Artikel_Martin Allemagne Légalité d`un contrôle fiscal
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Artikel_Martin Allemagne Légalité d`un contrôle fiscal
Allemagne : légalité d’un contrôle fiscal portant sur 11 années Selon le tribunal statuant sur les délits fiscaux de Düsseldorf, un contrôle fiscal (Betriebsprüfung) portant sur une période de 11 années est légal. Les associés d’une société allemande ont contesté la légalité d’un contrôle fiscal (Betriebsprüfung). L’entreprise exploitait un restaurant. En 2011, l’un des associés avait déposé auprès du service des impôts une déclaration rectificative spontanée relative au rendement du capital pour les années 2000 à 2009. En Mars 2011, la société avait signalé à l’administration fiscale que l’associé percevait près de 24000 euros chaque année au titre des pourboires et que ces sommes n’avaient pas été soumises à l’impôt. En août 2012, l’administration fiscale avait ordonné, sans autre motif, un contrôle fiscal externe de la société pour les années 2000 à 2010. Par la suite, une enquête fiscale avait été ouverte à l’encontre des associés. La demanderesse (la société) avait contesté le contrôle fiscal en invoquant qu’il ne pouvait porter que sur 3 années fiscales consécutives. Dans sa décision, au contraire, le tribunal statuant sur les délits fiscaux a fait état d’indices laissant supposer la commission d’une infraction fiscale et l’importance des résultats espérés. Le Tribunal de Düsseldorf a donc rejeté la demande (FG Düsseldorf, jugement du 26.09.2013, 13K 4630/12AO). Le contrôle fiscal était formellement légal et suffisamment motivé. Pour les commerçants, l’indication de l’autorisation servant de base au contrôle fiscal prévue par le Code fiscal allemand (Abgabenordnung / AO) suffit. Par ailleurs, la question relative à la période pouvant faire l’objet d’un contrôle fiscal a été tranchée ultérieurement dans la décision. En l’espèce, le contrôle fiscal (Betriebsprüfung) n’était donc pas contestable. Il portait en toute légalité sur plus de trois années. En matière de contrôle fiscal des entreprises, les conditions relatives aux exceptions (attente de rectifications importantes, soupçons quant à l’existence de délits ou d’infractions fiscales) étaient remplies au moment de la décision. L’enquête fiscale en cours ne se fonde donc sur aucune erreur d’appréciation.