Weekly Market Insights

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Weekly Market Insights
REVUE HEBDOMADAIRE
DES MARCHÉS
13 juin 2016
INFORMATION LA PLUS RÉCENTE SUR LES MARCHÉS
PAR L’ÉQUIPE DE RICHARDSON GMP
Élection américaine : la table est mise
Les bonnes manières exigent qu’on ne parle pas de politique, d’argent ou de religion
à table. Quant à nous, nous parlons d’argent et de placement chaque semaine et
heureusement, pour ma part, je n’ai jamais été très strict sur le respect de l’étiquette.
Avant de plonger dans le drame qui se joue au sud de notre frontière, prenons un
peu de recul pour regarder comment se portent les marchés.
Les deux derniers jours de la semaine ont été difficiles, le S&P 500 et le TSX
clôturant tous deux en baisse, et l’indice canadien mettant fin à une série de quatre
semaines de gains consécutifs. Le pessimisme va certainement augmenter,
maintenant que le S&P 500 a presque touché de nouveaux records et que le TSX a
rejoint son niveau le plus élevé depuis l’été dernier. Les résultats de l’indice de
confiance AAII publiés hier indiquaient que le pessimisme était descendu à un creux
de six semaines, avec une même proportion de haussiers et de baissiers et 44 % de
« neutres » – un
13e
résultat supérieur à 40 % de suite.
Que faut-il en conclure? Indécision est le premier mot qui nous vient à l’esprit. Sans
être excessivement négative, l’indécision est causée par une chose : la peur. En
quête de certitude, les investisseurs attendent maintenant depuis des semaines un
signe, juste un, qui leur indiquerait dans quelle direction les marchés comptent
s’orienter. Cela me rappelle une citation célèbre de Buffett, non pas l’oracle
d’Omaha, mais l’idole des « têtes de perroquet », Jimmy Buffett.
L’indécision est peut-être mon problème, mais peut-être pas. –
Jimmy Buffett
Un problème pour qui? Et cela a-t-il vraiment de l’importance? Le marché oscille à
l’intérieur d’une fourchette depuis presque deux ans, conditionné à alléger la
proportion d’actions lorsque le S&P 500 se situe autour de 2 100 points et à
l’augmenter lorsqu’il descend sous ce seuil. Malheureusement, l’indécision est
l’ennemi du progrès et d’ici à ce que les investisseurs cessent d’avoir peur que la
hausse ne soit pas viable ou que les actions aient culminé, cette indécision crée un
effet Pygmalion. Finalement, c’est le problème de tout le monde.
La ligne avance-recul de la Bourse
de New York atteint de nouveaux
sommets
90000
85000
80000
75000
70000
2016-06-01
2016-05-01
2016-04-01
2016-02-01
2016-03-01
2016-01-01
2015-12-01
2015-11-01
2015-10-01
2015-09-01
2015-08-01
2015-07-01
2015-06-01
2015-05-01
65000
Certains prétendent qu’il faudra
que le S&P 500 atteigne le
firmament pour que les
investisseurs deviennent plus
confiants. Est-ce que le fait que le
marché établisse une nouvelle
marque pourrait faire une
différence? Le technicien en moi
pense que oui, puisque le fait de
percer le niveau de résistance
serait un signe de poursuite du
marché haussier. D’autres pensent
que c’est plutôt la croissance
continue de l’économie et des
entreprises qui compte.
Craig Basinger, CFA
Chef des placements
416.607.5221
[email protected]
Gareth Watson, CFA
Directeur, Groupe de gestion de placements
416.969.3161
[email protected]
Derek Benedet, CMT
Analyste de recherche
416.607.5021
[email protected]
Chris Kerlow, CFA
Analyste de recherche
416.943.6156
[email protected]
Shane Obata
Associé de recherche
416.869.6924
[email protected]
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La bonne nouvelle, c’est que l’expansion économique se poursuit et que dans sa lente progression, le marché affiche une ampleur
raisonnable. Les volumes confirment de nouveaux sommets, alors que la ligne avance-recul cumulée à la Bourse de New York a
franchi de nouveaux records cette semaine. On constate également que près de 60 % des entreprises canadiennes et américaines ont
établi de nouvelles marques au cours des quatre dernières semaines. Les actions à petite capitalisation ont fait encore mieux, 67 %
des sociétés de l’indice S&P 600 des titres à petite capitalisation ayant affiché de nouveaux hauts le mois dernier, la preuve que les
soldats poursuivent le combat pendant que les généraux sont sur la ligne de front.
