port de France, est la porte d’entrée du trafic maritime et fluvial de l’Île-de-France via l’axe Seine-Marne et le port de Gennevilliers, premier des 6 terminaux à conteneurs que compte la région. En Île-deFrance, 14M de tonnes sont acheminées par voie d’eau chaque année, soit 5% du transport opéré dans la région. Il s’agit essentiellement de matériaux de construction (74%), mais il faut noter une hausse importante du transport de conteneurs. Le canal de l’Ourcq, avec un trafic annuel de 500 000 tonnes environ/an, apparaît comme un élément relativement modeste du réseau fluvial francilien (3,4% du trafic). à l’écart des axes principaux, il est sous-utilisé en ce domaine au regard de ses potentialités. Le canal de l’Ourcq forme un espace favorable pour développer le transport fluvial comme le montre le schéma directeur des implantations portuaires et de loisirs. Ce développement aura des impacts positifs sur les dynamiques économiques et la maîtrise environnementale des transports. L’alliance l’Ourcq en mouvement considère que la présence et la visibilité du canal doivent être renforcées pour l’amélioration du cadre de vie, le développement économique, la réduction des nuisances. Sur l’ensemble du réseau des canaux parisiens toutefois, on observe une augmentation du trafic de 30% en 2010. Cette évolution particulière résulte notamment du transport de terres pour le chantier de la ligne 12. La voie d’eau offre en outre de nouvelles possibilités de pénétrer la zone urbaine dense, de plus en plus congestionnée. Des pistes innovantes pour encourager l’arrivée de nouvelles filières Pour les professionnels du secteur, le souci est donc de préserver les installations portuaires existantes, et d’en créer de nouvelles. Mais il s’agit d’une activité qui peut entrer en concurrence avec d’autres types d’occupations urbaines (logements, services, équipements, tertiaire…) que les collectivités souhaitent voir se développer. Il y a donc un enjeu de répartition de l’espace entre les usages qui doit être assumé avec réalisme par les acteurs de la ville. Le maintien de cette filière implique des efforts en termes d’insertion des installations industrielles dans le tissu urbain de la Seine-Saint-Denis. Insérer, c’est à la fois cacher et mieux montrer. Il faut veiller à la réduction des nuisances sonores, atmosphériques et visuelles en enfermant les activités polluantes et en les dérobant aux riverains et aux promeneurs. Mais on peut aussi mettre en valeur les sites industriels en veillant à leur insertion paysagère, et en les présentant comme des services urbains indispensables au fonctionnement de la ville. Les activités économiques riveraines du canal sont sources d’intérêt pour la population et participent à l’animation de la voie d’eau. Une concertation poussée avec les autorités locales et la population est indispensable pour parvenir à une bonne acceptabilité. Ces nouvelles filières devront être en phase avec l’évolution du commerce mondial et les attentes des citoyens consommateurs. • Développer la filière déchets : le projet de création du port urbain de Bobigny par exemple, permettra l’évacuation par le canal des produits et sous-produits issus du centre multifilières du SYCTOM à Romainville. Les nouveaux modes de valorisation des déchets et le développement des collectes sélectives entraînent une complexité des flux générés par la circulation des sous-produits. La voie d’eau pourrait en assumer une partie. Mais tout, dans ce secteur, reste à inventer ; l’expérience de déchetteries fluviales développées par SITA ouvre de nouvelles perspectives. Partant du constat de la difficulté de trouver des terrains en ville pour implanter des déchetteries, SITA offre une interface provisoire et mobile sur le quai d’une voie d’eau, entre les citoyens producteurs de déchets et la voie d’évacuation de ceux-ci vers un mode de traitement. Ces déchetteries permettent une communication et une sensibilisation particulière des habitants aux questions environnementales. Au-delà, c’est la collecte des déchets par voie d’eau en ville qui pourrait être imaginée. La