« L`autosécurité se moque de moi »

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« L`autosécurité se moque de moi »
Le Soir Lundi 22 avril 2013
LIÈGE 31
« L’autosécurité
se moque de moi »
CONTRÔLE
La ligne 42 Liège-Gouvy
n’est pas remise en question
MOBILITÉ Le ralentissement entre Aywaille et Rivage est temporaire
Recalé, puis accepté
Jean-Philippe, un automobiliste verviétois, ne
décolère pas.
Recalée une première
fois, sa voiture a ensuite
reçu le feu vert… sans la
moindre modification
entre les deux passages.
’autosécurité se moque de
moi. »
Pas content, cet automobiliste dont le véhicule a été
recalé avant de recevoir le feu
vert… sans la moindre modification. Une voiture recalée au
contrôle technique, ça arrive.
Souvent même. Mais une voiture
qui est recalée puis « acceptée »
sans qu’aucune modification ne
soit faite sur le véhicule, c’est
déjà beaucoup plus rare. C’est
pourtant ce qui serait arrivé à
Philippe Jacquemin, un automobiliste verviétois qui ne décolère
pas.
Certains ont tendance à dire
que l’autosécurité est une loterie.
L’histoire de Philippe Jacquemin devrait les renforcer dans
leur idée. Heureux propriétaire
d’une Opel Insignia break depuis
quatre ans, Philippe Jacquemin
doit passer sa voiture au contrôle
technique pour la toute première
fois. Consciencieux, il décide de
faire réviser sa voiture chez son
concessionnaire. « L’Opel est
passée au garage Ecocars moins
d’une heure avant d’aller à l’autosécurité, explique-t-il. Ils ont
fait les vérifications d’usage et
j’ai reçu le feu vert du garage. La
voiture est nickel, elle devait passer sans le moindre problème. »
Ça, c’est en théorie. En pratique, les choses se sont révélées
plus compliquées.
« J’avais pris rendez-vous
àl’autosécurité à 9 h 15 via internet, continue Philippe Jacquemin. Je me présente à l’heure et la
voiture est inspectée par un ouvrier. Et là, surprise : on me dit
que le feu de croisement gauche
est beaucoup trop haut ! Le droit
est un peu trop haut aussi, mais
c’est moins grave. J’ai une carte
rouge, les phares doivent être à
nouveau réglés. »
Rebelote : il retourne chez
L
Opel Ecocars.
« Le mécanicien était très surpris de me voir revenir, poursuit
l’automobiliste qui commence à
la trouver saumâtre. Il a revérifié
les réglages des phares devant
moi : ils étaient parfaitement réglés. Le mécano n’a touché à rien,
j’en suis témoin ! » Il retourne
donc au contrôle technique, pour
la deuxième fois de l’avant-midi :
« Et j’ai dû faire une heure de file
avant que ce soit mon tour. »
Il repaie 11 euros et là, surprise, tout est en règle ! Les
phares se sont-ils réglés d’euxmêmes sur la route ? « Le gars de
l’autosécurité a pris trois secondes, montre en main, pour vérifier les réglages, dit encore furax Philippe Jacquemin. Et il me
dit que tout est parfait ! Non,
mais on se moque de moi ? J’ai
demandé à parler au responsable. Il m’a dit que j’aurais dû
l’appeler la première fois… C’est
incroyable : il faut donc faire un
scandale à chaque fois qu’une
auto est recalée ? »
« On n’a pas fini
d’entendre parler de moi ! »
Au total, il aura perdu une avantmidi complète, quelques dizaines d’euros et beaucoup d’influx nerveux. « Le pire, c’est que
je suis obligé de retourner au
contrôle technique l’année prochaine, au lieu de tous les deux
ans, à cause des remarques lors
de mon premier passage. On n’a
pas fini d’entendre parler de moi
à l’autosécurité ! Je vais parler de
mon cas à la hiérarchie »,
conclut Philippe Jacquemin. ■
JEAN-PHILIPPE EMBRECHTS
RÉACTION AU CONTRÔLE TECHNIQUE
« Un doute ?
Appelez ! »
Le responsable de l’autosécurité verviétois, Serge Grosjean, défend la qualité de
son centre. « Il arrive que des
automobilistes se plaignent du
contrôle technique, reconnaîtil. Mais dans la mesure où cet
homme a quitté le centre
avant d’y revenir, je ne peux
pas remettre en question
l’intégrité de mon inspecteur.