Élection américaine : la table est mise
La semaine dernière a marqué une étape importante dans la course à la Maison-Blanche 2016, avec à toutes fins utiles la fin des
primaires et des caucus des partis démocrates et républicains, qui sera suivie en juillet des conventions pour l’élection officielle du
candidat de chacun des partis à la présidence des États-Unis. Alors que Donald Trump avait déjà obtenu un nombre suffisant de
délégués avant les dernières primaires de mardi pour remporter l’investiture républicaine, Hillary Clinton attendait encore le vote des
délégués qui lui sont favorables en Californie, au New Jersey, au Montana, au Nouveau-Mexique et dans les États du Dakota pour
assurer sa nomination « présumée ». Il restera bien une dernière primaire démocrate dans le District de Columbia le 14 juin, mais
comme seulement 20 délégués restent à prendre, cela aura peu d’effet dans une course qui compte au total 4 765 délégués. Aussi, à
moins qu’Hillary Clinton soit inculpée à la suite de l’enquête du FBI sur ses « courriels litigieux », les États-Unis et le reste du monde
assisteront maintenant à cinq mois (une éternité en politique) de lutte entre Donald Trump et Hillary Clinton.
La question qui nous a été posée le plus souvent durant les primaires est quel effet la présidence de Trump ou de Clinton pourrait avoir
sur les marchés? Évidemment, nous n’avons pas de réponses concrètes, puisque la spéculation vient avec un certain nombre
d’hypothèses, mais en général nous dirions que l’effet à long terme sur les marchés sera vraisemblablement minime, tandis que
l’incidence sur l’économie américaine pourrait être plus significative selon les politiques du président ou de la présidente et selon
l’appui accordé ou non par le Congrès. Commençons par examiner l’effet sur les marchés boursiers.
Rendements boursiers annuels de l’indice S&P 500 depuis 1880 (en %, sur 12 mois)
Rendement
moyen
Toutes les années
Années d’élections présidentielles
Année après une élection présidentielle
Présidents démocrates
Présidents républicains
Congrès démocrate
Congrès républicain
Congrès divisé*
Congrès et président démocrates
Congrès et président républicains
Congrès et présidence divisés**
Élections présidentielles avec le président sortant
Élections présidentielles sans le président sortant
6,2
6,8
4,8
7,5
4,9
7,6
8,7
-0,4
7,6
8,8
4,0
7,6
6,0
Rendement Nbre de récurrences
médian
(années)
8,0
8,3
7,2
10,5
4,0
10,5
9,0
1,6
11,1
10,8
2,8
6,7
9,7
136
34
34
63
72
61
45
30
40
32
64
16
18
Nbre d'années
hausses/baisses
89/46
24/10
21/13
39/23
49/23
41/20
31/13
17/13
26/14
24/8
39/24
13/3
11/7
* Chambre et Sénat dirigés par des partis différents
** Chambre, Sénat ou présidence dirigés par des partis différents
Source : MacroResearchBoard (MRB Partners)
Comme vous pouvez le voir dans le graphique fourni par nos chers collègues de MRB Partners, les rendements moyens ne varient pas
de façon significative pour les différents scénarios et selon les différentes affiliations politiques, sauf peut-être une exception, soit le
rendement annuel de -0,4 % dans le cas d’un Congrès divisé – un scénario tout à fait probable en 2016, puisque les républicains
risquent d’être majoritaires à la Chambre des représentants, alors que le Sénat pourrait aller aux démocrates. Cela dit, le rendement
moyen le plus élevé a été observé lorsque le parti républicain était au pouvoir et dominait le Congrès, ce qui est possible également
cette année, même si dans le passé les rendements boursiers ont été plus élevés durant le règne de présidents démocrates plutôt que
républicains, indépendamment du parti qui était majoritaire au Congrès. Mais pour que ces données soient significatives, il faudrait que
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le rendement futur soit le reflet du rendement passé, et nous savons tous que rien ne garantit que ce sera le cas. Par contre, ce que
nous pouvons déduire de ces données, c’est que depuis 1880 l’affiliation politique des trois ordres du gouvernement américain n’a
jamais eu beaucoup d’influence sur les marchés boursiers.
Pour ce qui est de l’incidence sur l’économie, on relève deux cas où les politiques présidentielles pourraient avoir une influence si elles
reçoivent l’appui du Congrès (ce qui est plus facile à dire qu’à faire) : l’impôt/les dépenses et la politique commerciale. Pour l’essentiel,
l’impact des dépenses ne devrait pas être très important, puisque la moitié du budget américain est déjà consacré à la sécurité sociale
et à la santé, même si Donald Trump semble vouloir augmenter les dépenses avec un budget déficitaire. Toutefois, l’influence pourrait
être plus évidente du côté des revenus, puisque les candidats prônent des approches différentes en ce qui concerne la taxation.