filière des matériaux de construction est quasiment la seule utilisatrice du canal de l’Ourcq actuellement. Cette filière est promise à perdurer dans l’avenir, tant les besoins sont importants sur le territoire. Les objectifs très ambitieux en matière de construction de logements (70 000 par an en Île-deFrance) font prévoir un manque de capacités annuelles en béton de 400 000 m3. La production de béton implique l’acheminement de granulats qui sont produits pour 45% hors de l’Île-de-France. Des flux considérables de matériaux seront nécessaires, ainsi que les installations logistiques correspondantes. • La distribution de produits manufacturés, pour laquelle les besoins devraient augmenter avec le modèle d’une ville plus dense et plus durable. Ainsi, Monoprix l’a expérimentée sur des produits fabriqués en Asie, pour lesquels le délai rajouté par un transport fluvial est acceptable. L’entreprise Bosch a également recours au transport fluvial pour la livraison aux clients des centres urbains d’appareils électroménagers fabriqués en Grèce ou en Turquie et acheminés par la mer. Mais de nombreuses incertitudes font encore obstacle au développement du transport fluvial. © Mairie de Paris / Céline Patient © Flick’ R / Creative Commons 2 4 5 -U ne structuration professionnelle encore insuffisante : les marchandises concernées n’atteignent pas une masse suffisante pour qu’un seul chargeur puisse fonctionner seul. La mutualisation entre plusieurs chargeurs doit être organisée. Les ports ne sont pas suffisamment aménagés pour traiter différents types de produits (BTP, déchets, grande distribution, logistique urbaine…). -U n coût pas encore compétitif : les ruptures de charge, plus fréquentes dans une filière de distribution, pèsent sur les coûts. Un modèle économique convaincant doit être élaboré. -U n manque de visibilité sur le futur développement du transport fluvial : conscients de la compétition entre les usages qui s’est déclarée sur les bords des cours d’eau, les chargeurs ont besoin de garantie sur la pérennisation des installations portuaires. Ils redoutent la saturation des voies d’eau et des ports. -E t le dernier kilomètre ? : en zone urbaine dense, le transport fluvial peut permettre de rapprocher les plates-formes de distribution, les « centres de tri » du lieu de livraison finale. Mais quid de la dernière étape, celle de la distribution de détail qui, en recourant aux camions, participe à la pollution et à la congestion des villes ? L’entreprise The Green Link a imaginé un « entrepôt sur l’eau ». Recourant à des véhicules électriques, cet opérateur voit dans la multiplication de bases sur l’eau un moyen de multiplier les tournées de ses livreurs, et donc d’offrir une meilleure qualité de service pour une entreprise plus rentable. D’autres solutions techniques sont à imaginer. • Développer des initiatives innovantes : la distribution de produits alimentaires produits localement. L’association « Marché sur l’eau » représente la première expérience de ce type menée sur le canal de l’Ourcq. Depuis l’été 2011, elle distribue place Stalingrad à Paris et sur les quais de Pantin des paniers de produits maraîchers. Ceux-ci sont produits à moins de 25 km de Paris, dans la région de Meaux, et acheminés par bateau depuis ClayeSouilly en Seine-et-Marne. L’association possède son propre bateau, et un petit engin de levage. à une petite échelle, « Marché sur l’eau » réalise pour plusieurs producteurs maraîchers la mutualisation du transport fluvial que Bosch souhaiterait. Ce projet associatif envisage de réutiliser les retours à vide du bateau pour collecter des déchets susceptibles d’alimenter l’usine de méthanisation de Claye-Souilly, et récupérer du biogaz pour alimenter leur bateau. Pleinement consciente de son rôle social d’animation et de sensibilisation au développement durable, l’association porte un projet global d’économie sociale et solidaire répondant à des aspirations de la population, et qui envisage le mode coopératif pour continuer son développement. Mais il est encore trop tôt pour juger du modèle économique mis en place.