Qui sait ce qu’il s’est passé
entre-temps ? En cas de problème ou de doute, il ne faut
pas hésiter à m’appeler. »
En 2012, le Service public
fédéral Mobilité a réalisé
plus de mille contrôles dans
les centres d’autosécurité
belges. Environ 73 % de ces
inspections ont donné lieu à
diverses remarques. « Ça ne
veut pas dire que 73 % des
centres de contrôle technique
sont en infraction, nuance-ton du côté du cabinet du
secrétaire d’État à la Mobilité Melchior Wathelet. Et ces
remarques ne veulent pas
forcément dire infraction…
Lorsqu’on sait qu’en moyenne,
400 véhicules passent chaque
jour dans un centre de
contrôle technique, cela veut
dire que plus de 400.000
véhicules sont passés lors de
ces journées d’inspection. »
L’organisme d’inspection des
centres d’autosécurité souligne également que les
remarques peuvent être
d’ordre purement administratif, comme l’absence d’un
panneau obligatoire par
exemple.
JPE
Entre Aywaille et Rivage, la vitesse sera maintenue à 60 km/h pendant une petite année. © MICHEL TONNEAU.
on, la survie de la ligne 42
reliant Liège à Gouvy n’est
N
pas remise en question. Les
craintes relayées par l’échevine
et sénatrice CDH d’Aywaille Vanessa Matz, après que la vitesse
des trains a été réduite de 90 à
60 km/h entre Rivage et Aywaille, ne seraient donc pas fondées. Selon elle, cette mesure
avait été prise par Infrabel suite
au mauvais état des traverses.
Elle s’interrogeait alors sur l’entretien de cette ligne, pourtant
garanti par le CEO d’Infrabel
pour 2013 et 2014. « Il y a bien
un problème avec les traverses
entre Aywaille et Rivage, sur
8 km, mais ce n’est pas du tout
un problème d’entretien, rassure-
t-on du côté d’Infrabel, c’est un
problème de fin de vie. Ces traverses en bois ont entre 25 et 30
ans et si elles ont tenu jusque-là,
c’est justement parce qu’elles ont
été bien entretenues. Ici, il s’agit
juste d’un problème d’infrastructure qui doit être remplacée. »
Ce remplacement par des traverses en béton était annoncé
courant 2013… avant un imprévu. « La paroi rocheuse qui longe
cette ligne est fragilisée, il faut
donc la consolider, précise Infrabel. Et les budgets ne sont pas
extensibles. Ce chantier a été jugé
prioritaire car si un rocher dégringole sur la voie, nous
n’avons pas d’autre choix que de
ne plus faire circuler les trains.
Tandis que pour les traverses,
nous avions la possibilité d’une
solution intermédiaire : ralentir
le trafic. Mais qu’on ne dise pas
que nous négligeons les lignes C !
Pour sécuriser la paroi rocheuse,
nous allons quand même dépenser 1,5 million d’euros... »
Le remplacement des traverses sera budgétisé pour 2014.
La vitesse sur le tronçon Aywaille-Rivage sera donc maintenue à 60 km/h durant une petite
année. « Mais il n’y a là aucun
risque d’insécurité, juste une
probabilité d’incidents techniques un peu plus grande, mais
une surveillance est assurée
chaque semaine. » ■
GEOFFREY WOLFF
LESBRÈVES
Elle poignarde son époux
es disputes étaient courantes entre Albert P. (56 ans) et
Josiane D. (58 ans), mariés depuis 35 ans, à Dalhem. Le
mari avait tendance à boire trop, ce qui n’était pas du goût
de son épouse qui l’a poignardé au thorax, samedi lors d’une
dispute. Elle a été déférée au parquet de Liège pour tentative de
meurtre. Un mandat d’arrêt à son encontre a été requis. La victime a été opérée mais son état reste inquiétant. (b)
L
VERVIERS
Une personne grièvement
blessée lors d’une bagarre
Une personne a été grièvement
blessée dans une bagarre survenue durant la nuit de samedi
à dimanche sur le boulevard
des Gérardchamps à Verviers.« Une première altercation verbale entre plusieurs individus aurait éclaté au Bellagio’s Pub, un
café de la rue Fernand Houguet,
à proximité du boulevard aux
alentours d’une heure du matin »,
a expliqué le magistrat de
garde au parquet. Une seconde
altercation, beaucoup plus violente, a ensuite opposé ces
deux mêmes groupes de personnes quelques dizaines de
mètres plus loin, sur le boulevard des Gérardchamps. Deux
personnes ont été retrouvées
inconscientes. « Les blessures
que présentaient les victimes résultaient de coups de pied et de
poing », précise le parquet.
L’une d’elles a pu quitter l’hôpital dimanche mais le pronostic
vital de la seconde est toujours
engagé. Quatre suspects ont
été interpellés. (b)
JEMEPPE-SUR-MEUSE
Deux dealers interpellés
Deux hommes, Kevin T. (25
ans) et Maxime B. (23 ans), ont
été interpellés samedi soir lors
d’une descente d’inspecteurs
en civil dans un immeuble à appartements de la rue Sualem.
Ils avaient été aperçus en train
de revendre de la drogue au
pied de l’immeuble. (b)
?)
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