Selon nos partenaires en matière de recherche de Credit Suisse et leur groupe affecté à la politique publique à Washington D.C., le
plan de réforme fiscale d’Hillary Clinton est le plus modéré, dans la mesure où elle augmenterait les revenus en imposant les plus
riches et en éliminant certaines échappatoires. Ils jugent son plan fade et peu emballant pour la campagne électorale – simple et sans
chiffres controversés. Pour réaliser son plan, Mme Clinton propose de hausser le taux d’imposition des plus riches, d’imposer des
plafonds sur les déductions, d’augmenter l’impôt sur les successions, d’augmenter l’impôt sur le revenu des particuliers et des
entreprises et d’éliminer les crédits d’impôt aux entreprises. De son côté, Donald Trump voudrait réduire les revenus du gouvernement
en abaissant les taux marginaux d’imposition, en réduisant ou éliminant l’impôt minimum de remplacement des particuliers et des
entreprises et en éliminant l’impôt sur les successions. Deux politiques méritent aussi d’être mentionnées, soit le désir de M. Trump de
réduire l’impôt des sociétés de 35 % à 15 % (le taux d’imposition des sociétés au Canada au palier fédéral est actuellement de 15 %) et
d’introduire un impôt pouvant atteindre 10 % sur le rapatriement présumé de bénéfices accumulés de filiales étrangères de sociétés
américaines, remboursable sur une période de 10 ans. La deuxième politique vise vraisemblablement des entreprises comme Apple,
qui détiennent des milliards de dollars dans des filiales, qui ne sont pas réinvestis aux États-Unis pour des raisons fiscales. D’après ce
que l’on peut voir, Mme Clinton ne s’attaque pas à cette politique fiscale et semble vouloir maintenir le taux d’imposition des sociétés à
35 %.
Alors qui a raison et qui a tort? Dans le passé, l’économie tend à s’accélérer à court terme lorsque le gouvernement laisse plus d’argent
dans les poches de ses contribuables; par contre, on a vu aussi des périodes où une partie de cet argent a été épargné plutôt que
dépensé, et il est donc difficile de dire quelle politique est meilleure. On pourrait assurément trouver des économistes pour défendre
l’une ou l’autre des politiques. Toutefois, du point de vue des entreprises et dans un marché mondialisé, le désir de M. Trump de
réduire l’impôt des sociétés augmenterait la compétitivité des États-Unis et attirerait plus d’emplois aux États-Unis, comparativement au
statu quo de Mme Clinton. Encore là, la voie du déficit préconisée par M. Trump durant une présidence marquée par une tendance à la
hausse des taux d’intérêt pourrait ramener l’attention sur le crédit et le plafond de la dette pour les mauvaises raisons. En fin de
compte, chacune des plateformes a ses avantages et ses inconvénients et ce sera aux Américains de décider laquelle ils aiment le
plus ou détestent le moins.
Nous voulions aussi examiner l’impact sur le commerce, puisque les deux candidats ont des réserves sur les ententes commerciales,
mais pour des raisons différentes. Hillary Clinton a remis en question certains accords commerciaux et leur impact pour les travailleurs
américains, cherchant à s’attirer l’appui des syndiqués et des mouvements syndicaux. Toutefois, les gestes concrets qu’elle poserait
une fois élue n’ont pas été dévoilés. Donald Trump critique également les ententes actuelles, estimant qu’elles ont été mal négociées
et qu’elles pourraient être améliorées. Nous nous attendons à une abondante rhétorique sur le sujet durant la campagne où les deux
prétendront « défendre les emplois des Américains », en particulier dans les États de l’Ohio et de la Pennsylvanie. Cependant, la
plupart des analystes pensent que si Trump devenait président, il pourrait aller jusqu’à augmenter le protectionnisme et provoquer des
guerres commerciales, ce qui n’aiderait certainement pas l’économie mondiale. Une telle approche pourrait être bonne pour les
travailleurs américains à court terme, mais peut-être pas pour l’économie américaine à long terme.
Alors quel est le meilleur candidat pour l’économie américaine et est-ce que les deux ont des chances de l’emporter? Pour la première
question, nous laissons les Américains en juger, notamment parce que les deux candidats n’ont pas encore dévoilé leur plateforme.
Pour ce qui est de la deuxième, la réponse est oui. Hillary
Collège électoral – Un des nombreux scénarios possibles
Clinton pourra accéder à la présidence si elle parvient à
égaler la performance de Barack Obama lors du vote du
Obama 2012
332
Romney 2012
206
collège électoral en 2012; toutefois, parmi les nombreux
Floride
-29
Floride
+29
scénarios possibles, si Donald Trump réussit à remporter
l’Ohio, la Floride et New York, c’est lui qui pourrait devenir
New York
-29
New York
+29
président des États-Unis. Sans dire que ses chances sont
Ohio
-18
Ohio
+18
élevées, la nomination républicaine présumée de M. Trump a
Clinton 2016
256
Trump 2016
282
déjà prouvé que tout est possible aux États-Unis.
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Les graphiques ont été fournis par Bloomberg, à moins d’indication contraire.
Cette publication est fournie à titre d’information générale et ne constitue pas une offre ou une sollicitation pour la vente ou l’achat des titres mentionnés
aux présentes. Le rendement passé pourrait ne pas se répéter. Malgré tous les efforts pour produire ce rapport à partir d’information obtenue auprès de
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